« La médiocrité actuelle de la production en SF française »

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Bouse Bleuâtre

« La médiocrité actuelle de la production en SF française »

Message par Bouse Bleuâtre » sam. mars 18, 2006 7:34 pm

En surfant sur le site d'une chaîne de vente de culture au kilo et au rabais bien connue, j'ai trouvé la phrase suivante, signée d'un — hum — « libraire » de la chaîne en question :
Ce deuxième roman de ***** ******* est un ovni hallucinant dans la médiocrité actuelle de la production en SF française !
(Je n'ai pas mis le nom de l'auteur car il n'est bien entendu pas responsable des conneries qu'on peut écrire sur son livre.)

Il me semble qu'un tel « avis » est une insulte pour tous ceux qui, en France, se décarcassent à écrire de la science-fiction avec rigueur et conscience. Je trouve personnellement honteux de dénigrer l'ensemble des écrivains de SF français pour faire la promotion d'un seul livre — d'autant qu'il s'agit d'un roman de fantasy !!!

Sans parler de l'emploi du terme « production » qui montre bien que, pour l'auteur de cette phrase, la littérature est une industrie — à traiter en flux tendu, bien entendu.

Je pisse donc à la raie et je chie à la gueule de ce prétendu « libraire » (qui signe « Antoine », mais rien ne prouve que ça soit son véritable prénom) et je vous invite à en faire autant. Et, si je le rencontre un jour, je lui fais bouffer le bouquin en question.

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Eric
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Message par Eric » sam. mars 18, 2006 7:57 pm

Ne rêvons pas, ce préjugé sur la SF n'est pas l'exclusivité des libraires au kilo. Je me souviens d'un libraire en bas de chez moi, chez qui j'achète pas mal de truc, donc qui me connais, et à qui j'avais voulu déposer un tract pour ActuSF, et qui m'a accueilli d'un méprisant : "Mouais bof, la SF c'est pas le genre du quartier".

Pas de la maison, mais du quartier. Il y a donc des quartiers de Paris, où la SF n'est de mise. C'est pas con ça comme remarque ?

Là c'est la SF française qui trinque, mais elle n'a pas l'exclusivité des prjugés de médiocrité.

Maintenant ça pose aussi un autre problème, celui de la mise en avant des écrivains français, souvent édité par des maisons qui n'ont pas les moyens de promotion de Bragelonne (appelons un chat un chat, c'est de cet éditeur auquel il est fait allusion dans ton post).
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » sam. mars 18, 2006 8:00 pm

c'est de cet éditeur auquel il est fait allusion dans ton post
Non.

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Jean
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Message par Jean » sam. mars 18, 2006 9:33 pm

Eric a écrit :Ne rêvons pas, ce préjugé sur la SF n'est pas l'exclusivité des libraires au kilo.
Ton libraire, il est contre la SF, pas seulement la SF française... Comme ma femme et comme beaucoup de monde. Pour eux, c'est de la sous-littérature.

Le propos ici est différent, j'ai l'impression : jusqu'où sont capables d'aller les vendeurs pour fourguer leur camelote.
Vomir sur les livres que l'on a encensé la semaine d'avant, est-ce du bon marketing ?
Une fois que l'on aura annoncé dix fois l'arrivée du nouveau Dune, d'un livre aussi fort que Fondation, d'une qualité d'écriture rivalisant avec Ursula Le Guin,..., qui vous croira encore ?

Nous (les chroniqueurs indépendants) avons, entre autres à ActuSF, un rôle à jouer, de modérateur et d'équilibre en offrant un autre éclairage que celui des rouleaux compresseurs commerciaux. Cela ne veut pas dire être toujours en opposition systématique avec les grossistes, mais plus juste et plus près des lecteurs (que nous sommes - contrairement aux vendeurs)

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Eric
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Message par Eric » dim. mars 19, 2006 12:54 am

De toute manière on sait ce que valent ce genre de commentaires laissés sur les sites.

Spécialement les tout premiers...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

rmd
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Message par rmd » dim. mars 19, 2006 9:56 am

Eric a écrit :Maintenant ça pose aussi un autre problème, celui de la mise en avant des écrivains français, souvent édité par des maisons qui n'ont pas les moyens de promotion de Bragelonne (appelons un chat un chat, c'est de cet éditeur auquel il est fait allusion dans ton post).
Raté, c'est pas bragelonne.

Quant aux conseils des vendeurs de la fnac, depuis que j'ai vu une daube écrit par l'un deux mis en avant par lui-même dans son magasin, ils ne valent rien.
Modifié en dernier par rmd le dim. mars 19, 2006 5:04 pm, modifié 1 fois.

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kibu
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Message par kibu » dim. mars 19, 2006 3:10 pm

Quant aux conseils des vendeurs de la fnac, depuis que j'ai vu une daube écrit par l'un deux mis en avant par lui-même dans son magasin, ils ne valent rien.
Alexis Aubenque
Qu'est-ce que j'ai gagné ? Pas l'intégrale de son oeuvre, j'espère.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

jerome
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Re: « La médiocrité actuelle de la production en SF français

Message par jerome » mar. mars 21, 2006 10:58 am

Ce deuxième roman de ***** ******* est un ovni hallucinant dans la médiocrité actuelle de la production en SF française !
De la bétise de l'ignorance...

Dommage pour un (hum) libraire...

Dommage aussi que les préjugés aient la peau aussi dur. Ce qui veut dire quand même que les tentatives pour emmener la SFF vers le grand public et les professionnels a échoué (je pense aux tentatives de j'ai lu ou Le Diable). Ce qui veut dire aussi qu'il faudrait peut être avoir une vraie réflexion un jour sur l'aspect visuels des collections de SF en france
Jérôme
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Anne
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Re: « La médiocrité actuelle de la production en SF français

Message par Anne » ven. mai 12, 2006 1:37 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :En surfant sur le site d'une chaîne de vente de culture au kilo et au rabais bien connue, j'ai trouvé la phrase suivante, signée d'un — hum — « libraire » de la chaîne en question :
Ce deuxième roman de ***** ******* est un ovni hallucinant dans la médiocrité actuelle de la production en SF française !
(Je n'ai pas mis le nom de l'auteur car il n'est bien entendu pas responsable des conneries qu'on peut écrire sur son livre.)

Il me semble qu'un tel « avis » est une insulte pour tous ceux qui, en France, se décarcassent à écrire de la science-fiction avec rigueur et conscience. Je trouve personnellement honteux de dénigrer l'ensemble des écrivains de SF français pour faire la promotion d'un seul livre — d'autant qu'il s'agit d'un roman de fantasy !!!

Sans parler de l'emploi du terme « production » qui montre bien que, pour l'auteur de cette phrase, la littérature est une industrie — à traiter en flux tendu, bien entendu.

Je pisse donc à la raie et je chie à la gueule de ce prétendu « libraire » (qui signe « Antoine », mais rien ne prouve que ça soit son véritable prénom) et je vous invite à en faire autant. Et, si je le rencontre un jour, je lui fais bouffer le bouquin en question.
En même temps (et non que j'adhère à un quelconque propos), la littérature est bien une industrie. Industrie culturelle, certes, mais industrie.

On produit, on vend, on achète des livres.

Herbefol
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Message par Herbefol » ven. mai 12, 2006 8:18 pm

Eric a écrit :(appelons un chat un chat, c'est de cet éditeur auquel il est fait allusion dans ton post).
Toi, t'as pas encore découvert les magnifiques critiques des ouvrages d'Alexis Aubenque, auteur et accessoirement libraire à la Fnac des Halles. Les franciliens de passage aux Halles peuvent aller faire un tour voir comment le monsieur fait son auto-promo dans son rayon, notamment un carton "coup de coeur" annonçant quelque chose à la hauteur de Dune, Fondation et Hypérion, le tout signé Alexis. :-P

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Message par Eric » ven. mai 12, 2006 9:36 pm

Hé... Après tout on n'est jamais si bien servi que par soi-même. Surtout que dans son cas, les autres ne le font pas trop...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Herbefol » ven. mai 12, 2006 10:36 pm

Eric a écrit :Hé... Après tout on n'est jamais si bien servi que par soi-même. Surtout que dans son cas, les autres ne le font pas trop...
Y a quand même des limites je trouve. Il s'est édité et il se fait sa promo dans sa boutique ça fait déjà beaucoup pour un seul homme. Et ses chiffres de vente sont à faire palir un tas de concurrent (y compris Bragelonne je pense).

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DuncanI
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Message par DuncanI » ven. mai 12, 2006 10:46 pm

Eric a écrit :Ne rêvons pas, ce préjugé sur la SF n'est pas l'exclusivité des libraires au kilo. Je me souviens d'un libraire en bas de chez moi, chez qui j'achète pas mal de truc, donc qui me connais, et à qui j'avais voulu déposer un tract pour ActuSF, et qui m'a accueilli d'un méprisant : "Mouais bof, la SF c'est pas le genre du quartier".

Pas de la maison, mais du quartier. Il y a donc des quartiers de Paris, où la SF n'est de mise. C'est pas con ça comme remarque ?

Là c'est la SF française qui trinque, mais elle n'a pas l'exclusivité des prjugés de médiocrité.

Maintenant ça pose aussi un autre problème, celui de la mise en avant des écrivains français, souvent édité par des maisons qui n'ont pas les moyens de promotion de Bragelonne (appelons un chat un chat, c'est de cet éditeur auquel il est fait allusion dans ton post).
Désolé de réagir aussi tardivement, mais, sincèrement, je ne vois pas de quels moyens de promotion supplémentaires disposerait Bragelonne par rapport aux autres maisons d'édition :?:
Quant à ton anecdote, elle me rappelle une phrase que j'ai lu dans l'autobio comique de Sadoul, citant lui-même un dirigeant d'Hachette dans les années 50 : " Le libraire est l'obstacle naturel qui se dresse entre le livre et son lecteur. ".
On aime bien s'échanger parfois les idioties que nous servent les clients, mais je crois qu'il serait salutaire, et parfois rigolo, de dévoiler les idioties des libraires :P

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Message par DuncanI » ven. mai 12, 2006 11:13 pm

Jean a écrit :Nous (les chroniqueurs indépendants) avons, entre autres à ActuSF, un rôle à jouer, de modérateur et d'équilibre en offrant un autre éclairage que celui des rouleaux compresseurs commerciaux. Cela ne veut pas dire être toujours en opposition systématique avec les grossistes, mais plus juste et plus près des lecteurs (que nous sommes - contrairement aux vendeurs)
Parce que tu t'imagines qu'au petit matin les vendeurs de livre se rassemblent avant l'ouverture du magasin et, cornaqués par leurs chefs des ventes établissent la liste des bouquins-avec-une-énorme-marge qu'il va falloir fourguer à ces pigeons de clients ? :lol:
Grâce aux réactions suscités par les posts de Roland, ici et ailleurs, j'ai l'impression que pour beaucoup de gens, entre la FNAC " best-sellerisée " et les petits libraires imperméables à la S-F, il n'y a rien, à part quelques spé., quelques généralistes et amazon. Le pire, voyez-vous, c'est que je me demande si ce n'est pas la réalité :(
Bon, il est tard, suis fatigué, remettons le pire à demain
:wink:

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Jean
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Message par Jean » sam. mai 13, 2006 8:08 am

DuncanI a écrit : Parce que tu t'imagines qu'au petit matin les vendeurs de livre se rassemblent avant l'ouverture du magasin et, cornaqués par leurs chefs des ventes établissent la liste des bouquins-avec-une-énorme-marge qu'il va falloir fourguer à ces pigeons de clients ?
Ben, évidemment, tu t'imagines quoi ? Que chaque vendeur de la FNAC est un spécialiste et un amoureux des livres ?
Non, ils sont préparés, en bonne petite troupe, par leurs coachs. Ce sont des vendeurs, ils doivent faire du chiffre et on ne leur demande pas d'états d'âme. Il se fichent de ce qu'ils vendent, fringues, bouffe ou livre, seul leur porte-feuille importe (bon OK, je déteste cordialement les commerciaux dans leur intégralité).

Jamais je n'irais demander à un vendeur ce qu'il pense d'une livre, quelle drôle d'idée !.. Heu... En fait je ne demande jamais l'avis d'un vendeur avant d'acheter, je sais que sa réponse est biaisée d'avance, donc au mieux sans intérêt, au pire fausse.
C'est moins grave que si c'était pire ! (S.A.)

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