World Trade Center

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Roberto
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World Trade Center

Message par Roberto » jeu. sept. 21, 2006 2:16 pm

Bon je m'y colle malgré des critiques dans l'ensemble assassine.
Vu hier après-midi dans une salle moyennement remplie et 1er constat en sortant, les yeux vitreux, sans doute l'un des meilleurs film de l'année, en tout cas un film émouvant, touchant et sincère. Il faut savoir que tout ce qui est décrit dans le film a été réellement vécu par les 2 personnages principaux, 2 policiers portuaires. Mais de quoi parle World Trade Center au juste ? Le 11/09, comme chaque jour depuis des années, 2 policiers de la brigade portuaire prennent le service de bon matin. Un appel radio leur indique d'un des tours a été touché par un avion. L'équipe est envoyé sur place pour porter secours aux civils. Avant qu'il n'arrivent sur place, un 2nd avion s'écrase dans la seconde tour. L'état des lieux s'apparente à l'enfer. Les visages des rescapés respirent l'interlocation. Le bruit sourd des civils qui se jettent dans le vide résonnent aux oreilles. Dans ce contexte apocalyptique que l'équipe de Mc Loughlin (Nicolas Cage) avec Jimeno (Michael Pena) commence sa mission de sauvetage. Pas longtemps puisque la 1ère tour s'effondre sur eux, les ensevelisant sous plus de 6 mètres de blocs de béton, de ferailles, de gravas, de poussière. 20 minutes sont déjà passés, le sujet du film débute enfin ...

Car il s'agit bien d'un survival, ultime dans son genre. L'odeur de la mort rôde constamment. Les 2 policiers coincés sous des tonnes de décombre, grièvement blessés, essaient de survivre en attendant l'arrivée hypothétique des secours. Il est bien connu que dormir dans cette situation se résume à mourir à petit feu donc nos 2 collègues de brigade commencent à engager des bribes de conversation sur leurs familles, de leurs épouses, d'eux-même. Ils ne vont disserter sur la politique de Bush, sur les cours du pétrole etc ... Jimeno va bientôt être père d'une petite fille pour le 2nde fois. Le mariage de Mc Loughlin commence à prendre l'eau. Pendant qu'ils sont prisonniers et seuls, le monde entier découvre l'horreur. Les familles des policiers ne possèdent aucune information. Les membres se réunissent et attendent un signe. L'attente est interminable. Surtout que les 2 agents subissent encore la chute de la 2nde tour puis d'un autre immeuble, soit au total 2 tours de 400 m de haut et un bâtiment de quelques étages et ils sont encore en vie.

Le film met le spectateur face à la mort. Comment réagir quand on se sait enterré sous des milliers de débris ? Survivre. A quoi pense t-on quand le temps passe et que rien n'arrive ? Ben à quelques paroles prononcées, à quelques attitudes, à des souvenirs, un dernier regard échangé, un dernier geste, au fait qu'on ne reverra ni sa femme, ni ses enfants. On en revient à la famille, à ce qui est sacré. Cette famille qui tourne en rond au même moment, passent son temps à table, à écouter les infos.
Ces 2 policiers prisonniers dans les décombres, blessés (genoux broyés pour l'un, hémorragie interne pour l'autre), ne peuvent compter que sur une aide extérieure si jamais elle arrive. Plus le temps passe, plus leurs petites forces s'amenuisent. Et cette aide viendra d'un comptable, un ex-marine qui quitte ses fonctions, persuadé d'être habité par un message divin pour se rendre illégalement sur les lieux des attentats et guetter le moindre signe de vie. Oliver Stone ne juge pas ce personnage qui a réellement existé et sauvé quelques vies. On apprend ensuite que, guidé par un sentiment de vengeance, il est ensuite parti 2 fois en Irak. C'est un illuminé ! Le film le traite tel quel. Le cinéaste s'en tient juste au fait en employant toutes les techniques cinématographiques pour réaliser un film profondément émouvant.

Bien sûr, les 2 policiers, après avoir passé environ 24 heures coincés sous plus de 6 mètres de débris, sont enfin sortis de leur tombeau, dans un piteux état. Jimeno demande même où sont les tours car, en effet, ils ne sont au courant de rien. L'inquiétude des familles laisse place à la joie de les savoir en vie pendant que des milliers de famille restent encore dans l'incertitude. Des milliers de photos punaisés dans les murs des hôpitaux. Même s'ils ont été les 18ème et 19ème rescapés sur les 20 trouvés dans les décombres, leur état n'est guère brillant. Ils subiront près de 25 opérations en un mois, laissant des séquelles à vie. Alors oui, faire du 11/09 un drame poignant sur uniquement 2 familles est réducteur mais c'est en cela que le film touche à l'universel. On se trouve directement confronté à la Mort. Le film suit les états d'âme de ces 2 survivants qui, ironie de l'histoire, n'auront sauvé personne. Ils sont juste des miraculés. Les adorateurs de La tour infernale peuvent passer leur chemin.

World Trade Center n'est pas pro-américain comme on le lit ici et là dans différents canards boîteux, ou plutôt oui, il est pro-américain comme il serait pro-turque si cela s'était passé en Turquie, pro-indonésien si cela avait eu lieu en Inodnésie. En France, on a dû mal dans les personnages qui risquent leur vie pour sauver d'autres personnes. On parle abondamment de nationalisme en parlant de cet attentat Les drames rapprochent les humains, c'est bien connu. C'est quant même autre chose que chez nous, on est nationaliste quand l'équipe de France gagne en foot. C'est assez ridicule comme attitude mais c'est bien français ! Le cinéaste lui s'en tient à ce que les survivants lui ont raconté. Avec l'appui des 2 policiers, il en a tiré un scénario, fait un long métrage dans lequel il transcende l'impact émotionnel de cette hsitorie véridique en utilisant musique symphonique, ralenti, panoramique, gros plan, flash-back ... Alors oui tout n'est pas parfait et peut s'avérer casse-gueule. Certains rigolaient dans la salle ! Mais ce huit-clos intimiste vous scotche sur votre fauteuil pendant 2 heures et la longueur équivaut aussi aux heures passées par Mc Loughlin et Jimeno. Un peu comme Vol 93 (et ces 20 dernières minutes éprouvantes), on en ressort changé en espérant ne jamais le vivre
!

On peut ne pas aimer le film, sa démarche. mais, en aucun cas, le film ne doit être jugé sous l'étiquette politique. Ce n'est en aucun cas le but du film. Il faut juste montrer ce qui s'est passé, comment des familles ont réagi, comment des survivants ont vécu ces heures. Le pourquoi des attentats n'est pas le propos. En cela, le film de Stone rappelle ce roman L'autre d'Andrée Chedid racontant le dialogue s'instaurant entre un petit garçon et un survivant d'un tremblement de terre, prisonnier et coincé sous terre.

Pour terminer, honte aux critiques heagonales !!!! smile/mad.gif
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Message par Neeva » mar. oct. 10, 2006 9:23 pm

J'ai vu le film la semaine dernière. J'avais un a-priori négatif au vu des critiques assassines, mais dans l'ensemble je suis plutôt d'accord avec l'avis de Roberto. Pour moi, ceux qui ont déscendu le film n'ont pas compris (ou pas voulu comprendre) la démarche de Stone.

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