Parce qu'aucune société n'a autant d'impact sur les américains que Disney. Contrairement à ce que vous pensez, ce n'est pas Disney qui lisse les USA, mais l'inverse. En 1930, l'Etat de l'Ohio interdit un court-métrage mettant en scène Clarabelle, parce que c'était une vache sans culotte.Nicky a écrit : Je pense que personne ne nie la qualité technique des oeuvres de Disney, de toute façon. Je pense que la critique va aux scénarios. Même quand la forme est nickel et maîtrisée comme tout, le fond reste toujours aussi prude depuis 50 ans.
Ca n'empêche pas des jolis films qui sont agréables voire épatants, mais ça resté limité quand ce que certains d'entre nous appellent "créativité" est plus du domaine des idées, de l'humain, que de l'esthétique.
Il y a une pression énorme de la société américaine sur les productions Disney. Il faut voir les réactions au fait que dans le prochain Disney, l'héroïne est noire. Alors évidemment, cette pression se traduit par beaucoup d'auto-censure, la direction de Disney descendant dans le studios pour freiner les dessinateurs, mais ils tentent, ils osent quand même. Quand on a une aussi longue histoire que Disney, il faut la porter, et c'est difficile d'évoluer dans ces conditions.
C'est pareil chez les Japonais, les associations familiales mettent une pression très forte aussi. On s'en rend compte dans les interviews de réalisateurs. A de rares exceptions, si on se met à évoquer un thème du film/ de la série qui pourrait avoir un rapport avec la société japonaise, on aura toujours une réponse du style "oh, moi, vous savez, je fais que du divertissement". De peur que quelqu'un se rende compte et finisse par mettre la pression sur les studios.
Bref, réduire tout ça au "méchant Disney qui affadit tout" est bien trop simpliste. Il faut bien regarder tout ce qui est produit, pour se rendre compte à quel point c'est un studio varié, qui tente des trucs, a de vrais fous à la tête et pas des financiers.