Retour sur l'Horizon: l'antho
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Je ne pleurniche pas. Je ne fustige pas le milieu. Je ne veux pas le détruire. Je m'interroge sur son avenir, sur sa possible (nécessaire ?) mutation. Qui pourrait prendre la forme d'une dissolution - si tant est que quelque chose qui n'existe pas vraiment puisse être dissous.
Je pars d'un constat : lorsque je vais aux Utopiales, par exemple, je retrouve des amis, je m'en fais de nouveaux, je rencontre des gens extrêmement intéressants. Mais que forment-ils, collectivement ? Vers où vont-ils, que veulent-ils ? Le jour où Nantes ou Epinal cesseront de donner du fric, ça va faire drôle. Combien de romans SF écrits par des auteurs français cette année ? Je ne vois pas de cohérence, pas de projet. Tu vas me dire, on peut vivre sans. Or, parallèlement, je sens un frémissement. Quelque chose, peut-être, est en train de naître. La publication de Retour sur l'horizon était-elle une étape ? L'avenir nous le dira. Je remarque, pour l'heure, qu'on parle moins des textes que de ce qu'ils disent sur l'état de la science-fiction en France.
Ces temps-ci, le milieu de la SF - de mon point de vue - ne se définit que "contre." C'est un microcosme qui, quoiqu'on en dise (et la virulence de certaines réactions l'atteste) se sent perpétuellement menacé. Il a sans doute raison.
Il est évident qu'on ne réfléchit pas à tout ça en cinq minutes. Mais s'il y a bien un avantage à cette communauté, c'est qu'on peut y prendre la parole : c'est ce que j'ai fait.
Et je peux bosser sur la Brigade tout en continuant d'écrire ici.
Je pars d'un constat : lorsque je vais aux Utopiales, par exemple, je retrouve des amis, je m'en fais de nouveaux, je rencontre des gens extrêmement intéressants. Mais que forment-ils, collectivement ? Vers où vont-ils, que veulent-ils ? Le jour où Nantes ou Epinal cesseront de donner du fric, ça va faire drôle. Combien de romans SF écrits par des auteurs français cette année ? Je ne vois pas de cohérence, pas de projet. Tu vas me dire, on peut vivre sans. Or, parallèlement, je sens un frémissement. Quelque chose, peut-être, est en train de naître. La publication de Retour sur l'horizon était-elle une étape ? L'avenir nous le dira. Je remarque, pour l'heure, qu'on parle moins des textes que de ce qu'ils disent sur l'état de la science-fiction en France.
Ces temps-ci, le milieu de la SF - de mon point de vue - ne se définit que "contre." C'est un microcosme qui, quoiqu'on en dise (et la virulence de certaines réactions l'atteste) se sent perpétuellement menacé. Il a sans doute raison.
Il est évident qu'on ne réfléchit pas à tout ça en cinq minutes. Mais s'il y a bien un avantage à cette communauté, c'est qu'on peut y prendre la parole : c'est ce que j'ai fait.
Et je peux bosser sur la Brigade tout en continuant d'écrire ici.
A la page 64 de ce fil, disons que Oncle résume assez bien les positions. Retour a été composé porte ouverte, avec l'espoir de plaire aux fans comme aux lecteurs de blanche, parce que je crois effectivement que le moment est venu de faire ce genre de choses. Oncle ne sent pas cette nécessité, il ne croit pas à l'intérêt d'une telle rencontre. Bon. Mais s'il se trompait ? Après tout, dans son tout premier post, il a écrit
Par ailleurs, je trouve amusant d'entendre parler du
Et pour l'instant, les échos du dehors sont plutôt bons. L'avenir dira etc.on est dans l’élitisme dur, sans concession. C’est illisible pour un (trop) jeune public (ou plutôt pour un public peu aguerri, l'âge n'a pas forcément à voir avec l'affaire) . Ou alors, je me trompe complètement. POURVU QUE JE ME TROMPE COMPLETEMENT !
Par ailleurs, je trouve amusant d'entendre parler du
Comme l'a souligné Fabrice dans son papier, c'est ici qu'on divinise.Lensman a écrit :monde bien chauffé de la culture générale, où règne l'adoration de l'Artiste; S'Ils Pouvaient M'Adorer, Moi Aussi
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- Enregistré le : sam. oct. 03, 2009 8:30 pm
Dilution.
Dissolution.
Agonie.
Métissage.
Enrichissement.
Ouverture.
Je ne sais pas vous, mais il me semble que beaucoup prennent le problème à l'envers et voient une menace, là où il n'y en a aucune. S'ouvrir aux autres, leur apporter quelque chose c'est pas dangereux (si si, je vous assure).
Je parle de Thomas Pynchon, Haruki Murakami, Michael Chabon, Cormac McCarthy (quatre écrivains que j'adore, qui m'impressionnent) et Gérard Klein me renvoie dans les dents Marc Lévy et Lolita Pille comme si c'est ce que je voulais lire.
Excusez-moi, mais je veux lire Greg Egan ET Michael Chabon et je veux que les deux aient le plus large succès.
Et quand je regarde mon travail, je veux la même chose pour "mes" auteurs, ceux avec qui je travaille, je veux que Jean-Philippe Depotte, Serge Lehman, Catherine Dufour et les autres aient le plus large succès. Parce que c'est bon pour eux, c'est bon pour moi, c'est bon pour l'esthétique qu'ils véhiculent.
A trop mélanger théorie littéraire et force de vente, il ne peut plus y avoir de débat possible, AMHA.
GD
Dissolution.
Agonie.
Métissage.
Enrichissement.
Ouverture.
Je ne sais pas vous, mais il me semble que beaucoup prennent le problème à l'envers et voient une menace, là où il n'y en a aucune. S'ouvrir aux autres, leur apporter quelque chose c'est pas dangereux (si si, je vous assure).
Je parle de Thomas Pynchon, Haruki Murakami, Michael Chabon, Cormac McCarthy (quatre écrivains que j'adore, qui m'impressionnent) et Gérard Klein me renvoie dans les dents Marc Lévy et Lolita Pille comme si c'est ce que je voulais lire.
Excusez-moi, mais je veux lire Greg Egan ET Michael Chabon et je veux que les deux aient le plus large succès.
Et quand je regarde mon travail, je veux la même chose pour "mes" auteurs, ceux avec qui je travaille, je veux que Jean-Philippe Depotte, Serge Lehman, Catherine Dufour et les autres aient le plus large succès. Parce que c'est bon pour eux, c'est bon pour moi, c'est bon pour l'esthétique qu'ils véhiculent.
A trop mélanger théorie littéraire et force de vente, il ne peut plus y avoir de débat possible, AMHA.
GD
- Jean-Claude Dunyach
- Messages : 641
- Enregistré le : mar. juin 24, 2008 6:08 am
On devrait clore là-dessus, AMHA.GillesDumay a écrit :Je ne sais pas vous, mais il me semble que beaucoup prennent le problème à l'envers et voient une menace, là où il n'y en a aucune. S'ouvrir aux autres, leur apporter quelque chose c'est pas dangereux (si si, je vous assure).
Gilles, tu as cent fois raison. Sortons de chez nous et allons nous frotter à ce qui se fait ailleurs. On en sortira changés, sans doute un peu meurtris et fissurés par endroits, et on écrira mieux ce qui nous pousse dans la tête.
Je vous poutoune, il fait beau sur Amsterdam, j'espère pouvoir en profiter pour traîner un peu dans la ville.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
http://www.dunyach.fr/
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- Roland C. Wagner
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- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Tss, tss, quand on regarde un peu les forums, les critiques sur les sites, les articles, etc. on se rend compte que cette "divinisation" est le fait d'une poignée de gens, en général jeunes, dont la connaissance du genre est limitée, et qui se rangent pour ainsi dire tous dans le "camp" des "dissolveurs" (bouh, pas beau le néologisme).Lem a écrit :Comme l'a souligné Fabrice dans son papier, c'est ici qu'on divinise.
Moi, en tout cas, personne ne m'a jamais "divinisé", et le premier qui le fait, je lui fais manger les œuvres complètes de Brussolo.
Sans sel.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Voilà qui exprime d'une manière claire et précise ce que j'ai suggéré à plusieurs reprises.GillesDumay a écrit :A trop mélanger théorie littéraire et force de vente, il ne peut plus y avoir de débat possible, AMHA.
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- Don Lorenjy
- Messages : 1442
- Enregistré le : jeu. mars 09, 2006 9:03 am
- Contact :
C'est assez vrai.GillesDumay a écrit : A trop mélanger théorie littéraire et force de vente, il ne peut plus y avoir de débat possible, AMHA.
GD
En même temps, tu es aussi souvent celui par qui les chiffres arrivent.
Et, comme tu le dis ailleurs, se poser la question des ventes arrive à tout le monde, même aux zauteurs (les ventes, c'est pas sale, c'est ce qui permet à l'éditeur de produire le prochain travail du zauteur).
Il y a un moment ou le zauteur peut demander "OK, je vais écrire un truc vachement fort comme l'appelle M. Lehman, mais qui se vende en masse comme le voudrait M. Dumay... comment je m'y prends ?"
Et là, en général... le silence.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Curieusement, je pense que le résultat sera inverse.Jean-Claude Dunyach a écrit :Gilles, tu as cent fois raison. Sortons de chez nous et allons nous frotter à ce qui se fait ailleurs. On en sortira changés, sans doute un peu meurtris et fissurés par endroits, et on écrira mieux ce qui nous pousse dans la tête.
Les auteurs de littérature générale ont tellement de retard conceptuel sur des gens comme Greg Egan, Norman Spinrad, Hal Duncan, toi ou moi, qu'il va falloir qu'ils se mettent à niveau.
Et ça, c'est pas gagné pour eux. Va falloir qu'ils courent vite.
Ouais, d'accord, allons-y. Storm the littgen ! On va les pulvériser !
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