La route de Cormac McCarthy

[Papageno]

Peut-être que le Soupçon de Roland est :
Ce livre aurait-il reçu les mêmes éloges s’il avait été signé par – disons RCW –
N’y a-t-il pas un plaisir jubilatoire, pour certains, de voir écrivain non spécialisé, damner le pion a auteur spécialisé.
Comme je ne l’ai pas lu, je ne saurais répondre à ces questions

[MF]

Vas-y, explique, tu m'intéresses.

T'es joueur, toi aujourd'hui.
Voyons, voyons... un duo qui parcourt des lieux abandonnées en poussant un caddie qui contient toutes ses possessions, en étant à la recherche de la(sa) vie, c'est une idée neuve !

Ah, non, merdre ! "La vie rêvée des anges"

[Roland C. Wagner]

Peut-être que le Soupçon de Roland est :
Ce livre aurait-il reçu les mêmes éloges s’il avait été signé par – disons RCW –

Ah non, pas du tout. Tu confonds avec BW et SL.

N’y a-t-il pas un plaisir jubilatoire, pour certains, de voir écrivain non spécialisé, damner le pion a auteur spécialisé.

Sauf que pour "damer le pion" en matière de science-fiction, le novum est indispensable. Sinon, on a juste un traitement façon littérature générale d'un thème de SF, ce qui ne fait en rien avancer le schmilblick.

Que le bouquin en question soit "bon" ou non est franchement accessoire. Des "bons" bouquins, il y en a des tonnes. Les bouquins qui innovent sont plus rares.

[Lensman]

Des "bons" bouquins, il y en a des tonnes. Les bouquins qui innovent sont plus rares.

Hum, c'est presque une lapalissade... mais on ne voit pas bien ce que cela vient faire avec les réactions sur "La Route".
A vrai dire, je ne vois pas trop où tu veux en venir, à part, peut-être, te lamenter sur le fait que tu trouves qu'il n'y a pas assez de bouquins qui "innovent", ou alors que l'"on" ne parle pas assez des bouquins qui innovent (mais lesquels? ce serait plus intéressant à savoir...). Hélas, ça ne se décrète pas, l'apparition de ce type de bouquins...
A part ça, jaime bien quand tu emploies ce mot bizarre ("novum"), ça fait un peu vocabulaire de snobs littéraires, histoire de les ridiculiser...
Oncle Joe

[Transhumain]

La route est plus que "bon".

[Roland C. Wagner]

A part ça, jaime bien quand tu emploies ce mot bizarre ("novum"), ça fait un peu vocabulaire de snobs littéraires, histoire de les ridiculiser...

Et moi je trouve ça coule, les gens qui perçoivent l'ironie sans qu'il soit nécessaire de la baliser.

[MF]

L'ironie, c'est comme la pétanque. (M. Pagnol)

[Lem]

Roland entendant parler de La métamorphose : "Il y a du novum dedans ou c'est juste une histoire de type transformé en insecte traité façon littérature générale ?"

[Lensman]

Roland entendant parler de La métamorphose : "Il y a du novum dedans ou c'est juste une histoire de type transformé en insecte traité façon littérature générale ?"

C'est une bonne question. La réponse est: à l'époque de Kafka, c'était sans doute du "novum" (hum). Aujourd'hui, ce serait une histoire de type transformé en insecte traité façon littérature générale.
Oncle Joe

[Roland C. Wagner]

Roland entendant parler de La métamorphose : "Il y a du novum dedans ou c'est juste une histoire de type transformé en insecte traité façon littérature générale ?"

Cé du fantastik.

[marcopolo]

D'accord avec RCW : c'est un peu décevant qd on est déjà un gros lecteur de SF. C'est émouvant, mais ça ne justifie en rien le gros battage médiatique autour. Un bon bouquin, mais loin d'être un chef d'oeuvre.

[Eons]

Peut-être que le Soupçon de Roland est :
Ce livre aurait-il reçu les mêmes éloges s’il avait été signé par – disons RCW –

Robert Charles Wilson ?

[Roland C. Wagner]

D'accord avec RCW : c'est un peu décevant qd on est déjà un gros lecteur de SF. C'est émouvant, mais ça ne justifie en rien le gros battage médiatique autour. Un bon bouquin, mais loin d'être un chef d'oeuvre.

Juste pour préciser que mon "scepticisme" est lié au fait que je n'ai pas lu le livre. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de lire juste un bon — ou un excellent — roman dans une thématique dont j'ai un peu soupé à force d'en ingurgiter. Aucun doute sur le fait que le bouquin est bien meilleur que, par exemple, Le Grand Feu de M.-A. Rayjean :



Mais ça ne veut pas dire qu'il m'apporte la nourriture que je recherche.

[kibu]

Si l'on considère La route comme un roman de S-F, et le sous-genre post-apocalyptique est indéniablement une manifestation de la S-F, on ne peut pas affirmer que celui-ci soit à la pointe de l'innovation. A vrai dire, ça fait longtemps que je n'ai pas lu un roman de S-F qui soit innovant (sauf Cory Doctorow, éventuellement).

Si on le juge au regard de l'émotion qu'il dégage, on est dans le haut du panier, à la condition d'avoir la fibre paternelle.

Si on le compare aux autres oeuvres de McCarthy, ce n'est certes pas son meilleur (j'avoue qu'entre Méridien de sang et Suttre, mon coeur balance).

Si on adopte le point de vue du troll, c'est le plus facile, il faut reconnaître que j'aimerais lire plus souvent des livres de S-F aussi bien écrits.

Maintenant, vous pouvez faire un mix des quatre, si ça vous chante.

[Le_navire]

Ben, pour exemple - mais on ne cause que de ressenti perso, ce qui est toujours le cas lorsque l'on parle des effets qu'un livre vous fait, ou pas - parmi les post-apo que j'ai pu lire, un seul m'a marqué plus que celui-ci, c'est le Cheval Roux d'Elsa Triolet.Et j'étais momichonne à l'époque donc facilement impressionnable.Je peux tout juste dire que le Cheval Roux était aussi vachement bien écrit.

Celui-ci n'est pas le plus intelligent, ni le plus réaliste, ni le plus complexe (pas de politique, et des interactions sociales limitées au minimum). Juste l'histoire d'un père qui essaye de faire croire à son môme mourant dans un monde déjà mort qu'il peut encore y avoir de l'espoir, alors qu'il n'en a aucun.

Dans l'absolu, c'est une histoire de survivants. Il aurait pu l'écrire dans un contexte différent (deux survivants d'un crash d'avion en plein jungle, par exemple). Je pense quand même que le contexte de fin du monde n'est pas neutre, dans l'esprit de l'auteur, surtout si l'on considère son œuvre dans sa globalité, mais qu'il n'est pas ce qui fait la force du livre.