Catherine Dufour

Dialogue avec Catherine Dufour du lundi 14 janvier au mercredi 16.

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jerome
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Catherine Dufour

Message par jerome » lun. janv. 14, 2008 8:51 am

Nous avons l'immense plaisir d'accueilir Catherine Dufour sur le forum d'Actusf aujourd'hui et pour trois jours.

Dans les littératures de l'imaginaire, on connaît Catherine depuis le premier tome de sa série Quand les dieux buvaient (Nestiveqnen) en 2001. Une série de fantasy délirante que l'on compare souvent à Pratchett et qui en est à son quatrième tome, le dernier étant L'Immortalité moins 6 minutes, paru l'année dernière.

Côté SF, Catherine Dufour a épaté son monde avec la publication du Goût de l'Immortalité chez Mnémos en 2005 (Prix Bob-Morane 2006, Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007). Un roman de Science Fiction plutôt sombre qui depuis sa sortie a connu une réédition en Poche au Livre de Poche et qui connaîtra bientôt une édition de "luxe" chez Mnémos dans les prochains jours.

Et pour finir son portrait littéraire, Catherine Dufour a également signé un épisode du club Van Helsing aux éditions Baleine (Délires d'Orphée) et devrait publier prochainement au Bélial un recueil de nouvelles intitulé Mémoire Morte.

En ce début d'année donc, elle vous consacre trois jours, l'occasion de lui poser toutes les questions qui vous passent par la tête !
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley

rmd
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Message par rmd » lun. janv. 14, 2008 9:13 am

Kikoo kat,

Tes textes sont bourrés d'influences, notamment pour le style. Quels sont ceux dans lesquels tu penses avoir développé un style vraiment personnel, dans lesquels les influences exterieurs sont les moins visibles ?

(en passant, le recueil de nouvelles au Belial a changé de nom, si j'ai bien suivi)
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.

Katioucha
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Message par Katioucha » lun. janv. 14, 2008 9:58 am

rmd a écrit :Kikoo kat
Kikoo choo
Tes textes sont bourrés d'influences, notamment pour le style. Quels sont ceux dans lesquels tu penses avoir développé un style vraiment personnel, dans lesquels les influences exterieurs sont les moins visibles ?
Aucun. Pour chaque phrase, je peux te donner le père ou la mère : livre, film, poème, bd, tableau ou voyage. "Quand les dieux buvaient" vient de Pratchett pour l'ambiance, et de Twain pour le fond. "Le goût de l'immortalité", c'est du Yourcenar (d'ailleurs, tu dois être le seul à avoir relu "Mémoires d'Hadrien" dans la foulée et à m'avoir dit : "C'est carbon copy !") sauce Silverberg. "Délires d'Orphée" nage dans le polar noir et blanc. D'aiileurs, dans la postface que j'ai rédigé pour la nouvelle édition du "Goût de l'immortalité", je me suis amusée à indiquer les influences pour une diziane de phrases : il y a du Bowie, du Yoko Tsuno, du King, du Shakespeare, le film "Ring", Zola, Martin du Gard et quelques ratons laveurs.
(en passant, le recueil de nouvelles au Belial a changé de nom, si j'ai bien suivi)
Vu le titre du recueil de Gérard Klein, le mien s'intitule désormais "L'accroissement mathématique du plaisir". Et la couv' sera de Caza, miam.

Simon
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Message par Simon » lun. janv. 14, 2008 10:04 am

Bijour Katioucha,

quelle lecture de roman t'as fait le plus rire ?

Katioucha
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Message par Katioucha » lun. janv. 14, 2008 10:24 am

Simon a écrit :quelle lecture de roman t'as fait le plus rire ?
Salut Simon !
A part les Pratchett (bon, pas trop les derniers) et les Douglas Adams (idem), il y a Twain ("Dieu est-il immoral ?"), Vialatte et son hollandais légèrement humide mais foncièrement grammatical, Houellebecq, surtout "Extension...", tout Barbara Cartland (où l'héroïne en "a", Carla, Susanna ou Emma puis plus tard, faute de calendrier,Tabla, Chaira ou Forka, embrasse brulamment lord Redburn), et dernièrement le "Manuel de survie dans les dîners en ville" d'Eltchaninoff and co ("Tu sais ce qu'il te dit, l'Occcident corrompu?"). Gary, aussi (grand rire douloureux).

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gutboy
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Message par gutboy » lun. janv. 14, 2008 10:28 am

Hello.
Je me suis reconnu dans les personnages du Goût de l'Immortalité.
Ca fait mal.
Ca faisait longtemps qu'un bouquin n'avait pas parlé de moi.*


Ma question est la suivante: dans quelle mesure Le Gout de l'Immortalité parle de toi (si jamais il parle de toi)?



*Ouais, je sais, c'est nul comme blague.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

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Nébal
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Message par Nébal » lun. janv. 14, 2008 10:38 am

Bonjour Madame,

Une question, là, comme elle vient, en rapport avec L'Immortalité Moins Six Minutes : elle en passe quoi, au juste, Madame Dufour, de Tolkien ? Non, parce que, naïvement, j'avais l'impression que la parodie à grands coups de clichés tendait à mettre en valeur l'intérêt du Seigneur des anneaux, et à dénigrer finalement davantage les pales copies que l'Original Intouchable (mais bon, j'aime Tolkien, aussi...). Pourtant, lors d'une interview chez les abominables gauchiss' de la Salle 101, y'avait comme un autre son de cloche : "fascisant", le monde de Tolkien ? Allons bon. Bref, je suis perdu, je ne sais plus que penser. Où est donc la vérité ? Ailleurs ?

Tiens, et puis, dans un autre genre, même question en gros pour Houellebecq, puisqu'il a été évoqué dans une réponse précédente ainsi que par-ci par-là.

Ah, et pis, durant ces trois jours, est-ce qu'on va avoir droit au tant promis récit intégral et riche en détail des accouchements ? Non, parce que je crois en être resté au brushing.

Merci d'avance.

Katioucha
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Message par Katioucha » lun. janv. 14, 2008 10:39 am

gutboy a écrit :Je me suis reconnu dans les personnages du Goût de l'Immortalité.
Le ficus et le yucca ?
Ma question est la suivante: dans quelle mesure Le Gout de l'Immortalité parle de toi (si jamais il parle de toi)?
Ben c'est pas ma machine à laver qui l'a rédigé, hein ? Bon, euh... tiens, je vais remettre des bouts de la posface de la nouvelle éd., ça fera court :
"Mère et fille :
Etrangement, ce sont les rapports entre l’héroïne et sa mère qui m’ont valu le plus de réactions de lecteurs. J’ai tout entendu, depuis « Quelle fille horrible ! » à « Quelle mère indigne ! » en passant par « On sent l’autobiographie ! ». Il y avait, dans ces tirades, un ton de confidence triste derrière lequel transparaissaient des enfances sans joie. Je tiens cependant à préciser que ma mère n’est pas une prostituée, que je n’ai aucune intention de l’assassiner, que nos rapports sont satisfaisants, et que je n’ai été orpheline de père que fort tard. Les relations mère-fille du « Goût de l’immortalité » sont purement fictionnelles, même si j’ai tâché d’y mettre d’éternelles vérités, que ce soit la lourde charge d’espoir dont on a toujours tendance à accabler sa descendance, ou le fait qu’élever un enfant revient à le contraindre parfois et donc à s’en faire, jusqu’à un certain point, un ennemi. Comme le dit Isabel Allende, « toute enfance est tragique » ; la maternité n’est pas reposante non plus."
Et aussi :
"Il me reste pourtant à parler de l’arène des refugees. C’est quand même, au moins pour moi, le lieu et la scène pivots de mon livre. Elle sort tout droit d’un cauchemar. J’ai rêvé ces fuyards suant de peur, cette solitude, cette course, ce silence, cette impression d’enfermement, ce froid. Je n’ai rajouté que le sexe, qui reste quand même la seule image efficace contre la mort même si, vous l’imaginez bien, je n’ai aucune indulgence pour le viol. Mais je ne pouvais pas montrer mes réfugiés en train de badiner crédiblement avec leurs bourreaux.
La raison profonde du « Goût de l’immortalité » vient de la nécessité d’exposer cette scène.
Je n’ai pourtant jamais eu à vivre aussi mal que Cheng, mais le compagnon de mes jeunes années est mort prématurément, et la froideur terrible de l’arène est celle de ces années-là.
Ce que Cheng subit, outre la mort de celui qu’elle aime et la peur de mourir elle-même, est un délitement brutal de tous ses repères familiers sous la pression du malheur. Pour ma part, je n’ai vu s’effondrer que mon environnement amical. (Je me souviens entre autres que le groupe avec lequel je jouais à Donjons et Dragons m’a licenciée sans préavis. Où va se nicher la pétoche ?) Il ne s’agit pas là d’accuser quiconque : j’admets volontiers que si j’étais, à l’époque, entourée de donzelles sans beaucoup de fond je n’avais, suivant l’adage « Qui se ressemble s’assemble », que ce que je méritais ; et par dessus tout, sans nier l’importance de l’entourage dans une vie, la proximité de la mort a ceci de particulier qu’elle le ramène à un arrière-plan grisâtre qui ne peut pas grand-chose pour vous.
Cheng, survivante d’un monde effondré, courant elle ne sait où et voyant ses semblables tomber autour d’elle, absolument seule et malvenue partout, le cerveau grillé par la panique et la perte, est mon double souterrain ; mais il y a de nombreux aspects de notre galère commune que je n’ai pas eu le courage de décrire entièrement. Par conséquent la scène de l’arène, qui aurait dû être la plus personnelle du « Goût de l’immortalité », n’est qu’une succession d’évitements et de leurres. On ne fait pas de la bonne littérature avec la réalité parce qu’elle a bien plus d’imagination que nous."
Bon, je ne vais pas tout mettre, non plus.
Mais j'ai aussi pillé la vie de mes potes.
"Je parle brièvement des parents de David Dolhen. Il est le fils imaginaire d’une Jeannique un peu vietnamienne et d’un Laurent informaticien, qui n’ont à ma connaissance aucun projet parental commun dans la vraie vie. Laurent est un joli jeune homme, dont le visage angélique et l’abord paisible cachent une existence rencontrant exactement l’adjectif « dissolu » pour ceux qui l’emploient encore ; Jeannique est une jolie jeune femme, dont le visage souriant et les tatouages faits de sa main cachent un passé dont je n’oserais tirer un roman : on croirait que j’exagère. Ces deux-là m’accompagnent depuis longtemps, et ne m’ont jamais fait défaut. Jeannique est aussi le modèle de Cheng ; mais le destin de Cheng est légèrement moins mouvementé que le sien."
D'ailleurs, j'ai dîné avec Cheng hier soir, à Amsterdam.

Lem

Message par Lem » lun. janv. 14, 2008 11:29 am

Hello, Cath.

Tu citais Houellebecq. J'aime, moi aussi, cet écrivain. Dans une interview récente, parue je ne sais où, il a déclaré que la littérature restait pour lui la meilleure manière (sinon la seule) d'atteindre "une sorte de paix". Est-ce que ça marche comme ça pour toi aussi ? Le goût de l'immortalité est quand même un roman assez sombre... Est-ce que tu te sens mieux depuis que tu l'as écrit ?

Amicales étreintes,
Sergio

Invité

Message par Invité » lun. janv. 14, 2008 11:50 am

Nébal a écrit :Bonjour Madame,
Bonjour jeune homme au beau blog,
Une question, là, comme elle vient, en rapport avec L'Immortalité Moins Six Minutes : elle en passe quoi, au juste, Madame Dufour, de Tolkien ?
Du temps que j'étais jeune et belle, je fus donjonneuse (mago semi-elfe puis barbare bas du front), puis MD. Plateau uniquement, sur Advanced D&D. J'avions appartenu à la FEE (Faculté des Etudes Elfiques) et établi le dictionnaire franco-elfique (pour rédiger les scrolls de mes sorts) sur un vieil Apple II C sans disque dur (tableur sur disquette 5 pouces) ce qui prouve que j'étais hyper-motivée. Je m'étions aussi penchée sur la géographie de la Terre du milieu (évolutions géologiques et politiques).
Alors Tolkien, c'est ma Starac' à moi.
Non, parce que, naïvement, j'avais l'impression que la parodie à grands coups de clichés tendait à mettre en valeur l'intérêt du Seigneur des anneaux, et à dénigrer finalement davantage les pales copies que l'Original Intouchable (mais bon, j'aime Tolkien, aussi...). Pourtant, lors d'une interview chez les abominables gauchiss' de la Salle 101, y'avait comme un autre son de cloche : "fascisant", le monde de Tolkien ? Allons bon. Bref, je suis perdu, je ne sais plus que penser. Où est donc la vérité ? Ailleurs ?
Là ------->
Tolkien était de son temps et de son milieu, c'est à dire que les bons sont des blonds du nord à forte teneur intellectuelle, et qu'au sud, c'est que des basanés agressifs. C'est marqué noir sur blanc. Tolkien, c'est un peu mon Céline à moi ("Vous admirez Céline parce que c'était un bon écrivain ? Ben heureusement qu'Hitler était pas un grand peintre, hein ?" (c) Gourio)
Heureusement, oui.
Tiens, j'ai chopé le Godwin toute seule, moi.
Tiens, et puis, dans un autre genre, même question en gros pour Houellebecq, puisqu'il a été évoqué dans une réponse précédente ainsi que par-ci par-là.
Houellebecq est un humoriste. je n'arrive pas à comprendre qu'on le lise au premier degré. Il est excellent, il est drôle, mais je suis sûrement mieux dans mon slip que dans le sien, tudieu.
Ah, et pis, durant ces trois jours, est-ce qu'on va avoir droit au tant promis récit intégral et riche en détail des accouchements ? Non, parce que je crois en être resté au brushing.
Je préfère les raconter de vive voix, à cause des gestes.

justi
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Message par justi » lun. janv. 14, 2008 12:58 pm

Bonjour,

Tout d'abord, ça faisait assez longtemps qu'un écrivain de sf français ne m'avait plus autant passionné que vous. Ca fait plaisir, merci.

Ensuite, je n'ai pu que remarquer la fréquence avec laquelle vous citiez Donjons et Dragons dans les premières répliques de ce chat. J'aurais donc voulu savoir dans quelle mesure cette expérience ludique a influencé votre travail d'écrivain et, accessoirement si vous avez pratiqué d'autres jeux que le célébre d&D ? (et des jeux plus convaincants et plus passionnants que d&D - moi j'ai un amour particulier pour The Whispering Vault, mais bon...)

Deuxième question : le cadre oriental du Goût de l'immortalité, d'où vient-il ? Quels sont les références, envies, influences qui vous ont poussée à choisir ce cadre pour ce roman ? J'ai par exemple eu l'impression, en le lisant, d'y retrouver des volutes d'auteurs plus exotiques que Marguerite (je pense par exemple à Yoko Ogawa, notamment au niveau de la relation mère/fille).

Enfin, "L'accroissement mathématique du plaisir", quel beau titre. Bien meilleur que "Mémoire morte". Merci mr Klein.

Au plaisir de vous relire bientôt.

Alcor
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Message par Alcor » lun. janv. 14, 2008 1:15 pm

Hello Catherine,

les éditions Denoël ressortent en février (le 14 si je ne me trompe - jour de la St Valentin) Le monde englouti et Sécheresse de J.G. Ballard.

As-tu relu ces classiques avant de rédiger Le goût de l'immortalité ? Si non, d'autres bouquins mettant en scène un futur déchiqueté t'ont-ils inspiré ?

Merci !

justi
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Message par justi » lun. janv. 14, 2008 1:18 pm

Oh, encore une petite question.

Il m'a toujours semblé que les écrivains de sf, souvent soucieux d'être à la pointe dans nombre de domaines artistiques, négligeaient voire méprisaient les formes modernes de la musique populaire (musiques électroniques, rock expérimental, post-punk...). D'où ma question, bréve et directe : et vous, vous écoutez quoi comme musique ?

Katioucha
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Message par Katioucha » lun. janv. 14, 2008 1:20 pm

justi a écrit : Tout d'abord, ça faisait assez longtemps qu'un écrivain de sf français ne m'avait plus autant passionné que vous. Ca fait plaisir, merci.
Oh ben vous alors...
Ensuite, je n'ai pu que remarquer la fréquence avec laquelle vous citiez Donjons et Dragons dans les premières répliques de ce chat. J'aurais donc voulu savoir dans quelle mesure cette expérience ludique a influencé votre travail d'écrivain et, accessoirement si vous avez pratiqué d'autres jeux que le célébre d&D ? (et des jeux plus convaincants et plus passionnants que d&D - moi j'ai un amour particulier pour The Whispering Vault, mais bon...)
Ben non, je n'ai pratiqué qu'Advanced. Le principe, c'était de prendre le Guide du maître, celui du joueur, et de s'en faire des papillotes. C'est à dire que nous faisions le scénar nous même, les NPC nous même, les grilles de baston pareil, la carte idem, bref c'était du boulot. Avec bande-son sur K7 audio, trésors en authentique verroterie et tout.
Résultat, les jeux en boite, ça me gave. Et surtout ! Les players qui se prennent au sérieux, j'ai jamais pu supporter et les jeux qui durent moins de 48 h non-stop, ça me déprime.
Deuxième question : le cadre oriental du Goût de l'immortalité, d'où vient-il ? Quels sont les références, envies, influences qui vous ont poussée à choisir ce cadre pour ce roman ? J'ai par exemple eu l'impression, en le lisant, d'y retrouver des volutes d'auteurs plus exotiques que Marguerite (je pense par exemple à Yoko Ogawa, notamment au niveau de la relation mère/fille).
L'Asie, c'est l'avenir comme le gras, c'est la vie. Démographiquement, économiquement, c'est imparable. Alors j'ai lu des auteurs chinois écrivant en français comme Shan Sa ou Qiu Xaolong. Bon, il y a bien quelques chichis japonais, à cause de Mishima et Tanizaki mais faut pas trop le dire. C'était le seul moyen d'aborder par la tranche la culture asiatique. Parce qu'il y a moyen de se trouver des connivences avec les Japonais mais avec les Chinois, pas mèche. Ces gens là me sont opaques.
Enfin, "L'accroissement mathématique du plaisir", quel beau titre. Bien meilleur que "Mémoire morte". Merci mr Klein.
Et "Différentes visions de l'enfer", ça sonne plutôt mieux, non ? J'ai du mal avec les titres.
Merci pour tous ces compliments.

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Nébal
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Message par Nébal » lun. janv. 14, 2008 1:21 pm

Ah oui, tiens, je rebondis sur la question d'Alcor : peut-être est-ce parce que je les ai lus en gros à la même époque, mais, en lisant Le goût de l'immortalité, avec sa répartition sociale en fonction des étages tournant au gros bordel tout de même, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à I.G.H. dudit Ballard. Pure coïncidence ou... ?

Ah, et merci pour les réponses précédentes (même si, honnêtement, sur Tolkien et ses blondins nordiques civilisés, je ne suis pas tout à fait d'accord, mais bon, là n'est pas la question...).

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