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par Transhumain » mar. oct. 23, 2007 5:41 pm
Bonjour Serge,
Sur le DVD d'Immortel, on peut voir un entretien entre Bilal et toi. C'est drôle, au fur et à mesure, Bilal se décompose, il comprend, en live ou presque, qu'il a beaucoup moins de choses à dire, et moins intéressantes, que toi. Et toi, tu t'en rends compte aussi, alors tu lui fais remarquer que lui n'a pas besoin de se torturer : il parle à travers son dessin, tandis que toi, tu cogites sévère. Lors de l'enregistrement, étais-tu conscient de ces deux postures inversées, que vous adoptiez, l'artiste et le théoricien ? Prends-tu le même plaisir à écrire de la fiction, et de la théorie ?
Tu écrivais grosso modo, dans La physique des métaphores, que la SF était la partie de l'ensemble "fiction analogique" qui réifie des représentations imaginaires à connotation scientifique (je cite de mémoire). Je précise pour ceux qui n'ont pas lu l'article, que ces "fictions analogiques" désignent les fictions qui, précisémpent, sont autant de métaphores réifiées (cf. plus haut dans cette discussion). La Bibliothèque de Babel de Borges, L'Innommable de Beckett, Dans la colonie pénitentiaire de Kafka, en font partie au même titre que les romans de Dick, Clarke ou Egan. Bon, bref. Serge, qu'est-ce qui tu kiffes le plus, quand tu écris : l'analogisme, ou le caractère plus ou moins scientifique ?... Autrement dit, as-tu besoin de relier l'univers d'un texte au nôtre, par un élément rationnel ?...
Bon, sinon, le monolithe de 2001, c'est la métaphore de quoi ? Tu peux nous le dire, maintenant.
PS : Sur Damasio et l'oubli : l'assertion d'Eric était un peu péremptoire... La fin de La Horde est d'ailleurs explicite : Sov renaît, comme neuf, mais entouré des vifs de ses amis disparus. C'est la Reprise kierkegaardienne, ou l'Eternel retour interprété par Deleuze. Pas l'oubli, donc, mais la métamorphose (et l'on pourrait citer, Serge, un autre beau passage de Nietzsche, le récit des trois métamorphoses du Zarathoustra).