News 14 : Un hybride Souris/Tigre de Tasmanie (disparu)

Insolites, drôles ou étonnantes, voici les news scientifiques sélectionnées régulièrement par l'ami Bull. Mais vous pouvez vous aussi y poster vos infos. (attention à la rigueur scientifique)

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gutboy
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Message par gutboy » ven. juin 20, 2008 12:11 pm

Thibaud E. a écrit :Non, la vraie question, c'est pourquoi des espèces inutiles et fortement nuisibles sont-elles toujours en vie ?
Plus précisément la vraie question, c'est pourquoi les espèces animales, inutiles et fortement nuisibles, sont-elles toujours en vie ?
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

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Bull
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Message par Bull » ven. juin 20, 2008 12:40 pm

Patrice a écrit :Salut,

Ca rappelle ces vieux projets de ressusciter le mammouth en utilisant une éléphante comme mère porteuse et des cellules de mammouth congelé.

D'ailleurs, on en est où de cette idée-là?

A+

Patrice
Je ne sais pas, rien lu récemment à ce sujet.
Stéphane a écrit :Cela dit, je crois que les recherches dont parle Bull ont un tout autre but que de seulement recréer des espèces éteintes
Effectivement, le but ici est (je simplifie) de comprendre comment certaines fonctions protéiques ont évolué avec le temps.

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Bull
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Message par Bull » ven. juin 20, 2008 12:44 pm

Mode non scientifique ON/
Amusant/etonnant comme vos réactions dans ce sujet "scientifique" sont proches de celles qui vous aviez au cours du débat sur une "science-fiction" contemporaine française optimiste ou pessimiste.

Vous avez donc perdu toute confiance en la nature humaine et en l'Homme ???


Mon non scientifique Off/

Christophe Thill
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Message par Christophe Thill » ven. juin 20, 2008 1:38 pm

Jérôme disait :

"Faire revivre un mammouth n'aurait effectivement pas grand sens, il a disparu naturellement. Mais si j'ai bien compris, la disparition des tigres de Tasmanie, par exemple, est une conséquence de la destruction de son environnement par l'homme. "

Non, ça, c'est le genre de bêtises qu'on entend dans "Jurassic Park" (vous savez: "Les dinosaures ont eu leur chance, et puis la nature les a sélectionnés pour l'extinction"). Il n'y a aucune différence entre un environnement détruit "naturellement" et un détruit par l'homme. A part, bien sûr, si dans le second cas il y a des tonnes de pollution chimique qui restent derrière. Mais notre bonne maman Nature peut faire ça aussi (ses usines de polluants s'appellent des volcans). Les espèces animales n'ont pas de destin. Elles ne font que réagir à ce qui se passe autour. Que ce soit causé par nous ou pas.

Ramener à la vie un mammouth ne serait pas plus absurde qu'un tigre de Tasmanie. Le plus dur serait encore de trouver, pour chacun des deux, un milieu naturel qui lui permette de survivre. Pour le premier, en ces temps de réchauffement planétaire, c'est un peu mal barré, et même les étendues glacées de Sibérie n'ont pas forcément un avenir assuré. Pour le second, la concurrence avec les dingos, qui les a poussés vers la sortie, serait toujours la même, avec les mêmes conséquences.

Non pas que le dingo, en tant que placentaire, soit intrinsèquement "supérieur" à un prédateur à poche. Il y a des marsupiaux qui se défendent comme des chefs face aux sans-poches (l'opposum américain s'impose pas mal, à ce que je sache, et les kangourous sont assez loin de l'extinction). Mais on ne peut rien contre le poids de l'histoire. Il y a sur le Net des petits films de thylacine, pris dans un zoo australien à la fin des années 30. Quand on voit bouger l'animal, on pense irrésistiblement à un kangourou (il lui arrive même de s'asseoir sur ses pattes arrière). Je pense que c'est une ascendance qui impose des contraintes sur l'architecture du corps et limite peut-être son efficacité comme prédateur (mais il faudrait demander ça à quelqu'un qui s'y connaît vraiment en anatomie comparée).

Et ce qu'on oublie souvent (et que "Jurassic Park" oublie allègrement) c'est que le génome n'est qu'un bout de l'équation. Si on a un oeuf fécondé, il faut encore qu'il se développe, et cette phase-là impose aussi beaucoup de contraintes et de changements. Parce qu'un être vivant, ce n'est pas le pur produit d'un bout d'ADN, mais le résultat de l'interaction de celui-ci avec le milieu dans lequel il se développe. Implanter un embryon de mammouth chez une éléphante, ça peut peut-être le faire, vu qu'ils sont proches. Mais bébé thylacine, qui va s'occuper de sa gestation ? Maman kangouroute ? Ca pourra marcher ?

Bon, c'est vrai que c'est un sujet qui me passionne, mais je me sens un peu imposteur sur les bords à pérorer en amateur sur un truc sur lequel il y a ici de vrais pros. Mais je ne m'inquiète pas, je suppose que si je dis des conneries, ils les correigeront rapidement.

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Message par Bull » ven. juin 20, 2008 3:34 pm

Débat intéressant mais à mon avis trop précoce.
Comme je l'ai écrit dans la news, on est loin, mais alors vraiment TRES TRES loin de l'oeuf fécondé.
Pardon pour le côté accrocheur de mon titre...

Je rebondis donc plus sur :
Non pas que le dingo, en tant que placentaire, soit intrinsèquement "supérieur" à un prédateur à poche. Il y a des marsupiaux qui se défendent comme des chefs face aux sans-poches (l'opposum américain s'impose pas mal, à ce que je sache, et les kangourous sont assez loin de l'extinction).
Je crois qu'il y a un consensus scientifique assez général sur la supériorité des placentaires sur les marsupiaux.

Les Kangourous n'ont pas encore disparus uniquement parce que l'Océanie est "coupée" du reste du monde. Dans les savanes d'Afrique, en quelques années/générations ils seraient "out" (guépards, léopards et cie).

L'opossum est dans une niche écologique très "fructueuses" dans l'évolution, celle des petits rongeurs/petits insectivores. Et une fois dans cette niche, c'est très difficile, voire impossible de se faire éliminer, même quand vous affrontez des Dinosaures (j'espère que vous voyez le raccourci, sinon, je développe).

L'opossum est dans cette niche. Mais il n'y est présent vraiment qu'à minima, minima. Ce qui est en soit un excellent argument sur le côté très limité de son "efficacité" dans l'évolution
Comparez aux rats...

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