Les agents sont au jour d'aujourd'hui très réticents à céder les droits électroniques. Je me suis lancé dans trois bras de fer ces derniers jours. J'en ai gagné un, perdu un, et le troisième n'est pas réglé... et ça va être dur. Les agents prennent tout le pognon qu'ils peuvent au jour d'aujourd'hui, du moins c'est l'impression qu'ils me donnent, en faisant mine de croire que le livre électronique est un problème futur et lointain.Joseph Altairac a écrit :Gilles, est-ce que ces problèmes commencent à inquiéter les agents quand à leurs tarifs (si les éditeurs français n'arrivent plus à payer), ou bien est-ce qu'il trouvent tout de même à caser leurs livres, à des tarifs suffisamment élevés?
D'habitude, en leur expliquant les enjeux (risque de piratage généralisé si l'offre est inexistante, rémunération des auteurs) j'arrive à engager le dialogue.
Non, c'est entre 6 et 12% selon les auteurs, les cas de figure ; entre 5 et 7% sur le poche.Joseph Altairac a écrit :PS: le % consacré aux droits est-il important, dans le budget général?
Sur les droits électroniques, je négocie 25% du prix du fichier HT pour l'auteur. Ce sont des conditions attractives, à mon sens, et qui prennent en compte le manque de CA qu'impliquera le piratage (qui sera inévitable).
Les auteurs de la génération actuelle ne sont plus les enfants de Jules Verne (ou d'Isaac Asimov), ce sont les enfants de Dick, Pynchon, Nabokov, Murakami, Eco, Perez-Reverte, Perutz, Nietzsche, McCarthy et j'en passe. C'est comme ça que je ressens leurs textes quand je lis Mauméjean, Colin, Beauverger et tant d'autres.Joseph Altairac a écrit : comme on sait, ces problèmes sont moins importants quand aux auteurs français (pas de trado...). Il n'y a donc toujours pas assez des bons manuscrits de SF... et de lecteurs de SF pour les acheter quand ils sont publiés? Ou sont les Baxter français? les Banks français? les Watts français? les R.C. Wilson français?
Et les Egan français? (il ne se vendrait pas, celui-là, comme l'autre, mais il ne coûterait rien à traduire).
Johan Heliot, lui, est l'enfant d'une culture populaire où la science-fiction existe, mais ne domine pas, à mon sens.
L'antho de Serge Lehman montre très bien ça, à mon avis, une génération d'auteurs qui aiment certains livres de science-fiction, en écrivent un peu, en lisent un peu...
(En apparté : je me retrouve totalement dans ce portrait).
Et nous avons notre Greg Egan : Claude Ecken, pardi.
GD