Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
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Elle était l'invitée du colloque international de science-fiction de Nice en 2005.bormandg a écrit :Moi je suis encore sous le coup des dernières affirmations académicolatriques de Madame
Atwood, laquelle expliquait devant un aréopage de "vrais littérateurs" qu'elle n'écrit
pas de la science fiction puisqu'il n'y a pas de pieuvres cosmiques dans ses récits, que
c'est de la fiction spéculative qui n'a RIEN à voir avec la science fiction, d'ailleurs le
terme, pour elle, ne s'applique pas à la SF...
Son intervention était intitulée Ma vie en science-fiction et, si elle avait effectivement médit
(déjà) des "space squids", c'était plutôt pour revendiquer une approche plus élitiste de
la littérature, SF comprise, que pour y réduire celle-ci...
Modifié en dernier par caliban le ven. déc. 02, 2011 11:56 pm, modifié 1 fois.
- bormandg
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D'un côté tu me rassures. Apparemment elle s'adapte à ses interlocuteurs puisque son livre reprend des conférences faites en milieu "littéraire". Elle a honte d'aimer la SF devant eux, elle a honte de ne pas la défendre devant nous.... 

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- marc
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La superstition a aussi sa place dans la science-fiction. C'est par exemple le cas pour Dune.Sylvaner a écrit :J'aime bien les prophéties, mais c'est de la fantasy... dans un livre de blanche, un polar ou un roman historique, c'est juste une détestable incitation à la superstition.
Même la psychohistoire dans le cycle Fondation peut s'assimiler à des prophéties obtenues par le calcul.

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Auteurs préférés : Banks, Hamilton, Simmons, Heinlein, Reynolds, Vance, Weber, Bordage, P. Anderson, Eddings
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- dracosolis
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Si, en Marabout, et aussi chez Opta, et au Masque.Soslan a écrit :(Et puis faut pas rigoler, les genres n'étaient même pas séparés dans les collections antérieures aux années 80,
Ça n'a rien à voir avec des histoires de genres, c'est juste une question de réseau.Soslan a écrit :et les genres restent joyausement mélangé en salons et dédicaces,
Ce n'est pas une histoire de j'aime/j'aime pas. Pas pour moi en tout cas. Et ce n'est pas non plus une question de poser des étiquettes.Soslan a écrit :sous quel prétexte se mettre à vouloir à tout prix à séparer ce qu'on aime de ce qu'on n'aime pas ?)
N'importe quel individu possédant quelques neurones actifs voit bien que la science-fiction et la fantasy ce n'est pas la même chose, et j'ai tendance à apprécier la précision. Puisque je n'écris que de la fiction spéculative, je le signale, point barre. Ça évite des fois de se retrouver avec des gens qui croient que j'écris des trucs avec des elfes et des sorciers, ou des démons et des vampires.
En tant que lecteur, l'étiquette imaginaire m'est carrément inutile.
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- dracosolis
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cela dit, Loulou doux, tu 'es pas non plus n'importe lequel de lecteur de sfffEn tant que lecteur, l'étiquette imaginaire m'est carrément inutile.
moi, je déteste pas l'étiquette imaginaire, ne serait-ce parce que à travers elle j'arrive à démonter (assez rhétoriquement d'accord) l'un des principaux reproches faits au (x) genre (s)
ergo "moi j'aime pas parce que c'est pas réel"
(là, petit jeu sur le statut de la fiction comme vous venez d'ailleurs de le faire)
après dire "fiction spéculative" ou anticipation euh ouais pas grave, hein ? tu écris du Wagner in fact et rien d'autre
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Clair, bref et net.Gérard Klein a écrit :Les littératures sont dites imaginaires si auteurs et lecteurs considèrent qu'elles ne reproduisent pas la réalité passée ou actuelle qu'ils expérimentent.

Sous réserve, bien sûr que « ne reproduisent pas » = « ne sont pas conformes à … dans les limites de nos connaissances actuelles ».

Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
- dracosolis
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Peut-être, mais l'exemple que tu donnes, ce n'est pas Dune, mais une imitation par des fâcheux. Il faudrait voir à ne pas confondre...marc a écrit :La superstition a aussi sa place dans la science-fiction. C'est par exemple le cas pour Dune.Sylvaner a écrit :J'aime bien les prophéties, mais c'est de la fantasy... dans un livre de blanche, un polar ou un roman historique, c'est juste une détestable incitation à la superstition.
Même la psychohistoire dans le cycle Fondation peut s'assimiler à des prophéties obtenues par le calcul.
Mystifications sur Dune aurait d'ailleurs été un meilleur sous-titre que Légendes de Dune...
Oncle Joe
PS: par ailleurs, les "prophéties obtenues par le calcul" dont tu parles (hormis numérologie, astrologie et cie) , je me demande si ça ne s'appelle pas des "prévisions"... Elles restent liées à la validité des présupposés de départ, dont on ne peut jamais être certain qu'ils sont assurés, alors que pour les prophéties (hormis cas des faux prophètes, auquel cas ce ne sont pas de vraies prophéties), les présupposés de départ sont absolument intangibles et ne peuvent être en aucun cas discutés, car ils sont garantis par une autorité supérieure au savoir absolu (ce sont des idioties, quoi...).
D'autre part, je précise que je ne sais pas comment on peut prouver qu'une prophétie est vraie, selon mon acception de la vraie prophétie. En revanche, il est relativement aisé de voir que certaines sont fausses.
J'aimerais recadrer le débat sur l'intitulé. Merci de répondre autant, d'ailleurs.
Si je résume bien, la première fois qu'on a entendu parler du terme "imaginaire", c'était à l'occasion de la création du Grand Prix de l'Imaginaire en 1992, qui regroupait la SF, le fantastique et la Fantasy, puis cela a engendré un effet boule de neige.
Ensuite, c'est principalement l'opposition littératures réalistes / littératures où "auteurs et lecteurs considèrent qu'elles ne reproduisent pas la réalité passée ou actuelle qu'ils expérimentent" qui détermine l'utilisation du terme.
Et enfin, cela pourrait également être un clin d'oeil marketing pour dire que nous lisons de la littérature, mais qu'attention, c'est celle qu'on nous reproche toujours de lire parce qu'il est tant de passer à l'âge adulte.
Est-ce juste ? Y a-t-il d'autres détails de l'histoire ?
Au vu de tous ces messages, j'ai d'autres questions qui me viennent à l'esprit :
- Est-ce que ça n'est qu'une volonté éditoriale, ou bien tous les acteurs de... euh... eh bien, de l'imaginaire, sont d'accord sur la qualification ?
- Pensez vous que ça soit utile de regrouper les trois genres pré-cités sous une appellation commune ?
- Est-ce que le public reconnait ce terme, ou bien uniquement les spécialistes ? (moi, j'ai la tête dedans, j'ai du mal à avoir du recul...)
@Gérard : Quant à mon employeur, cela n'a que très peu de rapport avec le sujet, mais je veux bien te répondre en mp.
C'était juste pour signifier que je ne cherchais pas à lancer une polémique, mais plutôt un débat dépassionné autour de l'historique de l'utilisation du terme et de pouvoir synthétiser les connaissances sur le sujet, en vue d'une argumentation professionnelle, certes
, mais surtout parce que nul part ailleurs je n'ai trouvé de réponse satisfaisante.
Si je résume bien, la première fois qu'on a entendu parler du terme "imaginaire", c'était à l'occasion de la création du Grand Prix de l'Imaginaire en 1992, qui regroupait la SF, le fantastique et la Fantasy, puis cela a engendré un effet boule de neige.
Ensuite, c'est principalement l'opposition littératures réalistes / littératures où "auteurs et lecteurs considèrent qu'elles ne reproduisent pas la réalité passée ou actuelle qu'ils expérimentent" qui détermine l'utilisation du terme.
Et enfin, cela pourrait également être un clin d'oeil marketing pour dire que nous lisons de la littérature, mais qu'attention, c'est celle qu'on nous reproche toujours de lire parce qu'il est tant de passer à l'âge adulte.
Est-ce juste ? Y a-t-il d'autres détails de l'histoire ?
Au vu de tous ces messages, j'ai d'autres questions qui me viennent à l'esprit :
- Est-ce que ça n'est qu'une volonté éditoriale, ou bien tous les acteurs de... euh... eh bien, de l'imaginaire, sont d'accord sur la qualification ?
- Pensez vous que ça soit utile de regrouper les trois genres pré-cités sous une appellation commune ?
- Est-ce que le public reconnait ce terme, ou bien uniquement les spécialistes ? (moi, j'ai la tête dedans, j'ai du mal à avoir du recul...)
@Gérard : Quant à mon employeur, cela n'a que très peu de rapport avec le sujet, mais je veux bien te répondre en mp.


Bobthebob a écrit : nul part ailleurs je n'ai trouvé de réponse satisfaisante.
C'est peut-être parce qu'il n'y a pas de réponse satisfaisante. Je n'y vois qu'une volonté éditorialiste d'essayer d'acquérir un peu de respectabilité et de faire oublier le ghetto infantilisant des termes fantasy ou science-fiction.
C'est à peu près la même différence que de dire "j'écoute de la musique électronique" plutôt que de dire "j'écoute de la deep house et de la progressive techno", bref, regrouper sous un terme généralisant, vaguement évocateur et plus respectable diverses choses qui n'ont qu'un point commun lointain (littérature non-mimétique/musique produite par ordinateur)... C'est un débat d'éditeurs et de colleurs d'étiquette, pas de lecteurs.
Je pense donc que tu dois plutôt inventer de toutes piéces TA propre réponse.
Remarque amusante :
-tapez "littérature de l'imaginaire" dans wikipedia, puis "english" pour obtenir l'article anglais correspondant et vous tombez sur "speculative fiction" !
On peut le déplorer ou pas, mais les étiquettes (à défaut d'être toujours bien choisies) ont un sens. Et notamment pour ceux qui sont extérieurs au domaine catalogué.
Je passe une partie de mes journées devant un ordinateur, et pour moi il y a de grandes différences entre un clavier, une souris, une tablette graphique - je n'utilise pas l'étiquette "périphérique de saisie manuelle". Je pourrais même dire qu'elle est mal choisie, parce quand je ferme mon portable le clavier n'est pas périphérique, il est même au centre.
Pourtant, en analysant un tant soit peu froidement ce qu'est un ordinateur, je dois bien admettre qu'il y a matière à rassembler ces outils dans une même catégorie puisqu'ils ont pour point commun de faire entrer des données à la main dans l'ordinateur.
Alors, littératures de l'Imaginaire, pourquoi pas ? ce - n'est - pas - réel. Et même si les diptérophiles me diront qu'un cambrioleur qui cache la Joconde dans l'aiguille d'Etretat, ce n'est pas réel non plus, n'importe qui peut faire de bonne foi la différence :
- si on apprend dans les journaux de la semaine prochaine que l'aiguille est bien creuse et contient bien le trésor d'un cambrioleur, on sera surpris mais le réel ne sera pas bouleversé pour autant.
- si on apprend en revanche qu'il y a des elfes dans le bois de boulogne, que les extra-terrestres ont bien un contrat d'exclusivité avec la CIA, que notre ligne temporelle a été perturbée, que des hommes prolongent leur vie en buvant du sang humain, ou que dieu existe (pardon), alors là oui le réel sera vraiment bousculé.
Donc, pour moi la catégorie existe. Qu'il faille l'appeler LdI, SFFF, Notre Club (pardon) ou Trucs Vraiment Cools à Lire, peu importe. Qu'elle contienne tout et son contraire, en termes de visions du monde comme de qualité littéraire, certainement. Que certains auteurs et lecteurs aient l'usage de cette catégorie et que d'autres préfère des cases plus larges (la fiction) ou plus étroites (la SF, la fiction spéculative, la fantasy, les contes...), c'est évident.
Dernière chose : dans mon expérience personnelle des librairies et bibliothèques, tout ça était jusqu'à il y a 15-20 ans généralement réuni sous l'étiquette "science-fiction". Aujourd'hui, on voit dans les grands surfaces du livre fleurir les rayonnages SF et fantasy et horreur et fantastique et bit-litt... avec parfois des éditeurs qui se spécialisent pratiquement dans une ou deux de ces cases. J'en déduis, d'une part, que le chapeau "littératures de l'imaginaire" n'a pas tellement fait son chemin chez les distributeurs, et d'autre part que le lecteur est de plus en plus sensé rester dans sa case, bien sagement, et ne pas aller chercher ailleurs. Et c'est dommage.
Je passe une partie de mes journées devant un ordinateur, et pour moi il y a de grandes différences entre un clavier, une souris, une tablette graphique - je n'utilise pas l'étiquette "périphérique de saisie manuelle". Je pourrais même dire qu'elle est mal choisie, parce quand je ferme mon portable le clavier n'est pas périphérique, il est même au centre.
Pourtant, en analysant un tant soit peu froidement ce qu'est un ordinateur, je dois bien admettre qu'il y a matière à rassembler ces outils dans une même catégorie puisqu'ils ont pour point commun de faire entrer des données à la main dans l'ordinateur.
Alors, littératures de l'Imaginaire, pourquoi pas ? ce - n'est - pas - réel. Et même si les diptérophiles me diront qu'un cambrioleur qui cache la Joconde dans l'aiguille d'Etretat, ce n'est pas réel non plus, n'importe qui peut faire de bonne foi la différence :
- si on apprend dans les journaux de la semaine prochaine que l'aiguille est bien creuse et contient bien le trésor d'un cambrioleur, on sera surpris mais le réel ne sera pas bouleversé pour autant.
- si on apprend en revanche qu'il y a des elfes dans le bois de boulogne, que les extra-terrestres ont bien un contrat d'exclusivité avec la CIA, que notre ligne temporelle a été perturbée, que des hommes prolongent leur vie en buvant du sang humain, ou que dieu existe (pardon), alors là oui le réel sera vraiment bousculé.
Donc, pour moi la catégorie existe. Qu'il faille l'appeler LdI, SFFF, Notre Club (pardon) ou Trucs Vraiment Cools à Lire, peu importe. Qu'elle contienne tout et son contraire, en termes de visions du monde comme de qualité littéraire, certainement. Que certains auteurs et lecteurs aient l'usage de cette catégorie et que d'autres préfère des cases plus larges (la fiction) ou plus étroites (la SF, la fiction spéculative, la fantasy, les contes...), c'est évident.
Dernière chose : dans mon expérience personnelle des librairies et bibliothèques, tout ça était jusqu'à il y a 15-20 ans généralement réuni sous l'étiquette "science-fiction". Aujourd'hui, on voit dans les grands surfaces du livre fleurir les rayonnages SF et fantasy et horreur et fantastique et bit-litt... avec parfois des éditeurs qui se spécialisent pratiquement dans une ou deux de ces cases. J'en déduis, d'une part, que le chapeau "littératures de l'imaginaire" n'a pas tellement fait son chemin chez les distributeurs, et d'autre part que le lecteur est de plus en plus sensé rester dans sa case, bien sagement, et ne pas aller chercher ailleurs. Et c'est dommage.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
… décidément Sylvaner dit exactement ce que je pense, et mieux que je ne saurais l'exprimer.
Donc merci.
(et ceux à qui ça ne plaît pas : vous crispez pas pour ça, y'a des trucs plus importants sur lesquels s'énerver, à mon avis.)
Donc merci.
(et ceux à qui ça ne plaît pas : vous crispez pas pour ça, y'a des trucs plus importants sur lesquels s'énerver, à mon avis.)
Modifié en dernier par Daelf le sam. déc. 03, 2011 12:50 pm, modifié 1 fois.
Anybody remotely interesting is mad in some way. (the 7th Doctor)
Blog HS après déménagement. En attendant, photos !
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