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par jlavadou » lun. oct. 12, 2009 4:45 pm
Hop, à mon tour de donner un avis pour le moment incomplet puisque je n'ai lu que les quatre premiers textes. Pour le moment, que du très bon.
La préface : eh bien moi je la trouve très bien, cette préface. Concise, elle pose une hypothèse que je ne suis pas sûr encore de partager (mais je crois que Lehman n'a pas forcément cherché à convaincre, juste à questionner), mais qui a le mérite d'explorer une voie nouvelle (pour moi en tout cas), et particulièrement intéressante sur la composante métaphysique de la SF. Je n'y ai pas vu de contresens ni de lèse-majesté. Et j'adhère totalement aux termes "vertige logique" et "ivresse cognitive" !
Ce qui reste du réel (Fabrice Colin) et Effondrement partiel d'un univers en deux jours (Emmanuel Werner) : on est en plein vertige, justement. Un vertige dickien, à de multiples niveaux qui s'entrecroisent sans hiérarchie, qui perd le lecteur (et sans doute l'auteur lui-même !). Très beau texte auquel on s'abandonne avec plaisir.
Tertiaire (Eric Holstein) : nouvelle assez classique dans son thème et sa construction, bien écrite et jouissive par moments. Avec un très bon point pour la fin, que j'ai trouvé surprenante et très bien trouvée malgré une partie relativement prévisible. Et pour la première fois, j'ai compris les mécanismes pervers de l'économie de marché, ce qui n'était pas une mince affaire. Jérôme Kerviel, on t'a reconnu !
Une fatwa de mousse de tramway (Catherine Dufour) : même impression que pour la nouvelle d'Eric. Avec ce sentiment dérangeant qu'avec Catherine Dufour, on a beau aller droit dans le mur, on la suit toujours avec un sourire béat aux lèvres.
Les Fleurs de Troie (Jean-Claude Dunyach) : pour le moment, et à ma grande surprise, LA claque du recueil. A ma grande surprise pour deux raisons :
1. Jusqu'ici je n'avais pas vraiment accroché aux textes de Jean-Claude. Je n'en ai pas lu beaucoup (un recueil chez l'Atalante), mais rien qui m'avait donné envie d'approfondir
2. La SF ultra-technologique, ça commence à m'ennuyer, et les commentaires que j'avais lus sur cette nouvelle ne laissaient rien présager de bon pour moi...
Eh bien, pour le coup, je me suis mis le doigt dans l'oeil jusqu'à l'épaule. Excellente nouvelle, magnifique, avec une poésie et une sensibilité (celle dont parle Lehman dans la préface) très puissantes. Certes, les passages ultra-techno sont un peu too-much, mais ils sont rares. Et si l'intrigue en elle-même ne porte rien de bien extraordinaire, la qualité de l'écriture et la puissance d'évocation font tout le reste.
La suite un jour, là je fais une pause.