David Calvo online

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david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 4:28 pm

oh, je culpabilise personne - je suppose que sylvie parlait de Minx. mais si Minx se pose ces questions, c est qu il y a un problème, et il faut commencer par prendre confiance en soit pour résoudre les problèmes, et le RMI c est pas la solution, voilà. est-ce que c est vraiment con comme idée ? après, le RMI est surement très bien pour pleins d autres choses, pour pleins de gens qui en ont besoin (je dis pas que Minx en a pas besoin) et je suis super content d y contribuer avec mes impots, mais dans ces cas précis, il me semblait que c'était un frein (pleins de mes potes en ont souffert du RMI, tu sais...). j aurai dû fermer ma gueule et pas donner mon avis - alors que putain, là on touche quelque chose d intéressant, non ? si c est pr me prendre des généralisations dans les dents, ca va aller ^^

systar
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Message par systar » lun. juil. 16, 2007 4:37 pm

david a écrit :oh, je culpabilise personne - je suppose que sylvie parlait de Minx. mais si Minx se pose ces questions, c est qu il y a un problème, et il faut commencer par prendre confiance en soit pour résoudre les problèmes, et le RMI c est pas la solution, voilà. est-ce que c est vraiment con comme idée ? après, le RMI est surement très bien pour pleins d autres choses, pour pleins de gens qui en ont usages et je suis super content d y contribuer avec mes impots, mais dans ces cas précis, il me semblait que c'étaitr un frein (pleins de mes potes en ont souffert du RMI, tu sais...). j aurai dû fermer ma gueule et pas donner mon avis - alors que putain, là on touche quelque chose d intéressant, non ? si c est pr me prendre des généralisations dans les dents, ca va aller ^^
vous aviez qu'à parler politique, là.^^ un pixel c'est tout.
Merci pour votre réponse. Le "je fais pas de philo", ça veut dire que je dois juste poser des questions gentilles sans répondre à vos réponses, ou bien on peut tchatcher un peu entre snobs de la SF?
pour Dantec, je déconnais. Mais ma question sur l'Occident était sérieuse, parce que je trouvais ça curieux, dans les Minuscules Flocons, de trouver des phrases comme:

"L’acoustique d’une réalité virtuelle, sa couleur. Tout ce qui est visible doit se décupler en dehors de lui-même, pour s’étendre dans le royaume de l’invisible. Je ne me souviens pas de ce que Louis XVI avait écrit dans son journal intime le jour de la prise de la Bastille. Aujourd'hui, j’ai l’impression que le monde pourrait s’écrouler, et je continuerais à penser que tout va bien. Se pourrait-il que l’Occident tout entier soit condamné ? Je me plais à imaginer que, leurs principes et les puissantes nouvelles religions les empêchant de redevenir des colons, l’Occident voudra accomplir sa soif de conquête dans des univers mieux maîtrisés. Cette virtualité que se crée l’Occident est notre avenir. C'est très beau d’imaginer un peuple tout entier victime de sa propre création, son utopie de pixels devenue seule raison de vivre, son utopie de marques, de culture, de personnages. J’imagine ces nouveaux conquérants, venus piller les restes de notre décadence, qui trouveront ces humains béats de plaisirs, des casques sur les oreilles, la tête sur leurs bureaux, devant des écrans aux couleurs chamarrées. Je ne sais même pas s’ils prendront la peine de nous exécuter. Ils nous laisseront peut-être là et profiteront de nos sécrétions pour faire des sérums, des baumes ou des recettes, toute notre salive et nos déchets, nos cacas de nez et notre sperme, elle leur servira à mettre en place une nouvelle économie. Je nous imagine tous, penchés sur nos machines, nos corps désarticulés à la merci du premier point de vue. Un continent tout entier, absent de son corps, enfui dans un monde où les pixels deviennent matière. Un monde où tu pourrais être qui tu veux, sans être esclave de tes gènes, de la carte organique. "

Chtite question: des séquences comme ça, ça vous vient d'une traite, ou vous les construisez patiemment? Vous bossez par fragmentations du récit, ai-je lu. Soit. Mais le fragment lui-même, comment l'élaborez-vous?

Autre question: vous faites le mariole, là, mais votre livre était triste, et vous avez l'air triste. C'est quoi, exactement, cette tristesse qui revient d'autant mieux au galop que vous tentez de la chasser derrière la légèreté de l'écriture, des thèmes, etc?

david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 4:49 pm

systar a écrit :
david a écrit :oh, je culpabilise personne - je suppose que sylvie parlait de Minx. mais si Minx se pose ces questions, c est qu il y a un problème, et il faut commencer par prendre confiance en soit pour résoudre les problèmes, et le RMI c est pas la solution, voilà. est-ce que c est vraiment con comme idée ? après, le RMI est surement très bien pour pleins d autres choses, pour pleins de gens qui en ont usages et je suis super content d y contribuer avec mes impots, mais dans ces cas précis, il me semblait que c'étaitr un frein (pleins de mes potes en ont souffert du RMI, tu sais...). j aurai dû fermer ma gueule et pas donner mon avis - alors que putain, là on touche quelque chose d intéressant, non ? si c est pr me prendre des généralisations dans les dents, ca va aller ^^
vous aviez qu'à parler politique, là.^^ un pixel c'est tout.
Merci pour votre réponse. Le "je fais pas de philo", ça veut dire que je dois juste poser des questions gentilles sans répondre à vos réponses, ou bien on peut tchatcher un peu entre snobs de la SF?
pour Dantec, je déconnais. Mais ma question sur l'Occident était sérieuse, parce que je trouvais ça curieux, dans les Minuscules Flocons, de trouver des phrases comme:

"L’acoustique d’une réalité virtuelle, sa couleur. Tout ce qui est visible doit se décupler en dehors de lui-même, pour s’étendre dans le royaume de l’invisible. Je ne me souviens pas de ce que Louis XVI avait écrit dans son journal intime le jour de la prise de la Bastille. Aujourd'hui, j’ai l’impression que le monde pourrait s’écrouler, et je continuerais à penser que tout va bien. Se pourrait-il que l’Occident tout entier soit condamné ? Je me plais à imaginer que, leurs principes et les puissantes nouvelles religions les empêchant de redevenir des colons, l’Occident voudra accomplir sa soif de conquête dans des univers mieux maîtrisés. Cette virtualité que se crée l’Occident est notre avenir. C'est très beau d’imaginer un peuple tout entier victime de sa propre création, son utopie de pixels devenue seule raison de vivre, son utopie de marques, de culture, de personnages. J’imagine ces nouveaux conquérants, venus piller les restes de notre décadence, qui trouveront ces humains béats de plaisirs, des casques sur les oreilles, la tête sur leurs bureaux, devant des écrans aux couleurs chamarrées. Je ne sais même pas s’ils prendront la peine de nous exécuter. Ils nous laisseront peut-être là et profiteront de nos sécrétions pour faire des sérums, des baumes ou des recettes, toute notre salive et nos déchets, nos cacas de nez et notre sperme, elle leur servira à mettre en place une nouvelle économie. Je nous imagine tous, penchés sur nos machines, nos corps désarticulés à la merci du premier point de vue. Un continent tout entier, absent de son corps, enfui dans un monde où les pixels deviennent matière. Un monde où tu pourrais être qui tu veux, sans être esclave de tes gènes, de la carte organique. "

Chtite question: des séquences comme ça, ça vous vient d'une traite, ou vous les construisez patiemment? Vous bossez par fragmentations du récit, ai-je lu. Soit. Mais le fragment lui-même, comment l'élaborez-vous?

Autre question: vous faites le mariole, là, mais votre livre était triste, et vous avez l'air triste. C'est quoi, exactement, cette tristesse qui revient d'autant mieux au galop que vous tentez de la chasser derrière la légèreté de l'écriture, des thèmes, etc?
cette séquence précisemment m est venue d une traite. tout le dernier chapitre en fait, aujourd'hui rien, j ai du l écrire en une journée sur la table du salon de mon éditeur. à un moment je pense à un truc, et si ça entre dans le cadre d un travail en cours, un roman, une nouvelle, n importe quoi, je le couche. je trouve le rythme de ma pensée et je fonce. c est presque du slam. sauf que je me parle à moi même. alors oui, ben oui, je fais des fautes et comme on n a pas trop les moyens de se payer des correcteurs, bien y reste des coquilles. c est ma faute. j assume.

je comprends votre question sur l occident. il faut savoir que ce personnage qui parle, dillinger, ce n est pas moi. dillinger est le MCP en moi, les ténèbres. celui qui voudrait que la vie n existe pas pour ne plus souffrir.

bien sûr que je suis triste. je fais ce que je peux pour faire taire tout ça. c est pas simple. on gère tous nos hurlements.

Elisabethforever
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Re: raison d'écrire, raison de pas crever

Message par Elisabethforever » lun. juil. 16, 2007 5:03 pm

je sais pas. je confonds bcp de choses. pr moi une narration, c est énoncer les choses suivant un cadre, caché ou pas (mais je peux me tromper hein). un cadre en boucle, un cadre linéaire, mais un cadre. est-il possible de travailler sans ce cadre ? je n ai jamais dit que j étais contre la narration, j ai juste dit qu il semblerait qu il n y a pas d issue à ca et que toutes les tentatives sont démembrées. donc la narration est pas ma pote. même si j en fais, de la narration (c est la caverne).
Bon, pour moi, narration = récit, histoire.
cadre = structure/paradigme/ univers du récit/de celui qui parle/raconte

l'artiste est celui qui dessine/raconte/choisit les cadres — comme le faiseur de boîtes dans Neuromancien, qui les remplit et qui décide des relations entre les éléments. C'est ce que tu fais quand tu dessine une case de ton graphic novel. Et si tu dessines pas de case ? et ben, c'est que tu as decidé de te situer dans le cadre de "je ne fais pas de cases." t'as le droit.
Ce qui est important, ce n'est pas de se situer par rapport à "ce qui se fait" "ce qui se publie" "ce que les modes d'emploi/les professionels disent."
En avoir conscience est une bonne chose — ou alors, il faut ne pas vouloir être lu, dans quelque contexte que ce soit…) mais ne pas s'y arrêter. Ce que je veux dire, c'est qu'à partir du moment ou tu es David Calvo et que tu vois ce que tu veux faire avec (je continue avec le même exemple) un graphic novel, tu le fais, point barre, et l'essentiel est que ça marche, que ça fasse passer les trucs que tu veux dans la tête du lecteur.

je cherche effectivement des solutions du côté du dessin. je suis dans mon graphic novel depuis deux ans, j essaye encore de me défaire de cette chape de plomb qu est la structure, et qui est mon problème depuis le début. est-ce que la narration c est la forme ?
oui, peut-être. .

je veux dire, je reçois des mails de gens qui me spamment la gueule parce qu'ils n acceptent absolument pas que mes récits soient pas structurés.
le problème, c'est que personne ne donne le même sens à structuré !


j
au dû avoir une discussion avec dunyach d au moins deux jours sur le sujet (on a dormi entre temps), tout ça pour en arriver à l'idée que pour moi, le récit, le faire de raconter, c est quelque chose dont on devrait pouvoir se passer.
Pourquoi s'en passer si on aime et si ça apporte du plaisir à l'auteur et au lecteur. Et s'en passer, pourquoi pas, à condition de savoir ce que tu fais et pourquoi tu le fais.
qu'on le veuille ou non, au final, pour que les choses (les œuvres) sortent de l'esprit de celui qui les fait, il faut leur donner une forme… c'est bien tout le problème. parce que la forme limite/délimite . mais c'est parce que les choses sont limitées/délimitées/placées dans des cadres, structures, mythes, etc, qu'elles existent… Bon sang, je ne sais plus ou est mon Joseph Campbell. Y'a tout ce qui faut dedans.
moi personellement, je suis pas un professionnel de la profession, j ai pas de recettes.[
parce que tu crois que les autres en ont ? héhé. C'est que de l'intox. y'a pas de recettes. y'a que des gens qui font la cuisine.

Je ne connais pas les deux noms que tu cites. Vais me renseigner. Aurais appris quelque chose aujourd'hui.

bon, faut que je retourne me mettre dans le cadre d'une trado, là.

sylvie.

To see life as a poem and yourself participating in the poem is what myth does for you.
Joseph Campbell.
http://www.percevalpress.com
http://magmaplasma.deviantart.com
Modifié en dernier par Elisabethforever le lun. juil. 16, 2007 5:17 pm, modifié 2 fois.

david
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Re: raison d'écrire, raison de pas crever

Message par david » lun. juil. 16, 2007 5:15 pm

Elisabethforever a écrit :j
e sais pas. je confonds bcp de choses. pr moi une narration, c est énoncer les choses suivant un cadre, caché ou pas (mais je peux me tromper hein). un cadre en boucle, un cadre linéaire, mais un cadre. est-il possible de travailler sans ce cadre ? je n ai jamais dit que j étais contre la narration, j ai juste dit qu il semblerait qu il n y a pas d issue à ca et que toutes les tentatives sont démembrées. donc la narration est pas ma pote. même si j en fais, de la narration (c est la caverne).
Bon, pour moi, narration = récit, histoire.
cadre = structure/paradigme/ univers du récit/de celui qui parle/raconte

l'artiste est celui qui dessine/raconte/choisit les cadres — comme le faiseur de boîtes dans Neuromancien, qui les remplit et qui décide des relations entre les éléments. C'est ce que tu fais quand tu dessine une case de ton graphic novel. Et si tu dessines pas de case ? et ben, c'est que tu as decidé de te situer dans le cadre de "je ne fais pas de cases." t'as le droit.
Ce qui est important, ce n'est pas de se situer par rapport à "ce qui se fait" "ce qui se publie" "ce que les modes d'emploi/les professionels disent."
En avoir conscience est une bonne chose — ou alors, il faut ne pas vouloir être lu, dans quelque contexte que ce soit…) mais ne pas s'y arrêter. Ce que je veux dire, c'est qu'à partir du moment ou tu es David Calvo et que tu vois ce que tu veux faire avec (je continue avec le même exemple) un graphic novel, tu le fais, point barre, et l'essentiel est que ça marche, que ça fasse passer les trucs que tu veux dans la tête du lecteur.


j
e cherche effectivement des solutions du côté du dessin. je suis dans mon graphic novel depuis deux ans, j essaye encore de me défaire de cette chape de plomb qu est la structure, et qui est mon problème depuis le début. est-ce que la narration c est la forme ?
oui, peut-être. .

je veux dire, je reçois des mails de gens qui me spamment la gueule parce qu'ils n acceptent absolument pas que mes récits soient pas structurés.
le problème, c'est que personne ne donne le même sens à structuré !


j
au dû avoir une discussion avec dunyach d au moins deux jours sur le sujet (on a dormi entre temps), tout ça pour en arriver à l'idée que pour moi, le récit, le faire de raconter, c est quelque chose dont on devrait pouvoir se passer.
Pourquoi s'en passer si on aime et si ça apporte du plaisir à l'auteur et au lecteur. Et s'en passer, pourquoi pas, à condition de savoir ce que tu fais et pourquoi tu le fais.
qu'on le veuille ou non, au final, pour que les choses (les œuvres) sortent de l'esprit de celui qui les fait, il faut leur donner une forme… c'est bien tout le problème. parce que la forme limite/délimite . mais c'est parce que les choses sont limitées/délimitées/placées dans des cadres, structures, mythes, etc, qu'elles existent… Bon sang, je ne sais plus ou est mon Joseph Campbell. Y'a tout ce qui faut dedans.
moi personellement, je suis pas un professionnel de la profession, j ai pas de recettes.[
parce que tu crois que les autres en ont ? héhé. C'est que de l'intox. y'a pas de recettes. y'a que des gens qui font la cuisine.

Je ne connais pas les deux noms que tu cites. Vais me renseigner. Aurais appris quelque chose aujourd'hui.

bon, faut que je retourne me mettre dans le cadre d'une trado, là.

sylvie.

To see life as a poem and yourself participating in the poem is what myth does for you.
Joseph Cambell.
http://www.percevalpress.com
http://magmaplasma.deviantart.com/
sylvie, déjà merci pour ta citation de campbell, ça fait chaud au coeur ^^ je suis un gros lecteur de campbell, je vois exactement de quoi tu parles. c est précisément parce que nous travaillons dans le cadre des mythes que nous pouvons comprendre pourquoi nous sommes là, enfin, essayer du moins. peut être que c est un moyen pour moi de donner un sens à ma démarche que de chercher à créer de nouveaux mythes. c est super prétentieux dis comme ça, mais ces mythes sont à usages personnels, dont difficilement partageables, donc forcément ancrés dans une expérience sensorielle personnelle. là on touche le point vital de mon problème - cette radicalité de l'expérience personnelle. on me l a bcp reproché sur ma BD télémaque, ou sur minuscules, cet enfermement, prostration sur une idée, une couleur, sans prises. je suppose que c est un passage pour moi, même si j ai l impression qu il y a, dans cette violence de la singularité, dans cette confrontation à l autre (JE SUIS UNE FORME DE VIE DIFFERENTE ET JE TE HURLE DESSUS AU MEGAPHONE), une voie de sortie. ou pas. je tente le coup.

je ne crois pas que jamais je me mets dans la tête de faire ce qui se fait ou pas. je crois que j ai prouvé jusqu'ici que je me foutais royalement de ce que les gens pensent de mon travail ou de moi. j ai pu me faire du mal à un moment, parce que j attendais une réaction, il n y a rien de pire que le silence. mais finalement, avec l âge... ^^
Modifié en dernier par david le mar. juil. 17, 2007 1:23 pm, modifié 1 fois.

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kibu
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Message par kibu » lun. juil. 16, 2007 5:35 pm

Bonjour,
Je pose une question existentielle [c'est tendance sur ce forum actuellement]
Dans Sunk, est-ce que c'est l'île qui descend ou l'eau qui monte ?

C'est vrai, c'est important BORDEL DE MERDE !
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 5:39 pm

kibu a écrit :Bonjour,
Je pose une question existentielle [c'est tendance sur ce forum actuellement]
Dans Sunk, est-ce que c'est l'île qui descend ou l'eau qui monte ?

C'est vrai, c'est important BORDEL DE MERDE !
ouais c est vrai.
ca dépend où tu te place.

fab, t'en penses quoi ?

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Transhumain
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Message par Transhumain » lun. juil. 16, 2007 6:02 pm

Salut David.

Je viens de voir les Masters of Horror, deuxième saison, ceux d'Argento et de Carpenter, et c'est assez mauvais. Espérons que La Terza Madre, dont le teaser donne plutôt l'eau à la bouche, sera d'un autre calibre. Bref. A quand un roman de zombies ?

Serge Lehman a écrit quelque part : "Dans l'éblouissement sans fin de la psychose, les dieux parlent toujours à voix haute". Est-ce que toi aussi, tu as tes voix, ou une voix, une entité, "David Calvo" (ou Donald Duck, ou Casimir), qui parle(nt) à travers toi ?

L'idée de la Grille de LA, dans Minuscules Flocons, appelle mille références, entre autres au Chateau de Kafka, que je viens de terminer. Est-ce que, d'une certaine manière, tu ne cherches pas, par ton écriture, ton devenir-géomètre (ou, si l'on se fie à la traduction de Vialatte, ton devenir-Arpenteur) ? Essayer de lier des détails, des schémas, et de les mettre en structure ? Comme Fabrice du reste. Eh bien oui, le monde ressemble de plus en plus à l'Administration du Chateau, et par ailleurs, les vaines pérégrinations du géomètre K. peuvent être interprétées comme une tentative désespérée de socialisation, or tes personnages lui ressemblent un peu. Et alors, la représentation parfaite, ultime, de ton message - ou témoignage - de scribe de l'ère numérique, ne devrait-elle pas être condensée en un seul glyphe, ton Aleph, ton PIXEL ?...

Sorry, je suis cintré. Mais démerde-toi avec ça.

Bises.

david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 6:08 pm

Eric a écrit :
sebastien.hayez qui n'a pas posté au bon endroit a écrit :Le monde a-t-il une unité pour toi ?… Penses-tu qu'il soit un fait tangible ou juste une perception ?…
Vois-tu dans ton imagination, une possibilité de prolongé ton interprétation du monde.
Tout cela car tu sembles souvent être emprisonné dans un univers que tu observe sans réellement y appartenir.

Sinon les arc-en-ciel de ton dernier livre ont 3 bandes grises, pourquoi ? (pourtant je les ai faites comme ça, je sais…)
pour les arcs en ciel, déjà merci ^^ ils sont sublimes. ils ressemblent vraiment à ceux de l'ile aux enfants... en gris, c est peut etre parceque le temps est passé par là, que casimir appartient déjà au mythe...

ensuite sur le monde... bah... c est difficile d exercer un point de vue sur le monde sans pouvoir s'en extraire. j ai essayé une fois, et ça m a pas rendu plus intelligent, car tu reproduis toujours le monde qui t a enfanté (ca marche avec les squats, mais aussi avec les mondes virtuels, qui ne sont plus du tout des mondes parallèles mais bien des extensions du réel... second life est donc possiblement un simulateur de gros cakes). après, si tu es capable de passer outre cette frustration, tu peux dégager un espace blanc dans la réalité, t aménager une TAZ à toi, un cercle de feu qui te protège et filtre. de toutes façons, nous sommes tous dans le système, même les anarchistes le sont, comme l a très bien prouvé Watkins. tu peux en profiter, tu peux aussi essayer de rester humain et de développer des valeurs personnelles, voir de contaminer ton entourage, des gens qui t aiment. c est pas parce que je vois le monde différement qu il va changer, mais si on est suffisament à le voir de la même façon (et pour moi ça ne se fait ni par la politique, ni par l engagement mais bien par l amour), alors il y a moyen de faire quelque chose. il faut pas se laisser gangréner par le système du système, c est pas simple, car les récompenses promises sont énormes, et peuvent nous faire basculer. l imagination peut nous servir, la spiritualité aussi. je crois surtout qu il faut tout faire pour juste pas devenir un connard, un fils de pute ou un enculé. car on est déjà cons, c est énorme ! ^^

david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 6:22 pm

Transhumain a écrit :Salut David.

Je viens de voir les Masters of Horror, deuxième saison, ceux d'Argento et de Carpenter, et c'est assez mauvais. Espérons que La Terza Madre, dont le teaser donne plutôt l'eau à la bouche, sera d'un autre calibre. Bref. A quand un roman de zombies ?

Serge Lehman a écrit quelque part : "Dans l'éblouissement sans fin de la psychose, les dieux parlent toujours à voix haute". Est-ce que toi aussi, tu as tes voix, ou une voix, une entité, "David Calvo" (ou Donald Duck, ou Casimir), qui parle(nt) à travers toi ?

L'idée de la Grille de LA, dans Minuscules Flocons, appelle mille références, entre autres au Chateau de Kafka, que je viens de terminer. Est-ce que, d'une certaine manière, tu ne cherches pas, par ton écriture, ton devenir-géomètre (ou, si l'on se fie à la traduction de Vialatte, ton devenir-Arpenteur) ? Essayer de lier des détails, des schémas, et de les mettre en structure ? Comme Fabrice du reste. Eh bien oui, le monde ressemble de plus en plus à l'Administration du Chateau, et par ailleurs, les vaines pérégrinations du géomètre K. peuvent être interprétées comme une tentative désespérée de socialisation, or tes personnages lui ressemblent un peu. Et alors, la représentation parfaite, ultime, de ton message - ou témoignage - de scribe de l'ère numérique, ne devrait-elle pas être condensée en un seul glyphe, ton Aleph, ton PIXEL ?...

Sorry, je suis cintré. Mais démerde-toi avec ça.

Bises.
salut olivier ^^

masters of horror c est quand même vachement inégal. le dante était mortel, le reste m a laissé un peu froid (tu parles du cigarette burns de carpenter ? quelle bouse ^^)

je fais un film de zombis avec mon frère. on a passé des annonces de casting, on a déjà trois cent macchabées, dont des momes. c est mortel ^^ s il y a des gens intéressés, vous pouvez me contacter pour plus de détails.

sinon, le reste : euh... une voix qui parle à travers moi ? non, je crois pas. déjà que j ai du mal à exprimer la mienne ^^

je pense que la notion d arpenteur se prête très bien au travail de fabrice, c est encore plus vrai avec la mémoire du vautour mais surtout avec sayonara baby imho. je me vois plutôt comme un archéologue, mais à l'envers, à placer des ruines toutes faites pour inventer leur histoire. j ai d ailleurs une formation d archéologue. c est ma grande passion, avec le go et les jeux vidéos. je ne te cacherai pas que je pense que le jeu vidéo serait pour moi le meilleur moyen de m'exprimer clairement, mais c est un métier supra dur et j ai déjà de la chance de pouvoir y faire ce que j y fais, même si je n ai pas réellement le controle des choses. je suis un amoureux transi du pixel, un pixel mort sur ma DS peut me faire chialer. je trouve ça touchant. quand tu regardes bien un jeu vidéo, tu te rends compte que l information résulte déjà d'un processus de compilation de plusieurs autres informations, une source souvent vertigineuse. un bon jeu vidéo est un gros pixel, une énorme tache composite qui trace, quand vue de loin, un visage, ou un mouvement. je me souviens de cette peinture de dali, le visage de lincoln je crois, qui a dû lancer la mode du truc. j avais essayé, modestement, de refaire la même chose dans acide organique, avec bcp de maladresses. nid de coucou aussi je pense. c est une sorte de meta-narration, la narration autour, entre, l'espace blanc entre deux cases, l ellipse. là où se nichent les images générées par le lecteur/joueur. si j ai un aleph, il ne pourra pas m appartenir, il sera forcément le résultat d une masse de créations venues de l extérieur, un craft de l'utilisateur en quelque sorte, qui donnera la texture de l objet final, qui d ailleurs, dans le cadre d un monde persistant, n est pas censé se finir. c est comme si tu prenais le diagramme d un immeuble virtuel avec un point pour chaque source de vie, et que, d un coup d oeil, tu puisses analyser son état à un instant précis. ca rejoint presque le yi-king, c est de la poésie pure, au sens où c est un agrégat de réalité quantifiable par la forme, par l esthétique. c est le retour de l analogique dans le digital.

je sais pas si c est ça que tu attendais comme réponse. pr moi ca fait du sens mais c est pt pas supra clair ^^
Modifié en dernier par david le lun. juil. 16, 2007 8:34 pm, modifié 2 fois.

sebastien.hayez

Message par sebastien.hayez » lun. juil. 16, 2007 6:25 pm

J'ai l'impression qu'en laissant la narration de côté, tu cherches a atteindre ce que certaines musique font depis plus d'un demi-sciècle : touché sans dirigé.

Cela pourrait être une forme de poésie se lisant dans la drée et pas sur quelques vers.
Est-ce que des compositeurs comme Rioji Ikeda ont pu être des exemples pour toi ?

Si oui, la musique t'influence-t-elle plus qu'une forme de littérature (du moins influence -t-elle ton monde intérieur).

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Virprudens
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Message par Virprudens » lun. juil. 16, 2007 6:42 pm

David, t'es chié.
Sortant du taff, j'ai été acheter 'Nid de Coucou' (t'en auras au moins vendu un - j'espère pour toi que les autres c'étaient pas que des SP). Il était bien en évidence sur la table, juste en dessous de 'La lune Vous Vous salue bien' - toujours aussi fendard ce truc du vous vous.
Je passe à la caisse, je dis bonjour. Derrière moi des demoiselles zarbis (genre jeunes) vantaient les mérites du 'Souffle des Dieux' de Wrbereberwberer (c'est super, c'est un mec, c'est un ange au début, il meurt, et il devient dieu - je l'ai ajouté dans ma liste des trucs à pas lire). J'avais l'air con avec mon 'Nid de Coucou' (genre décalé, pas à ma place).
Tout ça :
1) pour flooder un peu - David l'a permis, et nous serions de piètres hôtes si nous ne lui faisions pas plaisir
2) pour poser la question qui me taraude : est-ce que ça te coud pas un peu l'anus de penser que pour le même prix j'aurais pu m'acheter un Maxi Best Of Royal Cheese, avec des frites, et du Sprite, merci, et vous me mettrez, juste en sandwich, un Royal Cheese et un McBacon, oh et, euh... en dessert, je prendrais un McFlurry Daim, non M&Ms plutôt ?
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

jerome
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Message par jerome » lun. juil. 16, 2007 6:43 pm

et euh, pourquoi les Pirates ?

En fait, entre Supercroc ou La Jabule, ou bien encore Kaarib (La BD), c'est un thème qui semble t'inspirer. Pourquoi ? Quelle magie t'atttire là dedans ?
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

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fabrice
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Message par fabrice » lun. juil. 16, 2007 6:43 pm

kibu a écrit :Bonjour,
Je pose une question existentielle [c'est tendance sur ce forum actuellement]
Dans Sunk, est-ce que c'est l'île qui descend ou l'eau qui monte ?
!
Ce qui importe n'est pas la réponse à cette question.
Ce qui importe est de ne pas finir noyé.

david
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Message par david » lun. juil. 16, 2007 6:46 pm

oui je pense. j adore ikeda. j aime l ambient. je crois que je veux faire de l ambient avec des mots. des nappes. des endroits magiques.

Verrouillé

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