Eh eh, je savais qu'elles te plairaient, tout comme celle de T.S. Eliot. Le plus drôle avec Oui-Oui, c'est que si l'on attribue celle que tu cites à René Char, ça passe sans problème.systar a écrit :Les références à Oui-Oui, elles sont juste énormes.
Fallait y penser!
Et en plus, insérées comme ça, ça donne un sens vertigineux...
"Même les gens gris n'achètent pas de choses grises"
Oui-Oui.
Xavier Mauméjean sur le forum d'Actusf
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Bonjour,orcusnf a écrit :Bonjour Xavier
Tu as écrit beaucoup de nouvelles pour la jeunesse, mais peu pour les adultes. ( je me souviens de quelques textes chez bifrost, celui dans Galaxies NF, rien d'autre). Une raison à cette différence ou simplement le fruit du hasard, des opportunités d'écriture ? Un recueil prévu pour rassembler les meilleurs textes un jour ?
Euh, c'est clairement le contraire, j'ai dû en écrire 4 ou 5 pour la jeunesse...
Très bonne réponse !Parce que la région est frappée par l'alcoolisme et le chômage ?
Cela dit, y'a quand même l'hôtel... Ca en fait un gros. Très gros.les lecteurs auraient suspecté la monomanie.
Jack B. Quick, enfant prodige, tiré des Tomorrow Stories. Très bien, effectivement.sa série sur le petit garçon inventeur, dont le nom m'échappe.
Mais Promethea et Top 10 aussi, voyons...
Je note qu'il n'y avait pas La Ligue des gentlemen extraordinaires et Tom Strong dans cette liste quand même touffue...
Sinon, merci, merci, mille merci pour l'article ! M'en vais lire ça dans un cadre propice (sans télévision qui beugle) avant de revenir à la charge...
Et merci pour toutes ces réponses, d'ailleurs.
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Bergson, sors de ce corps!!!Xavier Mauméjean a écrit :kibu a écrit :
- J'ai pu lire ici (surtout ici) et ailleurs que vos romans exprimaient une sorte de désenchantement. La modernité et ses mythes ne seraient-ils pas à la hauteur ?
Je pense que le désenchantement est en soi un mythe, si l'on entend par là un récit, avec sa temporalité propre. C'est cela qui m'intéresse. Je n'ai pas l'impression d'écrire sur le passé, même si la plupart de mes récits se situent effectivement dans le passé. je m'intéresse davantage à la durée intérieure, cette sorte de temporalité non linéaire qui est intimement liée à la mémoire. Contrairement à la présentation linéaire des événements dans le donné extérieur, ou du moins son apparente perception, la mémoire est stochastique, convoque les souvenirs sans ordre prédéterminé.
Or, comme par définition le flux d'images mémorielles est lié au passé, j'écris sur le passé qui n'est toutefois pour moi qu'un moyen, non une fin. Je me soucie de la durée de conscience, peu importe l'époque où elle se manifeste. Et cette conscience est souvent désenchantée, c'est vrai.
J'embraye sur cette réponse, qui fait écho au texte sur Scopas.
Le temps est l'objet de ton oeuvre.
Mais pour le restituer, il faut en passer par l'espace. D'où l'idée de reprendre les techniques mémorielles antiques où l'on mémorise les parties d'un discours en en faisant des "lieux", la technique de remémoration consistant à retrouver, en contemplant en esprit ces lieux, les moments du discours qui lui sont associés.
C'est finalement une question essentielle: comment se fait-il que le meilleur moyen pour symboliser du temps, ce soit d'en passer par l'espace?
Je ne sais pas s'il existe une littérature qui réussisse à montrer du temps vécu à l'état pur, sans en passer par des métaphores trop spatiales. Qu'en penses-tu?
Je reviens sur ce que tu appelles, toi, la concrétion de l'espace mental,:cet "espace" n'est-il pas plus un temps, ou une durée, qu'un lieu, en réalité...?
Comment conçois-tu cette articulation de l'espace et du temps, dans ta démarche d'écrivain?
(j'aurais bien glissé une question sur le "schème" kantien, mais il faut savoir raison garder... )
Question connexe:
Te considères-tu comme un créateur de monde? ou plutôt comme un créateur de temps? (voir l'attention que tu portes à l'uchronie, à la thèse aristotélicienne des futurs contingents...)
En tout cas, je suis bien content de croiser un husserlien, ce qui me permet de me sentir moins seul face aux merleau-pontyens qui estiment que les philosophies dites de la constitution sont ringardes ou aporétiques...
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(Pour les cours de philo: effectivement, le président du jury nous a dit, il y a trois mois, à la proclamation: "vous entrez dans une société hostile à la philosophie, sachez-le. Et préparez-vous à devoir la défendre."
Ces mots m'ont beaucoup marqué. Ils ont contribué à me faire comprendre que je devais jouer le jeu de la transmission, et pas seulement de la lecture personnelle.)
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Xavier Mauméjean a écrit : Et oui il y a du Judge Dreed que j'adore dans le roman, bien que je sois sûr que ses créateurs, via un article ou un bouquin aient flashé sur...les juges babyloniens. Il ne faut pas oublier que les Araméens ont appelé Satan ainsi, "L'Accusateur", "L'Adversaire" en référence aux juges babyloniens, sévères mais justes. On refermerait alors le Shar, le cercle, la boucle serait bouclée.
Bon ben comme cela fait au moins deux fois que je te vois écrire Judge Dreed, une p'tite image pour corriger cette petite faute de frappe
Si ça se trouve tu as toujours lu Dreed au lieu de Dredd
Très bonne B.D ceci dit. Que je n'ai malheureusement pas assez suivi.
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League m'a fichu une belle frousse parce que les premiers sont parus pendant que j'écrivais La Ligue....J'ai aimé, sans plus, tout comme Tom Strong. Je trouve que dans ces deux titres, Alan Moore en fait trop, ce qui n'était jamais le cas dans les Watchmen.
Je note qu'il n'y avait pas La Ligue des gentlemen extraordinaires et Tom Strong dans cette liste quand même touffue...
Ah ah ah !C'est une farce, énorme et hénaurme. Je vous invite à lire la critique du bouquin à :
http://www.vivelesrondes.com/?p=722
Le pire est que je connais cette critique et qu'à l'époque elle m'a déjà fait énormément (pardon) rire.
Merci de vos réponses et désolé pour mon ouverture involontairement ambigüe. On va dire que c'est un pet de l'esprit...
Tout est foutu.
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Merci à toi !!kibu a écrit :Ah ah ah !C'est une farce, énorme et hénaurme. Je vous invite à lire la critique du bouquin à :
http://www.vivelesrondes.com/?p=722
Le pire est que je connais cette critique et qu'à l'époque elle m'a déjà fait énormément (pardon) rire.
Merci de vos réponses et désolé pour mon ouverture involontairement ambigüe. On va dire que c'est un pet de l'esprit...
Tout est foutu.
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systar a écrit :Xavier Mauméjean a écrit :Bergson, sors de ce corps!!!kibu a écrit :
- J'ai pu lire ici (surtout ici) et ailleurs que vos romans exprimaient une sorte de désenchantement. La modernité et ses mythes ne seraient-ils pas à la hauteur ?
J'embraye sur cette réponse, qui fait écho au texte sur Scopas.
Le temps est l'objet de ton oeuvre.
Mais pour le restituer, il faut en passer par l'espace. D'où l'idée de reprendre les techniques mémorielles antiques où l'on mémorise les parties d'un discours en en faisant des "lieux", la technique de remémoration consistant à retrouver, en contemplant en esprit ces lieux, les moments du discours qui lui sont associés.
C'est finalement une question essentielle: comment se fait-il que le meilleur moyen pour symboliser du temps, ce soit d'en passer par l'espace?
Je ne sais pas s'il existe une littérature qui réussisse à montrer du temps vécu à l'état pur, sans en passer par des métaphores trop spatiales. Qu'en penses-tu?
Je reviens sur ce que tu appelles, toi, la concrétion de l'espace mental,:cet "espace" n'est-il pas plus un temps, ou une durée, qu'un lieu, en réalité...?
Comment conçois-tu cette articulation de l'espace et du temps, dans ta démarche d'écrivain?
(j'aurais bien glissé une question sur le "schème" kantien, mais il faut savoir raison garder... )
Question connexe:
Te considères-tu comme un créateur de monde? ou plutôt comme un créateur de temps? (voir l'attention que tu portes à l'uchronie, à la thèse aristotélicienne des futurs contingents...)
Oh, parce que le temps est de l'ordre de l'esprit, or nous avons énormément de mal à concevoir ce qui est de nature spirituelle, nous l'imaginons à partir des corps, bref comme l'a montré Descartes de ce qui est spatial. C'est un peu ça que j'appelle concrétion. Quant à l'oeuvre, A la recherche du temps perdu me semble arriver au plus près de ce qui est possible, non ?
Sinon, je ne me considère pas comme un créateur de monde ou de temps...
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Proust: le problème, c'est peut-être que le temps est nié comme tel, puisque finalement on parvient à une boucle rédemptrice, ou consolatrice, qui vient donner un sens final à tout cela: c'est la naissance de la vocation d'écrivain, l'entrée dans la vie authentiquement "vécue".Xavier Mauméjean a écrit :
Oh, parce que le temps est de l'ordre de l'esprit, or nous avons énormément de mal à concevoir ce qui est de nature spirituelle, nous l'imaginons à partir des corps, bref comme l'a montré Descartes de ce qui est spatial. C'est un peu ça que j'appelle concrétion. Quant à l'oeuvre, A la recherche du temps perdu me semble arriver au plus près de ce qui est possible, non ?
Sinon, je ne me considère pas comme un créateur de monde ou de temps...
Ce temps-là ne dévore rien, mais il ne crée rien non plus, il n'y a pas d'irréversibilité, puisqu'on s'achemine vers le sens terminal.
J'ai bien apprécié certaines allusions philosophiques dans les deux premiers tiers de Lilliputia (je ne l'ai pas encore fini): tu parles clairement, dans une page que je n'ai pas encore retrouvée, d'un "élan vital", autrement dit de ce que Bergson décrivait comme une "création continue d'imprévisible nouveauté". Le temps est ainsi créateur, dans ton roman, ou du moins il a une réalité, et une efficace sur le réel.
J'aurais pensé au temps dévorateur (La mémoire du vautour de Colin, où on a une chaîne de prédation très déconcertante, au coeur du roman?) et en même temps réellement créateur dans des grands récits de filiation, comme par exemple Le Dernier des Justes, de Schwarz-Bart, où le temps est signifié non par de l'espace, mais par l'engendrement de nouveaux êtres qu'on visualise très mal, mais qui n'existent que par leurs actes (en l'occurrence: être à la fois persécutés ET invincibles...).
Une autre question sur l'ontologie présente dans le Scopas, notamment à propos de Priest: l'être, c'est ce qui est dit.
Pour écrire quand on est Xavier Mauméjean, faut-il en quelque sorte jouer à devenir un sophiste?
Autre question:
tu conclus le Scopas ainsi:
"Le lieu est temps, c'est-à-dire quelque chose du mouvement, et c'est pourquoi il passe. Il se fige uniquement dans l'espace de la tombe, lorsque précisément plus rien n'est. En dehors de la mort il n'y a que la vie, c'est-à-dire une infinie déambulation. "
Lorsque tu m'avais envoyé ce texte, j'avais été frappé par l'atmosphère naturelle de recueillement, de méditation sereine, qui émane de cette phrase.
D'où vient cette idée d'une déambulation? Que signifie-t-elle exactement?
Je voulais aussi te demander comment comprendre ta formulation: en dehors de la mort, il n'y a que la vie.
Faut-il comprendre que la mort est toujours première, est une sorte de fond primitif de la réalité, et que, parfois, il s'en extrait péniblement quelque chose comme un mouvement indéfini, qu'on appellerait la vie? La mort est-elle première dans ta définition de l'homme, ou de l'existence?
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Bonjour Xavier,
Bon, merci d'être là, cloué sur ton lit de douleur à répondre à nos petites questions.
Car, Je suis Légion, et Lilliputia sont tous les deux des romans initiaques, et tous les deux sont construits de manière parallèle, allant vers sinon la désillusion, du moins le constat qu'il ne faut pas faire confiance en ce à quoi l'on croit.
Et toi, à tu confiance en ce en quoi tu crois ?
Bon, merci d'être là, cloué sur ton lit de douleur à répondre à nos petites questions.
Car, Je suis Légion, et Lilliputia sont tous les deux des romans initiaques, et tous les deux sont construits de manière parallèle, allant vers sinon la désillusion, du moins le constat qu'il ne faut pas faire confiance en ce à quoi l'on croit.
Et toi, à tu confiance en ce en quoi tu crois ?
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Le nom? Je ne sais pas, mais tu devais être avaleur de sabres ! C'est dangereux de s'entraîner en lisant.Xavier Mauméjean a écrit :Lilliputia est né d'un intérêt (et pas une fascination ni une obsession) remontant à loin pour les monstres, nourri par mon expérience personnelle des foires (et je ne précise pas plus : à vous d'imaginer mon nom de Freak).
- à Propos du CVH :
Au delà des potins, peut-on savoir ce qui t'a attiré dans cette idée? On voit bien quelques points communs avec ton œuvre personnelle, mais est-ce tout ? Que voulais-tu faire ? Envisages-tu d'essayer autrement ?Xavier Mauméjean a écrit :C'était une jolie idée, qui a donné lieu à de jolis romans. C'est ce que je retiendrai.
- Pour ce qui est de ta collaboration avec Johan Héliot, il y a sûrement des réponses à cette question ailleurs, mais peux-tu nous rappeler comment est née l'idée d'écriture à quatre mains? Pourquoi lui ?
- La direction de collection est venue s'ajouter à ton travail d'écriture. Sont-ce des activités très différentes ? Quels plaisirs (éventuels) trouves-tu dans cette seconde activité ?
- Vis-tu de ta plume aujourd'hui ?
- Comment organises-tu ton travail d'écriture ? Es-tu de ces auteurs qui travaillent régulièrement au même endroit et à la même heure ou est-ce plus aléatoire ?
- As-tu des rituels personnels?
- Que lis-tu ?
Kt
«Un spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout sur quelque chose et rien sur tout le reste.» Ambrose Bierce
Dernier article sur Actusf : ##39##
KtSteward, le site ou Le Blog
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Juste en passant : lu l'article, et à nouveau merci, merci, merci !
Avec des vrais morceaux de sophistique ancienne, en plus, rien ne pouvait me faire plus plaisir... C'est que bon nombre des idées exprimées par ces satanés vieux Grecs mal aimés me paraissent terriblement séduisantes, et notamment, parmi ce qui a été évoqué dans ce texte, l'idée du réel comme convention pratique, et parallèlement le pouvoir créateur du discours (au passage, je crois me souvenir d'un fragment de Protagoras évoquant à ce sujet la possibilité de chars roulant sur la mer, ou dans le ciel, je ne sais plus ; si c'est pas de la science-fiction ! ), et ses possibilités infinies, dont le Traité du non-être de Gorgias est effectivement une des plus belles illustrations. Le lien entre ces conceptions et la fiction notamment romanesque est saisissant (je crois me souvenir, mais je dis peut-être des bêtises, qu'il avait été plus particulièrement établi pour la seconde sophistique, notamment par Barbara Cassin...).
... Cela dit, je ne vais pas pouvoir vous suivre bien loin, m'sieurs les philosophes, donc je m'arrête avant de dire d'autres bêtises.
Juste une dernière chose : l'histoire de la villa Winchester est fascinante...
Avec des vrais morceaux de sophistique ancienne, en plus, rien ne pouvait me faire plus plaisir... C'est que bon nombre des idées exprimées par ces satanés vieux Grecs mal aimés me paraissent terriblement séduisantes, et notamment, parmi ce qui a été évoqué dans ce texte, l'idée du réel comme convention pratique, et parallèlement le pouvoir créateur du discours (au passage, je crois me souvenir d'un fragment de Protagoras évoquant à ce sujet la possibilité de chars roulant sur la mer, ou dans le ciel, je ne sais plus ; si c'est pas de la science-fiction ! ), et ses possibilités infinies, dont le Traité du non-être de Gorgias est effectivement une des plus belles illustrations. Le lien entre ces conceptions et la fiction notamment romanesque est saisissant (je crois me souvenir, mais je dis peut-être des bêtises, qu'il avait été plus particulièrement établi pour la seconde sophistique, notamment par Barbara Cassin...).
... Cela dit, je ne vais pas pouvoir vous suivre bien loin, m'sieurs les philosophes, donc je m'arrête avant de dire d'autres bêtises.
Juste une dernière chose : l'histoire de la villa Winchester est fascinante...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg