Retour vers le futur 2, un ptit film bien sympa et bien réac
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
J'ajoute qu'un détail pointé par l'oncle Joe vient renforcer cette lecture : lorsque Marty s'apprête à embrasser sa mère, une force surnaturelle l'empêche de passer à l'acte. Dans la réalité (qui plus est, dans une réalité de science-fiction), cet incident ne peut pas trouver d'explication. Dans un rêve, en revanche, on peut y voir une censure effectuée par l'inconscient de Marty qui lui interdit, même en rêve, de consommer son œdipe.
« Je dis rarement, malheureusement, des choses exactes. » (Georges Limbour)
Du mauvais esprit, non, mais il est possible que ma mémoire ait un peu transformé la chose… Comme j'aime à le dire, « faudrait vérifier ».silramil a écrit :Force surnaturelle ? Là, ça ne correspond pas du tout à mon souvenir. C'est plutôt une scène de comédie à deux balles. Tu ne ferais pas du mauvais esprit, là ?
« Je dis rarement, malheureusement, des choses exactes. » (Georges Limbour)
- bormandg
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Conclusion de ce mauvais trip: il va falloir organiser une séance re-vision et discussion sur ce truc qu'aucun de nous n'a revu depuis au moins 20 ans....
Bien la peine d'en pondre 6 pages...
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"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Après avoir cherché plus de 4 minutes mon DVD (il faut que je revoie mon système de classement), je viens de visionner cette séquence ; je vous la restitue telle quelle.silramil a écrit :Force surnaturelle ? Là, ça ne correspond pas du tout à mon souvenir. C'est plutôt une scène de comédie à deux balles. Tu ne ferais pas du mauvais esprit, là ?
C'est une vraie scène de comédie fantastique. Laurraine réagit à quelque chose qu'elle ressent et qui ne peut pas s'expliquer rationnellement, même par la science-fiction.Laurraine se jette sur Marty et l'embrasse. Un instant après, elle recule lentement, le regardant fixement tandis que lui reste tétanisé.
Laurraine. — This is all wrong. I don't know what it is… but when I kiss you, it's like I'm kissing my brother. I guess that doesn't make any sense, does it?
(En VF:) — Ce n'est pas normal. Je ne sais pas ce qu'il y a… mais quand je vous embrasse, c'est comme si j'embrassais mon propre frère. Évidemment, c'est absurde.
« Je dis rarement, malheureusement, des choses exactes. » (Georges Limbour)
En consultant une version assez aboutie mais non définitive du script (4e version, octobre 1984), on trouve ceci (le dialogue est plus développé).
Si on n'est pas dans l'irrationnel pur, pour ne pas dire le surnaturel, je ne sais pas où on est…
Si on n'est pas dans l'irrationnel pur, pour ne pas dire le surnaturel, je ne sais pas où on est…
Source : http://www.dailyscript.com/scripts/bttf4th.pdfLorraine continues her passionate assault of Marty — then abruptly stops and pushes him away. She's very confused.
LORRAINE. — This isn't right. I don't know what it is, but… when I kiss you, something's wrong. I almost feel like… like I was kissing my brother… or my father. I don't understand it, but I just know it's wrong. I guess that doesn't make any sense, does it?
« Je dis rarement, malheureusement, des choses exactes. » (Georges Limbour)
Moralisateur, c'est le moins qu'on puisse dire : dans le dialogue qui précède, Marty fait la morale à Laurraine parce qu'elle boit et qu'elle fume, et même si la scène est drôle, le spectateur, lui, sait que Marty a raison de la sermonner car là d'où il vient, sa mère est malheureuse, grosse, moche et portée sur la bouteille.silramil a écrit :ça, c'est du dévouement à la cause.
Ce film ressemble de plus en plus à du merveilleux scientifique. Et en tout cas, il est moralisateur...
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- dracosolis
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nom de zeus Shag'chou, PAS le coup du rêve !Shagmir a écrit :C'est justement là que cette fin est astucieuse : c'est une fin typique de film-rêve, mais dans un monde de SF. Revois-le, tu verras que ça fonctionne parfaitement.silramil a écrit :Non, si je ne m'abuse, la fin du 1 reste nettement SF, puisque Marty est surpris que le doc ait une voiture volante, enfin là il faudrait revoir le film dans le détail, mais ton interprétation me semble tirée par les cheveux...

perso, je l'ai revu la semaine dernière, et même l'intégrale pour vérifier un truc de cohérence quant à ce que le perso est supposé savoir à la fin du 1 et du 2 afin de courronner une discussion avec Anne^^bormandg a écrit :Conclusion de ce mauvais trip: il va falloir organiser une séance re-vision et discussion sur ce truc qu'aucun de nous n'a revu depuis au moins 20 ans....
Bien la peine d'en pondre 6 pages...
Modifié en dernier par dracosolis le lun. déc. 26, 2011 10:11 am, modifié 1 fois.
C'est une interprétation très fine et très séduisante, qui fera hausser les épaule de Georges, lequel ne pense pas que ce film ait peu être conçu sciemment par son réalisateur pour supporter des lectures subtiles et des interprétations à plusieurs degrés (je me demande pourquoi...).Shagmir a écrit :J'ajoute qu'un détail pointé par l'oncle Joe vient renforcer cette lecture : lorsque Marty s'apprête à embrasser sa mère, une force surnaturelle l'empêche de passer à l'acte. Dans la réalité (qui plus est, dans une réalité de science-fiction), cet incident ne peut pas trouver d'explication. Dans un rêve, en revanche, on peut y voir une censure effectuée par l'inconscient de Marty qui lui interdit, même en rêve, de consommer son œdipe.
Je réinsiste sur le fait que ce film est le tout premier dans l'histoire du cinéma a vraiment jouer avec les problèmes de paradoxes temporels, à en faire un aspect central Et moteur de l'action (on trouvera des choses avant, genre Le voyageur des siècles (à la TV français!), mais c'est très rare et très peu développé, Je t'aime je t'aime, peut-être, aussi, mais c'est un peu particulier). Je pense que Zemeckis a réussi un exploit en donnant l'impression au spectateur qu'il s'y retrouve dans les paradoxes (je me souviens tout de même de discussions à la sortie du film, et de spectateurs qui étaient assez perdus...). Il est parvenu à faire passer un "premier degré" de compréhension qui marche parfaitement pour le plus large public qu'il vise. Après, il a glissé des trucs volontairement problématiques dans son scénario. Le coup du baiser impossible en est un.
Je vote pour ton interprétation du rêve dans un univers de SF, et je m'en veux de ne pas y avoir pensé !
Décidément, il faut revoir ce film !
Oncle Joe
Sur les derniers arguments :
- la répulsion instinctive à l'inceste trans-temporel n'est pas du fantastique, c'est la croyance vastement répandue dans le fait que l'inceste est biologiquement mal, de manière scientifique, justifié par exemple par la génétique. La future mère a "reconnu" son patrimoine génétique dans le garçon qu'elle embrasse, c'est de la (mauvaise) bio-SF, ou de la (traditionnelle) romance. Dans combien de films les usurpations d'identités, amnésies et autres changements de forme sont révélés par un baiser ?
- les appels à la vertu de Marty sur sa future mère m'ont toujours semblé relever du moralisme ridicule... du personnage, qui peut admettre qu'on s'amuse ou qu'on se dévergonde, mais pas pour sa mère ! il me semblait que c'était de Marty qu'on se moquait, à ce moment-là. Maintenant que vous le dites, le rapport avec la connaissance du fait que "ça va mal tourner" joue certainement aussi... mais pour le coup c'est assez naturel ! imaginez que vous êtes avec une personne chère et que vous savez que ses excès vont conduire à une déchéance physique (chose qu'on ne peut en général que supposer). Ne serez-vous pas bien plus moralisateur que d'habitude ?
Au delà du caractère réac' et des paradoxes temporels, relativement bien conduits dans ces films, j'ai toujours pensé qu'ils reposaient sur le "what would you do ?".
Marty est la figure par excellence d'identification du jeune spectateur des '80, et tous ses actes et ses décisions sont conformes à ce que le spectateur ferait... ou aimerait croire qu'il ferait. Après, le côté réac' ou moralisateur n'est peut-être qu'un miroir de ce que le spectateur voulait entendre... ou de ce que l'équipe du film croyait que le spectateur voulait entendre.
- la répulsion instinctive à l'inceste trans-temporel n'est pas du fantastique, c'est la croyance vastement répandue dans le fait que l'inceste est biologiquement mal, de manière scientifique, justifié par exemple par la génétique. La future mère a "reconnu" son patrimoine génétique dans le garçon qu'elle embrasse, c'est de la (mauvaise) bio-SF, ou de la (traditionnelle) romance. Dans combien de films les usurpations d'identités, amnésies et autres changements de forme sont révélés par un baiser ?
- les appels à la vertu de Marty sur sa future mère m'ont toujours semblé relever du moralisme ridicule... du personnage, qui peut admettre qu'on s'amuse ou qu'on se dévergonde, mais pas pour sa mère ! il me semblait que c'était de Marty qu'on se moquait, à ce moment-là. Maintenant que vous le dites, le rapport avec la connaissance du fait que "ça va mal tourner" joue certainement aussi... mais pour le coup c'est assez naturel ! imaginez que vous êtes avec une personne chère et que vous savez que ses excès vont conduire à une déchéance physique (chose qu'on ne peut en général que supposer). Ne serez-vous pas bien plus moralisateur que d'habitude ?
Au delà du caractère réac' et des paradoxes temporels, relativement bien conduits dans ces films, j'ai toujours pensé qu'ils reposaient sur le "what would you do ?".
Marty est la figure par excellence d'identification du jeune spectateur des '80, et tous ses actes et ses décisions sont conformes à ce que le spectateur ferait... ou aimerait croire qu'il ferait. Après, le côté réac' ou moralisateur n'est peut-être qu'un miroir de ce que le spectateur voulait entendre... ou de ce que l'équipe du film croyait que le spectateur voulait entendre.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
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- Chaos Prayer
- Messages : 178
- Enregistré le : lun. juin 15, 2009 1:30 pm
Pour moi le baiser de Marty et de sa jeune-mère dans le passé relève du comique de situation. Situation incongrue (baiser pas très moral ni puritain) et paradoxale (comment Diable le fils peut-il flirter avec sa future mère !) mêlée à des quiproquos et des non-dits (Marty sait très bien qui il embrasse, sa future mère non, et sa réplique crée un non-dit innocent).
Dans ton cul