fabrice a écrit :Salut Stéphane,
1) Pourquoi publies-tu à La Volte ? Est-ce une forme d'engagement à tes yeux ou juste, en gros, un hasard ?
Bonjour Fabrice
Ma publication à La volte est, au départ, un pseudo hasard. Comme certains le savent déjà, mon premier roman "Chromozone" a connu une première publication au sein d'une micro-structure qui s'appelait les "Escogriffes" :
la preuve en image. Il s'agissait, pour les membres des Esco', issus de différents métiers du livre, de donner vie à un roman "dans les conditions du réel". Au terme de l'expérience, quand il s'est avéré que c'était épuisant et que l'expérience ne serait pas renouvelée dans les mêmes conditions, Louis-Antoine Dujardin (le "boss" des Escogriffes) a eu la délicatesse et la courtoisie de permettre au roman de ne pas mourir sans suite, en cherchant repreneur. C'est comme ça qu'il a rencontré Mathias Echenay, qui à l'époque venait de sortir "La Horde du Contrevent". Mathias a pensé que Chromozone méritait qu'il le reprenne, et c'est ainsi que le roman a connu sa publication qui m'a fait entrer un orteil dans le "milieu".
Hasard, donc, dans la mesure où je n'ai pas cherché à entrer à La Volte.
C'est seulement à posteriori (j'ai le cerveau lent) que j'ai réalisé la chance que j'avais d'avoir été pris à La Volte,et ce que ça pouvait signifier... Quand j'ai terminé ma première trilogie, il n'était pas du tout évident ou convenu que "Le Déchronologue" serait publié par Mathias et Norbert (Merjagnan, qui a entretemps rejoint le navire volté). Ca s'est juste fait "comme ça", naturellement.
Je ne sais pas comment c'est d'être publié ailleurs, donc je ne sais pas comment se passent les relations auteur./éditeur dans d'autres maisons et je ne peux pas comparer. Disons que la manière dont ça se passe à La volte me satisfait pleinement. Par exemple, sur "Le Déchronologue", j'avais carte blanche totale. En raison de la nature "déchronologique" du roman, je voulais rendre un produit fini qui puisse faire jouer à plein sa structure narrative, même auprès de mon éditeur. J'ai donc travaillé tout seul dans mon coin et livré le résultat une fois terminé. Mathias m'a assez fait confiance pour ça, et je suppose que ça n'allait pas sans de sérieuses craintes de son côté de devoir attendre deux ans sans lire une ligne de ce qui était en préparation
2) Lis-tu à l'occasion tes petits camarades, ou tes goûts littéraires actuels te portent-ils vers autre chose (et si oui, quoi ?) ?
Je lis de la SF depuis "tout petit", donc forcément j'ai lu la prose de pas mal de mes petits camarades avant de devenir auteur. Dans ton cas, par exemple, j'avais lu "Atomic Bomb" sur les conseils d'une amie avant de savoir ce que tu "pesais" dans la SF francophone. Par simple curiosité littéraire. Jean-Marc Ligny, Laurent Genefort, Ayerdhal, Richard Canal, Berthelot, (et d'autres) font aussi partie de mes choix de lecture personnels de longue date.
Quand je suis passé "de l'autre côté de la barrière", j'ai passé un certain nombre de mois à ne pas desserrer les dents en présence de tous ces gens 'achement connus qui me faisaient une place à table... Je me souviens en particulier de ma première rencontre avec toi, ça devait être aux Imaginales, où j'étais assis face à toi et à peine capable d'aligner deux phrases (parce que j'avais déjà lu "Atomic Bomb", justement). Depuis ça va mieux ^^
Au jour d'aujourd'hui, je ne prétendrai pas lire tout ce qui se publie dans le genre. Mais, par exemple, en ce moment j'ai acheté et je déguste "Le Petit Cabaret des morts" de Francis Berthelot, "This is Not America" de Thomas Day, "Espaces Insécables" de Sylvie Lainé. Je continue à picorer ce qui me serait susceptible de me plaire en tant que simple lecteur, en gros.
Hors "genre", je ne lis plus beaucoup de romans, plutôt des essais ou des ouvrages de référence pour ma documentation personnelle liée à mes projets en cours ou à venir.
3) Es-tu du genre "premier jet intuitif, et trois réécritures derrière" ou "je passerai le temps qu'il faudra sur cette page mais quand j'en aurai terminé avec elle, elle sera nickel" ?
Plutôt la première solution. Avec une nécessité de laisser du temps entre le jet et la relecture. mon "unité de travail" est le chapitre.
4) As-tu préparé ton discours de remerciements pour le GPI ?
J'ai même acheté du shampooing pour être présentable sur scène
