MF a écrit :
Si il me semble à peu près évident que les textes de SF, basé sur un questionnement scientifique, et écrits avant qu'une percée scientifique ne balaie d'un revers de main les questions/réponses apportées par l'auteur restent dans le corpus (personne n'envisage me semble-t-il de jeter à la poubelle du genre certains ouvrages dans lesquels la vitesse de la lumière est franchie à l'aide d'un moteur diesel), en est-il de même des textes basé sur un questionnement métaphysique (en retenant l'hypothèse de Lem) lorsque qu'une percée scientifique (du type physique quantique ou clonage) vient remettre dans le domaine de la science des questions (quid de la matière ? quid de l'identité ?) qui relevaient de la métaphysique ?
Personnellement, je ne rejette aucun texte de science-fiction (ou d'autre domaine de la fiction) dans lequel on trouverait, ou on croirait trouver un questionnement métaphysique, et il y en a plein en SF...
Mais la question était d'étudier l'idée selon laquelle le questionnement métaphysique serait au coeur de la SF (au début, en tout cas), avec le risque de poser au début la "métaphysique" comme quelque chose de bien clair et précis, et la "science-fiction", comme un truc bien clair et précis. Mais comme on s'en est aperçu, les deux ont une histoire, une évolution, des statuts variables, ce sont des objets bien compliqués... Alors vouloir mettre l'un au coeur de l'autre, comme on y va!
Après, il y a eu l'intermède "mécanique quantique", qui s'est terminé par un point de Godwin (je suppose qu'on peut employer le terme) avec la suggestion que certaines interprétations de la mécanique quantique pourraient être une justification pour enseigner une philosophie particulière dans les collèges (c'est-à-dire que là, on avait un exemple "concret", même si imaginaire et peut-être un peu ironique, du genre de dérive à laquelle on peut arriver).
Si l'on a envie de présenter telle ou telle philosophie, je ne vois pas pourquoi on devrait le faire en utilisant des analogies avec les sciences. Cela me paraît provoquer des confusions effarantes.
Bref, moi, ce que j'ai vu, c'est que Lem suit un itinéraire personnel dans le domaine philosophique, mais qu'il nous l'articule de manière, on va dire, partiale et non satisfaisante, avec la SF, qui est une autre de ses passions, et c'est rien de le dire. Mais ça ne va pas, pour mener une étude un peu sereine du domaine, en tout cas, si on sort du cadre simplement personnel et qu'on met ça sur la place publique, pour avoir l'avis des autres.
Oncle Joe