Dune - Frank Herbert

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Jean
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Dune - Frank Herbert

Message par Jean » dim. janv. 22, 2006 5:08 pm

Il me semble que ce cycle est absolument incontournable.
Il présente une vision riche et pleine de la science-fiction telle qu'elle existe dans les livres (par opposition à celle des films, qui consiste surtout à tout faire exploser...). On y trouve des technologies extraordinaires, des sur-humains, des créatures exotiques, des mondes étranges, des situations inextricables et des sciences qui frisent la magie.
De plus, ce qui ne gâte rien, c'est quand même rudement bien écrit !

yann
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Message par yann » dim. janv. 22, 2006 6:06 pm

Je pense même, que l'on ne peut pas parler de SF sans les avoir lus! :wink:

jerome
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Message par jerome » mer. janv. 25, 2006 6:06 pm

Je serais curieux en fait de savoir comment Dune a vieillit. Je les ai lu il y a 15 ans, et j'avais trouvé ça inégal. Souvent génial mais pafois longuet et un peu incompréhensible.

Je serais curieux de savoir si ça a bien vieillit et si les "jeunes" trouvent ça encore bien ?
Je me pose la même question pour des trucs comme Fondation ou Elric de Moorcock. Est-ce que ce que nous considérons comme des incontournables à bien vieillit ? J'ai un mauvais souvenir des Robots d'asimov que j'avais trouvé vieillot

Un chef d'oeuvre est-il immortel ? :-)
Jérôme
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Eric
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Message par Eric » mer. janv. 25, 2006 6:42 pm

En fait Dune, je l'avais commencé il y a bien longtemps, puis j'avais laissé tombé. Donc je l'avais relu en entier pour faire voile jusquà La Maison de Mères il n'y a guère qu'une petite dizaine d'années et en fait... ça le fait pas mal.

Bon Dune c'est même presque mieux, les deux suivants, en plus de les avoir trouvés chiants (comme la première fois), je les ai en plus trouvé pompeux. Et l'Empereur Dieu auquel je n'avais évidemment rien capté à 15 ans, est en fait une tuerie totale. Le meilleur de la série.

En revanche j'avais éssayé de me retaper du Asimov il y a 5 ou 6 ans, et bien là, le constat est plus rude. C'est très froid, très old school et un brin convenu.

C'est aussi le cas de Vance, qui a pris un méchant coup de vieux.

Je pense qu'il y a des âges où certains bouquins passent mieux que d'autres dans le processus d'accretion de notre imaginaire (c'est beau ça comme expression... non ?)
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Message par jerome » dim. janv. 29, 2006 1:17 pm

Je partage ton avis sur Vance. J'avais été très déçu par Les langages de Pao. L'idée est géniale mais c'est ampoulé...

Sans vouloir faire de l'anti vieux, j'ai aussi été un peu déçu en relisant Voyage au Centre de la Terre de Verne...

Je serais curieux de relire du Farmer, du Leiber ou du Moorcock. Quelqu'un à relu le cycle des Champions éternels de Moorcock récemment ?
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Message par Eric » dim. janv. 29, 2006 1:51 pm

Moorcock, j'ai jamais pu en lire un jusqu'au bout. En revanche Farmer passe pas mal, même avec le temps parce que le style est vif, qu'il y a de l'irrévérence chez lui, et que ces héros sont tout de même assez fouillés.

Ce qui date Vance c'est aussi ses héros monolithiques et un peu bidimensionnels à la Kirth Gersen. Après on peut glauser autant qu'on veut sur la mise en perspective de la vengeance etc, etc... mais au finale on se retrouve tout de même avec un personnage monomaniaque à la limite de la psychose qui s'efface complètement au profit d'une violence démesurée.

Ce genre d'intrigue est tout de même un peu démodée.
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Message par Jean » dim. janv. 29, 2006 2:18 pm

C'est surtout cette notion de "héros invincible et qui gagne toujours" qui donne une impression de "vieux" à certains auteurs. De plus en plus, les fractures et les doutes sont partie intégrante des romans et de leurs personnages.
Dans ce cadre, Dune est toujours d'actualité car même si par moment Paul est surhumain (il connait les distils, sait des choses qu'il ne devrait pas,...) il doute et hésite. Ce qui n'est pas le cas de Vance, en particulier avec Gersen.

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Message par jerome » dim. janv. 29, 2006 2:33 pm

Y'a aussi pour moi une question d'écriture. C'est vrai que le personnage monolithique n'est plus trop d'actualité. Mais y'a aussi des questions de styles et de distance par rapport à l'action.

Et curieusement, ça dépend des livres. Monstres sur Orbite de Vance n'a pas trop trop veillit... Mais si on prend Ceux de la Légion de Poul Anderson, hormis son personnage manichéen, c'est surtout l'enchainement de l'action pour l'action, avec des rebondissements incroyables, qui donne un sentiment un peu d'incrédulité... presque de naïveté dans la narration (avec le héros qui gagne à la fin)
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Message par Eric » lun. janv. 30, 2006 11:54 am

Cet enchaînement d'action assez prévisibles, voire téléphoné, tu le retrouves aussi chez des auteurs comme Carsac, qui, c'est vrai, ne sont pas vraiment des poulets de printemps. Mais ça fait partie de leur charme. Après, on adhère, ou pas.

Donc je pense qu'il n'y a pas que ça.

Par exemple cet trépidation trépidante de l'action me gêne beaucoup plus sur des trucs comme Traquemort et dans tout ce que Névant appelle assez justement la "fantasy avec des boulons". Je me demande si cette SF est encore d'actualité dans un genre qui a connu depuis Gibson, Priest, Vinge ou Banks.
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c'est vieux c'est chiant?

Message par Laurent/Noé » mer. févr. 01, 2006 11:38 am

jerome a écrit :Je partage ton avis sur Vance. J'avais été très déçu par Les langages de Pao. L'idée est géniale mais c'est ampoulé...

Sans vouloir faire de l'anti vieux, j'ai aussi été un peu déçu en relisant Voyage au Centre de la Terre de Verne...

Je serais curieux de relire du Farmer, du Leiber ou du Moorcock. Quelqu'un à relu le cycle des Champions éternels de Moorcock récemment ?
La SF vieillit-elle forcément mal? Y'a quand même un putain de risque, même si vous écrivez du steampunk. Peut-être que c'est trop une littérature du présent, du 'maintenant' quoi (un peu planqué, un peu pétri OK, mais du maintenant quand même) pour que ça tienne la route sur le long terme?
Des fois je me le dis pas (quand je me relis un silverberg)...
Des fois je me le dis (quand j'essaie de relire l'Anneau-Monde de Niven)...
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Message par Eric » mer. févr. 01, 2006 2:49 pm

+1 pour Niven, mais je ne suis pas certain que ça soit une problématique spécifique à la SF.

Un bon bouquin reste un bon bouquin, et un bouquin à la mode est forcément victime des années. C'est exactement ce que je pense de L'Anneau Monde, classique des années 70 qui est juste chiant à crever trente ans plus tard.

Les thèmes abordés y sont pour beaucoup aussi. Silverberg travaille au fond sur du matériau très classique : l'homme, le doute, la trahison, la peur de la mort, le conflit. Des thématiques intemporelles.
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Message par Romain » mer. févr. 01, 2006 11:49 pm

Je viens de me relire le cycle de Fondation d'Asimov, hé bien certes il y a des points qui font sourire, mais ça continue à bien se lire :)

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Message par jerome » dim. févr. 05, 2006 5:25 pm

Je souscis au Niven. Pas pu dépasser 70 pages... Chiant comme la pluie. Mais peut-être aussi y'a-t-il un age ou un moment pour le lire. Il fut une époque où je pouvais m'attaquer à des pavetons par très bien écrits de centaines et de centaines de pages sans broncher. Aujourd'hui je suis un peu plus exigeant et j'ai moins de patience.
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Re: c'est vieux c'est chiant?

Message par Charlotte » lun. févr. 06, 2006 4:39 pm

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La SF vieillit-elle forcément mal? Y'a quand même un putain de risque, même si vous écrivez du steampunk. Peut-être que c'est trop une littérature du présent, du 'maintenant' quoi (un peu planqué, un peu pétri OK, mais du maintenant quand même) pour que ça tienne la route sur le long terme?
Pour moi un bon bouquin ne vieillit pas en mal ou en bien. Le style peut être différent de celui d'aujourd'hui ou les questions posées peuvent êtrre en phase avec leur problématiques contemporaines de l'époque.

Mais si l'auteur est réellement bon, il passe les années sans encombre. Il aura su aller au delà du simple constat historico-sociologique pour élever le débat au niveau philosophique ou littéraire.

Et quand bien même une écriture serait "datée", je ne vois pas en quoi cela enlève le plaisir de la lecture.

Sinon, je vous raconte pas le nombre de bouquins des siècles précédents qui seraient passés au pilon !!!

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Message par Eric » lun. févr. 06, 2006 5:25 pm

Mais c'est le cas. Combien d'auteurs qui avaient une petite réputation de leur vivants sont aujourd'hui totalement oubliés sur les étagères des archives d'une bibliothèque quelconque (dans le meilleur des cas).

Et je ne parles pas d'auteurs qui sont scandaleusement tombés en désuétude comme Villiers de l'Isle Adam par exemple, mais d'auteurs dont plus personne - même toi avec ta passion de la justice littéraire - n'a plus entendu parler depuis des lustres, et dont on entendra sans doute plus parler.

La tendance va d'ailleurs aller s'accélérant. Regardez Guillaume Dustan. Présent dans tous les backrooms et journaux branchés il y a encore deux ans où. On nous le vend comme l'inventeur d'une nouvelle littérature, et puis sa mort fait un entrefilet de 15 secondes au JT, et aujourd'hui, pas même six mois après c'est déjà à peine si on ne se souvient de lui.

Bon là en l'occurence ce n'est que justice, mais que deviendront dans un siècle des auteurs comme ceux que nous lisons tous les jours, dont connaissons pourtant tous la valeur et le talent, mais qui n'existent déjà qu'à peine dans les médias. Que deviendront-ils sous la pression du flot éditorial qui va se déverser dans les décennies à venir ? De qui se souviendra-t-on le plus ? De Marc Levy ou de Jean-Claude Dunyach, de Michel Houellebecq ou de Xavier Mauméjean ?

Hé oui ! Présenté comme ça ça fait mal...
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