Plus de détails iciComment se passe votre séjour en France pour le moment ? Appréciez-vous ce contact avec vos fans français ? Comment compareriez-vous les Utopiales avec la Comic Con, par exemple ?
Oui ! J’en parlais avec ma femme, tout récemment. Les fans ici, au festival, semblent plus distingués, en fait ; c’est très intéressant, nous en faisions la remarque. À la Comic Con, que j’apprécie, on a un peu plus le sentiment que c’est un grand zoo, ou une fête, avec beaucoup de costumes extravagants, et beaucoup de gens qui y vont seulement pour être vus. Les fans ici semblent être très sérieux en ce qui concerne la science-fiction et la fantasy. Ils vont aux conférences et ils écoutent, ils posent des questions très intelligentes. Donc je suis très impressionné.
L’Empire Ultime, le premier tome de Fils-des-Brumes, vient de remporter le prix Elbakin.net du meilleur roman étranger 2010. Que représente pour vous, dans votre carrière, cette trilogie ?
Elle représente plusieurs choses. J’ai tenté de développer un peu le genre de la fantasy. J’ai grandi en lisant de la fantasy et en aimant cela ; j’aime les grands romans fantasy de ma jeunesse. Certains de mes auteurs préférés étaient Anne McCaffrey, Robert Jordan et Melanie Rawn, laquelle est très sous-estimée, à mon avis. J’adore absolument leurs œuvres (Tad Williams aussi, David Eddings), et pourtant en tant que lecteur et que fan de fantasy, j’avais l’impression que pendant la fin des années 90 et au début des années 2000 nous avions atteint une sorte de creux dans la fantasy pour adultes, particulièrement la fantasy épique, ce que j’écris. Et il y avait des choses vraiment excitantes qui apparaissaient dans la fantasy jeunesse, si on regarde du côté des auteurs comme Garth Nix ou J.K. Rowling, qui faisaient vraiment un travail fantastique, mais la fantasy épique a un peu chuté, en quelque sorte. Je suis sûr que de grandes choses étaient publiées, mais c’est seulement qu’elles n’ont pas eu l’attention du grand public. Il semblait que les auteurs qui avaient l’attention du grand public essayaient tous d’écrire la même histoire, qui a été déjà faite de nombreuses fois. Le jeune homme qui vient d’un village inconnu découvre qu’il a un héritage noble incroyable, et qu’il doit vaincre le seigneur ténébreux …
Mais Brandon Sanderson est également un auteur. Et c'est en tant que tel que le site Orbitbooks.fr lui consacre un article, dans lequel est retranscrite une autre interview, où il est cette fois question du mystère d'Elantris, afin de savoir comment et pourquoi il a choisi ce titre. En voici un extrait :
La suite, et plus de détails, sont disponibles ici« Vous seriez surpris du nombre de choses qui peuvent être dites à propos du titre de ce livre. Baptiser un livre est l’une des tâches les plus frustrantes et les plus enrichissantes de l’écriture d’un roman. Je suis plus chanceux que nombre d’auteurs que je connais car, pour la plupart de mes livres, le titre est venu facilement. Parfois même, j’ai eu l’idée d’un titre avant d’écrire le livre (ça ne m’est en fait arrivé qu’une seule fois : quand j’ai pensé à « The Way of Kings », je me suis dit « Hey, ça ferait un chouette titre pour un livre ! »).
Elantris a eu plusieurs titres. Pendant la phase initiale, je l’ai juste appelé « Esprit ». Je savais que le nom du personnage principal serait basé sur l’aon « Esprit » et que ce serait aussi le nom que mon personnage prendrait en exil. Il n’a jamais été dans mon intention de garder ce titre définitivement, mais c’était le nom de tous mes fichiers au moment de taper mon travail.
Pendant que j’écrivais l’histoire, j’ai réalisé que j’avais besoin d’un meilleur titre. Le choix le plus évident était de travailler autour du nom de la cité magique déchue qui était au centre du livre. J’ai un peu honte de l’admettre, mais la ville d’Elantris était appelée à l’origine « Adonis ». Je ne sais pas à quoi je pensais. De temps en temps, quand on invente beaucoup de noms imaginaires, on crée des mots qui ont des connotations improbables et font allusion à des choses qu’on ne remarque pas tout de suite. Ici, je ne pensais même pas au mythe grec : Ado était juste l’aon sur lequel j’avais choisi de construire le nom de la ville et ‘Adonis’ (prononcer avec un long A et un long O) était le nom qui est venu de cet aon.