En matière de numérique, nous suivons de très près ce qui se passe aux États Unis (et ailleurs, mais c'est aux States que l'édition numérique est aujourd'hui la plus avancée, en termes de commercialisation, en tout cas). Norman, comme beaucoup d'auteurs, ont conduit et continuent à conduire des réflexions qui sont nécessairement très proches des nôtres. Ce n'est pas tout à fait un hasard si nous en arrivons sensiblement aux mêmes conclusions car, même si les données ne sont pas tout à fait les mêmes au départ, l'économie du livre numérique offre sur celle du livre papier l'avantage de simplifier la chaîne du livre, donc des intervenants, donc des calculs.Eguillot a écrit :Est-ce que la réflexion de Norman Spinrad sur le groupe Facebook Science Fiction and Fantasy Writer of America intitulée : "A viable and just business model for the ebook age" a pu être une source d'inspiration dans les modalités de création de cette nouvelle maison d'édition numérique ?
Ayerdhal répond à vos questions
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Aujourd'hui, pour la librairie papier, la part du libraire fluctue énormément (entre 25 et 40% suivant sa capacité de négo - donc la taille de son CA - avec le diffuseur).bormandg a écrit :Et à combien évalues-tu la part du libraire, qui AMA serait la plus incompressible?Ayerdhal a écrit :C'est compliqué, car il y a de grosses différences de traitement en ce qui concerne les libraires et les chaînes, mais la réponse est oui.Luigi Brosse a écrit :Est-ce que tu inclus le libraire / vendeur / grande surface... dans ces 55% ?Ayerdhal a écrit :55% du prix d'un livre papier vont à la chaîne de diffusion/distribution, qui inclut le stockage et le transport.
En ce qui concerne le livre numérique, la bonne question, donc la plus gênante, serait quelle est la place du libraire ? Car on ne peut pas considérer une plateforme commerciale comme une librairie, c'est au mieux un diffuseur direct, sans vertu de conseil, de connaissance du client, etc. Pour répondre à ta question, j'estime sa valeur à 15% du prix du livre, mais elle avoisine aujourd'hui les 30%. Il y a du bras de fer dans l'air... et certains gros bras du Net ont déjà revu leur prétention, pardon prestation à la baisse.
- bormandg
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La prestation, certainement: moins ils en font, plus ils demandent.... Pour gagner plus, il faut travailler moins et consacrer tout son temps à la réclamation...Ayerdhal a écrit : et certains gros bras du Net ont déjà revu leur prétention, pardon prestation à la baisse.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Il ne faut pas confondre les produits matériels et les produits virtuels, ce que sont ceux dits numériques.bormandg a écrit :Tu connais beaucoup de produits pour lesquels ce serait moins?Ayerdhal a écrit :Tu as raison de le rappeler mais, quelle que soit la répartition entre la diffusion et la distribution (différences de traitement entre petites librairies et chaînes), le résultat final avoisine toujours les 55%... et parfois plus.Sand a écrit :non, la diffusion et la distribution sont distinctes de la vente directe au client final.
Oh que oui !kibu a écrit :J'ai lu en 1999 Parleur lorsque le bouquin est paru chez J'ai Lu (ça ne me rajeunit pas). Peut-on y voir à la fois un hommage à la Commune de Paris (ou de Lyon peut-être) et un roman sur l'utopie et sa faisabilité ?
Pas encore eu le temps, mais j'ai hâte.kibu a écrit :Par ailleurs, avez-vous lu Colère du présent de Jean-Bernard Pouy ? Je pose la question car ce court livre traite aussi de l'insurrection et du désir d'utopie.
- bormandg
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Exact, mais là on se réfère bien aux livres matériels, non? ou alors j'ai manqué des étapes...Ayerdhal a écrit :Il ne faut pas confondre les produits matériels et les produits virtuels, ce que sont ceux dits numériques.bormandg a écrit :Tu connais beaucoup de produits pour lesquels ce serait moins?Ayerdhal a écrit :Tu as raison de le rappeler mais, quelle que soit la répartition entre la diffusion et la distribution (différences de traitement entre petites librairies et chaînes), le résultat final avoisine toujours les 55%... et parfois plus.Sand a écrit :non, la diffusion et la distribution sont distinctes de la vente directe au client final.
Ceci étant le problème est bien de savoir comment adapter la répartition de la valeur ajoutée à la distribution de produits virtuels, et dans quelle mesure (limitée, normalement) la répartition dans les produits matériels peut servir de base de réflexion. J'avoue que perso je m'intéresse aux réponses, mais je n'ai pas d'idée ni a priori ni au vu du peu que je sais donc je pose les questions pour m'informer, pas pour défendre une position.
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je suis pardon je voulais pas te faire des nervures c'est juste que je trouve pas la touche fichtre sur mon clavier alors j'ai pas mis les jusculesRoland C. Wagner a écrit :Salut Yal, je parasite un instant ton fil paske, bon, y a des limites.
Putain de bordel de dieu de merde de con de chiottes bouchées, ça t'écorcherait le clavier d'écrire correctement le nom des gens ?Fall-E a écrit :richard wagner
sinon aussi tu pouvais dire s'ile te plait à la fin ça m'aurait fait du plaisir et aussi moins battre mon coeur tout fort et vite comme ça
ouais d'accord doc mais c'est quoi un gigowatt ?
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S'il te plaît, pourrais-tu éviter de me confondre avec un certain compositeur germanique ?Fall-E a écrit :je suis pardon je voulais pas te faire des nervures c'est juste que je trouve pas la touche fichtre sur mon clavier alors j'ai pas mis les jusculesRoland C. Wagner a écrit :Salut Yal, je parasite un instant ton fil paske, bon, y a des limites.
Putain de bordel de dieu de merde de con de chiottes bouchées, ça t'écorcherait le clavier d'écrire correctement le nom des gens ?Fall-E a écrit :richard wagner
sinon aussi tu pouvais dire s'ile te plait à la fin ça m'aurait fait du plaisir et aussi moins battre mon coeur tout fort et vite comme ça
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Le prix du livre
Bonjour,
la création de ta coop va permettre une autre redistribution des gains, juste au sein de ta coop. Espères-tu un effet boule de neige ?
Est-ce que le prix de l'ouvrage numérique va être pour autant significativement réduit par rapport à un équivalent papier ?
la création de ta coop va permettre une autre redistribution des gains, juste au sein de ta coop. Espères-tu un effet boule de neige ?
Est-ce que le prix de l'ouvrage numérique va être pour autant significativement réduit par rapport à un équivalent papier ?
- bormandg
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Re: Le prix du livre
Ou pour poser autrement la question: est-il POSSIBLE de payer correctement auteurs et contributeurs de la chaine dans les conditions actuelles de prétendue baisse des prix, ou cette baisse est-elle automatiquement basée sur l'exploitation des créateurs? Auquel cas la création de la coop est indispensable pour la survie des auteurs...ansset a écrit :Bonjour,
la création de ta coop va permettre une autre redistribution des gains, juste au sein de ta coop. Espères-tu un effet boule de neige ?
Est-ce que le prix de l'ouvrage numérique va être pour autant significativement réduit par rapport à un équivalent papier ?
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- Jean-Claude Dunyach
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Re: Le prix du livre
Toutes ces questions sont au coeur de notre projet... Elles sont à l'origine de nos réflexions, elles nous motivent pour définir ce que nous allons réaliser. Pour l'instant, comme l'a dit Ayerdhal, nous sommes en train de rédiger notre business plan - une étape indispensable pour rendre viable notre projet - et nous voulons être le plus précis et argumenté possible, sur ce qui nous semble possible et sur ce que nous souhaitons faire.bormandg a écrit :Ou pour poser autrement la question: est-il POSSIBLE de payer correctement auteurs et contributeurs de la chaine dans les conditions actuelles de prétendue baisse des prix, ou cette baisse est-elle automatiquement basée sur l'exploitation des créateurs? Auquel cas la création de la coop est indispensable pour la survie des auteurs...ansset a écrit :Bonjour,
la création de ta coop va permettre une autre redistribution des gains, juste au sein de ta coop. Espères-tu un effet boule de neige ?
Est-ce que le prix de l'ouvrage numérique va être pour autant significativement réduit par rapport à un équivalent papier ?
Nous avons deux principes clairs:
- Le passage au livre numérique est une chance pour le lecteur, car il doit lui permettre d'accéder facilement à beaucoup plus d'oeuvres que par le passé. Ces oeuvres doivent être le moins cher possible - beaucoup moins que la version papier - et facilement accessibles (pas de DRM, ça c'est évident, mais aussi une offre discriminée, enrichie de métadonnées, pour orienter de notre mieux chaque livre vers ses lecteurs potentiels)
- Le passage au livre numérique est une chance pour le(s) créateur(s) car la chaîne du livre numérique se rajoute à la chaîne du livre papier, tout en étant totalement différente de par ses acteurs et ses répartitions financières. C'est l'occasion d'ouvrir un vaste chantier sur le fonctionnement même des métiers du livre.
Les auteurs et les lecteurs, qui sont chacun à un bout de la chaîne, ne changent pas. Tout le reste peut (et va) bouger.Certains intervenants disparaissent, d'autres changent complètement de rôle. Nous n'avons pas la prétention de tout casser, nous voulons offrir une alternative viable à l'existant, pour permettre aux auteurs, mais aussi aux lecteurs, de choisir ce qui leur conviendra le mieux.
Je vous poutoune, (et j'en profite pour faire un coucou à Yal... On s'est encore lancé dans un machin excitant et infaisable, hein ? On ne changera décidément jamais...)
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
http://www.dunyach.fr/
http://www.dunyach.fr/
Pour avoir été libraire pendant près de 20 ans, permettez-moi d'apporter quelques précisions car, non, les (petits) libraires, malgré leur gros pourcentage, ne gagnent souvent pas grand chose :Aujourd'hui, pour la librairie papier, la part du libraire fluctue énormément (entre 25 et 40% suivant sa capacité de négo - donc la taille de son CA - avec le diffuseur).
En ce qui concerne le livre numérique, la bonne question, donc la plus gênante, serait quelle est la place du libraire ? Car on ne peut pas considérer une plateforme commerciale comme une librairie, c'est au mieux un diffuseur direct, sans vertu de conseil, de connaissance du client, etc. Pour répondre à ta question, j'estime sa valeur à 15% du prix du livre, mais elle avoisine aujourd'hui les 30%. Il y a du bras de fer dans l'air... et certains gros bras du Net ont déjà revu leur prétention, pardon prestation à la baisse.
- la marge moyenne d'une "petite" librairie est de 20-30 % suivant l'éditeur/diffuseur
- sur cette marge, il faut déduire les frais de port, parfois plus importants que la marge en cas de petite commande chez un petit éditeur
- les libraires servent de banquiers à leurs fournisseurs, car avec le système des offices, ils doivent accepter de recevoir des tonnes de livres en stock (qu'ils payent) pour avoir ces fameuses marges. Et avancer 30.000 euros en moyenne si ce n'est plus (pour souvent des livres invendables) est très dur financièrement .
Le problème ne se poserait plus avec l'édition numérique : plus de matières premières ni de stock immobilisé, puisque tout est dématérialisé; les seuls frais seront la rémunération des auteurs et des "petites mains" qui feront de leurs oeuvres de beaux fichiers prêts à lire.
Par contre, comme dit plus haut, un nouveau métier sera à inventer, celui de libraire numérique. Mais dans ce cas, comment sera-t-il rémunéré ?
Directement par son site/les éditeurs/des commissions sur les ventes(difficile!) ?
Je crois plus quant à moi à l'émergence de sites/newsletters informant les lecteurs des sorties éditoriales.
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Re: Le prix du livre
Cela sera-t-il suffisant pour que le lecteur lise / achète plus ? Est-ce vraiment le prix du livre (numérique ou physique) qui freine les ventes ? Ne serait-ce pas plutôt une question de temps disponible pour la lecture ? (Lecture VS jeux-vidéos, internet, sport, ce que vous voulez en gros).Jean-Claude Dunyach a écrit :Le passage au livre numérique est une chance pour le lecteur, car il doit lui permettre d'accéder facilement à beaucoup plus d'oeuvres que par le passé. Ces oeuvres doivent être le moins cher possible - beaucoup moins que la version papier - et facilement accessibles (pas de DRM, ça c'est évident, mais aussi une offre discriminée, enrichie de métadonnées, pour orienter de notre mieux chaque livre vers ses lecteurs potentiels)
Comme je vois les choses, la lecture reste un loisir qui coute peu cher (comparativement à la musique ou au cinéma - je ne mentionne pas le piratage). Avec de nombreux moyens pour que cela coute encore moins cher (bibliothèques, échanges, occaz...). Une offre numérique agressive va-t-elle vraiment doper les ventes globales (physiques + numériques) ?
C'était un premier axe. Le second c'est la répartition des revenus dans la chaine du livre.
Je suis d'accord pour dire qu'il y a sans doute moyen de faire autrement avec le numérique (tout simplement car le libraire disparait ou devient assimilé à celui qui vend / distribue) ce qui devrait permettre de réduire la marge de certains pour augmenter celles des autres (auteurs par exemple) ou de réduire le prix total. Tout dépend du business plan évoqué. Et j'attends sa présentation avec grand intérêt.
Par contre je lisais je sais plus où dernièrement que la majeure partie des ebooks achetés l'étaient directement depuis le terminal (kindle ou ipad en résumé), ce qui veut donc dire passer par le ''store'' des géants. Qui ne prendront sans doute pas 15%
Comment comptez-vous les faire plier ?