Les Loups de Prague d'Olivier Paquet
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Les Loups de Prague d'Olivier Paquet
Après la lecture du stupéfiant (sic) Rêves de Gloire de Roland C. Wagner (et avant celle de D’or et d’émeraude d’Eric Holstein, que j’avais dû abandonner après quelques pages pour d’autres trucs urgents à faire, et que je vais reprendre au début), je me suis lancé dans Les Loups de Prague d’Olivier Paquet (L’Atalante).
L’action se déroule dans une Prague du futur, un futur pas si lointain (la vie de monsieur tout le monde ressemble à la nôtre), mais pas si proche non plus, au regard des bouleversements politiques considérables qui se sont déroulés (il n’est plus du tout question d’Union Européenne, ni même de pays tels qu’ils existent actuellement, mais plutôt de « Villes » européennes qui semblent indépendantes et en état de conflit perpétuel plus ou moins ouvert) et des progrès technologiques (super-armures qui transforment les combattants en cyborgs, super-projet « Gaïa » de défense « biologique » de la Ville (Prague), fort en avance sur les possibilités actuelles. On assiste à un affrontement entre l’Armée du Commandeur (qui a pris le pouvoir et peaufine sa main mise sur la ville au moyen de l’extraordinaire projet Gaïa), la Guilde commandée par Miro (association de malfaiteurs suréquipés fonctionnant sur le modèle de clans à totem - les Rats, les Serpents, les Aigles, etc.-, plus précisément de la meute (surtout pour les Loups), et un groupe de révolutionnaires (un peu falots) qui veulent renverser la dictature.
Un thriller passionnant (avec sa dose de manipulations, de trahisons et de retournements finals), et qui soulève beaucoup de questions. L’histoire (laquelle comporte sa part de sentiments et de romance, si ! si !) captive, mais le soubassement social, politique, et socio-politique accroche encore davantage l’attention (en tout cas, la mienne…). Par exemple, le fonctionnement des clans (pour se décrire, les membres des clans assument ouvertement l’emploi d’un vocabulaire – femelle alfa, mâle dominant, etc – caractérisant plutôt pour le lecteur des comportements animaux), les motivations des militaires, celles des révolutionnaires, les faiblesses d’un système social, les mécanismes à l’œuvre derrière un mouvement de rébellion, les techniques de manipulation individuelles et de l’information, etc. On voit bien qu’OP ne manque pas d’idées dans ces domaines. Je prends un exemple précis : le passage où les Loups organisent sciemment un cambriolage par provocation ; on assiste à l’humiliation du couple de bourgeois qui en est victime, mais, en même temps, à une réflexion sur la vanité de la position sociale (pp.60-63)). C’est le genre de détail qui réjouit un lecteur de mon type (nourri de Brunner), et je considère que, dans Les Loups de Prague, cet aspect aurait pu être encore davantage développé, histoire d’avoir une vision d’ensemble plus complète de ce futur. Critique que je ne ferais pas à son roman précédent (Structura Maxima), plus esthétisant, et où ce type de développement trop sociologique aurait sans doute détoné. Il y a chez OP une tentation du lyrique (les scènes de combat réglées comme des ballets, ou encore, la belle agonie informationnelle d’Orel, l’Aigle maître des réseaux), qu’il combine avec une approche beaucoup plus, disons, intellectuelle (sociologie) ; certes, ça fonctionne plutôt bien dans Les Loups de Prague, mais j’aimerais bien voir OP se lâcher dans un récit plus ouvertement cérébral ; un grand roman socio-politique sur l’Europe de 2050, par exemple…
Il y a quelques scènes de sexe, qui au tout début, m’ont semblé inutiles comme dans 99% au moins des romans où j’en trouve. Mais je me suis rendu compte qu’elles servaient surtout à expliquer des aspects fondamentaux du mécanisme social interne du clan des Loups et ne sont donc pas si inutiles, tout compte fait, car on a des surprises quant aux véritables raison de certaines pulsions… Les Loups et leur étrange micro-société restent au cœur du roman, et tout y ramène, d’une manière ou d’une autre.
Un dernier petit détail qui m’a bien plu. Un des personnages, pris de désespoir, songe à se suicider. Il y renonce, mais s’entaille l’avant-bras : « Chaque fois qu’il penserait à la mort, il se ferait une entaille ». Cela m’a fait penser à cette anecdote (légende ?) à propos du grand Jean Potocki lequel, à chaque fois qu’il avait une crise de neurasthénie, limait un morceau de métal ; lorsque le morceau de métal put entrer dans le canon de son pistolet pour faire office de balle, il se le tira dans la tête.
Allez, j’attaque maintenant pour de bon D’or et d’émeraude.
Oncle Joe
PS : je ne sais pas comment font les vrais critiques ! C’est fatigant de réfléchir et de rédiger !
L’action se déroule dans une Prague du futur, un futur pas si lointain (la vie de monsieur tout le monde ressemble à la nôtre), mais pas si proche non plus, au regard des bouleversements politiques considérables qui se sont déroulés (il n’est plus du tout question d’Union Européenne, ni même de pays tels qu’ils existent actuellement, mais plutôt de « Villes » européennes qui semblent indépendantes et en état de conflit perpétuel plus ou moins ouvert) et des progrès technologiques (super-armures qui transforment les combattants en cyborgs, super-projet « Gaïa » de défense « biologique » de la Ville (Prague), fort en avance sur les possibilités actuelles. On assiste à un affrontement entre l’Armée du Commandeur (qui a pris le pouvoir et peaufine sa main mise sur la ville au moyen de l’extraordinaire projet Gaïa), la Guilde commandée par Miro (association de malfaiteurs suréquipés fonctionnant sur le modèle de clans à totem - les Rats, les Serpents, les Aigles, etc.-, plus précisément de la meute (surtout pour les Loups), et un groupe de révolutionnaires (un peu falots) qui veulent renverser la dictature.
Un thriller passionnant (avec sa dose de manipulations, de trahisons et de retournements finals), et qui soulève beaucoup de questions. L’histoire (laquelle comporte sa part de sentiments et de romance, si ! si !) captive, mais le soubassement social, politique, et socio-politique accroche encore davantage l’attention (en tout cas, la mienne…). Par exemple, le fonctionnement des clans (pour se décrire, les membres des clans assument ouvertement l’emploi d’un vocabulaire – femelle alfa, mâle dominant, etc – caractérisant plutôt pour le lecteur des comportements animaux), les motivations des militaires, celles des révolutionnaires, les faiblesses d’un système social, les mécanismes à l’œuvre derrière un mouvement de rébellion, les techniques de manipulation individuelles et de l’information, etc. On voit bien qu’OP ne manque pas d’idées dans ces domaines. Je prends un exemple précis : le passage où les Loups organisent sciemment un cambriolage par provocation ; on assiste à l’humiliation du couple de bourgeois qui en est victime, mais, en même temps, à une réflexion sur la vanité de la position sociale (pp.60-63)). C’est le genre de détail qui réjouit un lecteur de mon type (nourri de Brunner), et je considère que, dans Les Loups de Prague, cet aspect aurait pu être encore davantage développé, histoire d’avoir une vision d’ensemble plus complète de ce futur. Critique que je ne ferais pas à son roman précédent (Structura Maxima), plus esthétisant, et où ce type de développement trop sociologique aurait sans doute détoné. Il y a chez OP une tentation du lyrique (les scènes de combat réglées comme des ballets, ou encore, la belle agonie informationnelle d’Orel, l’Aigle maître des réseaux), qu’il combine avec une approche beaucoup plus, disons, intellectuelle (sociologie) ; certes, ça fonctionne plutôt bien dans Les Loups de Prague, mais j’aimerais bien voir OP se lâcher dans un récit plus ouvertement cérébral ; un grand roman socio-politique sur l’Europe de 2050, par exemple…
Il y a quelques scènes de sexe, qui au tout début, m’ont semblé inutiles comme dans 99% au moins des romans où j’en trouve. Mais je me suis rendu compte qu’elles servaient surtout à expliquer des aspects fondamentaux du mécanisme social interne du clan des Loups et ne sont donc pas si inutiles, tout compte fait, car on a des surprises quant aux véritables raison de certaines pulsions… Les Loups et leur étrange micro-société restent au cœur du roman, et tout y ramène, d’une manière ou d’une autre.
Un dernier petit détail qui m’a bien plu. Un des personnages, pris de désespoir, songe à se suicider. Il y renonce, mais s’entaille l’avant-bras : « Chaque fois qu’il penserait à la mort, il se ferait une entaille ». Cela m’a fait penser à cette anecdote (légende ?) à propos du grand Jean Potocki lequel, à chaque fois qu’il avait une crise de neurasthénie, limait un morceau de métal ; lorsque le morceau de métal put entrer dans le canon de son pistolet pour faire office de balle, il se le tira dans la tête.
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- Soslan
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Pour ma part, c'est justement les Loup de Prague que j'ai délaissé provisoirement et que je devrais reprendre dés le début.Lensman a écrit :Après la lecture du stupéfiant (sic) Rêves de Gloire de Roland C. Wagner (et avant celle de D’or et d’émeraude d’Eric Holstein, que j’avais dû abandonner après quelques pages pour d’autres trucs urgents à faire, et que je vais reprendre au début), je me suis lancé dans Les Loups de Prague d’Olivier Paquet (L’Atalante).
En tout cas, il est dans la PAL. Et le début (j'ai du en lire 100 pages) était bien accrocheur et intéressant.
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)
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- bormandg
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J'aurais voulu qu'il fut dans la mienne, mais apparemment, si je l'achète, il ira sur la pile d'attente pour lecture en 2896...
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Ah bon, Narcogénèse est paru y'a si longtemps que ça pour qu'il arrive si haut dans ta pile ?bormandg a écrit :J'aurais voulu qu'il fut dans la mienne, mais apparemment, si je l'achète, il ira sur la pile d'attente pour lecture en 2896...
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Il m'est arrivé en SP, ce qui est un facteur discriminant: hors pile SP, pas de lecture possible avant 2883 (sous réserve que n'arrivent pas d'autres SP),Erion a écrit :Ah bon, Narcogénèse est paru y'a si longtemps que ça pour qu'il arrive si haut dans ta pile ?bormandg a écrit :J'aurais voulu qu'il fut dans la mienne, mais apparemment, si je l'achète, il ira sur la pile d'attente pour lecture en 2896...
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C'est sûr que lire un SP de fantastique, c'est urgentissime pour un amateur de SF. Surtout pour montrer dans sa critique qu'on a rien compris au livre. Nan, ça valait le coup.
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Là, ce n'est pas le souci. Que bormand ait pas envie de lire mon roman, ça me dérange pas, mais dire "oh je le lirais bien si j'avais pas une PAL immense" alors que dans le même temps, on prend le temps de démolir publiquement un bouquin que, manifestement, on avait aucune raison de le lire, je trouve ça lourd et désobligeant.Nébal a écrit :Rhôôô. C'est pas bô la jalousie.
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- Soslan
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Je sens qu'on va pouvoir s'installer avec les pop-corn.
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Mais le problème, c'est que j'en ai envie, mais pas la possibilité. Ce que j'ai dit, c'est que je suis obligé de lire en priorité les livres qu'on me demande de lire, et que des livres que j'ai acheté en urgence il y a dix ans sont toujours en attente. Et si, dans certains cas, je ne rédige pas une critique négative et je me dépêche d'oublier certaines lectures, il y a aussi des cas où je crois devoir expliquer pourquoijen'aipas aimé.Erion a écrit :Là, ce n'est pas le souci. Que bormand ait pas envie de lire mon roman, ça me dérange pas, mais dire "oh je le lirais bien si j'avais pas une PAL immense" alors que dans le même temps, on prend le temps de démolir publiquement un bouquin que, manifestement, on avait aucune raison de le lire, je trouve ça lourd et désobligeant.Nébal a écrit :Rhôôô. C'est pas bô la jalousie.
Alors maintenant je sépare: les livres qui sont en attente de lecture (la pile SP est prioritaire, certains livres que je désire lire attendront...) et les livres que j'achete pour les avoir, en sachant que je risque de ne jamais les lire.
En clair: j'aurais préféré lire Les loups de Prague, d'autant plus que j'aime Prague, maisL'Atalante m'a envoyé (en épreuves non corrigées) Narcogenèse, alors je l'ai lu, et j'ai cru ne pas pouvoir me dispenser d'expliquer ce qui m'a déçu (c'est vrai qu'en fantastique je suis encore plus sévère qu'en SF, la faute à HPL, Jean Ray, Thomas Owen, etc... sans oublier une bonne centaine de FN Angoisse, dont quelques bons titres qui ont produi un effet de saturation).
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Ce n'est pas une question de "possibilité", mais d'envie. Tu peux très bien décider d'envoyer balader telle ou telle des prétendues obligations, mais tu n'en a pas envie, ou plutôt l'envie n'est pas telle que tu juges que ça en vaille le coup. Il n'y a rien à justifier, il s'agit juste de savoir si l'envie est telle qu'elle peut amener à ne pas respecter des règles que l'on s'est fixées. C'est parfaitement possible.bormandg a écrit : Mais le problème, c'est que j'en ai envie, mais pas la possibilité. Ce que j'ai dit, c'est que je suis obligé de lire en priorité les livres qu'on me demande de lire, .
La bizarrerie, c'est la raison pour laquelle tu racontes ces balivernes.. D'habitude, c'est le genre de truc que l'on garde prudemment dans sa tête sans en faire part à l'entourage...
Oncle Joe
+1Lensman a écrit :Ce n'est pas une question de "possibilité", mais d'envie. Tu peux très bien décider d'envoyer balader telle ou telle des prétendues obligations, mais tu n'en a pas envie, ou plutôt l'envie n'est pas telle que tu juges que ça en vaille le coup. Il n'y a rien à justifier, il s'agit juste de savoir si l'envie est telle qu'elle peut amener à ne pas respecter des règles que l'on s'est fixées. C'est parfaitement possible.bormandg a écrit : Mais le problème, c'est que j'en ai envie, mais pas la possibilité. Ce que j'ai dit, c'est que je suis obligé de lire en priorité les livres qu'on me demande de lire, .
La bizarrerie, c'est la raison pour laquelle tu racontes ces balivernes.. D'habitude, c'est le genre de truc que l'on garde prudemment dans sa tête sans en faire part à l'entourage...
Du coup, pour une fois, je comprends la réaction d'Olivier...