Jacques Sternberg

[Lensman]

Puisque quelques amis semblent, heureusement, se souvenir de lui, autant lui consacrer un fil spécifique...
J'attire l'attention sur une de ses nombreuses activités: celle d'anthologiste.
Il a notamment fortement sévi du temps de Planète, avec des anthologies dont il a dû composer la majorité des sommaires.
Ces anthos posent problème, car parfois, les textes étaient un peu mutilés (il faudrait regarder en détail). Mais il y a des "premières" étonnantes, notamment une anthologie de planches de bandes dessinées, ce qui à l'époque était prodigieux. On la trouve sans peine d'occasion: "Les Chef d'oeuvre de la bande dessinée" (Anthologie Planète, 1967 à peu près). Elle a véritablement une valeur historique.
Oncle Joe

[Aldaran]

Toujours pas de scanner, Tonton Joe ?

[Lensman]

Et non... mais tout est sur le Net, alors...
Oncle Joe

[justi]

Eh bien, je vais en profiter pour dire que, BIEN SUR, Sternberg est la maître incontesté, reconnu, indéboulonnable, et tout et tout de la nouvelle ultra-courte, mais quand même, ses textes plus longs déménagent bien aussi.

Je me répète donc : Futurs sans avenir, et notamment, Fin de siècle, qui ouvre le recueil, c'est de la balle.

Toi, ma nuit, aussi.

Et La banlieue, tiens.

[Clément]

Oui ses "contes brefs" dans l'anthologie "Entre deux mondes incertains" sont assez délicieux (et c'est le format idéal pour lire aux WC). Sinon je garde un souvenir assez bon (mais assez lointain) de "La sortie est au fond de l'espace" et de ses multiples rebondissements.

[dracosolis]

"la sortie est au fond de l'espace" une descente rapide et glaçante par le vide ordure des espèces superfétatoires

[Clément]

Je signale la publication d'un petit article sur Sternberg et justement son roman "La sortie est au fond de l'espace" sur fluctuat :
http://livres.fluctuat.net/blog/33559-j ... bours.html

[Lune]

Je passe par là, et je vous conseille 188 contes à régler, qui m'a fait découvrir Sternberg et ses nouvelles très courtes, pour certaines une ligne. Son humour noir, son cynisme, hum quel (h)auteur !

Notamment la poussière m'a marquée et j'ai bien ri.

La poussière
Dieu était arrivé à bout de ses peines quand il pensa à celles qu'il réservait à l'homme récemment créé et il fut assez satisfait de les résumer en affirmant : « né de la poussière, tu seras destiné à redevenir poussière. »
Et pour peaufiner le sadisme de sa trouvaille, il donna à l'homme la conscience de n'être que poussière et l'intelligence d'inventer un jour l'aspirateur.

[scifictif]

J'attire l'attention sur une de ses nombreuses activités: celle d'anthologiste.
Il a notamment fortement sévi du temps de Planète, avec des anthologies dont il a dû composer la majorité des sommaires.

J'ai ici une de ces anthologies intitulée Les chefs d'oeuvre du sourire.
Sternberg a rassemblé ces textes avec Jacques Bergier et Alex Grall . Il a signé la préface et, je le présume, nombre des notules bio/bibliographiques des auteurs en fin de volume.
Très bel objet richement illustré et truffé de perles opportunément réunies ici.
Sont présents,entre autres, quelques auteurs des genres qui nous interessent ici : Bester, Bierce, Brown, Clarke, Doyle, Klein, Knight, Kornbluth, Ruellan, Sheckley, et Sternberg et Bergier eux-mêmes.

A l'instar de Lune, je ne resiste pas au plaisir de vous faire partager quelques illustrations de la patte, de l'esprit Jacques Sternberg. Un auteur majeur de la littérature, qui noie ses angoisses dans un humour teinté d'absurde.

-Malgré sa connerie fondamentale, la religion catholique serait quand même plus attrayante si la Vierge avait eu des quintuplés.
-Curieux, la notion d'ennemi dans une guerre. C'est pourtant au front, devant la fosse commune, qu'on devrait se sentir tous frères égaux.
-Presque tous les écrivains seraient millionnaires s'ils touchaient uniquement leur pourcentage d'auteur sur les livres invendus.
-L'ambition des uns fait l'abolition des autres.
-L'occulte a toujours fasciné l'inculte.
-S'il continue à perdre régulièrement ses adhérents, le parti communiste finira par devenir un parti communal.
-Chaque heure qui passe marque l'heurt du temps.
-La mort est la seule carte d'identité du terrien. Son passeport. Son visa d'aller sans retour. Sa déraison d'être.
-On avait souhaité qu'un sang impur abreuve nos sillons sans savoir qu'un jour, un déluge de sons impurs abreuveraient nos micro-sillons.
-J'aimerais bien connaître une femme tellement excitante qu'elle ne pourrait pas demander l'heure par téléphone sans que l'horloge parlante lui débite des obscénités.