À vue de nez, au début de Des Renards sous l'évier, ça le ferait grave.systar a écrit :Pour nous dire où ça s'insère, exactement, dans la narration du transbidule.
Du sense of wonder à la SF métaphysique
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- Roland C. Wagner
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« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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On dirait du Jean-Philippe Toussaint (pour l'évier), ou du théâtre de rue tendance festival estival d'Aurillac, ce titre.Roland C. Wagner a écrit :À vue de nez, au début de Des Renards sous l'évier, ça le ferait grave.systar a écrit :Pour nous dire où ça s'insère, exactement, dans la narration du transbidule.
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Ce que je verrais (dans ta description, pas la mienne...), c'est simplement un retour à la situation AVANT Gernsback... Inutile de te dire que ça ne provoque en moi, au mieux, qu'indifférence... La SF retournerait à son triste anonymat, et il faudra de nouveau prospecter pour la repérer... Avec l'âge, je ne sais pas si j'aurai le courage.Lem a écrit :Quand je faisais mes études d'Histoire à la Sorbonne, je me souviens qu'un prof nous a dit un jour (en substance) : "On peut voir les invasions barbares de deux manières. 1) Elles ont sonné le glas de Rome. 2) Elles lui ont permis de franchir enfin le limes et de s'étendre à l'Europe germanique et slave – et à partir du XVème siècle, pratiquement au monde entier."Lensman a écrit :une sorte de méthode Coué...
Evidemment, pour que la deuxième vision ait un sens, il faut préciser ce qu'on appelle Rome.
L'Empire classique, avec empereur-dieu, administration centralisée, système des légions etc. est bien tombé au quatrième siècle (il ne correspondait déjà plus à cette description depuis longtemps, de toute façon).
Mais Rome comme métaphore de la chrétienté, du droit écrit et aussi comme mythe politique a non seulement survécu aux invasions mais profité d'elles pour s'étendre partout ou presque : dilution / expansion.
C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai mis l'accent sur cette affaire de métaphysique. Si par SF on entend le système éditorial sorti de Gernsback, on risque effectivement de passer les prochaines années à se tordre les mains de désespoir. Mais si la SF, c'est autre chose que des collections dédiées, un style graphique, un label, un fandom, alors…
Bon vent pour les courageux explorateurs de l'avenir !
Oncle Joe
A mes yeux, la période Gernsback (en fait Renard-Gernsback car c'est au premier qu'on doit l'intuition d'un nouveau genre) a joué un rôle de couveuse. La SF a eu quasiment un siècle pour se construire à l'écart de toute pression normative. Elle a son histoire propre, elle a forgé ses outils, nommé ses objets, choisi ses classiques etc. On ne reviendra pas sur ces acquis, évidemment. Donc, ce n'est pas un retour AVANT mais une tentative pour amorcer l'APRES.Lensman a écrit :un retour à la situation AVANT Gernsback...
Tu vas me demander, Oncle, pourquoi il faudrait amorcer quoi que ce soit, en quoi c'est nécessaire. Et je te réponds : un système éditorial qui ne permet plus la traduction des meilleurs étrangers (cf les déclarations de Gilles) et ne nourrit pas les auteurs français (cf les déclarations de Roland) n'a plus de justification. Un système esthétique qui perd la plupart de ses lecteurs et de ses auteurs quand ils sortent de l'adolescence a un problème structurel redoutable. Tu as peut-être raison quand tu dis, en réaction au papier de Patrice, que ce problème ne se pose que dans les pays où la SF n'a jamais totalement réussi à s'autonomiser. Peut-être. Mais nous sommes dans un tel pays et il faut bien en tenir compte.
C'est pourquoi je repose ma question "romaine" : que veut-on dire quand on dit sf ?
C'est qui ce "on" ?Lem a écrit : C'est pourquoi je repose ma question "romaine" : que veut-on dire quand on dit sf ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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- Roland C. Wagner
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Surtout un rôle formateur incontestable, me semble-t-il.Lem a écrit :Un système esthétique qui perd la plupart de ses lecteurs et de ses auteurs quand ils sortent de l'adolescence a un problème structurel redoutable.
La littérature jeunesse, voire la catégorie jeunes adultes, ont le même "problème", soit dit en passant.
Et c'était aussi le cas de la bande dessinée, autrefois, non ?
(Je passe sur le "système esthétique", parce que je suis un garçon sérieux et que je n'ai pas l'intention de perdre du temps avec ce genre de futilités tout à fait annexes dans un débat de fond.)
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Cher Erion, je suppose que tous les pronoms que j'aurais pu utiliser dans cette phrase aurait posé problème.
"Que voulez-vous dire…" (tropisme interrogatoire déplaisant)
"Que voulons-nous dire…" (précise le groupe auquel réfère ce nous)
"Que veux-tu dire ?" (et nous, on n'a pas le droit de répondre ?)
On peut effectivement passer une journée agréable à élucider toutes les significations évidentes ou cachées de ces pronoms. Ensuite, on reparlera du sujet de ce fil. On fait comme tu le souhaites.
"Que voulez-vous dire…" (tropisme interrogatoire déplaisant)
"Que voulons-nous dire…" (précise le groupe auquel réfère ce nous)
"Que veux-tu dire ?" (et nous, on n'a pas le droit de répondre ?)
On peut effectivement passer une journée agréable à élucider toutes les significations évidentes ou cachées de ces pronoms. Ensuite, on reparlera du sujet de ce fil. On fait comme tu le souhaites.
Modifié en dernier par Lem le mar. nov. 10, 2009 5:00 pm, modifié 1 fois.
Je vais être plus explicite.Lem a écrit :Cher Erion, je suppose que tous les pronoms que j'aurais pu utiliser dans cette phrase aurait posé problème.
"Que voulez-vous dire…" (tropisme interrogatoire déplaisant)
"Que voulons-nous dire…" (précise le groupe auquel réfère ce nous)
"Que veux-tu dire ?" (et nous, on n'a pas le droit de répondre ?)
On peut effectivement passer une ou deux journée agréable à élucider toutes les significations évidentes ou cachées de ces pronoms. Ensuite, on reparlera du sujet de ce fil. On fait comme tu le souhaites.
Ta question, c'est une question sur l'identité. Or, quand Paul parle de Jacques, on en apprend plus sur Paul que sur Jacques. Par conséquent, pour savoir ce qu'est la SF, il faut d'abord savoir qui parle (les auteurs, le fandom, les lecteurs ?).
Quand je demande à mes étudiants ce qu'est pour eux la SF, ils me répondent tous (et ça fait plusieurs années que je fais le cours) : des histoires avec de la science et de la technologie. Bref, la définition canonique. Cette année, c'était même encore plus amusant, un étudiant m'a lancé "j'espère que vous allez nous parler de robots et d'ordinateurs".
Bref, le "on" n'est pas innocent. C'est à partir du "on" que tu auras ta définition de la SF, pas en cherchant cette définition (parce que chacun va donner une définition qui correspond à l'image qu'il a de lui-même).
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Je te suis bien, Lem, mais pour moi, si tu as raison, cela voudra simplement dire que la France n'est pas un pays de SF, même si c'est un pays consommateur et très admiratif de SF, (voire théoricien de SF...), ce que je soupçonne depuis longtemps. Cela n'enlève rien, tout au contraire, au mérite de ceux qui en ont fait, de la SF, et ont tenté de lui donner une forme chez nous. Et ceux qui continuent!
L'appel aux origines avec Maurice Renard est touchant, et me touche, mais Renard et cie, ils ont perdu la bataille du genre depuis longtemps chez nous (l'avaient-ils réellement entamée sérieusement? je me pose la question), ils sont bons pour la nostalgie (bien agréable) de la "parachronie", ou SF de la nostalgie. Il a fallu le coup de pied aux fesses de l'arrivée de la SF américaine après la guerre pour réveiller ce petit monde de sa torpeur. Peut-être retourne-t-il doucement dans cette situation de demi-sommeil du temps d'avant. Dommage, mais je ne vais m'enthousiasmer pour les entreprise de bordage du lit et de remplissage de la bouillotte (pour la longue nuit de l'hiver) par des marchands de sable... Je préfère persiffler...
Oncle Joe
L'appel aux origines avec Maurice Renard est touchant, et me touche, mais Renard et cie, ils ont perdu la bataille du genre depuis longtemps chez nous (l'avaient-ils réellement entamée sérieusement? je me pose la question), ils sont bons pour la nostalgie (bien agréable) de la "parachronie", ou SF de la nostalgie. Il a fallu le coup de pied aux fesses de l'arrivée de la SF américaine après la guerre pour réveiller ce petit monde de sa torpeur. Peut-être retourne-t-il doucement dans cette situation de demi-sommeil du temps d'avant. Dommage, mais je ne vais m'enthousiasmer pour les entreprise de bordage du lit et de remplissage de la bouillotte (pour la longue nuit de l'hiver) par des marchands de sable... Je préfère persiffler...
Oncle Joe
Certes.Roland C. Wagner a écrit :Surtout un rôle formateur incontestable, me semble-t-il.
La littérature jeunesse, voire la catégorie jeunes adultes, ont le même "problème", soit dit en passant.
Mais est-ce que cela ne revient pas à faire de la sf une littérature pour jeunes adultes, de facto. Est-ce ce que tu souhaites ? (auquel cas tes déclarations précédentes sur la crise actuelle qui serait purement commerciale auraient plus de poids : pour sortir du marasme, il suffirait d'appliquer les recettes jeunesses qui fonctionnent).
Je préférerais si tu veux bien qu'on règle la première question avant de parler de ça. Les parallélismes avec la bd, je les trouve difficiles à manier.Et c'était aussi le cas de la bande dessinée, autrefois, non ?
- Roland C. Wagner
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C'est un peu ce que j'essaye de faire dans ma réflexion sur les définitions de la science-fiction : ne pas chercher à établir une définition (1), mais comparer quelques définitions, comparer quelques "on".Erion a écrit :C'est à partir du "on" que tu auras ta définition de la SF, pas en cherchant cette définition (parce que chacun va donner une définition qui correspond à l'image qu'il a de lui-même).
(1) Hé, pas fou, hein ?
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- Roland C. Wagner
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Je ne souhaite rien, à part continuer à écrire les bouquins que j'ai envie d'écrire jusqu'au jour où je n'en aurai plus la capacité. (Et il y a de fortes chances que les bouquins en question soient de la science-fiction.)Lem a écrit :Certes.Roland C. Wagner a écrit :Surtout un rôle formateur incontestable, me semble-t-il.
La littérature jeunesse, voire la catégorie jeunes adultes, ont le même "problème", soit dit en passant.
Mais est-ce que cela ne revient pas à faire de la sf une littérature pour jeunes adultes, de facto. Est-ce ce que tu souhaites ? (auquel cas tes déclarations précédentes sur la crise actuelle qui serait purement commerciale auraient plus de poids : pour sortir du marasme, il suffirait d'appliquer les recettes jeunesses qui fonctionnent).
Sinon, j'ai du mal à répondre à la suite, vu que je ne comprends pas très bien ce que tu entends par "recettes jeunesses qui fonctionnent".
Je préférerais si tu veux bien qu'on règle la première question avant de parler de ça. Les parallélismes avec la bd, je les trouve difficiles à manier.[/quote]Et c'était aussi le cas de la bande dessinée, autrefois, non ?
Ouaip, et ils sont un brin datés, aussi.
Mais ça valait le coup de le rappeler pour les moins de vingt ans qui ne peuvent pas connaître le temps etc.
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Lem a écrit : pour sortir du marasme, il suffirait d'appliquer les recettes jeunesses qui fonctionnent).



Pardon Lem, mais là...
Tu veux aussi qu'on parle de la crise de la littérature jeunesse ? Non parce qu'on peut, hein ? Mais on va retomber sur nos pattes.
Prescripteurs. Le mal en littérature, c'est le prescripteur...
Mais pardon, je suis encore en train de mettre le boxon...
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
En soi, il me semble que c'est déjà une définition : la sf dont tu parles (qui se définit ainsi) est avant toute chose une intersubjectivité – un vécu collectif. Les définitions individuelles qui pourraient être données ensuite auront moins d'importance que ce fait premier, qui les englobe.Erion a écrit :C'est à partir du "on" que tu auras ta définition de la SF, pas en cherchant cette définition (parce que chacun va donner une définition qui correspond à l'image qu'il a de lui-même).
Oui/non/erreur d'interprétation ?
La SF, c'est un gros paquet, mal ficelé, avec des loupiotes qui font des bruits marrants et avec des fuites suspectes, qui a été mis sur le bord du chemin des Progrès de la Science, et tout plein de gens sont passés à côté depuis : c'est littéralement un objet dépassé.
Mais comme la route est une boucle, la SF est aussi un objet d'avant garde.
Ceci dit, je conseille pas d'ouvrir le paquet.
Seriously.
Mais comme la route est une boucle, la SF est aussi un objet d'avant garde.
Ceci dit, je conseille pas d'ouvrir le paquet.
Seriously.