La Creuse, c'est le Trou, comme son nom l'indique.dracosolis a écrit :donc si je te suis bien, tu excipes de LIMOGES, pour caractériser la France ?
euh la Creuse c'est bien aussi^^
Pourquoi "Littérature de l'imaginaire" ?
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qu'est-ce qu'un vieux, sinon un jeune expérimenté ?Gérard Klein a écrit :Aldaran: Je ne suis pas vieux.
J'ai de l'expérience, c'est tout.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- bormandg
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Le problème, c'est que certaines de tes expériences te sont personnelles. Chacun de nous a une certaine expérience. Aller jusqu'à prétendre que son expérience couvre la réalité est ... employons les gros mots: aristotélicien.Gérard Klein a écrit :Aldaran: Je ne suis pas vieux.
J'ai de l'expérience, c'est tout.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Ah ça ira, ça ira, ça ira...bormandg a écrit :Aller jusqu'à prétendre que son expérience couvre la réalité est ... employons les gros mots: aristotélicien.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Moi, je veux bien la "considérer", mais comment, puisque aucune évaluation n'est amenée? Pleurer devant les monuments aux morts, ce n'est pas un argument sérieux, c'est juste du sentiment.Gérard Klein a écrit :Limoges, c'est bien dans les Alleghanys, non? La patrie d'un célèbre héros de BD aux gros bras.
Oncle, parler des innombrables romans d'aventures, fascicules et autres, ne veut rien dire. Il faudrait savoir combien, et à combien ils se vendaient et comparer avec la tendance séculaire d'avant 14 pour que ça ait un sens. C'est probablement impossible à faire mais en dehors d'une évaluation, ne pas considérer la chute de la consommation de ces biens culturels liée à l'hécatombe n'a aucun sens.
La présence des romans d'aventure ne veut pas "rien dire", Ces romans, ils sont là, eux. Leur présence prouve que des gens les achetaient (à moins que Férenczi, Tallandier, Offenstadt et cie les aient publiés juste pour le plaisir de voir des choses imprimées, mais j'ai un doute..)Et parmi ces lecteurs, il y en avait, statistiquement, qui devaient apprécier quelque chose ressemblant à de la SF. A moins d'un phénomène particulier, lié non au nombre, mais à un rejet d'ordre psychologique, qui ferait rejeter la SF. C'est bien possible. Mais ça, c'est une spéculation. qui pourrait êtere beaucoup plus convaicnante, à tout prendre, que l'argument sur l'écatombe de 14 au sens numérique, parce que ces romans et fascicules d'aventure sont là, bien présents, et qu'ils avaient leur public;
Oncle Joe
Ah tout de même ! On en arrive enfin à s'intéresser vraiment aux problèmes liés à l'économie et la structure de l'édition !Gérard Klein a écrit :.
Oui, la très grande liberté d'entreprendre aux USA a pu aider. Il n'y a pas que l'aspect réglementaire qui a toujours été lourd en France et qui n'a fait que s'aggraver, il y aussi les aspects financiers et le comportement des banques: emprunter en France pour créer une entreprise a toujours été difficile, nettement moins aux USA encore qu'il faudrait voir de près dans le détail. Mais Gernsback et une foule d'autres ont réussi à créer des tas de revues (et à déposer des tas de bilans) sans disposer de fortune personnelle. En France, ça n'aurait pas été possible. Le rôle des imprimeurs a souvent été très important.
.
En principe, c'est toi qui aurait dû avancer ces arguments cruciaux en premier.
Oncle Joe
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Il faut se demander aussi si le passage du dime novel au pulp correspond à des changements dans les usages des lecteurs américains. Par exemple le développement de la lecture dans les transport en commun.
En France de tels changements étaient ils comparables ?
En France de tels changements étaient ils comparables ?
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Ah, le mot "tirage" a été prononcé, il me semble, dans le débat.
De quel ordre étaient les tirages d'une collection "populaire" en France entre les deux guerres?
Tout le monde voit à peu près à quoi ressemblaient ces livres dit populaires (vendus très peu chers).
Voici un extrait de:
Les collections de romans populaires et leur conservation dans les fonds
patrimoniaux de la Bibliothèque nationale de France
L'exemple du « Livre populaire » de la Librairie Arthème Fayard
Diplôme de conservateur de bibliothèque par Laurent Séguin.
4.2. 1922-1937 : une collection bien établie ?
Entre les deux guerres, le marché du roman populaire reste florissant, quoique
cette période en constitue en quelque sorte « 'âge de bronze ».115 Toutefois
111 Dans le même temps, « Le Livre national » de Tallandier continue de publier des nouveautés, d’après BN Opale plus.
112 Chéri-Bibi est retiré à 23 100 exemplaires entre 1916 et 1918 et Fille de soldat à 42 350 entre 1916 et 1921 (Catherine
Grandjean-Hogg, L’Evolution de la Librairie Arthème Fayard…, p. 362).
113 Voir les témoignages de Léo Malet et Jean Bastaire proposés en Annexe E. Les ouvrages publiés à cette période,
inutile de le dire, n’intéressent pas les amateurs de « 65 centimes ». Méconnus, ils ne semblent guère collectionnés.
114 D’après les n° 81 et 110, conservés à la BnF en édition à 65 centimes et dans un des deux volumes de réimpression.
115 Jean-Christophe Camus, Les Années parisiennes. Simenon avant Simenon (1923-1931), Bruxelles, Didier-Hatier,
1990, p. 62.
II. « Le Livre populaire » : étude d’un modèle éditorial
SÉGUIN Laurent | DCB 13 | Mémoire d’étude | 2005
Droits d’auteur réservés.
43
l’abondante production de « petits romans » en brochures agrafées constitue alors
une concurrence sérieuse pour le format du « Livre populaire », à un moment où le
grand public se trouve de plus en plus sollicité par de nouveaux loisirs comme le
cinéma ou la radio, raccourcissant le temps autrefois consacré à la lecture.
Les noms de nouveaux auteurs apparaissent au « Livre populaire » comme
Suzanne Mila, un des rares auteurs féminins, Jean Clairsange ou Gustave
Gailhard.116 Georges Simenon, qui n’a pas encore créé Maigret, y signe 12
ouvrages sous pseudonymes (Chritian Brulls, Georges Sim, Jean du Perry), récits
sentimentaux de série, mélés à des intrigues d’espionnage ou criminelles.117 Le
roman policier reste d’ailleurs peu représenté dans la collection. Les mélodrames
grandiloquents, héritiers de Chaste et flétrie ! et du Crime d’une sainte, semblent
se faire plus rares, conséquence sans doute du remplacement des auteurs de
l’ancienne génération, qui alimentaient les parutions d’avant-guerre en feuilletons
du siècle précédent. Les couvertures dénotent un glissement vers le roman
sentimental, confirmé par les titres où l’amour revient obsessionnellement.118 Ces
titres sont suivis à l’occasion d’une mention générique hybride : « grand roman
d’amour et de mystère » (n° 218), « roman d’amour et d’aventures » (n° 267). Le
roman d’aventure proprement dit n’est pas absent pour autant, puisque la
collection accueille toujours des récits de cape et d’épée, ainsi que la réimpression
des exploits frénétiques du Nyctalope, héros récurrent de feuilletons publiés au
Matin par Jean de La Hire, qui suscita l’intérêt de Pierre Versins.119
Fayard s’appuie déjà sur le formidable levier promotionnel que le cinéma offre à
son fonds. Des annonces insérées dans les volumes viennent le rappeler : « Les
116 A propos du n° 172 de la collection, voir Marc Madouraud, « Lluya la fille des lacs, Gustave Gailhard, 1926 », Sur les
rayons de la bibliothèque populaire, 1998, n° 1, p. 22-23.
117 Simenon livre dans le même temps, toujours sous pseudonymes, 14 volumes pour les « Maîtres du roman populaire ».
Peu d’éditions bon marché ont suscité autant d’analyses que ces ouvrages alimentaires où Simenon, en apprentissage
selon son propre aveu, « gâchait du plâtre ». L’ouvrage le plus complet à leur sujet est celui de Michel Lemoine, L’Autre
univers de Simenon. Guide complet des romans populaires publiés sous pseudonymes, Liège, Ed. du
CLPCF / Chaufontaine, Bibliothèque des paralittératures, 1991, 508 p., qui en propose des résumés et des extraits.
118 En l’espace de six mois par exemple se succèdent : Les Martyrs d’un amour (juillet 1927), A la conquête de l’amour
(août), Le Cœur de Liliane (septembre), Quand on aime ! (octobre), La Douleur d’aimer (novembre), Bonheur fragile
(décembre), Les Griffes et le cœur (janvier 1908), Les Amants de Tokio (février). Plus sulfureux parfois, les titres laissent
aussi deviner une certaine liberté dans les thèmes et l’approche de la sexualité, dans une collection pourtant très grand
public : Chair de beauté (n° 232), Les Dessous de Paris (n° 291), Sarah Balkis, danseuse nue (n° 324). Simenon
rapportait à propos des éditeurs que « chacun avait ses tabous. Chez Tallandier, par exemple, le mot « maîtresse » était
interdit et devait être remplacé par « amie ». Chez Fayard au contraire, le mot « maîtresse » était admis. Il y avait
comme ça des nuances entre chaque maison de romans populaires. » (Francis Lacassin, Conversations avec Simenon,
version revue et augmentée, Paris, Ed. du Rocher, 2002, p. 66)
II. « Le Livre populaire » : étude d’un modèle éditorial
SÉGUIN Laurent | DCB 13 | Mémoire d’étude | 2005
Droits d’auteur réservés.
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plus grands succès de l’édition ont été publiés dans « Le Livre populaire » (…)
L’édition la meilleur marché, couverture illustrée en couleur, texte complet ».120
Autre exemple de cet opportunisme : en décembre 1925, « Le Livre populaire »
comprend un titre supplémentaire, la réimpression du premier volume de la
collection à 65 centimes d’avant-guerre, « Robert Macaire ». L’ancienne
couverture a été conservée et le roman porte le n° 161 bis, ce qui suggère la
précipitation avec laquelle s’effectua son intégration au calendrier de parution et la
mise sur le marché. Au même moment les salles projettent le film de Jean Epstein,
Les Aventures de Robert Macaire.121
Le prix de la collection reste bon marché compte tenu de l’inflation : 1,75 F en
1922, longtemps 2,25 F (1926-1936), 3 F en 1937. Mais la qualité de fabrication
des volumes a baissé. Ils sont moins épais qu’auparavant (en moyenne 280 à 300
pages, contre 400 à 500 pour les « 65 centimes »)122 ; sur les rayonnages des
magasins de la BnF, les livres tiennent moins bien debout, un coin en est affaissé
et un peu déformé.
Sans doute du fait de la concurrence du « Livre national » de Tallandier qui parut
toutes les semaines, « Le Livre populaire » devint quelques temps bimensuel
(novembre 1925-juin 1929). Pourtant, les ventes s’érodent. Les tirages initiaux
passent sous le seuil des 20 000 exemplaires fin 1934.
(Fin de citation).
Ce nombre de 20 000 doit être à peu près valable pour les grands concurrents de Fayard, type Tallandier et Férenczi. Et on n'oubliera pas que ces éditeurs publient plusieurs collections chacun ("Le Livre Populaire" est le nom d'une collection, ce n'est qu'un exemple).
Voilà qui permet de nourrir le débat, avec de vraies données.
Oncle Joe
De quel ordre étaient les tirages d'une collection "populaire" en France entre les deux guerres?
Tout le monde voit à peu près à quoi ressemblaient ces livres dit populaires (vendus très peu chers).
Voici un extrait de:
Les collections de romans populaires et leur conservation dans les fonds
patrimoniaux de la Bibliothèque nationale de France
L'exemple du « Livre populaire » de la Librairie Arthème Fayard
Diplôme de conservateur de bibliothèque par Laurent Séguin.
4.2. 1922-1937 : une collection bien établie ?
Entre les deux guerres, le marché du roman populaire reste florissant, quoique
cette période en constitue en quelque sorte « 'âge de bronze ».115 Toutefois
111 Dans le même temps, « Le Livre national » de Tallandier continue de publier des nouveautés, d’après BN Opale plus.
112 Chéri-Bibi est retiré à 23 100 exemplaires entre 1916 et 1918 et Fille de soldat à 42 350 entre 1916 et 1921 (Catherine
Grandjean-Hogg, L’Evolution de la Librairie Arthème Fayard…, p. 362).
113 Voir les témoignages de Léo Malet et Jean Bastaire proposés en Annexe E. Les ouvrages publiés à cette période,
inutile de le dire, n’intéressent pas les amateurs de « 65 centimes ». Méconnus, ils ne semblent guère collectionnés.
114 D’après les n° 81 et 110, conservés à la BnF en édition à 65 centimes et dans un des deux volumes de réimpression.
115 Jean-Christophe Camus, Les Années parisiennes. Simenon avant Simenon (1923-1931), Bruxelles, Didier-Hatier,
1990, p. 62.
II. « Le Livre populaire » : étude d’un modèle éditorial
SÉGUIN Laurent | DCB 13 | Mémoire d’étude | 2005
Droits d’auteur réservés.
43
l’abondante production de « petits romans » en brochures agrafées constitue alors
une concurrence sérieuse pour le format du « Livre populaire », à un moment où le
grand public se trouve de plus en plus sollicité par de nouveaux loisirs comme le
cinéma ou la radio, raccourcissant le temps autrefois consacré à la lecture.
Les noms de nouveaux auteurs apparaissent au « Livre populaire » comme
Suzanne Mila, un des rares auteurs féminins, Jean Clairsange ou Gustave
Gailhard.116 Georges Simenon, qui n’a pas encore créé Maigret, y signe 12
ouvrages sous pseudonymes (Chritian Brulls, Georges Sim, Jean du Perry), récits
sentimentaux de série, mélés à des intrigues d’espionnage ou criminelles.117 Le
roman policier reste d’ailleurs peu représenté dans la collection. Les mélodrames
grandiloquents, héritiers de Chaste et flétrie ! et du Crime d’une sainte, semblent
se faire plus rares, conséquence sans doute du remplacement des auteurs de
l’ancienne génération, qui alimentaient les parutions d’avant-guerre en feuilletons
du siècle précédent. Les couvertures dénotent un glissement vers le roman
sentimental, confirmé par les titres où l’amour revient obsessionnellement.118 Ces
titres sont suivis à l’occasion d’une mention générique hybride : « grand roman
d’amour et de mystère » (n° 218), « roman d’amour et d’aventures » (n° 267). Le
roman d’aventure proprement dit n’est pas absent pour autant, puisque la
collection accueille toujours des récits de cape et d’épée, ainsi que la réimpression
des exploits frénétiques du Nyctalope, héros récurrent de feuilletons publiés au
Matin par Jean de La Hire, qui suscita l’intérêt de Pierre Versins.119
Fayard s’appuie déjà sur le formidable levier promotionnel que le cinéma offre à
son fonds. Des annonces insérées dans les volumes viennent le rappeler : « Les
116 A propos du n° 172 de la collection, voir Marc Madouraud, « Lluya la fille des lacs, Gustave Gailhard, 1926 », Sur les
rayons de la bibliothèque populaire, 1998, n° 1, p. 22-23.
117 Simenon livre dans le même temps, toujours sous pseudonymes, 14 volumes pour les « Maîtres du roman populaire ».
Peu d’éditions bon marché ont suscité autant d’analyses que ces ouvrages alimentaires où Simenon, en apprentissage
selon son propre aveu, « gâchait du plâtre ». L’ouvrage le plus complet à leur sujet est celui de Michel Lemoine, L’Autre
univers de Simenon. Guide complet des romans populaires publiés sous pseudonymes, Liège, Ed. du
CLPCF / Chaufontaine, Bibliothèque des paralittératures, 1991, 508 p., qui en propose des résumés et des extraits.
118 En l’espace de six mois par exemple se succèdent : Les Martyrs d’un amour (juillet 1927), A la conquête de l’amour
(août), Le Cœur de Liliane (septembre), Quand on aime ! (octobre), La Douleur d’aimer (novembre), Bonheur fragile
(décembre), Les Griffes et le cœur (janvier 1908), Les Amants de Tokio (février). Plus sulfureux parfois, les titres laissent
aussi deviner une certaine liberté dans les thèmes et l’approche de la sexualité, dans une collection pourtant très grand
public : Chair de beauté (n° 232), Les Dessous de Paris (n° 291), Sarah Balkis, danseuse nue (n° 324). Simenon
rapportait à propos des éditeurs que « chacun avait ses tabous. Chez Tallandier, par exemple, le mot « maîtresse » était
interdit et devait être remplacé par « amie ». Chez Fayard au contraire, le mot « maîtresse » était admis. Il y avait
comme ça des nuances entre chaque maison de romans populaires. » (Francis Lacassin, Conversations avec Simenon,
version revue et augmentée, Paris, Ed. du Rocher, 2002, p. 66)
II. « Le Livre populaire » : étude d’un modèle éditorial
SÉGUIN Laurent | DCB 13 | Mémoire d’étude | 2005
Droits d’auteur réservés.
44
plus grands succès de l’édition ont été publiés dans « Le Livre populaire » (…)
L’édition la meilleur marché, couverture illustrée en couleur, texte complet ».120
Autre exemple de cet opportunisme : en décembre 1925, « Le Livre populaire »
comprend un titre supplémentaire, la réimpression du premier volume de la
collection à 65 centimes d’avant-guerre, « Robert Macaire ». L’ancienne
couverture a été conservée et le roman porte le n° 161 bis, ce qui suggère la
précipitation avec laquelle s’effectua son intégration au calendrier de parution et la
mise sur le marché. Au même moment les salles projettent le film de Jean Epstein,
Les Aventures de Robert Macaire.121
Le prix de la collection reste bon marché compte tenu de l’inflation : 1,75 F en
1922, longtemps 2,25 F (1926-1936), 3 F en 1937. Mais la qualité de fabrication
des volumes a baissé. Ils sont moins épais qu’auparavant (en moyenne 280 à 300
pages, contre 400 à 500 pour les « 65 centimes »)122 ; sur les rayonnages des
magasins de la BnF, les livres tiennent moins bien debout, un coin en est affaissé
et un peu déformé.
Sans doute du fait de la concurrence du « Livre national » de Tallandier qui parut
toutes les semaines, « Le Livre populaire » devint quelques temps bimensuel
(novembre 1925-juin 1929). Pourtant, les ventes s’érodent. Les tirages initiaux
passent sous le seuil des 20 000 exemplaires fin 1934.
(Fin de citation).
Ce nombre de 20 000 doit être à peu près valable pour les grands concurrents de Fayard, type Tallandier et Férenczi. Et on n'oubliera pas que ces éditeurs publient plusieurs collections chacun ("Le Livre Populaire" est le nom d'une collection, ce n'est qu'un exemple).
Voilà qui permet de nourrir le débat, avec de vraies données.
Oncle Joe
J'entends par "fiction non littéraire", celle qui est publiée au XIXème et début XXème en dehors du circuit éditorial "littéraire".Gérard Klein a écrit :Je ne comprends pas bien la notion de fiction non littéraire, de MF. Je n'ai jamais vu nulle part de telle case explicite. Maintenant, implicite, sans doute.
En gros, ce que publient les journaux, principalement sous forme de feuilletons ou de séries.
Cette distinction existe (existait) en France ; existait-elle aux USA ?
Les publications "techniques" (radio-amateur, électronique...) qui ont servi de support à l'émergence des pulps étaient, en France, des publications éditorialisees (i.e. relevant des éditeurs et pas des journalistes), avec souvent, comité de lecture scientifique (quand ce n'était pas un mixte scientifique/littéraire) ; en était-il de même aux USA ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
C'est comme cela que j'avais compris ton expression de "fiction non littéraire". Les publications populaires type Taillandier bleu, par exemple, ne font JAMAIS l'objet de recension critique (sauf l'excellent abbé Béthléem!!!). D'ailleurs, détail qui ne trompe pas, les collections de la Bibliothèque Nationale sont souvent incomplètes. Il y a une politique, aujourdh'ui, pour essayer de compléter ces collections, mais à l'époque où elles paraissaient tout le monde s'en contrefichait (alorq que tu trouves recensées les innombrables rééditions du même titre de Balzac, pour prendre un exemple).MF a écrit :J'entends par "fiction non littéraire", celle qui est publiée au XIXème et début XXème en dehors du circuit éditorial "littéraire".Gérard Klein a écrit :Je ne comprends pas bien la notion de fiction non littéraire, de MF. Je n'ai jamais vu nulle part de telle case explicite. Maintenant, implicite, sans doute.
En gros, ce que publient les journaux, principalement sous forme de feuilletons ou de séries.
Cette distinction existe (existait) en France ; existait-elle aux USA ?
Les publications "techniques" (radio-amateur, électronique...) qui ont servi de support à l'émergence des pulps étaient, en France, des publications éditorialisees (i.e. relevant des éditeurs et pas des journalistes), avec souvent, comité de lecture scientifique (quand ce n'était pas un mixte scientifique/littéraire) ; en était-il de même aux USA ?
Je ne suis pas sût qu'aux USA, les publications "techniques" aient servi de support à l'émergence de pulps. Il se trouve que Gernsback a commencé par éditer des publication techniques, mais des revues de fiction comme Argosy, existaient avant Amazing. Weird Tales est antérieur à Amazing. Argosy n'était pas spécialisé, comme l'ont été les pulps ensuite.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le jeu. déc. 08, 2011 2:58 pm, modifié 1 fois.
Bon alors, qui se dévoue pour écrire une sociologie de l'échec (ou non) de l'implantation de la SF dans le paysage littéraire français durant l'entre-deux guerre ?
Et sinon, pour revenir au sujet, j'ai comme l'impression qu'il y a d'une part la SF, et de l'autre, le reste (Fantastique, fantasy), dans les littératures de l'imaginaire, et que cette appellation est uniquement éditoriale. C'est ça?
Mais je ne sais toujours pas si c'est passé dans l'usage du public...
Ai-je bien tout saisi ?

Et sinon, pour revenir au sujet, j'ai comme l'impression qu'il y a d'une part la SF, et de l'autre, le reste (Fantastique, fantasy), dans les littératures de l'imaginaire, et que cette appellation est uniquement éditoriale. C'est ça?
Mais je ne sais toujours pas si c'est passé dans l'usage du public...
Ai-je bien tout saisi ?
- dracosolis
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- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
- Contact :
toi tu aimes les films de gladiateursBobthebob a écrit :Bon alors, qui se dévoue pour écrire une sociologie de l'échec (ou non) de l'implantation de la SF dans le paysage littéraire français durant l'entre-deux guerre ?
![]()
(ibidem)Et sinon, pour revenir au sujet, j'ai comme l'impression qu'il y a d'une part la SF, et de l'autre, le reste (Fantastique, fantasy), dans les littératures de l'imaginaire, et que cette appellation est uniquement éditoriale. C'est ça?
Mais je ne sais toujours pas si c'est passé dans l'usage du public...
ça dépendAi-je bien tout saisi ?

plus sérieusement, je crois que tu as eu un éventail de l'usage qu'en faisait le "public"
il y a :
a) ceux qui savent et qui tiennent à leur étiquette de départ (typo Roland et la spéculative fiction, ou le grand gérard)
b) ceux qui savent et qui s'en foutent tout en écrivant/lisant aussi de la spéculative fiction (genre moi)
c)ceux qui ne savent pas et qui aimeraient bien y retrouver leurs petits , pour qui imaginaire ça donne une idée générale de ce que ça veut dire par là
(bref les cochons de payants)
... ça, il faut le demander au public, je ne sais pas comment on fait...Bobthebob a écrit :Et sinon, pour revenir au sujet, j'ai comme l'impression qu'il y a d'une part la SF, et de l'autre, le reste (Fantastique, fantasy), dans les littératures de l'imaginaire, et que cette appellation est uniquement éditoriale. C'est ça?
Mais je ne sais toujours pas si c'est passé dans l'usage du public...
Ai-je bien tout saisi ?
Ce que l'on peut constater, c'est que dans les librairies (reflet du public, ou l'inverse, ou les deux à la fois?), SF, Fantasy et Fantastique ont tendance à être classés ensemble d'un côté (je parle de tendance), et le reste, d'un autre côté. Que l'on appelle le premier côté en question "littératures de l'imaginaire" ou "ga bu zo meu", ça n'a pas peut-être pas tellement d'importance, mais dans les faits, il y a séparation.
bon, j'admets que le polar est parfois AUSSI rangé dans le premier côté...
Oncle Joe
PS: tu parles de "sociologie de l'échec" en France, mais il vaudrait peut-être mieux parler de "sociologie de la réussite" pour la SF aux USA. Ce n'est pas la même chose. Pour parler d'"échec" en France entre les deux guerres, il aurait fallu de solides tentatives ratées. Il n'y en pas eu suffisamment pour pouvoir conclure à une malédiction sociologique... Il me semble que les structures éditoriales ne permettaient déjà pas de faire des tentatives sérieuses (un raison qui serait déjà suffisante). Mais ce n'est qu'u_ne opinion...