Je ne crie pas sur Bragelonne. Je constate juste que la qualité des débuts n'a pas été constante dans le temps. Avec l'accélération des publications, le coté commercial a pris le dessus sur le coté "éditeur passioné" et le respect des lecteurs.Eric a écrit :Ce que je voulais dire par là, c'est que de pousser les haut cris dès qu'on prononce le nom de Bragelonne relève de l'incantatoire. On peut en penser ce qu'on veut, mais si ils ont pris en quelques années une telle place dans le marché de la Fantasy, c'est bien que le public y trouve son compte.
Si, c'était prévisible. Certains groupes français d'édition se moquent des lecteurs et ne les prennent que pour des vaches à lait. Arrêt de série en plein milieu, tronconnage des livres V.O. en 2 ou 3 volumes pour vendre plus et plus cher, ... Bragelonne s'est installé dans une niche et a essayé de fidéliser sa clientèle avec des produits vendeurs et de bonne qualité [jolies couvertures, traductions correctes, soin apporté à la présentation, communication à tout va, prix corrects, ... ], puis a agrandi son public en essayant de se diversifier (avec plus ou moins de succès). Maintenant, comme beaucoup d'autres sociétés, les prix vont vers le haut tout en ne maintenant pas toujours une qualité égale. C'est ce que je considère comme un nivellement vers le bas.Eric a écrit :Ils n'en n'ont jamais fait mystère. Leur objectif c'est d'appliquer des recettes éditoriales à l'américaine. Recettes éprouvées d'ailleurs et qui ont fait leurs preuve (du moins du point de vue commercial) là-bas. Une Fantasy simple, basée sur un schéma familier, qui capitalise sur des références connues (voire qui n'hésite pas à s'auto référencer), pour le reste, du gros spectacle, de l'entertainment, des séries qui fidélisent le lectorat, et une communauté qui se fédère autour d'une marque forte.
Ajoute à cela que ce type de Fantasy qui vend énormément aux U.S était, avant que Bragelonne n'aille la chercher, largement méprisée par les éditeurs français, et le fait qu'Alain Névant connaît parfaitement sa cible, son marché et les auteurs qui l'intéresse, il n'a eu qu'à se servir.
Et force est de constater que la stratégie a parfaitement fonctionné. A la base c'était tout de même un pari risqué, et je ne pense pas que quiconque aurait été en mesure de prévoir le succès de Bragelonne.
@+,
NicK.