Le lien
Ce scénario a été imaginé par les éditorialistes de la "Lex Column" du "Financial Times" le 25 mars. « Certes, le coup serait dur pour l’ancienne puissance coloniale, mais son ancienne colonie a bien des choses à lui offrir », poursuivaient les journalistes du quotidien britannique, en rappelant l’insolente croissance du Brésil depuis dix ans.
Quelques jours plus tard, la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, en visite à Coimbra, a indiqué que son pays aidera le Portugal, notamment à travers l’achat d’une partie de la dette émise. Il s’agit bien d’un tournant historique dans les relations des deux pays.
Ce renversement des rôles est d’ailleurs frappant lorsqu’on compare le risque associé à la dette souveraine du Brésil et du Portugal, via leur "CDS" ("credit default swap"). « Après la chute de Lehman Brothers, le CDS du Brésil traitait autour de 600 points de base, alors que le Portugal traitait à 100 environ... aujourd’hui, la situation s’est inversée », constate le fournisseur de données Markit. Le coût d’une assurance sur la dette portugaise vaut 600 points, contre 113 pour l’ancienne colonie.