David Calvo online

David Calvo online

Modérateurs : Eric, Charlotte

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 1:26 pm

Epikt a écrit :[quote="David "Anonymous" Calvo"]bah ca dépend des gens tu sais. moi je connais des gens qui arrivent à lire que de fragments de trucs abscons, d'autres qui lisent dune. ce que je veux dire par narration, c est vraiment cette vieille idée de la cause et de l effet. comme si tout devait etre raconté de la meme manière, avec un début, un milieu et une fin. la tradition orale qui a donné naissance au kalevala était fragmentaire, et les gens trippaient. on a fossilisé la forme dans une tradition normative qui me semble obsolète, c 'est tout (même si elle donne encore de très beaux résultats - normam mailer dit : je ne pense pas que le roman soit mort, mais je pense que les lecteurs le sont). j espère qu on arrivera à des films "instants", à des séries de fragments littéraires. je crois que c est ce que gibson a voulu dire dans pattern recognition, avec cette vision qu'ont les gens du "footage", certains pensent que ce sont des fragments pas reliés, d'autres des extraits d'une grande oeuvre. c est surpuissant comme vision. c est juste dommage que gibson nous fasse pas son footage à lui et soit obligé de terminer son livre comme une mauvaise série M6. c est là, la limite de la narration pour moi. après, je comprends qu'on aime dune et tout. mais on est au XXIème siècle bordel ! après, je dis pas, faut avoir les moyens de ses aspirations (et je les ai pt pas, en tout cas, j ai pt pas la rigueur qu'il faut), mais merde, faut essayer de bouger les choses. quitte a s'aliéner des lecteurs qui pensent que 1/ tu te prends pour antonin artaud et 2/ que tu veux foutre le bordel parcequ'en fait, tu sais pas écrire...

c est pt vrai. mais quelqu'un qui créé et qui n'admet pas être un menteur / imposteur, c est pour moi une imposture.
<HS> J'aime pas Dune , une belle balourdise comme on en fait trop </HS>


Ce que tu n'aimes pas, c'est la narration linéaire, et les structures tradtionnelles (les trois actes et cie), pas la narration en elle même.
(tu peux me contredire si j'ai rien pigé)

L'idée de cause et d'effet à beau être une "vieille idée", c'est bien de cela dont il s'agit. Tu veux provoquer un "effet" sur ton lecteur, il va te falloir réfléchir à comment tu vas mettre en oeuvre sa "cause". Ou alors tu construis une "cause", afin d'observer quel "effet" cela provoque. Dans les deux cas, tu ne me feras pas dire que tu ne t'intéresses pas à la narration.
Refuser l'eternel "début => milieu => fin", c'est déjà réflechir à la narration.

Ensuite, déconstruire, zapper, "footager", pourquoi pas ? mais quel intérêt ? si c'est juste dans le but de tourner le dos aux conventions, n'est-ce pas de la subversion à courte vue ?
Je suis de ceux qui concidèrent la forme comme primordiale, mais surtout comme porteuse de sens(ation). D'où, l'utilisation d'une structure narrative ou d'une autre fait l'objet d'une réflexion sur son impact sur le lecteur (exemple con : que penser d'un livre pronant des idées subversives à tout va, mais enfermé dans une structure traditionnelle ? la forme ne contredit-elle pour le coup pas le fond, l'invalidant ? pour ce genre de raison la narration ne doit pas être négligée).
C'est pour cela qu'emprunter une forme narrative hors-norme se doit d'être motivée.
(dans la famille "Epikt se tire une balle dans le pied" : en quel honneur je concidérerais la forme narrative traditionnelle comme forme narrative par défaut ?)

Entre nous, tu as le droit de me répondre : "ça me vient comme ça, je vais pas me faire chier à l'écrire autrement, c'est vrai quoi !"

Tout ça pour dire que je trouve ton affirmation "il faudrait en finir avec la dictature de la narration" peu judicieuse. La narration me semble au contraire trop souvent négligée.
Même s'il me semble comprendre ce que tu veux dire par là, et si j'ai conscience de m'être accroché à une faille due à une rédaction un peu rapide. Mais c'est aussi un terrain sur lequel ça ne me déplairait pas de t'entendre.

E.
(qui aime se faire l'"avocat du diable" et surtout utiliser des guillemets)[/quote]

non, non, c est moi qui suis allé un peu loin ^^

c est vrai que finalement, à partir du moment où tu as une couv, un quatre de couv, etc, tu as un produit fini, entre quatre murs (tout a une fin, sauf la banane qui en a deux, et le saucisson, quoique c est sujet à discussion). donc affirmer vouloir tout démonter en écrivant des livres qui commencent par une phrase et finissent par une autre, c est un peu, justement, le mur (je crois que le seul exemple que j ai c est finnegan's wake ou, dans une moindre mesure, atrocity exhibition). c est pt pour ca aussi que je cherche dans les jeux vidéo une forme d interaction ou le joueur/lecteur est actif, où le seul boulot du créateur, c est de donner, justement, des outils de création (des étoiles, des trucs à récolter etc). tu vois émerger des choses magnifiques dans le online, une création nouvelle, basée sur l'expérience du moment présent, sur l'éphèmere particule qui scientille et qui mise bout à bout aux autres particules, donne la narration d une zone, d une communauté, d une ile. tu greffes là-dessus la convergences des individus, comme des faisceaux de sens et d informations à ta somme, et tu as quelque chose qui nait, qui s absorbe, mais qui n est pas narratif. peut-être que ma gestion de l ellipse, en Bd ou en écriture, c est ca, cette volonté de donner au lecteur la possibilité de combler les trous lui même, parfois par paresse, en général par souci de pousser l imaginaire de l autre dans ses derniers retranchements (tu donnes l input, l output, mais pas le parser).

mon refus de la narration, tel que je l ai articulé, est en fait double : d abord, c est le refus du point de vue unique sur ce que doit être une forme d expression. le roman CA DOIT ETRE CA, patati, patata, ca me gave profondemment de voir tous des gens intelligents tirer à boulets rouges sur les initiatives, les rêves et les espoirs d'une génération parce qu'il faut que les valeurs soient respectées. moi je lis pas balzac, je lui pisse à la rai, et pareil pour les gens de tecknikart. tous les lecteurs sont pas des vaches à lait et des débiles. et c est parce que le marché me donne pas raison que je vais me taire. tout le monde fait sa sainte nitouche devant la critique et les tenants du pouvoir en frissonnant de perdre sa place au sommet (quel sommet ? est-ce qu'on t a dit qu au sommet, il faisait froid ? et que t'étais seul comme un con là-haut ?). la vérité, c est qu en france, on vit dans les ruines d une culture, les pieds dans la boue, et on chante comme si on dominait encore le monde. j ai vu des expériences littéraires en france véritablement hallucinantes (damasio, colin, claro, barberi) se faire ignorer ou défoncer le cul par des frustrés parce que c est soit-disant prétentieux de vouloir faire autre chose que du A+B=C dans ce pays de Raison. alors qu'en fait, il s agit de réfléchir, sur le mot, sur la forme, sur le sens, sur la réalité, sur la perception de la réalité sur tout. d ouvrir en grand des portes, de pas chercher à s enfermer dans un moule pour avoir le droit d être quelqu'un. quitte à tout perdre. mais merde. si personne est prétentieux, si personne va se choper le mur, qu est ce qui va se passer ? QUI A DES COUILLES PUTAIN ?

ensuite : tu as raison bien sûr, on pense en images, on pense en séquences. demain, j ai envie d écrire un livre sur un type qui tombe dans l escalier, bon. je vais réfléchir à une narration, même si elle est crenelée, en forme de spirale, en bois de pin, je sais pas. ça restera une façon de présenter les choses. tu finira toujours par avoir un mot sur la page, avec des lignes dans l'ordre. tout est narration. même ce forum. quand il sera fermé, on se dira : tiens, ben il s 'est passé ça, ca et ca. ok. on est tous dans la narration, dans la narration de nos vies, du système, des médias. voilà. donc, comment on fait pour en sortir ? est-ce que c est possible ? est-ce qu'on peut tenter le coup ? est-ce que c est pas un challenge de tenter de mettre fin à quelque chose d'aussi immuable ? est-ce que c est constructif d aller se friter des ombres sur le mur de la caverne ? moi ca me parait jouable, mais comme dirait notre courageux anonyme, je n ai peut etre pas le sens des réalités.

ce que tu appelles l'épate, c est souvent du courage (ou dans mon cas de la paresse intellectuelle, mais c est parce que moi, je suis pas volodine hein).

quant à la subversion, je la préfère à courte vue qu'absente.
c est dit.
Modifié en dernier par david le lun. juil. 16, 2007 2:01 pm, modifié 2 fois.

Avatar du membre
Virprudens
Messages : 1550
Enregistré le : mer. févr. 07, 2007 11:34 am
Localisation : Exception raised

Message par Virprudens » lun. juil. 16, 2007 1:34 pm

Oh, allez, tu dis ça passque t'es en colère.
(Bon, c'est décidé, ce soir, je m'achète un bouquin du bonhomme - y me plait bien le garçon - euh - toute proportion gardée hein)
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 1:37 pm

ah ouais c a m arrive d éditer mes posts pour corriger des fautes et des conneries hatives, dont non, si je dis quelque chose, c est parce que je le dis, pas parce que j ai rippé.

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 1:47 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :Yo, c'est super qu'il y ait du Calvo plein le Forum, ça laisse des traces indélébiles qui attirent les dodos, et on peut les apercevoir du coin de l'oeil dans les interstices entre deux messages.
Donc David, la réponse est oui. Quoique...
Mais j'élaborerai en privé, là je rentre de Lyon où j'ai fêté mon anniversaire avec des gens que j'aime et qui ont le sens de la bulle. Et on parlait de toi.
Alors une question : tu as restructuré plein de nouvelles autour du Gondwanaland, Casimir, etc (dont Iceblink blunk - très Cocteau Twins, comme titre - et celle que je t'avais publiée dans Escales 2000). Comment ça se passe, ce genre de tricotage ? Ca ressemble à de la projection multidimensionnelle sur un portulans. C'est rigolo, au moins ?

Le poutou,
c est cool ! mais t en fais pas, une fois que tu saura, tu vas faire bzzzz

oui, c était rigolo, mais je le referai pas de sitôt parce que d abord t as la trouille que ça marche pas, ensuite t as la trouille que les gens te disent : wa, grosse flemmasse (ce qui est vrai aussi). puis t as la trouille que certains textes soient pas à la hauteur. surtout, en tout cas sur ce point précis, c était un peu l angoisse car j avais très peur de pas retrouver le chemin, de m être égaré trop longtemps au royaume des adultes et des gens concrets. j ai eu peur d avoir consummé ma flamme, ma colère, mon profond besoin de merveilleux, et de pas y arriver. j avais peur d être devenu trop désespéré, loveless, corrompu, tout ce que tu veux. j avais la trouille d être devenu une ombre.

bon alors, visiblement, les échos sont bons, même si je vais encore en vendre 4. donc ca va. je peux souffler et regarder l azur en me disant : victorieusement fuit le suicide beau. je peux reprendre mon écriture là où je l avais laissée. il fallait que je passe par là, que je comprenne, que je saisisse ce geste absurde. que je le prenne dans mes bras et que je lui roule une vieille pelle. pendant trois ans, j ai cru qu il était possible d exister sur le marché en étant soi même. j y ai laissé la moitié de mon cuir chevelu et quelques rêves. je m en suis sorti à temps, grâce à john frog, à godspeed, aux bonhommes de neige. il fallait juste que je fasse tout résonner. l accoustique de ce monde m a été propice, maintenant, c est un concert privé, de chambre obscure.

c est la vie.

et c est vrai qu au niveau structure, avoir une lecture comme ça sur plusieurs niveaux, sur plusieurs années, où ta vie réelle, ta vie fantasmée, tes rêves et les traces textuelles se télescopent dans le même espace, c est assez tripant. et tout est dans le détail. c est comme au go, si tu connectes pas tes formes, t es mort.

sinon, toi, ça va ? ^^

Avatar du membre
Eric
Administrateur - Site Admin
Messages : 5185
Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
Localisation : Paris

Message par Eric » lun. juil. 16, 2007 2:15 pm

sebastien.hayez qui n'a pas posté au bon endroit a écrit :Le monde a-t-il une unité pour toi ?… Penses-tu qu'il soit un fait tangible ou juste une perception ?…
Vois-tu dans ton imagination, une possibilité de prolongé ton interprétation du monde.
Tout cela car tu sembles souvent être emprisonné dans un univers que tu observe sans réellement y appartenir.

Sinon les arc-en-ciel de ton dernier livre ont 3 bandes grises, pourquoi ? (pourtant je les ai faites comme ça, je sais…)
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

minx
Messages : 3
Enregistré le : lun. juil. 16, 2007 12:14 pm

Message par minx » lun. juil. 16, 2007 3:04 pm

Anonymous a écrit:
bonjour david,

Te sens-tu déphaser par rapport à la réalité? t'interroges-tu sur ton état psychique?


je ne réponds à cette question que si tu as les couilles de me dire qui tu es ^^
bon je mets les couilles sur le terrain : je suis MiNX( bien avancé avec ça ;))
j'habite saint etienne, j'ai 32 ans, au RMI (jamais travaillé à part quelques temps comme agent de sécurité.) Malgré tous mes quart d'efforts Je n'arrive pas à être artiste ou intellectuel, je suis quasiment le néant. J'ai sutout lu de toi : tes interviews, les flocons en diagonale, une ou deux bd... mais j'ai acheté ton dernier livre parce que dans mon petit fantasme tu es un type lucide et bien situé sur l'échelle du réel.
Pour préciser ma question je me demandais si tu vivais bien ton état de mr bizarre ou si cela impliquait une détresse psychique à se mettre à genou. Est-ce dur d'aller faire ses courses, prendre un rendez-vous avec quelqu'un de normal, parler à un agent immobilier?
je sais que ça n'a rien à voir avec ton activité d'écrivain, t'es pas obligé de répondre.

sebastien.hayez

Message par sebastien.hayez » lun. juil. 16, 2007 3:38 pm

ok, j'ai pas poster au bon endroit…

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 3:38 pm

minx a écrit :
Anonymous a écrit:
bonjour david,

Te sens-tu déphaser par rapport à la réalité? t'interroges-tu sur ton état psychique?


je ne réponds à cette question que si tu as les couilles de me dire qui tu es ^^
bon je mets les couilles sur le terrain : je suis MiNX( bien avancé avec ça ;))
j'habite saint etienne, j'ai 32 ans, au RMI (jamais travaillé à part quelques temps comme agent de sécurité.) Malgré tous mes quart d'efforts Je n'arrive pas à être artiste ou intellectuel, je suis quasiment le néant. J'ai sutout lu de toi : tes interviews, les flocons en diagonale, une ou deux bd... mais j'ai acheté ton dernier livre parce que dans mon petit fantasme tu es un type lucide et bien situé sur l'échelle du réel.
Pour préciser ma question je me demandais si tu vivais bien ton état de mr bizarre ou si cela impliquait une détresse psychique à se mettre à genou. Est-ce dur d'aller faire ses courses, prendre un rendez-vous avec quelqu'un de normal, parler à un agent immobilier?
je sais que ça n'a rien à voir avec ton activité d'écrivain, t'es pas obligé de répondre.
salut MiNX ! (cool de te connaître ^^)

je suis pas quelqu un de super actif, je veux dire, pleins de gens que je connais écrivent beaucoup, se donnent la peine d arriver là où ils veulent être. moi, j ai l impression de me servir de ma paresse pour justifier une vision super géniale de l écriture, alors qu en fait c est juste de la paresse. pendant quelques années, j ai fais une violente procrastination, en partie due à mon addiction aux mondes virtuels, abstraits, au net, tout ça. je remettais tout à demain. je me suis grillé avec pleins de gens. tout ca parce que j étais persuadé qu on attendait quelque chose de moi, que je me devais d être le nouveau machin ou de faire la couv de truc mag. la vérité, c est que personne n en a rien à foutre. on est tellement sur le marché, à se disputer le bout de gras pour sortir de nos existences. on lorgne sur la chance de ces gens qui s extraient du système (enfin, qui nous donnent l impression de le faire) pour accomplir leur passion, et être rentable. aujourd'hui, toute la société est articulée autour de cette frustration d être normal. de faire des choses normales.

je me suis pris pour un écrivain pendant trois ans, et c était la pire période de ma vie. parce que je n ai pas écouté mon ventre. quand ton ventre te dis : écris deux lignes, t as pas à rougir de pas en écrire dix. t as surtout pas à demander au monde de reconnaitre ton génie. le monde s en fout. il s intéressera à toi si tu es au bon endroit au bon moment. si ton bouquin se vend 10 000 ex. si tu as le sida et que tu en parles dans Match. moi, j ai envie que mes bouquins se vendent 10 000 ex, je vais pas te mentir, mais ca veut pas dire que je dois jouer le jeu. c est pas un jeu. j ai articulé ma singularité autour de choses qui m ont réellement construites, même si elles me plaisent pas. faut apprendre à faire avec ce qu on a, le mieux qu on peu, avec le temps qu on a. bilan : j ai retrouvé du travail, j ai dis merde aux gens qui me traitaient comme de la merde parce que je mendiais leur attention. maintenant, je fais ce que je veux. si ca marche pas, je pourrais blamer personne d autre que moi.

quant à la réalité, ma foi, faut se protéger. déjà le RMI, c est pas bon, vivre au crochet de l'état, c est pire que vivre aux crochets de tes parents, c est pas quelque chose qui te donne confiance. sauf si t as perdu tes deux jambes. ou si tu es réfugié politique, je sais pas. l état mérite pas que tu lui fasses cette faveur de lui être redevable. je n ai aucune lucidité sur le réel, je suis allé une fois à l anpe, on m a demandé quel était mon vrai métier, puis on m a proposé d être toiletteur pour chien. c est drole. la réalité est drole. c est comme les clowns ou le muppet show, le matin dans le métro, je veux tous les tuer, avec leurs regards de convoitise pour ton strapontin. on nous pousse à être comme à ça, à s'habiller che celio, à mettre un petit pull autour des épaules pour aller mater le feu d artifice. t as pas besoin d être artiste pour être un acteur de ton temps. y'a plus d'artistes, il n'y a que des blooms qui jouent à être artistes. l intellect est un champs de ruines. il te reste ta sensibilité. faut poser les bonnes questions.

le net te donne pleins de possibilités, le rêve aussi. c est là-dedans qu'il faut piocher, je crois. la résistance aux cons, au cynisme. à l instinct grégaire.
mais je suis pas de très bon conseil tu sais, tout le monde dit que je suis fou ^^

Elisabethforever
Messages : 55
Enregistré le : sam. mai 20, 2006 10:43 pm

Re: raison d'écrire, raison de pas crever

Message par Elisabethforever » lun. juil. 16, 2007 3:50 pm

david a écrit :jérome : j écris parce que si je créé pas, je m'emmerde.
ah ah. +1




ensuite : tu as raison bien sûr, on pense en images, on pense en séquences. demain, j ai envie d écrire un livre sur un type qui tombe dans l escalier, bon. je vais réfléchir à une narration, même si elle est crenelée, en forme de spirale, en bois de pin, je sais pas. ça restera une façon de présenter les choses. tu finira toujours par avoir un mot sur la page, avec des lignes dans l'ordre. tout est narration. même ce forum. quand il sera fermé, on se dira : tiens, ben il s 'est passé ça, ca et ca. ok. on est tous dans la narration, dans la narration de nos vies, du système, des médias. voilà. donc, comment on fait pour en sortir ? est-ce que c est possible ?
Je crois que tu confonds narration et linéarité.
Nous ne pensons pas de façon linéaire, nous éprouvons des qualias/des mélanges de sentiments/sensations/images etc. d'où la sensation de cerveau qui explose…
Le problème, c'est que le langage, ou du moins la lecture, est linéaire. Donc, faut faire avec. Mais tout le défi et l'intérêt est là, justement. Sinon, ça serait trop facile et on s'ennuierait…

La narration (le récit, l'histoire, la structure) a ceci de fort pratique qu'une fois installé à l'intérieur, on peut faire quasiment ce qu'on veut en matière de fugues, de délires imaginaires et autres… La Horde de Damasio possède une structure, mine de rien, et c'est à l'intérieur que ça bouge (que je sois allergique à l'alpinisme ou pas… ) Quand je parle de l'œuvre d'un auteur, je donne mon avis, c'est tout, je ne dis pas qu'il ne faut pas écrire ce genre de livre. Je m'en fous, en fait. Nous défendons tous ce que nous aimons ou savons faire, c'est pas plus compliqué et s'il y a bien une chose qu'un auteur ne doit pas faire, c'est changer de direction parce qu'il n'a vendu que quatre bouquins…


Personnellement, si on doit sortir du sacro-saint récit, je préfère carrément la poésie : au moins, les choses sont claires. Ou alors carrément les mélanges textes/dessins/peintures/collages/bidouillages… T'as déjà essayé ?


Sylvie Denis
The writer's joy is the thought that can become emotion, the emotion that can wholly become a thought. -Thomas Mann

http://magmaplasma.deviantart.com/

Elisabethforever
Messages : 55
Enregistré le : sam. mai 20, 2006 10:43 pm

Message par Elisabethforever » lun. juil. 16, 2007 4:06 pm

je n ai aucune lucidité sur le réel, je suis allé une fois à l anpe, on m a demandé quel était mon vrai métier, puis on m a proposé d être toiletteur pour chien. c est drole. lquant à la réalité, ma foi, faut se protéger. déjà le RMI, c est pas bon, vivre au crochet de l'état, c est pire que vivre aux crochets de tes parents, c est pas quelque chose qui te donne confiance. sauf si t as perdu tes deux jambes. ou si tu es réfugié politique, je sais pas. l état mérite pas que tu lui fasses cette faveur de lui être redevable.
Je vais encore me faire engueuler en parlant politique, mais comment se fait-il que des Paris Hilton ou des Carla Bruni ou des Mazarine Pingeot puissent partir dans la vie avec le pognon et les réseaux socio-culturels de leur milieu sans qu'on les emmerde avec des notions comme "se sentir redevable" , et qu'on culpabilise les gens pour les miettes du RMi ???? On n'est pas redevable à l'état, l'état, c'est nous. (même si on n'a pas voté, parce que là, c'est qu'on a laissé des cons décider à notre place… )

Sylvie
http://www.percevalpress.com

Invité

Message par Invité » lun. juil. 16, 2007 4:12 pm

L'ETAT C'EST MOI
ET JE L'EMMERDE
ET JE T'EMMERDE
ET JE M'EMMERDE

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Re: raison d'écrire, raison de pas crever

Message par david » lun. juil. 16, 2007 4:14 pm

Elisabethforever a écrit :
david a écrit :jérome : j écris parce que si je créé pas, je m'emmerde.
ah ah. +1




ensuite : tu as raison bien sûr, on pense en images, on pense en séquences. demain, j ai envie d écrire un livre sur un type qui tombe dans l escalier, bon. je vais réfléchir à une narration, même si elle est crenelée, en forme de spirale, en bois de pin, je sais pas. ça restera une façon de présenter les choses. tu finira toujours par avoir un mot sur la page, avec des lignes dans l'ordre. tout est narration. même ce forum. quand il sera fermé, on se dira : tiens, ben il s 'est passé ça, ca et ca. ok. on est tous dans la narration, dans la narration de nos vies, du système, des médias. voilà. donc, comment on fait pour en sortir ? est-ce que c est possible ?
Je crois que tu confonds narration et linéarité.
Nous ne pensons pas de façon linéaire, nous éprouvons des qualias/des mélanges de sentiments/sensations/images etc. d'où la sensation de cerveau qui explose…
Le problème, c'est que le langage, ou du moins la lecture, est linéaire. Donc, faut faire avec. Mais tout le défi et l'intérêt est là, justement. Sinon, ça serait trop facile et on s'ennuierait…

La narration (le récit, l'histoire, la structure) a ceci de fort pratique qu'une fois installé à l'intérieur, on peut faire quasiment ce qu'on veut en matière de fugues, de délires imaginaires et autres… La Horde de Damasio possède une structure, mine de rien, et c'est à l'intérieur que ça bouge (que je sois allergique à l'alpinisme ou pas… ) Quand je parle de l'œuvre d'un auteur, je donne mon avis, c'est tout, je ne dis pas qu'il ne faut pas écrire ce genre de livre. Je m'en fous, en fait. Nous défendons tous ce que nous aimons ou savons faire, c'est pas plus compliqué et s'il y a bien une chose qu'un auteur ne doit pas faire, c'est changer de direction parce qu'il n'a vendu que quatre bouquins…


Personnellement, si on doit sortir du sacro-saint récit, je préfère carrément la poésie : au moins, les choses sont claires. Ou alors carrément les mélanges textes/dessins/peintures/collages/bidouillages… T'as déjà essayé ?


Sylvie Denis
The writer's joy is the thought that can become emotion, the emotion that can wholly become a thought. -Thomas Mann

http://magmaplasma.deviantart.com/
salut sylvie ^^

je sais pas. je confonds bcp de choses. pr moi une narration, c est énoncer les choses suivant un cadre, caché ou pas (mais je peux me tromper hein). un cadre en boucle, un cadre linéaire, mais un cadre. est-il possible de travailler sans ce cadre ? je n ai jamais dit que j étais contre la narration, j ai juste dit qu il semblerait qu il n y a pas d issue à ca et que toutes les tentatives sont démembrées. donc la narration est pas ma pote. même si j en fais, de la narration (c est la caverne).

je cherche effectivement des solutions du côté du dessin. je suis dans mon graphic novel depuis deux ans, j essaye encore de me défaire de cette chape de plomb qu est la structure, et qui est mon problème depuis le début. est-ce que la narration c est la forme ? je veux dire, je reçois des mails de gens qui me spamment la gueule parce qu'ils n acceptent absolument pas que mes récits soient pas structurés. j au dû avoir une discussion avec dunyach d au moins deux jours sur le sujet (on a dormi entre temps), tout ça pour en arriver à l'idée que pour moi, le récit, le faire de raconter, c est quelque chose dont on devrait pouvoir se passer.

après, je sais pas, je pense qu'on peut dire des choses sans les raconter. je pense aussi qu il faut prendre des risques et chercher des formes qui s apparentent à des associations, des silhouettes, des idées. je pense au travail de kenneth anger, qui n a absolument rien de narratif, et qui pourtant est linéaire. ou au travail d'adrian tomine, qui ne commence ni ne finit nulle part. et qui pourtant est linéaire. pour en venir à la poésie, mallarmé disait : ne pas dire les choses mais peindre l effet qu elles produisent. à partir du moment où tu choisi de dépeindre un état, sans enjeux, est-ce que tu perds la narration ? est-ce qu'on doit forcément avoir un dénouement ? ces choses peuvent elles exister en dehors du récit ? c est quoi le récit ? moi personellement, je suis pas un professionnel de la profession, j ai pas de recettes.

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 4:15 pm

Anonymous a écrit :L'ETAT C'EST MOI
ET JE L'EMMERDE
ET JE T'EMMERDE
ET JE M'EMMERDE
le pied, l'état qui s'invite.
viens t assoir connard.
prends cette chaise.
vas y, dis moi.
c est quoi ton problème ?

Avatar du membre
Virprudens
Messages : 1550
Enregistré le : mer. févr. 07, 2007 11:34 am
Localisation : Exception raised

Message par Virprudens » lun. juil. 16, 2007 4:20 pm

david a écrit :
Anonymous a écrit :L'ETAT C'EST MOI
ET JE L'EMMERDE
ET JE T'EMMERDE
ET JE M'EMMERDE
le pied, l'état qui s'invite.
viens t assoir connard.
prends cette chaise.
vas y, dis moi.
c est quoi ton problème ?
TU ME DIS PAS CONNARD D'ABORD!!!
MOI, C'EST MONSIEUR!!!

(Ah merde, chuis plus off?!!!)
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

david
Messages : 65
Enregistré le : mer. juil. 11, 2007 4:09 pm

Message par david » lun. juil. 16, 2007 4:22 pm

Elisabethforever a écrit :
je n ai aucune lucidité sur le réel, je suis allé une fois à l anpe, on m a demandé quel était mon vrai métier, puis on m a proposé d être toiletteur pour chien. c est drole. lquant à la réalité, ma foi, faut se protéger. déjà le RMI, c est pas bon, vivre au crochet de l'état, c est pire que vivre aux crochets de tes parents, c est pas quelque chose qui te donne confiance. sauf si t as perdu tes deux jambes. ou si tu es réfugié politique, je sais pas. l état mérite pas que tu lui fasses cette faveur de lui être redevable.
Je vais encore me faire engueuler en parlant politique, mais comment se fait-il que des Paris Hilton ou des Carla Bruni ou des Mazarine Pingeot puissent partir dans la vie avec le pognon et les réseaux socio-culturels de leur milieu sans qu'on les emmerde avec des notions comme "se sentir redevable" , et qu'on culpabilise les gens pour les miettes du RMi ???? On n'est pas redevable à l'état, l'état, c'est nous. (même si on n'a pas voté, parce que là, c'est qu'on a laissé des cons décider à notre place… )

Sylvie
http://www.percevalpress.com
mouarf... ^^

Verrouillé

Retourner vers « Dialogue en ligne avec David Calvo »