[Anime] Texhnolyze

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Gui
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[Anime] Texhnolyze

Message par Gui » dim. juil. 23, 2006 1:59 pm

Enfoncée loin sous la surface terrestre, la cité de Lukuss était déstinée à fournir les hommes en Raffia, une mousse qui permet d'éviter tout rejet des greffes. Mais il y a longtemps que l'ancien gouvernement a été renversé par une organisation mafieuse, l'Organo, qui a imposé sa loi par la force et dans le sang. Ainsi, l'Organo contrôle le Raffia et seuls ses membres peuvent être "texhnolyzés", c'est-à-dire recevoir des prothéses beaucoup plus performantes que leurs équivalents naturels.

Depuis quelques années, Onishi, "jeune" chef arriviste de l'Organo, maintient une paix relative avec les petits gangs, dont la Salvation Army, un assemblage hétéroclite de différents ennemis d'Organo qui rejette en bloc la texhnolyzation sous toutes ses formes. Mais les destins croisés d'Onishi, de la jeune voyante Ran, de l'orphelin Ichise mutilé pour avoir désobéi à son patron, d'une médecin qui le texhnolyse pour des raisons obscures et d'un homme mystérieux venu de la surface vont bientot bouleverser la paix fragile de Lukuss...

Texhnolyze est l'exemple type d'une production qui débute à la perfection : dés le générique -digne des meilleurs morceaux de Klute et Spahn Ranch- le spectateur est littéralement happé, prisonnier de cette ambiance située au carrefour de Blame! et de Avalon revus par un Studio 4°C sous acide, et merveilleusement servie par une bande-son omniprésente qui ne va pas sans rappeler le Eraserhead de David Lynch à la sauce purement indus malgré quelques morceaux simplement classiques. "Noir c'est noir " est le concept de cet anime qui se veut résolument cyberpunk, voire post-cyberpunk diront certains, jusque dans les titres de ses épisodes appelés rogues (qui signifie "solitaire" en anglais...) mais aussi dans ses thémes secondaires, trés mûrs et en prise directe avec le présent : homosexualité, sexe SM, pédophilie incestueuse, violence urbaine presque gratuite et particuliérement sanglante,...

Pour étayer plus l'ambiance, la narration se fait dans la longueur, en prenant son temps et sans rentrer dans ces détails inutiles qui donnent souvent au spectateur l'impression qu'on le prend pour un imbécile ; mais il y a un revers car l'ensemble est au final un peu trop long, surtout dans la seconde moitié où les événements tendent à devenir confus et une cassure de rythme assez nette se produit qui aura peut-etre tendance à perdre un spectateur ou deux en cours de route. On est toutefois reconnaissant au réalisateur de ne pas avoir tenté une Niéme variation sur le théme du post-humain en imposant sa propre vision de la chose : comme Otomo dans Akira, le chaînon suivant dans l'évolution de l'Humanité est ici à peine évoqué, Texhnolyze se contentant de narrer son avénement au lieu de décrire l'humain supérieur avec tout ce que ça implique de subjectivité et, comme souvent dans ce registre frisant l'impossible, le ridicule affligeant.

Sur le plan purement technique, on retiendra des qualités d'animation trés supérieures à celles de la série moyenne -une autre raison de penser que cette production s'adresse à un public plutôt adulte- avec une utilisation trés sensible de l'infographie (jusque dans le générique de début) dont les trés rares défauts restent d'une discrétion exemplaire. Cadrages, éclairages, designs,... comptent parmi les plus intéressants qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici, tous médias confondus. La réalisation joue habilement sur les paradoxes pour étoffer l'atmosphére, tant au niveau des designs que des situations : ainsi, des voitures, costumes, téléphones,... aux lignes surgies des années 30 ou du fonctionnalisme soviétique du milieu du XXéme siécle, se voient cotoyer des cyborgs combattant au sabre ou à mains nues dans un environnement quasiment post-apocalyptique. Il y a quelque chose de Métal Hurlant dans Texhnolyze, ce qui n'est pas fait pour me déplaire, mais modernisé, actualisé pour un public contemporain héritier de cette noirceur ambiante qui a remplacé l'exotisme coloré et délirant post-70s...

Un anime étonnant, pas exempt de défauts malgré ses qualités indiscutables mais qui mérite amplement d'être vu si vous souhaitez vous éloigner du cyberpunk "grand public" ou si vous êtes tout simplement en quête de sensations fortes d'un genre particuliérement spécial.

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Message par céline B » jeu. juil. 27, 2006 5:00 pm

c'est de la même équipe que ceux qui ont fait Lain
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Venez découvrir mon univers: www.domaine-cypreyhall.com

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Gui
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Message par Gui » jeu. juil. 27, 2006 9:26 pm

Effectivement, j'ignorais ce détail à l'époque où j'ai rédigé ma critique pour Animeka...

En tous, Lain Serial Experiment est un,e autre excellente série que je recommande à tous. Plus de détails ici
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