Roland C. Wagner a écrit :Ouaip, mais pour l'instant, ça serait plutôt la levée de boucliers dès qu'on
prononce/écrit le mot « science » etc.
Papageno a écrit :Et cette attitude et même le plus souvent reprise de l’intérieur du genre,
On est infiltrés – Trahison - à mort !!!
« Le plus souvent », en effet. (J'ajouterai les journalistes et assimilés, qui se sentent
obligés de ramener le débat à un niveau minimaliste dès que quelqu'un évoque,
non pas tant la science en général, mais un concept scientifique particulier).
Ailleurs, le mot « science » reste plutôt bien accueilli, il me semble.
Bref : pas d'accord avec la prémisse de Roland. Mais tout ça est assez déroutant...
Lem a écrit : j'ai consacré un temps et des efforts croissants à vulgariser l'histoire et les codes
en question avec l'espoir d'élargir le lectorat spécialisé. La stratégie de communication
exploitait les arguments habituels : vous aimez la SF mais vous ne le savez pas (vous
êtes mal informés) ; dans un monde où la technoscience est devenue le moteur de
l'Histoire, il est stupide, sinon suicidaire, de continuer à ignorer la seule littérature qui
rende compte de ce phénomène, etc.
D'une certaine manière, c'est encore vrai aujourd'hui. Je veux dire que ces arguments
me semblent toujours valables
Certainement. Mais ils font l'impasse sur la question de la qualité littéraire de la SF.
Y a-t-il un seul "grand" écrivain dand l'histoire de la SF ? — du calibre Hugo
ou Shakespeare, j'entends, de ceux qui font de la littérature un autre moteur de l'histoire.
J'ai bien peur que non (et c'est assez logique, d'un simple point de vue statistique :
il y a très peu d'écrivains de SF au total...). Est-il alors réellement suicidaire,
culturellement, d'ignorer une littérature qui est tout aussi incapable de changer le monde
que celles qui ne rendent pas compte du phénomène technoscientifique ?
même si je discerne rétrospectivement à travers eux, un aveu d'impuissance
littéraire de ma part.
Je soupçonne donc que cette impuissance est celle de toute la littérature du XXe siècle.
Mais, aveu pour aveu — j'admire ton discours à son propos. Moteur de l'histoire ou pas,
"égofiction" ou pas, c'est de la littérature, et plus puissante que tu ne veux bien l'admettre.