@ Le_navire : Mais supposons que le traité de Lisbonne ne contienne pas cette disposition qui te choque (et qui ne fait, après tout, que renvoyer à la CESDH). Bon. Ben dans ce cas les législations nationales (s'il y en a pour
limiter l'usage de la force ; ça ne peut logiquement marcher que dans ce sens, le vide juridique - très hypothétique - autorisant tout...) prendraient de toute façon le relais... En en parlant, l'Union européenne vient bien restreindre l'usage de la force. Si, si. Pas assez, peut-être, tu peux le penser...
Mais cette disposition n'apportant rien de neuf ni même (à mon sens tout du moins) d'inconcevable, pas étonnant qu'elle n'ait pas suscité de nouveau débat (ou plus exactement de débat centré sur cette question, et pas manipulé dans un sens propagandiste... mais j'arrête de parler de ça).
Maintenant, honnêtement, imagines-tu un seul instant que, en cas d'insurrection (et là je parle bien d'insurrection, pas d'une manif' d'opposition ; donc une situation où ce texte semblerait applicable), l'Etat, quel qu'il soit, "stable" ou non, rechignerait à user de la force contre les insurgés ? Qu'il pourrait se fonder sur un texte émis par lui-même disant "non, nous ne tirerons jamais sur la foule" (
l'UE ne l'empêcherait en rien), ou se soumettre à un texte similaire venant de l'UE, et qu'il se sentirait tenu par ce texte le cas échéant ? Moi, j'en doute... Et c'est bien le problème de la répression politique, dans laquelle, de tout temps, le fait et le droit ont eu des relations pour le moins houleuses... A titre d'exemple (historique, pardon, mais je prêche pour ma paroisse...

) : en France, on l'oublie parfois, mais la peine de mort a été abolie en matière politique en 1848, au lendemain de la Révolution (et ce fut confirmé plus tard la même année dans la Constitution) ; mais ça n'a pas empêché les exécutions sommaires - que ce texte ne justifie pas davantage, au passage - lors des journées de Juin 1848 ou
a fortiori de la "semaine sanglante" de 1871 (ni l'application de la peine de mort à Caserio et Gorguloff, mais ça, c'est encore une autre question...). D'accord, moi aussi ça me donne envie de vomir, ces choses-là... Mais là, le fait l'a de toute façon emporté sur le droit.
Pour en revenir au texte, donc, tu peux trouver ces dispositions choquantes (mais elles n'ont rien de neuf). Moi, je trouverais un texte hypothétique comme celui dont je viens de parler comme une imposture, hypocrite, et (j'assume, traite-moi de cynique si tu veux) irréaliste. Je ne suis pas certain qu'on y gagnerait au change...