American and French Science Fiction
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American and French Science Fiction
Le texte de ma contribution à la Eaton Conference de 2011 (Global SF) est lisible ici.
Le compte rendu de ce colloque a été fait ici.
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Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
- bormandg
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Même si je reprendrais des détails (mais dans de nombreux cas c'est ma propre vision de la SFF que je vais modifier, ayant appris des choses), cet exposé me paraît très juste. Ceci étant, comme JDB, je remplacerais publishing series, plutôt par publishing houses ou collections, mais surtout je veillerais à toujours écrire l'abréviation SF en majuscules. 

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Non, Georges.bormandg a écrit :... je remplacerais publishing series, plutôt par publishing houses ou collections...
"Publishing series" n'a aucun sens; "a series", c'est une série -- de livres, de films, de tout ce que tu veux.
"Publishing house", c'est tout simplement une maison d'édition.
"Collection", c'est un recueil de nouvelles.
Le concept français de "collection de SF" n'existe que rarement dans l'édition anglo-saxonne. Un exemple connu est celui de Timescape Books. Le plus souvent, on a affaire à "Tor Science Fiction", "Ace Science Fiction", etc. Parfois, un imprint a tellement de succès qu'il devient un éditeur à part entière (ex: DelRey Books).
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
- bormandg
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Possible, au temps pour moi en ce cas.silramil a écrit :SF s'écrit en minuscules en anglais, m'a-t-on dit.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- sandrine.f
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au sujet du terme "Publication Series", il semble bien que le terme soit en train d'apparaître dans les cercles bibliographiques, voir http://www.isfdb.org/wiki/index.php/Hel ... tionSeries et se rapproche effectivement du concept francophone de collection.
C'est donc tout récent? Auparavant, les bibliographes et autres chercheurs américains n'avaient apparemment pas besoin de ce terme pour décrire ce qu'ils avaient à décrire? (Et ça fait un moment qu'ils décrivent...).sandrine.f a écrit :au sujet du terme "Publication Series", il semble bien que le terme soit en train d'apparaître dans les cercles bibliographiques, voir http://www.isfdb.org/wiki/index.php/Hel ... tionSeries et se rapproche effectivement du concept francophone de collection.
C'est un phénomène intéressant. L'histoire de son apparition est à faire, il faut en profiter... (de la bibliographie de termes bibliographiques...)
Oncle Joe
- bormandg
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Un autre détail d'américain que je ne remarque qu'à la deuxième lecture: là où Damien Broderick parle de "mega-text", un français aurait parlé de "métatexte". Non?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- bormandg
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Concept qui se laisse entrevoir; mais, comme je l'écris, je crois qu'un français n'aurait pas utilisé le préfixe quantitatif méga, mais plutôt le préfixe qualitatif méta. Même si les idées d'élargissement que véhiculent ces deux préfixes sont assez proches.silramil a écrit :Concernant le mega-text, c'est long à expliquer... c'est un concept assez spécifique, que je présenterai éventuellement.
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- sandrine.f
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l'apparition de ce champ dans l'ISFDB doit dater de moins d'une année. Le concept de collection comme nous l'entendons : numérotée, homogène dans sa présentation et dans ses choix semble relativement peu transposable en dehors de quelques choses isolées qui vont des "Tor Double" aux "Liverpool SF texts and studies" en passant par les Bantam "The Next Wave".Lensman a écrit : C'est donc tout récent?
Pour rester sur le même sujet, l'égalité de l'anglais "series" avec le français "collection" peut-être notée dans l'introduction de Slusser au livre de Lyau où il parle clairement de "Anticipation series" à propos du FNA.
Mwahaha. Broderick a repris le terme à Philippe Hamon, qui est bien français.bormandg a écrit :Concept qui se laisse entrevoir; mais, comme je l'écris, je crois qu'un français n'aurait pas utilisé le préfixe quantitatif méga, mais plutôt le préfixe qualitatif méta. Même si les idées d'élargissement que véhiculent ces deux préfixes sont assez proches.silramil a écrit :Concernant le mega-text, c'est long à expliquer... c'est un concept assez spécifique, que je présenterai éventuellement.
Je ferai un topo là-dessus demain matin. comme je disais, c'est un peu compliqué.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
Concernant le "mega-text" de Damien Broderick (je ne sais pas s'il faudrait un nouveau fil...)
La généalogie du terme
Philippe Hamon a employé dans un article important sur le réalisme (1973) "Un discours contraint" (repris dans Littérature et réalité, 1982) le terme de "méga-texte" pour désigner une "histoire parallèle" qui sert de caution au texte réaliste. En gros, il indique que les références à l'Histoire (personnages historiques, événements, lieux marquants) servent à renforcer la crédibilité d'un récit réaliste, parce que l'auteur s'interdit toute divergence majeure (l'exemple qu'il donne : Bismarck peut tomber dans une embuscade tendue par un héros, mais il ne peut pas mourir pendant cette embuscade - sinon ce n'est plus du réalisme).
"méga-texte" = histoire parallèle à l'histoire du récit.
Christine Brooke-Rose, dans Rhetoric of the unreal (1981), indique son chapitre 9 consacré surtout à Tolkien qu'une distinction importante à faire entre un texte réaliste et un texte non-réaliste est qu'il est impossible pour ce dernier de faire appel au méga-texte tel que décrit par Hamon. Tolkien produit son propre méga-texte, ce que Brooke-Rose considère comme un facteur de ralentissement du récit (les fameux segments didactiques qui prennent des pages).
"megatext" d'un récit non réaliste (selon Brooke-Rose) = histoire parallèle fictive, censée soutenir le récit.
Damien Broderick dans « Reading SF as a Mega-Text » New York Review of Science Fiction, n° 47 July 1992, puis dans Reading by Starlight : Postmodern Science Fiction, London, Routledge, 1995, réinvente complètement le sens de "megatext", qu'il écrit "mega-text".
Il semble avoir complètement perdu de vue le fait que "méga-texte" renvoyait initialement à une "histoire parallèle" (au sens de la Grande Histoire par opposition aux histoires inventées dans les récits réalistes) et il décide d'employer le terme pour désigner la dimension collective de la science-fiction
mega-text = arrière-plan constitué d'images et d'idées accumulées par les oeuvres de SF et qui constitue une référence commune.
Broderick indique que le terme "hypertext" lui aurait plus convenu, mais qu'il était déjà pris...
"mega-text" vs. "macro-texte"
Il y a du flou dans ce concept : Broderick l'emploie tantôt pour désigner l'ensemble des références de la SF, tantôt pour parler du développement d'un thème (le mega-text des nanotechnologies), tantôt pour parler de l'univers de référence d'un groupe d'oeuvres (le mega-text d'un cycle...).
C'est donc un terme commode pour désigner le fonctionnement intertextuel de la SF.
En ce qui me concerne, je donne à ce terme un sens très général : l'ensemble des images et idées accumulées en SF ; une espèce de synonyme "textuel" de la "culture SF".
J'emploie mon propre néologisme "macro-texte" pour désigner l'ensemble des références d'un domaine national (macro-texte de la SF française, macro-texte de la SF américaine), en prenant en compte les phénomènes de filtrage éditoriaux et les tendances nationales.
Par ex, pour reprendre un point déjà évoqué, la hard science fait partie du mega-text, mais elle occupe une place plus importante dans le macro-texte américain que dans le macro-texte français.
La généalogie du terme
Philippe Hamon a employé dans un article important sur le réalisme (1973) "Un discours contraint" (repris dans Littérature et réalité, 1982) le terme de "méga-texte" pour désigner une "histoire parallèle" qui sert de caution au texte réaliste. En gros, il indique que les références à l'Histoire (personnages historiques, événements, lieux marquants) servent à renforcer la crédibilité d'un récit réaliste, parce que l'auteur s'interdit toute divergence majeure (l'exemple qu'il donne : Bismarck peut tomber dans une embuscade tendue par un héros, mais il ne peut pas mourir pendant cette embuscade - sinon ce n'est plus du réalisme).
"méga-texte" = histoire parallèle à l'histoire du récit.
Christine Brooke-Rose, dans Rhetoric of the unreal (1981), indique son chapitre 9 consacré surtout à Tolkien qu'une distinction importante à faire entre un texte réaliste et un texte non-réaliste est qu'il est impossible pour ce dernier de faire appel au méga-texte tel que décrit par Hamon. Tolkien produit son propre méga-texte, ce que Brooke-Rose considère comme un facteur de ralentissement du récit (les fameux segments didactiques qui prennent des pages).
"megatext" d'un récit non réaliste (selon Brooke-Rose) = histoire parallèle fictive, censée soutenir le récit.
Damien Broderick dans « Reading SF as a Mega-Text » New York Review of Science Fiction, n° 47 July 1992, puis dans Reading by Starlight : Postmodern Science Fiction, London, Routledge, 1995, réinvente complètement le sens de "megatext", qu'il écrit "mega-text".
Il semble avoir complètement perdu de vue le fait que "méga-texte" renvoyait initialement à une "histoire parallèle" (au sens de la Grande Histoire par opposition aux histoires inventées dans les récits réalistes) et il décide d'employer le terme pour désigner la dimension collective de la science-fiction
C'est à peu près la perspective reprise dans ce mini-article wikipedia http://en.wikipedia.org/wiki/Megatext .Damien Broderick a écrit :The element in sf which Brooke-Rose appears to have slighted, at severe cost to her analysis, is the extensive generic mega-text built up over fifty years, even a century, of mutually imbricated sf texts. When novelties like hyperspace and cyberspace, memex and AI (Artificial Intelligence), nanotech and plug-in personality agents are very quickly taken up as the common property of a number of independant stories and authors, we have the beginnings of a new mega-text.
mega-text = arrière-plan constitué d'images et d'idées accumulées par les oeuvres de SF et qui constitue une référence commune.
Broderick indique que le terme "hypertext" lui aurait plus convenu, mais qu'il était déjà pris...
"mega-text" vs. "macro-texte"
Il y a du flou dans ce concept : Broderick l'emploie tantôt pour désigner l'ensemble des références de la SF, tantôt pour parler du développement d'un thème (le mega-text des nanotechnologies), tantôt pour parler de l'univers de référence d'un groupe d'oeuvres (le mega-text d'un cycle...).
C'est donc un terme commode pour désigner le fonctionnement intertextuel de la SF.
En ce qui me concerne, je donne à ce terme un sens très général : l'ensemble des images et idées accumulées en SF ; une espèce de synonyme "textuel" de la "culture SF".
J'emploie mon propre néologisme "macro-texte" pour désigner l'ensemble des références d'un domaine national (macro-texte de la SF française, macro-texte de la SF américaine), en prenant en compte les phénomènes de filtrage éditoriaux et les tendances nationales.
Par ex, pour reprendre un point déjà évoqué, la hard science fait partie du mega-text, mais elle occupe une place plus importante dans le macro-texte américain que dans le macro-texte français.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.