Je vous mets le premier paragraphe :
Dmitry Glukhovsky ? Un auteur russe dont le premier roman, Métro 2033, vient de paraître aux éditions L’Atalante et dont le quatrième ouvrage en russe ne devrait pas tarder à rejoindre les étals des librairies moscovites. Traduire cette dystopie fut un travail de longue haleine où je me suis immergé tant dans les couloirs obscurs du métropolitain de la capitale russe que dans l’esprit de l’auteur. J’ai parcouru les méandres de sa pensée et j’ai essayé de la retranscrire le plus fidèlement dans la langue de Voltaire. Ai-je écrit dystopie ? Métro 2033 en est résolument une, mais pas seulement. C’est une odyssée homérique post-nucléaire. Dmitry Glukhovsky nous présente une humanité mutilée dont les survivants, chanceux ou malchanceux, à chacun de juger, se terrent dans le ventre de Moscou, un intestin aveugle dont la seule issue semble la mort. Vingt ans ont passé depuis la guerre totale qui a chassé le Sapiens de la surface de la planète. La mémoire s’effrite et les réalités d’aujourd’hui deviennent les mythes et les légendes de demain. A l’instar d’un Homère, Glukhovsky s’attache au mythe, à la différence près que le mythe du Moscou post-nucléaire est fait de légendes urbaines du Moscou d’aujourd’hui. D’ailleurs, tout au long du roman, un livre qu’a lu Artyom, le héros de cette épopée, apparait en filigrane : Mythes et légendes de la Grèce antique, un clin d’œil hommage à une de ses sources d’inspiration – non en tant que livre, j’avoue ne pas avoir vérifié l’existence du livre, mais en tant que composante de notre inconscient collectif.