Le livre, c'est de la SF

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MF
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Le livre, c'est de la SF

Message par MF » mer. mars 25, 2009 4:51 pm

Ne changeons surtout pas une équipe qui perd.
Gaymard a du jouer au rugby...
PARIS, 25 mars 2009 (AFP)

Le député UMP Hervé Gaymard recommande de "ne pas modifier" la loi de 1981 sur le prix unique du livre, qui a permis "l'égalité d'accès au livre", dans un rapport présenté mercredi à l'Assemblée nationale.

"Cette loi a rempli son objectif principal, que le livre soit accessible au plus grand nombre de citoyens", a-t-il déclaré lors de son audition par la Commission des affaires culturelles et sociales de l'Assemblée.

Le prix unique a permis le maintien d'un réseau de 3.500 librairies indépendantes en France, qui compte ainsi "plus de points de ventes de livres qu'il n'y en a dans l'ensemble des Etats-Unis", a-t-il noté, soulignant que la tendance internationale est à un régime de prix fixe pour le livre.

Dans son rapport rédigé à la demande de la ministre de la Culture Christine Albanel, M. Gaymard (Savoie) rappelle que le secteur du livre est la première industrie culturelle en France, avec quelque 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et fait vivre 80.000 personnes.

Il note cependant l'urgence de réduire le pourcentage de retour des livres invendus, actuellement de 23% à 24% en France. Une réduction qui passe notamment par la mise en place d'un système de "traçabilité de la vente des livres", comme ça a été fait récemment en Grande-Bretagne.

Ce système informatisé (booktracking) qui relie les caisses enregistreuses des ventes effectuées à un dispositif central a permis de faire passer le taux d'invendus de 22% à 14% en Grande-Bretagne.

Une baisse significative du "pilon" apporterait "un oxygène financier" à l'ensemble du secteur du livre, "plutôt en bonne santé, mais dont les marges sont extrêmement faibles", a souligné le député UMP.

Pour préserver le réseau de librairies, il a par ailleurs indiqué qu'il avait déposé avec des élus "de tous les groupes parlementaires" une proposition de loi pour exempter la filière du livre du plafonnement des délais de paiements instaurés par la loi de modernisation de l'économie (LME).

Cette disposition qui prévoit que les délais de paiement entre clients et fournisseurs ne pourront dépasser "45 jours fin de mois" risque en effet, selon les professionnels, de déstabiliser la chaîne du livre ou les délais moyens sont aujourd'hui de plus de 90 jours.
Plutôt que d'imaginer l'arrivée de la dématérialisation du livre, voire, pour ne pas faire trop peur à Joe, l'impression à la demande, attaquons nous plutôt à ce terrible et hideux monstre qu'est le pilon.

Parce que le booktracking va permettre de maintenir le réseau de libraires ? Ça a l'air puissant ce qu'ils fument en Savoie...

rmd
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Message par rmd » mer. mars 25, 2009 4:56 pm

Gaymard avait été surnommé "le chrétien des alpes" par le canard.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.

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Le_navire
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Message par Le_navire » mer. mars 25, 2009 5:07 pm

rmd a écrit :Gaymard avait été surnommé "le chrétien des alpes" par le canard.
qui est comme tout le monde le sait, c'est pour ça que je le dis, l'origine sémantique exacte de "Crétin des Alpes".
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » mer. mars 25, 2009 5:45 pm


Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » mer. mars 25, 2009 5:52 pm

L'impression à la demande, ça permettrait de réduire sérieusement le pilon.
Mais bon, ça ne plait guère à la CGT, omniprésente dans le secteur de l'imprimerie.
Bienvenu chez Pulp Factory :
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
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Erion
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Message par Erion » mer. mars 25, 2009 5:55 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :Ce truc-là aussi c'est amusant…
"- il y a de nouveaux coûts qui apparaissent avec le numérique : coûts de conversion des fichiers (voire de numérisation s'il s'agit de livres plus anciens), coûts de stockage des fichiers, coûts de sécurisation des fichiers, frais juridiques liés à l'adaptation des contrats d'édition et à la défense contre le piratage, etc.
- vendre des livres numériques ne se fait pas tout seul : cela nécessite un diffuseur-distributeur (« e-distributeur » pour reprendre la terminologie de Gallica2) et de sites de vente en ligne des livres (« e-librairies »). A ce sujet, pourquoi ne pas pratiquer la vente directe ? Ce serait méconnaître l'importance stratégique que revêt la librairie de qualité pour tous les éditeurs.
- tous ces nouveaux coûts compensent peu ou prou la disparition des coûts liés au papier. Et en plus, le taux réduit de TVA de 5,5 %, dont bénéficie le livre papier, ne concerne pas le livre numérique, taxé au taux normal de 19,6 % : d'où un surcoût de 14 % du livre numérique !"

Foutage de gueule du SNE. Parce que c'est sûr, stocker des livres ca coûte beaucoup moins cher que stocker des fichiers...
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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MF
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Message par MF » mer. mars 25, 2009 6:13 pm

Bouse Bleuâtre a écrit :Ce truc-là aussi c'est amusant…
Mille merci, je ne l'avais pas vu.

Ils sont grands au SNE. Ils méritent de dialoguer avec Gaymard.

Non seulement ils évaluent le coût de revient du livre électronique sur la base d'une diffusion sur support CD/DVD, mais ils sont capables d'une approche hadopiesque (excusez le néologisme) pire que celles des majors cinématographiques ou des producteurs de la Star'Ac.

"Sans un respect fort du droit d'auteur, on ne peut prétendre à la création d'une offre légale, pérenne et de qualité. La coopération de tous les acteurs d'Internet, fournisseurs de contenus, télécoms, fournisseurs d'accès à Internet, moteurs de recherche et bibliothèques numériques paraît indispensable afin de lutter contre la prolifération du piratage. Or, certains de ces acteurs, dont les visées monopolistiques et hégémoniques sont claires, renversent le principe du droit d'auteur pour promouvoir leurs propres intérêts et générer d'importants revenus publicitaires à partir des contenus des éditeurs.

On oublie trop souvent que le droit d'auteur, qui fait partie des droits de l'Homme hérités du Siècle des Lumières, rémunère le travail des auteurs et de leurs éditeurs. N'y a-t-il pas là une extraordinaire régression démocratique à refuser de rémunérer le travail intellectuel, à refuser de rémunérer l'œuvre de l'esprit, alors qu'on accepte de payer pour des biens matériels ou des services ?"


Ainsi le "contenu" serait celui des éditeurs ?
Ainsi le droit d'auteur a pour objet de rémunérer le travail de l'éditeur ?
Ainsi l'éditeur, digne héritier des Lumières, revendique de bénéficier des droits de l'homme ? Alors que chacun sait que le seul bon éditeur est l'éditeur mort ! 8)
Et si possible enterré !

Ils vont finir par me faire aimer le compte d'auteur... :twisted:

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Eons
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Message par Eons » mer. mars 25, 2009 7:35 pm

Erion a écrit :
Bouse Bleuâtre a écrit :Ce truc-là aussi c'est amusant…
"- il y a de nouveaux coûts qui apparaissent avec le numérique : coûts de conversion des fichiers (voire de numérisation s'il s'agit de livres plus anciens), coûts de stockage des fichiers, coûts de sécurisation des fichiers, frais juridiques liés à l'adaptation des contrats d'édition et à la défense contre le piratage, etc.
Coût de conversion : peanuts par rapport à celui de la composition.
- vendre des livres numériques ne se fait pas tout seul : cela nécessite un diffuseur-distributeur (« e-distributeur » pour reprendre la terminologie de Gallica2) et de sites de vente en ligne des livres (« e-librairies »). A ce sujet, pourquoi ne pas pratiquer la vente directe ? Ce serait méconnaître l'importance stratégique que revêt la librairie de qualité pour tous les éditeurs.
N'importe quel libraire ayant un site de vente en ligne peut proposer un catalogue, il n'y a quasiment aucun frais, surtout que tout se fait via le Net, donc pas de pb de logistique. Le reste, c'est de la négociation de %.
- tous ces nouveaux coûts compensent peu ou prou la disparition des coûts liés au papier. Et en plus, le taux réduit de TVA de 5,5 %, dont bénéficie le livre papier, ne concerne pas le livre numérique, taxé au taux normal de 19,6 % : d'où un surcoût de 14 % du livre numérique !"
Il y a en effet ce surcoût de TVA, qui est une aberration due à une loi périmée (1973, jamais revue).
Erion a écrit :Foutage de gueule du SNE. Parce que c'est sûr, stocker des livres ca coûte beaucoup moins cher que stocker des fichiers...
C'est qu'un disque dur, ça coûte bonbon ! Image
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

manu
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Message par manu » mer. mars 25, 2009 8:22 pm

:lol: :lol: :lol: faut présenter SNE pour completer le fil sur la SF la plus drole, à ce point la ça doit etre fait expres.

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Don Lorenjy
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Re: Le livre, c'est de la SF

Message par Don Lorenjy » jeu. mars 26, 2009 8:52 am

MF a écrit : Ça a l'air puissant ce qu'ils fument en Savoie...
Je confirme...


Hum, pardon. J'y retourne.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons

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Lensman
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Message par Lensman » jeu. mars 26, 2009 9:32 am

Erion a écrit :frais juridiques liés à l'adaptation des contrats d'édition et à la défense contre le piratage
Là, c'est peut-être dépenser de l'argent pour rien, si j'ai bien compris...
Oncle Joe

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » jeu. mars 26, 2009 10:01 am

Lensman a écrit :
Erion a écrit :frais juridiques liés à l'adaptation des contrats d'édition et à la défense contre le piratage
Là, c'est peut-être dépenser de l'argent pour rien, si j'ai bien compris...
Ouaip.

Et pareil pour les DRM.

Je pensais naïvement que les maisons d'édition auraient retenu la leçon des maisons de disques qui abandonnent les protections… ben non.

Auteurs, regardez bien vos contrats et refusez de signer toute clause autorisant l'éditeur à employer des DRM sur les livres numériques.

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Erion
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Message par Erion » jeu. mars 26, 2009 10:12 am

L'argumentation du SNE, repose sur l'idée que "rien ne change", et même "rien ne DOIT changer". Evidemment que dans ces conditions l'édition électronique soit un coût supplémentaire. En effet, ils n'ont rien appris de l'industrie du disque.

Mais ce qui me sidère, c'est le renversement de la notion de droit d'auteur. Comme si à l'origine, elle devait protéger l'auteur et l'éditeur contre le public. Alors qu'elle a toujours protégé l'auteur contre l'éditeur. On est justement pas dans le pays du copyright.

C'est là que les artistes (chanteurs et autres) se sont fait avoir en devenant les bras armés des éditeurs contre le public. Alors que c'est une affaire qui ne concerne que les éditeurs avec les consommateurs.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » jeu. mars 26, 2009 10:15 am

Erion a écrit :C'est là que les artistes (chanteurs et autres) se sont fait avoir en devenant les bras armés des éditeurs contre le public.
D'où la nécessité pour les écrivains, qui ont — enfin, pour la plupart — plus de neurones que Johnny et consorts, d'adopter une position raisonnable et intelligente.

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Hoêl
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Message par Hoêl » jeu. mars 26, 2009 10:21 am

Bouse Bleuâtre a écrit :
Erion a écrit :C'est là que les artistes (chanteurs et autres) se sont fait avoir en devenant les bras armés des éditeurs contre le public.
D'où la nécessité pour les écrivains, qui ont — enfin, pour la plupart — plus de neurones que Johnny et consorts, d'adopter une position raisonnable et intelligente.
Eh , il n'y a pas que Johnny chez les musicos ! et je rappelle qu'un grand nombre d'entre eux sont des auteurs , je cite dans le désordre ceux de ma génération qui m'ont marqué : Higelin , Lavilliers , Fontaine , Elno , Miossec et , si on remonte plus loin Ferré et consorts !
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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