Serge Lehman répond à vos questions

Serge Lehman répond à vos questions sur le forum de mardi 23 au jeudi soir 25 octobre 2007.

Modérateurs : Eric, jerome, Charlotte

Avatar du membre
Patrice
Messages : 3535
Enregistré le : jeu. mai 04, 2006 10:26 am
Contact :

Message par Patrice » mar. oct. 23, 2007 3:04 pm

Salut,
Katiouch > Nous avons sacrifié tant de jeunes vierges et bu leur sang
Je ne voudrais pas faire mon rabat-joie, mais normalement, ça n'est pas ça qu'il faut faire aux jeunes vierges. C'est gâcher...

A+

Patrice

PS: je garde un excellentissime souvenir de la première Escales sur l'horizon au point que j'avais passé tout mon temps lors du défunt Visions du Futur, à faire signer chaque nouvelle par chaque auteur. C'était un très bon travail d'anthologiste.

Avatar du membre
Eric
Administrateur - Site Admin
Messages : 5185
Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
Localisation : Paris

Message par Eric » mar. oct. 23, 2007 3:11 pm

Et à propos d'Escales sur l'horizon, sa préface (fondatrice) ne devait-elle pas revoir le jour sous une forme quelconque ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

rmd
Messages : 2248
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 1:44 pm

Message par rmd » mar. oct. 23, 2007 3:27 pm

Hello Serge,

A propos de "chasseurs de chimères", a peu près tout le monde en a dit du bien et a loué cette initiative, mais a tu eu des retours du (mythique) "lecteur de base" ? Est-ce que ca c'est vendu hors du noyau habituel des amateurs de protoSF ?
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.

Lem

Message par Lem » mar. oct. 23, 2007 3:27 pm

La valeur d'Escales sur l'horizon était celle des auteurs au sommaire. C'est le livre que j'ai eu le plus de joie à faire.

La préface > je commence à caresser l'idée (métaphore qu'il serait intéressant de réifier) de la reprendre, avec d'autres textes théoriques, dans un recueil-synthèse typiquement déclencheur de maux de têtes mais c'est encore trop tôt pour en parler.

Lem

Message par Lem » mar. oct. 23, 2007 3:31 pm

rmd > Hello. Un peu au-delà mais pas beaucoup plus. On est entre deux et trois mille ex, je crois. Pas suffisant pour faire un deuxième volume à ce stade. Décidément, ce n manquant m'ennuie beaucoup.

jerome
Administrateur - Site Admin
Messages : 14744
Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
Localisation : Chambéry

Message par jerome » mar. oct. 23, 2007 3:36 pm

Je reviens un instant sur le quatrième Faust. On avait l'impression que les trois premiers étaient poussés par une necessité de dire et de dénoncer. Quel regard portes-tu sur les trois premiers tomes ? Est-ce que la même necessité t'anime aujourd'hui en repensant à cette série ? Est-ce un plaisir ou une difficulté de replonger dans une oeuvre que l'ont a fait il y a plus de dix ans ? Et en plus large, la création littéraire est-elle daté pour chaque oeuvre pour chaque artiste ou y'a-t-il des romans intemporels ? Tu le referais pareil Faust aujourd'hui ?
Modifié en dernier par jerome le mar. oct. 23, 2007 3:46 pm, modifié 1 fois.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

Avatar du membre
orcusnf
Messages : 2406
Enregistré le : mer. mai 24, 2006 8:55 pm
Localisation : Stuttgart
Contact :

Message par orcusnf » mar. oct. 23, 2007 3:43 pm

Lem a écrit :rmd > Hello. Un peu au-delà mais pas beaucoup plus. On est entre deux et trois mille ex, je crois. Pas suffisant pour faire un deuxième volume à ce stade. Décidément, ce n manquant m'ennuie beaucoup.
ça y est, je nous l'ai déprimé.
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire

Lem

Message par Lem » mar. oct. 23, 2007 3:57 pm

Il y a des romans intemporels mais ce n'est pas le cas des Faust, hélas.

Se replonger dedans, dix ans après : c'est un plaisir et une souffrance, les deux à la fois. Si je devais écrire la série aujourd'hui, il est clair que je ne m'y prendrais pas du tout comme ça. Je ne parle pas de la prose, mais des formes de l'engagement. Je reconnais qu'en 1994, quand j'ai écrit le premier volume, la situation politique mondiale n'était pas claire. Mais aujourd'hui, elle l'est et je ne vois pas ce que nous aurions à gagner à la simplifier et à la caricaturer (la simplicité et la caricature sont les armes préférées de l'adversaire).Dans une interview, quelque part sur le site, où je dis ce que je pense de l'engagement aujourd'hui. Je trouve que dans un monde où tout – absolument tout, y compris un accès de rage totalement dépourvu de calcul – peut être transformé en marchandise, il faut repenser la nature des "messages" (voire l'idée même d'en envoyer). Le monde de l'Instance – le monde – est devenu une espèce d'éponge capable d'absorber tous les coups qu'on lui porte. Il faut se montrer plus malin, plus retors. Il faut passer ailleurs. Où ? Je n'en sais rien encore. Je cherche.

Et plus spécifiquement sur le Faust 4 : je ne suis plus le post-adolescent que j'étais quand j'ai lancé la série mais je respecte les choix que j'ai fait à ce moment-là. La forme du livre devra amplifier ce qui existe déjà, aller au bout des possibilités sans rien dénaturer. C'est un travail intéressant.

Avatar du membre
Eric
Administrateur - Site Admin
Messages : 5185
Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
Localisation : Paris

Message par Eric » mar. oct. 23, 2007 4:21 pm

Là, tu es en train de nous dire que ce qui s'annonçait comme un gentil petit lifting, prend des allures de sévère réécriture ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Avatar du membre
Bull
Messages : 1604
Enregistré le : mar. juil. 18, 2006 6:02 pm

Message par Bull » mar. oct. 23, 2007 5:07 pm

Bonjour,

Est-ce que cela t'arrive de relire de vieux FNA comme les BR Bruss.
Et si oui, desquels te sens tu le plus "proche" ?

Bull

Lem

Message par Lem » mar. oct. 23, 2007 5:19 pm

En dépit d'une déchirure musculaire au mollet droit (contractée il y a dix jours en jouant au ping-pong à Cahors, c'est évidemment ridicule), j'évolue à nouveau dans l'espace physique avec une certaine aisance mais les courses restent un calvaire. Je viens pourtant de m'y résoudre puisque ce soir, comme tous les soirs, ma petite famille voudra s'alimenter aux alentours de vingt heures. Dans la file voisine de la mienne, chez Champion, une jeune femme aux jambes splendides m'a brièvement fait oublier mes problèmes locomoteurs. Les jambes, c'est une chose qui me frappe toujours chez une femme (ma blessure au mollet n'a rien à y voir) ; celle-ci portait une minijupe écossaise, des collants noirs, des bottes montantes, l'archétype de l'élégance sexy sans ostentation mais peut-être Corinne, ma douce et tendre, sera-t-elle d'un avis contraire ? Pendant que j'étais absent, ma fille est rentrée du collège avec un début de fièvre d'origine inconnue. Une chose de plus à surveiller demain. Il est 1813. Je me suis servi un verre de vin. J'allume une cigarette. Fin de la pause biographique (un auteur de SF est aussi un être humain).

Eric > je vais essayer de garder la retouche des trois premiers Faust dans les limites du raisonnable. Plus qu'un simple lifting mais pas une réécriture en profondeur sinon il est probable que je finirai par tout envoyer promener.

Bull > Hm. Ça fait très longtemps que je n'ai pas survolé un vieux FNA. Ah, non, c'est faux, tiens ! J'ai relu Le temple du passé de Stefan Wul il y a quelques mois. Bruss, Vandel, Bessières, Wul, Caroff… Tous ces noms me parlent très fort mais est-il prudent d'y remettre le nez ? C'est plus de l'ordre de la mythologie personnelle que de la critique littéraire.

Avatar du membre
Eric
Administrateur - Site Admin
Messages : 5185
Enregistré le : ven. déc. 16, 2005 1:03 pm
Localisation : Paris

Message par Eric » mar. oct. 23, 2007 5:25 pm

Quelle idée parfaitement absurde à nos âges (surtout au tien) de jouer au ping-pong. Mais bon, passons...

Pour en revenir à Faust, le troisième tome va, il me semble, nécessiter plus de travail que les deux premiers, non ?

Et sinon, est-ce que tu dirais que Faust, est du cyberpunk ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Avatar du membre
Transhumain
Messages : 1246
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
Contact :

Message par Transhumain » mar. oct. 23, 2007 5:41 pm

Bonjour Serge,

Sur le DVD d'Immortel, on peut voir un entretien entre Bilal et toi. C'est drôle, au fur et à mesure, Bilal se décompose, il comprend, en live ou presque, qu'il a beaucoup moins de choses à dire, et moins intéressantes, que toi. Et toi, tu t'en rends compte aussi, alors tu lui fais remarquer que lui n'a pas besoin de se torturer : il parle à travers son dessin, tandis que toi, tu cogites sévère. Lors de l'enregistrement, étais-tu conscient de ces deux postures inversées, que vous adoptiez, l'artiste et le théoricien ? Prends-tu le même plaisir à écrire de la fiction, et de la théorie ?

Tu écrivais grosso modo, dans La physique des métaphores, que la SF était la partie de l'ensemble "fiction analogique" qui réifie des représentations imaginaires à connotation scientifique (je cite de mémoire). Je précise pour ceux qui n'ont pas lu l'article, que ces "fictions analogiques" désignent les fictions qui, précisémpent, sont autant de métaphores réifiées (cf. plus haut dans cette discussion). La Bibliothèque de Babel de Borges, L'Innommable de Beckett, Dans la colonie pénitentiaire de Kafka, en font partie au même titre que les romans de Dick, Clarke ou Egan. Bon, bref. Serge, qu'est-ce qui tu kiffes le plus, quand tu écris : l'analogisme, ou le caractère plus ou moins scientifique ?... Autrement dit, as-tu besoin de relier l'univers d'un texte au nôtre, par un élément rationnel ?...

Bon, sinon, le monolithe de 2001, c'est la métaphore de quoi ? Tu peux nous le dire, maintenant.

PS : Sur Damasio et l'oubli : l'assertion d'Eric était un peu péremptoire... La fin de La Horde est d'ailleurs explicite : Sov renaît, comme neuf, mais entouré des vifs de ses amis disparus. C'est la Reprise kierkegaardienne, ou l'Eternel retour interprété par Deleuze. Pas l'oubli, donc, mais la métamorphose (et l'on pourrait citer, Serge, un autre beau passage de Nietzsche, le récit des trois métamorphoses du Zarathoustra).

Avatar du membre
kibu
Messages : 2901
Enregistré le : mer. mars 08, 2006 3:54 pm

Message par kibu » mar. oct. 23, 2007 5:48 pm

Bonjour, M. Lehman
Tout d'abord, je vous remercie - sans aucune flagornerie - pour votre travail d'archéologie littéraire dans l'anthologie Chasseurs de chimères.
J'en viens maintenant à ma question.
Pouvez-vous nous donner votre sentiment sur Régis Messac. Il y aurait tant à dire, aussi limitons-nous à son rôle dans la SFF.
A l'envers, à l'endroit

Ô Dingos, ô châteaux

caliban
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 10, 2006 12:02 am

Message par caliban » mar. oct. 23, 2007 5:54 pm

Lem a écrit : Je fais l'hypothèse que la spécificité de la science-fiction tient à son usage littéral de la métaphore.
Une fiction spéculative strictement réaliste, « hard science », sans charge métaphorique,
ne serait donc pas de la science-fiction ?

Lem a écrit : "tu vois ? toutes ces choses auxquelles tu as dû renoncer en sortant de l'enfance (...)
l'outre-espace – toutes ces merveilles qui ne sont plus aujourd'hui que des métaphores
de l'enfance justement –, elles gardent quand même une certaine substance, une certaine
réalité. Il reste quelque chose.
Sérieux ? Tu as renoncé à contempler un jour un lever de Terre depuis le mont Olympe ?
Tu n'es pourtant pas si vieux...

Verrouillé

Retourner vers « Serge Lehman répond à vos questions »