À coups de paroles mensongères. Il est donc, en plus, traître à ceux qui l'ont cru.Heliot a écrit :Eons :
sauf que l'usurpateur a recueilli 53 % des suffrages au second tour...
Quelle est la chose la plus difficile pour devenir écrivain?
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- Eons
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Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Oh, ça, c'est comme quand on est jeune et plein de fougue et qu'on fait le grand écart sans y penser en riant des vieux croutons qui n'y arrivent pas, jusqu'au jour où on se fait une tendinite et où on comprend mieux.Julien d'Hem a écrit :J'ai un ami qui m'a dit un jour connaître quelqu'un pour qui écrire était une souffrance quasi obligée pour accoucher de son texte. Je pense que c'est à la fois absurde et un chouïa prétentieux, et je rejoins le raisonnement de Cibylline.
Avec Gilles Dumay, nous nous gaussions de tous ceux qui souffrent en écrivant, jusqu'au jour où je me suis retrouvée en train de suer d'angoisse sur mon 3e roman. Je me suis sentie vexée mais le moyen de nier le fait, hein ? C'étaitr un roman historique et à chaque mot, j'avais l'impression de faire un anachronisme. Alors je me lançais dans des recherches sans fin et j'avais l'impression d'esquiver le moment d'écrire. Un an de prise de tête. On ne m'y reprendra plus.
- bormandg
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Mais ils peuvrent être rassurés: il ne leur demandera pas de le réélire: Il se réélira à l'unanimité des votants, comme il procède pour les lois qu'il annonce, les règles de jugement qu'il va mettre en place, les règles de déontologie, etc...: D'ici peu, il: restera 1 électeur en France.Heliot a écrit :et ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à avoir enfin compris qu'ils se sont faits joyeusement empapaouter... C'est juste un peu tard.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
bormandg: Veux-tu m'épouser?bormandg a écrit :Mais ils peuvrent être rassurés: il ne leur demandera pas de le réélire: Il se réélira à l'unanimité des votants, comme il procède pour les lois qu'il annonce, les règles de jugement qu'il va mettre en place, les règles de déontologie, etc...: D'ici peu, il: restera 1 électeur en France.Heliot a écrit :et ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à avoir enfin compris qu'ils se sont faits joyeusement empapaouter... C'est juste un peu tard.
Hélas, 3 fois hélas. J'ai bien peur, malgré toute l'excitation que me cause cette merveilleuse histoire et cette jouissive perspective, que ce Jour Béni (oui, oui) n'arrive jamais.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
c'est un véritable repaire de l'anti-France, ici, plutôt que de vils éditeurs, oui !
Allô, Mr Besson ? C'est pour une dénonciation collective, combien vous m'offrez ?
Et pour revenir au sujet, Kat a raison, jeune on rit, caustique et tout, et pis quand ça nous tombe dessus, la vieille angoisse glauque qui tient éveillé une partie de la nuit au sujet d'un bouquin, on se rend compte des années écoulées...
Certes, ce n'est pas de la "souffrance", et on finit par l'oublier quand on arrive au mot "fin". Mais l'immersion dans une histoire peut provoquer de drôles de dérèglements, quoi qu'on en pense...
Allô, Mr Besson ? C'est pour une dénonciation collective, combien vous m'offrez ?
Et pour revenir au sujet, Kat a raison, jeune on rit, caustique et tout, et pis quand ça nous tombe dessus, la vieille angoisse glauque qui tient éveillé une partie de la nuit au sujet d'un bouquin, on se rend compte des années écoulées...
Certes, ce n'est pas de la "souffrance", et on finit par l'oublier quand on arrive au mot "fin". Mais l'immersion dans une histoire peut provoquer de drôles de dérèglements, quoi qu'on en pense...
Salut,
Sinon c'est marrant ça:
Maintenant, j'ai plus de mal à trouver les phrases. Ou du moins à penser que quelqu'un les trouvera dignes d'être intéressantes. Du coup, ça ne sort pas.
A+
Patrice
Un titre de séjour au Mali, ça te va?Allô, Mr Besson ? C'est pour une dénonciation collective, combien vous m'offrez ?
Sinon c'est marrant ça:
Dans la rédaction de textes "scientifiques", c'est pareil. J'ai connu une période durant laquelle je pouvais pondre plus de 10 articles par ans.Oh, ça, c'est comme quand on est jeune et plein de fougue et qu'on fait le grand écart sans y penser en riant des vieux croutons qui n'y arrivent pas, jusqu'au jour où on se fait une tendinite et où on comprend mieux.
Avec Gilles Dumay, nous nous gaussions de tous ceux qui souffrent en écrivant, jusqu'au jour où je me suis retrouvée en train de suer d'angoisse sur mon 3e roman. Je me suis sentie vexée mais le moyen de nier le fait, hein ? C'étaitr un roman historique et à chaque mot, j'avais l'impression de faire un anachronisme. Alors je me lançais dans des recherches sans fin et j'avais l'impression d'esquiver le moment d'écrire. Un an de prise de tête. On ne m'y reprendra plus.
Maintenant, j'ai plus de mal à trouver les phrases. Ou du moins à penser que quelqu'un les trouvera dignes d'être intéressantes. Du coup, ça ne sort pas.
A+
Patrice
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J'entends bien, mais je me suis mal exprimé. Le mec en question pensait plutôt "si je ne souffre pas - une vraie souffrance morale hein - ce que j'écris sera mauvais."
C'est ça qui me paraît absurde, de faire le lien souffrance - qualité. Et puis bon au final, écrire c'est tellement agréable que ça vaut bien les quelques suées que cela peut causer ( 'tain de virgule, je vais la mettre où celle-la... ?)
C'est ça qui me paraît absurde, de faire le lien souffrance - qualité. Et puis bon au final, écrire c'est tellement agréable que ça vaut bien les quelques suées que cela peut causer ( 'tain de virgule, je vais la mettre où celle-la... ?)
"C'est comme une des œuvres de petits et exquis de l'art comme je pense que vous aimerez à croire que je suis droit dans votre propre de voir pour savoir."
Yoyoangel, bot.
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Oui, Julien, le mec en question se la jouait sans doute artiste maudit (il y en a encore !), oubliant juste que la souffrance d'un Baudelaire lui venait surtout de ses parties intimes ! (Charles est quand même parti de la bite, si je peux me permettre cette expression cavalière - autres temps, autres moeurs).
- Eons
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Déjà qu'il y a plein de trucs qui partent en couille !Heliot a écrit :(Charles est quand même parti de la bite, si je peux me permettre cette expression cavalière - autres temps, autres moeurs).
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Comme tu le présentes toi-même, c'est un cas, une fois... mais tu es venue à l'écriture par amour/plaisir (j'en suis quasi sûre )...Katioucha a écrit :Oh, ça, c'est comme quand on est jeune et plein de fougue et qu'on fait le grand écart sans y penser en riant des vieux croutons qui n'y arrivent pas, jusqu'au jour où on se fait une tendinite et où on comprend mieux.Julien d'Hem a écrit :J'ai un ami qui m'a dit un jour connaître quelqu'un pour qui écrire était une souffrance quasi obligée pour accoucher de son texte. Je pense que c'est à la fois absurde et un chouïa prétentieux, et je rejoins le raisonnement de Cibylline.
Avec Gilles Dumay, nous nous gaussions de tous ceux qui souffrent en écrivant, jusqu'au jour où je me suis retrouvée en train de suer d'angoisse sur mon 3e roman. Je me suis sentie vexée mais le moyen de nier le fait, hein ? C'étaitr un roman historique et à chaque mot, j'avais l'impression de faire un anachronisme. Alors je me lançais dans des recherches sans fin et j'avais l'impression d'esquiver le moment d'écrire. Un an de prise de tête. On ne m'y reprendra plus.
(Je ne fais plus hélas partie des jeunes et c'est vrai qu'on a parfois de drôles de mésaventures, genre cette histoire donc chaque dialogue était prêt dans ma tête et que, brusquement, je n'arrive pas à écrire alors que j'ai le clavier facile... mais, bon, je souffre plus d'être au régime que de ne pas écrire facilement )
- thomasday
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Il y a deux cas de figure :Patrice a écrit :Dans la rédaction de textes "scientifiques", c'est pareil. J'ai connu une période durant laquelle je pouvais pondre plus de 10 articles par ans.
Maintenant, j'ai plus de mal à trouver les phrases. Ou du moins à penser que quelqu'un les trouvera dignes d'être intéressantes. Du coup, ça ne sort pas.
Plus on écrit, plus on se rend les choses dures (tout seul sans l'aide de personne).
Plus on écrit, plus on s'automatise.
En fiction, chaque texte a besoin d'outils appropriés qui peuvent (doivent ?) être différents des outils utilisés lors de la rédaction du texte précédent ; ce qui, de fait, empêche l'automatisation.
(C'est sans doute pour ça que je n'aime guère les séries, où vite l'écriture passe en mode automatique et perd grand intérêt).
GD
PS : Pour ce qui est de Catherine Dufour, elle aime prendre des risques stylistiques, donc par conséquent on ne sera guère surpris d'apprendre qu'elle se fait suer (au bon sens du terme).
Ou j'ai mal compris ton propos ou tu es un brin excessif et je n'adhère pas du tout à ta vision des choses.thomasday a écrit :En fiction, chaque texte a besoin d'outils appropriés qui peuvent (doivent ?) être différents des outils utilisés lors de la rédaction du texte précédent ; ce qui, de fait, empêche l'automatisation.
(C'est sans doute pour ça que je n'aime guère les séries, où vite l'écriture passe en mode automatique et perd grand intérêt).
Bien sûr, chaque texte est différent et on va forcément adapter notre style si l'on passe de l'humour à la tragédie, etc.
Mais changer pour changer à tout prix, se priver de son propre style s'il est accompli et s'améliore, j'y vois plus une espède de défi/caprice qu'un véritable intérêt artistique.
Et j'aime beaucoup les séries qui, bien menées, peuvent avoir beaucoup de charme. Une bonne série saura s'arrêter à temps, quand l'auteur n'aura plus rien à nous en dire.
N'oublions pas non plus que la nature de ce qu'on écrit change la donne.
Il y a loin de l'écriture de romans destinés avant tout au plaisir des lecteurs, ceux qui vous racontent une belle histoire, et ceux qui sont tournés vers l'exploration d'un subconscient parfois douloureux.
Mon père écrivait parce qu'il était incapable de parler de sa guerre. J'ai tenté plus d'une fois de lui extorquer des détails, des faits, mais sa réponse invariable était : "tout est dans mes livres".
Pour lui, c'était autant un travail thérapeutique qu'un travail d'écrivain, et la douleur vécue lorsqu'il cherchait les mots justes pour faire partager aux lecteurs le ressentis des drames réels était manifeste.
Même si on met toujours de soi dans un roman, il y a des marges qui peuvent expliquer l'investissement psychologique nécessaires à traiter le vécu.
Il y a loin de l'écriture de romans destinés avant tout au plaisir des lecteurs, ceux qui vous racontent une belle histoire, et ceux qui sont tournés vers l'exploration d'un subconscient parfois douloureux.
Mon père écrivait parce qu'il était incapable de parler de sa guerre. J'ai tenté plus d'une fois de lui extorquer des détails, des faits, mais sa réponse invariable était : "tout est dans mes livres".
Pour lui, c'était autant un travail thérapeutique qu'un travail d'écrivain, et la douleur vécue lorsqu'il cherchait les mots justes pour faire partager aux lecteurs le ressentis des drames réels était manifeste.
Même si on met toujours de soi dans un roman, il y a des marges qui peuvent expliquer l'investissement psychologique nécessaires à traiter le vécu.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"