Un petit point sur l’édition de genres en France
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Un petit point sur l’édition de genres en France
Un petit point sur l’édition de genres en France à l’orée 2010 est un article d'Olivier Girard publié dans le dernier Bifrost (chronique à venir chez nous) et sur le blog du Bélial.
Il revient sur la grosse production de Bragelonne et Milady et ses conséquences sur le genres en France.
Je vous mets le début concernant Bragelonne mais Olivier parle également de tous les autres éditeurs dans d'autres parties du texte.
"Il souffle comme un vent de tempête au pays des littératures de genre, et cette tempête porte un double nom : Bragelonne / Milady. Sur les douze derniers mois, l’éditeur tutélaire Bragelonne et son label Milady ont publié environ 130 grands formats pour plus de 80 poches, soit près de 210 livres (...) C’est bien simple, en une année, Milady a publié en poche plus de titres que Pocket et J’ai Lu réunis… La position de Bragelonne a toujours été claire : devenir leader du marché, écraser la concurrence, quitte à instaurer une situation de quasi monopole. Avec un leitmotiv en guise de méthode Coué : l’offre crée le public. Ce qui, dans une certaine mesure, n’est pas dénué de fondement. Dans une certaine mesure… Certes, il est clair qu’il y avait beaucoup à faire en France avant Bragelonne, un potentiel a développer et exploiter dans le domaine de la fantasy. Bragelonne s’y est employé, avec pertinence et ce qu’il faut bien appeler un certain panache, au nez et à la barbe des grands groupes déjà installés sur le domaine qui ont considéré la monté en puissance de cette petite maison au mieux avec la même condescendance qu’ils portaient (portent toujours ?) à la science-fiction, à la fantasy, au fantastique, convaincus qu’ils étaient (et sont encore ?) du peu de potentiel que re-présentent les littératures de genre… Tant pis pour eux. Tant mieux pour Bragelonne. Bragelonne a saisi l’opportunité et l’a faite fructifier dans une progression exponentielle sidérante et probablement, dans nos domaines, unique en Europe. Certes. Et pourtant, à l’heure où les choses se radicalisent en librairies, où les mises en place baissent, où les retours s’accumulent, où les norias de nouveautés se succèdent, on est en droit de se demander si, en créant Milady, Bragelonne ne s’est pas tiré une balle dans le pied, vampirisant sa propre clientèle tout en générant une concurrence tant interne qu’externe, comme nous le verrons plus loin. L’offre crée le public ? A voir… Bragelonne clame qu’il n’y a pas suffisamment de titres publiés. Tout le monde ou presque hurle le contraire, ce qui n’empêche pas le même tout le monde, ou presque, d’y aller de sa nouvelle collection ou d’augmenter son nombre de titres édités. Reste qu’il faut malgré tout rendre à Bragelonne ce qui lui appartient. L’arrivée d’un éditeur de poids a contribué à développer les rayons et les points de ventes, à faire en sorte que certains décideurs finissent par se convaincre, bon an, mal an, de l’intérêt économique de nos domaines (qui reste faible malgré tout, ne nous leurrons pas, comparé par exemple au polar, pour rester dans un genre, ou au mainstream). Une chose est sûre : en ce qui concerne le paysage éditorial français des littératures de genre, le déséquilibre est considérable. "
Il revient sur la grosse production de Bragelonne et Milady et ses conséquences sur le genres en France.
Je vous mets le début concernant Bragelonne mais Olivier parle également de tous les autres éditeurs dans d'autres parties du texte.
"Il souffle comme un vent de tempête au pays des littératures de genre, et cette tempête porte un double nom : Bragelonne / Milady. Sur les douze derniers mois, l’éditeur tutélaire Bragelonne et son label Milady ont publié environ 130 grands formats pour plus de 80 poches, soit près de 210 livres (...) C’est bien simple, en une année, Milady a publié en poche plus de titres que Pocket et J’ai Lu réunis… La position de Bragelonne a toujours été claire : devenir leader du marché, écraser la concurrence, quitte à instaurer une situation de quasi monopole. Avec un leitmotiv en guise de méthode Coué : l’offre crée le public. Ce qui, dans une certaine mesure, n’est pas dénué de fondement. Dans une certaine mesure… Certes, il est clair qu’il y avait beaucoup à faire en France avant Bragelonne, un potentiel a développer et exploiter dans le domaine de la fantasy. Bragelonne s’y est employé, avec pertinence et ce qu’il faut bien appeler un certain panache, au nez et à la barbe des grands groupes déjà installés sur le domaine qui ont considéré la monté en puissance de cette petite maison au mieux avec la même condescendance qu’ils portaient (portent toujours ?) à la science-fiction, à la fantasy, au fantastique, convaincus qu’ils étaient (et sont encore ?) du peu de potentiel que re-présentent les littératures de genre… Tant pis pour eux. Tant mieux pour Bragelonne. Bragelonne a saisi l’opportunité et l’a faite fructifier dans une progression exponentielle sidérante et probablement, dans nos domaines, unique en Europe. Certes. Et pourtant, à l’heure où les choses se radicalisent en librairies, où les mises en place baissent, où les retours s’accumulent, où les norias de nouveautés se succèdent, on est en droit de se demander si, en créant Milady, Bragelonne ne s’est pas tiré une balle dans le pied, vampirisant sa propre clientèle tout en générant une concurrence tant interne qu’externe, comme nous le verrons plus loin. L’offre crée le public ? A voir… Bragelonne clame qu’il n’y a pas suffisamment de titres publiés. Tout le monde ou presque hurle le contraire, ce qui n’empêche pas le même tout le monde, ou presque, d’y aller de sa nouvelle collection ou d’augmenter son nombre de titres édités. Reste qu’il faut malgré tout rendre à Bragelonne ce qui lui appartient. L’arrivée d’un éditeur de poids a contribué à développer les rayons et les points de ventes, à faire en sorte que certains décideurs finissent par se convaincre, bon an, mal an, de l’intérêt économique de nos domaines (qui reste faible malgré tout, ne nous leurrons pas, comparé par exemple au polar, pour rester dans un genre, ou au mainstream). Une chose est sûre : en ce qui concerne le paysage éditorial français des littératures de genre, le déséquilibre est considérable. "
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
On refait le même point quand Tor aura débarqué ? (EDIT : rayez Tor, mettez Orbit)
Parce que niveau tempête, ce sont de jolis force 12 que je vois à l'horizon...
Parce que niveau tempête, ce sont de jolis force 12 que je vois à l'horizon...
Modifié en dernier par Sand le ven. août 07, 2009 2:43 pm, modifié 1 fois.
Tu pux développer cette info STP?Sand a écrit :On refait le même point quand Tor aura débarqué ?
Parce que niveau tempête, ce sont de jolis force 12 que je vois à l'horizon...
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
merdoum, Orbit, je voulais dire Orbit !
L'idée de débarquement d'un "gros" est la même, je me suis juste plantée de gros ^^
Et ça a été abondamment commenté, attends que je retrouve...
http://www.actusf.com/forum/viewtopic.p ... 69&start=0
7 bouquins pour 2009 (lancement de 4 titres en octobre), 14 prévus en 2010 (soit plus d'un par mois). C'est pas énormissime en nombre de titres, mais avec la puissance Hachette derrière, je pense que le paysage du rayon va bien changer. Hachette est aussi un énorme distributeur, si les relais H et autres points-presses et supermarchés se mettent à avoir Orbit en rayons, alors que les éditeurs qui n'ont pas réussi à acceder à ce circuit reste toujours à la porte...
2011-2012, ça va être particulièrement intéressant...
L'idée de débarquement d'un "gros" est la même, je me suis juste plantée de gros ^^
Et ça a été abondamment commenté, attends que je retrouve...
http://www.actusf.com/forum/viewtopic.p ... 69&start=0
7 bouquins pour 2009 (lancement de 4 titres en octobre), 14 prévus en 2010 (soit plus d'un par mois). C'est pas énormissime en nombre de titres, mais avec la puissance Hachette derrière, je pense que le paysage du rayon va bien changer. Hachette est aussi un énorme distributeur, si les relais H et autres points-presses et supermarchés se mettent à avoir Orbit en rayons, alors que les éditeurs qui n'ont pas réussi à acceder à ce circuit reste toujours à la porte...
2011-2012, ça va être particulièrement intéressant...
Honnêtement s'ils ont 14 titres sur une année, il y aura peut-être un carton dans le lot. Maximum. S'il n'y a pas des moyens de promotion adéquats - et non pas conséquents - ça peut finir dans le mur très rapidement, parce que j'ai pas connaissance que les grands pontes de Hachette soit fan de genre, même si je peux me tromper.
Pour l'instant ça me parait plutôt une tempête dans un verre d'eau cette affaire. Mais bon, on verra bien à l'usage.
Et c'est pas le tout d'avoir de la puissance en promotion, s'ils ne ramassent rien de frappant dans leur catalogue ça ne les mènera pas bien loin.
Pour l'instant ça me parait plutôt une tempête dans un verre d'eau cette affaire. Mais bon, on verra bien à l'usage.

Et c'est pas le tout d'avoir de la puissance en promotion, s'ils ne ramassent rien de frappant dans leur catalogue ça ne les mènera pas bien loin.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Ah oui, c'est pas pareil.
Orbit en France ce sera que de la Fant..Fant..Fant... désolé je ne peux pas prononcer ce mot grossier. The F word, quoi.
Quand tu as parlé de Tor, j'ai cru que tu parlais d'un nouvel acteur de SF en France et je ne voyais pas trop pourquoi Tor irait s'enquiquiner à pulier en français.
Orbit en France ce sera que de la Fant..Fant..Fant... désolé je ne peux pas prononcer ce mot grossier. The F word, quoi.
Quand tu as parlé de Tor, j'ai cru que tu parlais d'un nouvel acteur de SF en France et je ne voyais pas trop pourquoi Tor irait s'enquiquiner à pulier en français.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
Hachette étant aussi diffuseur/distributeur, et libraire ! (relais H et compagnie), si le réseau est exploité, je ne vois pas bien comment ils se planteraient...Herbefol a écrit :Et c'est pas le tout d'avoir de la puissance en promotion, s'ils ne ramassent rien de frappant dans leur catalogue ça ne les mènera pas bien loin.
Comme l'analyse le dit (du moins dans ce petit bout) : le déséquilibre est considérable, et je ne pense pas qu'il ira en s'améliorant...
S'il suffisait d'être éditeur/distributeur/diffuseur/libraire pour enquiller les succès sans soucis ça se saurait. 

L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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oui mais la fantasy dans les relais h ça va marcher du feu de dieu. ai pris le train pendant 3 ans. les gens lisent (des best-sellers pour la plupart : le dernier gavalda, marc levy mais aussi L'élégance du hérisson, les twilight, le liseur... ) et achètent beaucoup dans les relais H. un des points faibles de l'édition SFFf française c'est la diffusion (c'est Alain Névant qui citait le nombre de points de vente dans une conférence des journées de la fantasy ?) Du coup même avec peu de titre il risque d'y avoir des dommages collatéraux...
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
Pas forcément. Si ces nouveaux acheteurs sont ceux qui ne lisaient pas de fantasy avant je ne vois pas où est le problème.
Si Hachette veut faire tomber Bragelonne il doit lui bouffer son lectorat, lequel ne se fournit pas en relais H, sinon Bragelonne n'aurait jamais prospéré. Faut être un peu logique.
Si Hachette veut faire tomber Bragelonne il doit lui bouffer son lectorat, lequel ne se fournit pas en relais H, sinon Bragelonne n'aurait jamais prospéré. Faut être un peu logique.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Mais non. Vous ne comprenez pas. En réalité, c'est Bragelonne qui veut la peau de Hachette. Les premiers soldats de Micronésie ont débarqué sur les côtes américaines.
bonne idée que de traduire des extraits de romans et de les proposer au public anglophone.
je ne m'inquiète pas trop du devenir de Bragelonne (ce sont des malins et puis la concurrence ils la cherchent voire même la créent) mais je suis curieuse de voir l'impact d'Orbit sur le paysage éditorial. Si j'en crois ce que je lis ou écoute à droite à gauche : il n'y aurait pas assez de lecteurs de SFFF en france pour absorber la production. un éditeur en plus va-t-il vraiment conquérir un nouveau public (auquel cas tout le monde y gagne) ou drainer celui qui existe ? les porte monnaies n'étant pas extensibles à outrance quelles maisons d'édition vont en pâtir ? et commet vont-elles réagir ? quelles stratégies vont-elles mettre en place ? vont-elles aller chercher de nouveaux auteurs ? vont-elles publier plus ? et surtout que vont-elles publier ? et enfin, égoïstement, que vais-je, moi, lectrice, trouver chez mon libraire préféré ? bref ça va être amusant à observer.
perso je parie que Orbit et ses titres va drainer une partie du public de Bragelonne là où les 2 seront diffusés (soit surtout dans les librairies spécialisées) et va un peu attirer une nouvelle clientèle (une partie des liseurs de best sellers, en supermarchés ou relais H mais qui ne se tournera pas forcément vers la SFFF des autres éditeurs - encore là aussi Bragelonne sera peut être le plus "proche" par les auteurs publiés et récupérera peut être des lecteurs).

je ne m'inquiète pas trop du devenir de Bragelonne (ce sont des malins et puis la concurrence ils la cherchent voire même la créent) mais je suis curieuse de voir l'impact d'Orbit sur le paysage éditorial. Si j'en crois ce que je lis ou écoute à droite à gauche : il n'y aurait pas assez de lecteurs de SFFF en france pour absorber la production. un éditeur en plus va-t-il vraiment conquérir un nouveau public (auquel cas tout le monde y gagne) ou drainer celui qui existe ? les porte monnaies n'étant pas extensibles à outrance quelles maisons d'édition vont en pâtir ? et commet vont-elles réagir ? quelles stratégies vont-elles mettre en place ? vont-elles aller chercher de nouveaux auteurs ? vont-elles publier plus ? et surtout que vont-elles publier ? et enfin, égoïstement, que vais-je, moi, lectrice, trouver chez mon libraire préféré ? bref ça va être amusant à observer.
perso je parie que Orbit et ses titres va drainer une partie du public de Bragelonne là où les 2 seront diffusés (soit surtout dans les librairies spécialisées) et va un peu attirer une nouvelle clientèle (une partie des liseurs de best sellers, en supermarchés ou relais H mais qui ne se tournera pas forcément vers la SFFF des autres éditeurs - encore là aussi Bragelonne sera peut être le plus "proche" par les auteurs publiés et récupérera peut être des lecteurs).
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
- marc
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- Enregistré le : dim. mars 12, 2006 8:59 am
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+1Herbefol a écrit :Pour l'instant ça me parait plutôt une tempête dans un verre d'eau cette affaire. Mais bon, on verra bien à l'usage.![]()
Si Hachette n'était pas dans le coup avant, pourquoi avec Orbit y arriverrait-il ?
C'est vraiment une tempête dans un verre d'eau.
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
parce que les choses ne sont pas immuables ?marc a écrit : Si Hachette n'était pas dans le coup avant, pourquoi avec Orbit y arriverrait-il ?
parce que les éditions Hachette vont publier des livres qui ont eu du succès ailleurs et ont des chances d'avoir du succès chez nous ?
parce qu'ils ont un "bon" catalogue ? (j'en sais rien en fait je spécule)
parce qu'ils investissent un terrain qu'ils avaient simplement laissé vivoter jusqu'à présent ? et que s'ils sont bons investisseurs leur stratégie permettra un retour sur investissement ?
parce qu'il y a de l'argent à faire ? (le succès de twilight ou de HP, financièrement, ça doit en faire baver quelques uns ?
c'est peut être une tempête dans un verre d'eau. peut être pas. et ça va peut être être amussant/drôle/chiant à observer ou pas...

Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein