faire ses débuts dans le milieu

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Colville
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faire ses débuts dans le milieu

Message par Colville » ven. avr. 11, 2008 6:47 pm

Petite question :
il semble, d'après certaines enquêtes et lectures que j'ai pu faire depuis que je lis de la sf, qu'il semble quasiment obligatoire pour pouvoir devenir un auteur de sf, ou de fantasy, ou de choses comme ça, obligatoire donc, de passer par le fanzinat et les nouvelles.
je n'ai rien contre les fanzines, j'adore les fanzines, j'en ai fais moi-même ; ni rien contre les nouvelles, j'apprends à en lire ces temps-ci.
mais, imaginons que quelqu'un comme moi, mais qui pourrait tout aussi bien être n'importe qui d'autre, soit dans l'incapacité de faire des projets courts, donc dans l'incapacité d'écrire des nouvelles (on l'oublie parfois, mais faire une bonne nouvelle, ça demande beaucoup de concision, de génie de l'intrigue bien rôdée qui fait tac tac tac!)...
donc, dans ce cas là, avec que des idiots de romans encombrants, comment on se débrouille?
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Simon
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Message par Simon » ven. avr. 11, 2008 7:29 pm

Si tes romans sont géniaux et n'ont besoin que de peu travail éditorial derrière y a pas de problèmes. 8)

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Virprudens
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Message par Virprudens » ven. avr. 11, 2008 8:17 pm

Il n'y a pas de passage obligé, non.
Prenons un exemple récent - tout chaud, tout bon - celui de Norbert Merjagnan et des ses Tours de Samarante : il a été publié direct chez Lunes d'Encres. Et je ne crois pas avoir vu beaucoup son nom auparavant, dans des fanzines ou autres. Ca fait un peu le mec sorti de nulle part - et c'est plutôt bon signe, à la fois parce que ça signifie que quand c'est bon, ça se voit et c'est récompensé, et que certains éditeurs (Gilles Dumay, donc - mais d'autres aussi) savent prendre des risques.
S'il est plus commun de voir des auteurs frais commencer de se faire un nom en publiant dans des fanzines, à parsemer le monde de la SF, de la fantasy et du fantastique de leurs nouvelles, cela tient - à mon humble avis - à au moins deux choses :
1) ils se cherchent encore - et le meilleur outil pour expérimenter reste encore la nouvelle. Un wannabe auteur peut se pardonner de foirer lamentablement une nouvelle, il se consolera en se bourrant la gueule ; il se pardonnera moins facilement de vautrer un roman, même en récitant 10 rosaires, 42 ave maria et 75 pater noster
2) ils se donnent une visibilité en douceur, ils imprégent peu à peu le monde, ils ne forcent pas le barrage et se laissent porter sur l'onde, ils tâtent les réactions sur des échantillons, ne se livrent aux hordes barbaresques que par infimes morceaux
3) ou alors, c'est juste des grosses feignasses

En conclusion, si tu te sens l'âme d'un romancier et pas d'un nouvelliste, fonce Colville. Chaque parcours est différent - et ce n'est pas parce que nombre d'auteurs influants actuels ont commencé par le fanzinat et les nouvelles, qu'il n'y a pas d'autres voies. Si ça peut te rassurer, je n'aurais qu'une phrase : fais comme tu le sens. Mais fais le bien, bordel !

[EDIT : oups, désolé, Jean-Claude - croisage de post, nous avons cité le même contre-exemple]
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Florent
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Message par Florent » ven. avr. 11, 2008 9:57 pm

Les éditeurs ne lisent pas les fanzines à la recherche d'un nouveau talent, ils lisent les manuscrits qu'on leur envoie, c'est tout. J'ai bien peur que le fanzinat ne soit pas du tout un tremplin pour un auteur, c'est bien trop marginal. Tu devrais viser plus haut, les magazines comme Khimaira ou Black Mamba (qui ne répond jamais aux gens qui leur envoient des nouvelles, soit dit en passant).
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marc
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Re: faire ses débuts dans le milieu

Message par marc » ven. avr. 11, 2008 10:29 pm

Colville a écrit :il semble, d'après certaines enquêtes et lectures que j'ai pu faire depuis que je lis de la sf, qu'il semble quasiment obligatoire pour pouvoir devenir un auteur de sf, ou de fantasy, ou de choses comme ça, obligatoire donc, de passer par le fanzinat et les nouvelles.
J'ai aucun fanzine chez moi, et le jour où j'enverrai un texte de SF à un éditeur, ce sera un gros roman qui avoisinera les 3 millions de caractères (vraiment rien à voir avec la taille d'une nouvelle).
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Message par Eric » ven. avr. 11, 2008 10:37 pm

Ce n'est pas tout à fait vrai. Certes les éditeurs ne lisent pas tout, mais nous évoluons dans un tout petit milieu, et au cœur du moteur il y a les éditeurs. Il en va de leur intérêt de se tenir au courant de ce qui s'y passe.

Tous les éditeurs que je connais, absolument tous, surveillent le milieu d'une manière ou d'une autre. Qu'un nom vienne à resurgir trois ou quatre fois de manière flatteuse sous la plume d'un chroniqueur ou simplement d'un internaute dont ils connaissent les goûts, et tu peux être à peu prêt certain que ce qu'a commis la personne en question finisse par se retrouver entre leur mains.

C'est en ça que la nouvelle offre de la visibilité. Ça permet de te ranger dans la case "à surveiller".

Sinon tu peux coucher. Ou offrir de la drogue. C'est communément admis.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Eons » sam. avr. 12, 2008 5:42 am

Pour « faire ses débuts dans le milieu », il faut un parrain.

Signé : don Corleone

:lol:
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

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Colville
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Message par Colville » sam. avr. 12, 2008 12:52 pm

Merci à tout le monde.
Je me sens un peu mieux.
Et puis je me suis baladé sur le site, je crois voir des gens avec qui peut-être ça pourrait coller.
A moi la photocopieuse, les piles de papier, les timbres !
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Message par orcusnf » lun. avr. 14, 2008 10:39 am

Néanmoins, les éditeurs surveillent les fanzines, j'en tiens pour preuve que les gros éditeurs sont abonnés à pde, c'est une preuve quand même.
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire

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Mélanie
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Message par Mélanie » lun. avr. 14, 2008 10:55 am

Eric a écrit :Ce n'est pas tout à fait vrai. Certes les éditeurs ne lisent pas tout, mais nous évoluons dans un tout petit milieu, et au cœur du moteur il y a les éditeurs. Il en va de leur intérêt de se tenir au courant de ce qui s'y passe.

Tous les éditeurs que je connais, absolument tous, surveillent le milieu d'une manière ou d'une autre. Qu'un nom vienne à resurgir trois ou quatre fois de manière flatteuse sous la plume d'un chroniqueur ou simplement d'un internaute dont ils connaissent les goûts, et tu peux être à peu prêt certain que ce qu'a commis la personne en question finisse par se retrouver entre leur mains.

C'est en ça que la nouvelle offre de la visibilité. Ça permet de te ranger dans la case "à surveiller".
+1. Je l'ai constaté quand j'ai commencé à publier, c'est le fait d'avoir placé des nouvelles dans des anthos qui m'a permis ensuite de publier mes livres à moi (ça a marché pour les romans comme pour les recueils). Mais comme dit plus haut, ça n'est absolument pas obligatoire. D'autant que ça me paraît une aberration de se forcer à écrire des nouvelles si on n'est pas à l'aise avec ce format. L'idée répandue selon laquelle "on s'entraîne d'abord en écrivant des nouvelles, puis on passe au roman" me gêne, à la fois parce que ça dévalorise la nouvelle, et parce que ce sont deux exercices qui n'ont pas grand-chose à voir. Si tu n'es pas à l'aise dans la nouvelle, tu n'arriveras qu'à produire des textes moyens ou mauvais et à la limite, ça pourrait même jouer contre toi.

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Message par Colville » lun. avr. 14, 2008 11:37 am

Hmm, intéressant. Effectivement. Une petite question : j'ai une amie, que certains doivent connaître, Meor, qui tenait auparavant le fanzine "Coprophanaeus", et travaille actuellement à un mémoire sur la nouvelle fantastique française (ce qui, entre autre explique qu'elle n'ai plus le temps de s'occuper du Copro).
Question : la forme "nouvelle", s'avère en vérité peu lue, et avoir du mal à se faire publier et à être vendue.
Se peut-il que cette idée reçue selon laquelle elle serait un entrainement avant de faire plus gros plus long participe à son inssuccès?
(ps: je remercie au passage Méor ; c'est un peu grâce à elle que je me suis penché sur la SF et ces choses là... merci merci)
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Message par marc » lun. avr. 14, 2008 12:24 pm

Mélanie a écrit :D'autant que ça me paraît une aberration de se forcer à écrire des nouvelles si on n'est pas à l'aise avec ce format. L'idée répandue selon laquelle "on s'entraîne d'abord en écrivant des nouvelles, puis on passe au roman" me gêne, à la fois parce que ça dévalorise la nouvelle, et parce que ce sont deux exercices qui n'ont pas grand-chose à voir.
C'est bien ce que je pensais aussi. Un marathonien n'a rien à voir avec un sprinteur qui fait le 100 mètres. Ce sont deux disciplines totalement différentes qui coexistent.
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Message par Mélanie » lun. avr. 14, 2008 1:35 pm

Colville a écrit :Se peut-il que cette idée reçue selon laquelle elle serait un entrainement avant de faire plus gros plus long participe à son inssuccès?
Possible. Cela dit, l'argument que j'entends le plus souvent de la part de personnes qui n'aiment pas les nouvelles, c'est qu'elles trouvent ça frustrant parce qu'on n'a pas le temps de s'y installer comme dans un roman. A côté de ça, il y a effectivement un a priori, vu que je constate aussi que pas mal de gens qui pensent ne pas aimer la nouvelle accrochent finalement assez bien quand ils sont amenés à en lire. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais cet argument de frustration par rapport à la longueur du texte revient souvent.

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Message par Colville » lun. avr. 14, 2008 3:13 pm

autre question, pour savoir ce que vous en pensez. c'est vrai, ça m'obsède un peu...
Vous avez remarqué la mode qu'il y actuellement avec les séries télés ? Moi-même j'en consomme quelques unes régulièrement.
On a tendance à dire un peu partout, que c'est mal, bouh ! que c'est une sorte de
"vie par procuration". Disons que je crois que c'est assez vrai, mais : les séries télés ne sont pas le mal ; elles sont un symptome.
Ne mettons pas tout sur le dos de LA SOCIETE !... mais il est vrai que d'une manière générale, vivre, c'est pas tous les jours facile. mais ça a été ainsi de tous temps, non?
L'être humain a besoin de "vies par procuration", c'est ainsi. Nos vies sont toujours pleines d'inconvéniens, de ratage, de "j'aurai tant aimé"...
C'est peut-être un des problêmes des nouvelles. Je crois que longtemps je n'en ai pas lu pour ça. ça expliquerait le succès des sagas en 20 volumes...
enfin, c'est ce que je voulais dire aujourd'hui. à vous :
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