Extrait :
L'Affaire Herbefol : Au fil du récit tu prends la peine de mettre en lumière certains faits souvent méconnus comme le rôle de l'empereur, les éternelles disputes entre l'armée et la marine ou encore le refus de certains pilotes (en particulier les pilotes aguerris) de se porter volontaires. Est-ce que tu avais l'envie d'essayer d'en finir avec certaines idées reçues ?
Xavier Mauméjean : Oui, tout à fait, à commencer par les miennes. Au départ, j'étais comme nombre d'Occidentaux aveuglé par des chromos : les samouraïs, la fleur du cerisier, l'art de servir le thé. Sans toutefois être victime du complexe d'infériorité qui nous fait trop souvent mésestimer notre propre culture. Le livre, en bien ou en mal, serait écrit par un Français, d'où certaines précautions stylistiques mais aussi certains choix dont je m'explique dans la postface. Puis il y a eu la colère en découvrant les agissements de l'Empire, notamment en Chine et sur sa propre population. L'Empereur, comme tu le signales, n'était pas une marionnette manipulée par les militaires. Enfin, une vision plus apaisée. Elle ne m'a pas rendu connaisseur du Japon comme peut l'être Olivier Paquet, mais j'ai au moins compris mon incompréhension de cette culture tout en saisissant l'élément humain, universel.