This is not America de Thomas Day
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J'ajoute une interview de Thomas Day sur SFU dans laquelle il parle du recueil et de ses projets.
La partie sur This Is Not America
"Peux-tu nous parler de « This is not America » (à paraître le 9 mars aux éditions ActuSF les trois souhaits) et comment est né le projet ?
Thomas Day : J'ai une histoire compliquée avec les USA. Mon grand-père paternel était américain de Louisiane (d'une lointaine origine française, donc), mon père a choisi la nationalité française à l'âge de 21 ans, je crois, et a fait la guerre d'Algérie. Une partie de la légende familiale veut que du sang séminole (indien de Floride) coule dans nos veines. Même si ce n'est que de la légende, il y a un peu d'Amérique en moi.
J'y suis allé de nombreuses fois ; j'ai traversé en voiture les USA il y a une dizaine d'années. Je n'en suis pas un spécialiste, mais c'est un pays dont je connais bien certaines facettes. C'est aussi une formidable source d'inspiration.
Il y a trois nouvelles dans « This Is Not America » : une, sur l'assassinat de Kennedy ; une sur la télé et une dernière, l'inédit du recueil, sur Air Force One, l'avion du président des USA, siège d'une attaque extraterrestre. Les deux premières nouvelles sont délirantes et la troisième, est à peine plus sérieuse. Dans ma tête cet inédit « Éloges du sacrifice » est un hommage à la SF de Poul Anderson. J'ai essayé de retrouver une façon d'écrire de la SF disparue depuis longtemps maintenant (en raccourci : écrire un roman de la taille d'une nouvelle).
Le recueil d'Actu-SF est une version courte d'un recueil que je finirai sans doute dans deux ou trois ans où il n'y aura non pas trois nouvelles sur l'Amérique, mais six, peut-être sept. Dont une, terriblement difficile à écrire, qui traversera l'histoire de l'ouest, de 1803 aux essais nucléaires des années 1950. "
Et puis :
"As-tu déjà des projets en cours ?
Thomas Day : Toujours. Je travaille sur un roman que j'écris pour mes enfants (ils devront cependant attendre un petit peu pour pouvoir le lire, vu leur âge actuel) ; j'appelle ça mon « steampunk breton ». J'ai aussi un projet avec Daylon et Lasth de livre illustré. Plus des projets de nouvelles et un roman/recueil au Bélial'. Les projets ça ne manquent jamais, ce qui me manque c'est le temps (et l'énergie, parfois)."
La partie sur This Is Not America
"Peux-tu nous parler de « This is not America » (à paraître le 9 mars aux éditions ActuSF les trois souhaits) et comment est né le projet ?
Thomas Day : J'ai une histoire compliquée avec les USA. Mon grand-père paternel était américain de Louisiane (d'une lointaine origine française, donc), mon père a choisi la nationalité française à l'âge de 21 ans, je crois, et a fait la guerre d'Algérie. Une partie de la légende familiale veut que du sang séminole (indien de Floride) coule dans nos veines. Même si ce n'est que de la légende, il y a un peu d'Amérique en moi.
J'y suis allé de nombreuses fois ; j'ai traversé en voiture les USA il y a une dizaine d'années. Je n'en suis pas un spécialiste, mais c'est un pays dont je connais bien certaines facettes. C'est aussi une formidable source d'inspiration.
Il y a trois nouvelles dans « This Is Not America » : une, sur l'assassinat de Kennedy ; une sur la télé et une dernière, l'inédit du recueil, sur Air Force One, l'avion du président des USA, siège d'une attaque extraterrestre. Les deux premières nouvelles sont délirantes et la troisième, est à peine plus sérieuse. Dans ma tête cet inédit « Éloges du sacrifice » est un hommage à la SF de Poul Anderson. J'ai essayé de retrouver une façon d'écrire de la SF disparue depuis longtemps maintenant (en raccourci : écrire un roman de la taille d'une nouvelle).
Le recueil d'Actu-SF est une version courte d'un recueil que je finirai sans doute dans deux ou trois ans où il n'y aura non pas trois nouvelles sur l'Amérique, mais six, peut-être sept. Dont une, terriblement difficile à écrire, qui traversera l'histoire de l'ouest, de 1803 aux essais nucléaires des années 1950. "
Et puis :
"As-tu déjà des projets en cours ?
Thomas Day : Toujours. Je travaille sur un roman que j'écris pour mes enfants (ils devront cependant attendre un petit peu pour pouvoir le lire, vu leur âge actuel) ; j'appelle ça mon « steampunk breton ». J'ai aussi un projet avec Daylon et Lasth de livre illustré. Plus des projets de nouvelles et un roman/recueil au Bélial'. Les projets ça ne manquent jamais, ce qui me manque c'est le temps (et l'énergie, parfois)."
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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- thomasday
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Tiré du film de John Schlesinger Le Jeu du faucon (The Falcon and the snowman, 1985). Dans ce film un jeune déçu par la politique étrangère de son pays et son ami dealer (interprété par Sean Penn) se mettent à vendre des infos confidentielles aux russes. Je l'ai revu il y a peu, et c'est toujours très bien.gutboy a écrit :A chaque fois que je lis ce titre je me retrouve avec le morceau de David Bowie / Pat Metheny en tête.
TD
- Don Lorenjy
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Bien aimé ce court recueil.
Cette année-là, l’hiver commença le 22 novembre est ma préférée des trois. J'ai adoré la première phrase, à contrepied du titre. La nouvelle fait remonter pleins d'influences. Qu'elles soient voulues par l'auteur ou juste des réminiscences perso c'est une autre question, mais j'ai pris cette nouvelle comme un scénario de DarkSkies écrit par Ellroy avec une fin mélancolique à la Dunyach dans Nos traces dans la neige . Excellent effet pour moi.
American Drug Trip est la plus barrée, évidemment. Le thème n'est pas nouveau-nouveau, mais la forme est maitrisée. Une friandise. Acidulée.
Éloges du sacrifice Bon, je ne l'ai pas comprise. Pas réussi à voir où mènent les actions du héros. Troublé je fus par le fait que les ET, avec la gueule qu'ils ont, ben ils transpirent à grosses gouttes. Rien d'impossible à ça évidemment, mais la sensation à la lecture est étrange.
La nouvelle est titrée une seule fois Eloges, dans les crédits du début (je ne sais pas comment s'appelle cette partie du livre où on indique les précédentes parutions des textes du bouquin). Partout ailleurs, Eloge est au singulier. Coquillette?
Cette année-là, l’hiver commença le 22 novembre est ma préférée des trois. J'ai adoré la première phrase, à contrepied du titre. La nouvelle fait remonter pleins d'influences. Qu'elles soient voulues par l'auteur ou juste des réminiscences perso c'est une autre question, mais j'ai pris cette nouvelle comme un scénario de DarkSkies écrit par Ellroy avec une fin mélancolique à la Dunyach dans Nos traces dans la neige . Excellent effet pour moi.
American Drug Trip est la plus barrée, évidemment. Le thème n'est pas nouveau-nouveau, mais la forme est maitrisée. Une friandise. Acidulée.
Éloges du sacrifice Bon, je ne l'ai pas comprise. Pas réussi à voir où mènent les actions du héros. Troublé je fus par le fait que les ET, avec la gueule qu'ils ont, ben ils transpirent à grosses gouttes. Rien d'impossible à ça évidemment, mais la sensation à la lecture est étrange.
La nouvelle est titrée une seule fois Eloges, dans les crédits du début (je ne sais pas comment s'appelle cette partie du livre où on indique les précédentes parutions des textes du bouquin). Partout ailleurs, Eloge est au singulier. Coquillette?
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)
- Don Lorenjy
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J'ai retrouvé la même jubilation que pour L'Apocalypse selon Huxley de Noirez dans Ouvre-toi !, avec certes un décalage dans le ton. Même plaisir de lecture, et j'espère même plaisir d'écriture pour les auteurs.gutboy a écrit : American Drug Trip est la plus barrée, évidemment. Le thème n'est pas nouveau-nouveau, mais la forme est maitrisée. Une friandise. Acidulée.
J'attends la décrispation de mes zygo pour attaquer la troisième qui a l'air plus grave.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
- thomasday
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Tu savais que David Bowie avait été longtemps fasciné par le fascisme (au point de vouloir se présenter à des élections en tant que candidat fasciste) ?Olivier T a écrit :Et puis, un type qui a Bowie - le chanteur pas le couteau - dans ses références ne peut pas être foncièrement mauvais.
Quant à Jim Bowie, il était esclavagiste.
TD
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Bowie a été fasciné par un tas de trucs très cons, et a raconté aussi un tas de conneries pour faire chier les journalistes.
Il a une forme d'humour à froid très particulier.
Pour l'esclavagisme, c'est différent. Faut reconnaître que ça avait du bon. Le MEDEF l'a d'ailleurs bien compris.
Il a une forme d'humour à froid très particulier.
Pour l'esclavagisme, c'est différent. Faut reconnaître que ça avait du bon. Le MEDEF l'a d'ailleurs bien compris.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
- Don Lorenjy
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Bowie est souvent comparé à un caméléon, par ses nombreuses vies passés.thomasday a écrit :Tu savais que David Bowie avait été longtemps fasciné par le fascisme (au point de vouloir se présenter à des élections en tant que candidat fasciste) ?Olivier T a écrit :Et puis, un type qui a Bowie - le chanteur pas le couteau - dans ses références ne peut pas être foncièrement mauvais.
Quant à Jim Bowie, il était esclavagiste.
TD
De même quil s'est passionné pour l'ésotérisme et la SF, je ne serai pas étonné - mais je ne connais pas sa biographie sur le bout des doigts - que sa fascination pour le fascisme se situe à la même période que son intérêt pour une forme de théosophie un peu radicale.
Ayé, lu la bête.
C'est tout ce qu'il y a de sympathique. Ma préférence va bien à "American Drug Trip".
(Et Bowie est Dieu.)
C'est tout ce qu'il y a de sympathique. Ma préférence va bien à "American Drug Trip".
(Et Bowie est Dieu.)
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Bon, ben moi, contrairement à vous, c'est la troisième nouvelle que j'ai préféré.
Pas sur le coup. Mais avec un peu de recul.
D'ailleurs, les deux pemières nouvelles sont petit à petit en train de rejoindre le grand "coin" des nouvelles que j'ai lu, sans réelles identifications propres.
Alors que la nouvelles avec les Gorgones, ben je peux toujours aussi facilement me la faire "revivre", rien qu'en fermant les yeux.
Je pense qu'elle va rentrer dans la catégorie des nouvelles/romans qui m'ont marqué, ce qui est de plus en plus rare avec l'âge.
Dernier exemple en date : car je suis Légion de Mauméjean. Rien en SF anglo-saxonne ces denières années.
Excellente pioche donc pour moi.
Pas sur le coup. Mais avec un peu de recul.
D'ailleurs, les deux pemières nouvelles sont petit à petit en train de rejoindre le grand "coin" des nouvelles que j'ai lu, sans réelles identifications propres.
Alors que la nouvelles avec les Gorgones, ben je peux toujours aussi facilement me la faire "revivre", rien qu'en fermant les yeux.
Je pense qu'elle va rentrer dans la catégorie des nouvelles/romans qui m'ont marqué, ce qui est de plus en plus rare avec l'âge.
Dernier exemple en date : car je suis Légion de Mauméjean. Rien en SF anglo-saxonne ces denières années.
Excellente pioche donc pour moi.
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Alors la bonne nouvelle du jour c'est un article sur This Is Not America dans le journal Le Parisien / Aujourd'hui en France, page 31, juste à côté de Michael Jackson.
En voici un bout :
"Thomas Day est un peu le Dr Jekyll et Mr Hyde de la science fiction française. (...) il se transforme en Thomas Day pour écrire dans une prose qui, en général, ne fait pas dans la dentelle, généreuse en sang, sexe et sueur, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve d’une belle imagination. Actusf, petite maison d’édition tenue par des fans mais disponible dans toutes les bonnes librairies et apôtre des textes courts, a eu la bonne idée de compiler trois de ses nouvelles. (...) ’American Drug Trip’ envoie un Californien moyen dans une multitude d’univers parallèles tous plus déjantés les uns que les autres, d’où le titre. Une nouvelle plutôt amusante, même si son héros semble promis à un destin tragique... ’This is not America’, ’Ce n’est pas l’Amérique", proclame le titre du recueil. En un sens, la réalité n’est pourtant pas très loin de la fiction..."
C'est signé Michel Valentin.
En voici un bout :
"Thomas Day est un peu le Dr Jekyll et Mr Hyde de la science fiction française. (...) il se transforme en Thomas Day pour écrire dans une prose qui, en général, ne fait pas dans la dentelle, généreuse en sang, sexe et sueur, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve d’une belle imagination. Actusf, petite maison d’édition tenue par des fans mais disponible dans toutes les bonnes librairies et apôtre des textes courts, a eu la bonne idée de compiler trois de ses nouvelles. (...) ’American Drug Trip’ envoie un Californien moyen dans une multitude d’univers parallèles tous plus déjantés les uns que les autres, d’où le titre. Une nouvelle plutôt amusante, même si son héros semble promis à un destin tragique... ’This is not America’, ’Ce n’est pas l’Amérique", proclame le titre du recueil. En un sens, la réalité n’est pourtant pas très loin de la fiction..."
C'est signé Michel Valentin.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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- Stéphane
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Lu la bête. C'est fort plaisant, et contient un petit chef-d'œuvre intitulé American Drug Trip.
- orcusnf
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dites, on peut les trouver où les nouvelles de TD ? Non parce que si elles sont toutes aussi bien, j'achète.
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