la fin d'Oxymore

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jlavadou
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Message par jlavadou » jeu. août 17, 2006 8:22 pm

jerome a écrit :La deuxième question soulevée par Jess, c'est celle des auteurs français. En, fantastique, sont-ils aussi bon que les anglo-saxons ? Pourquoi avons-nous toujours l'impression que ça manque un peu d'ambition ? D'un petit truc qui les mettrais au niveau d'un Dan Simmons ou d'un Stephen King ? Est-ce une impression objective ou notre cerveau de lecteur fait-il un complexe d'infériorité dès qu'il lit un roman français ?
De mon point de vue de simple lecteur, je trouve que les auteurs français de fantastique n'ont rien à envier aux anglo-saxons. Même, je viens de jeter un oeil à ma bibliothèque, et je constate que presque tous les bouquins de fantastiques que j'ai sont des livres d'auteurs français !

Bon, ok, personne ne fera jamais aussi bien que La tour sombre de King (je l'ai déjà dit, non ? ;)) mais je n'ai encore jamais lu d'auteur anglo-saxon qui ait l'approche de Berthelot ou de Mélanie, notamment sur les personnages (bon visiblement il faudrait que je lise du Joyce mais pas le temps, tout ça...). La lecture récente de Entre chien et louve, de Duguel, même si c'est un roman plus ancien, confirme mon impression.

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Et puis je suis sûr que si Marc Levy se mettait à faire du fantastique, il égalerait King sans problème ! :P
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Eric
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Message par Eric » jeu. août 17, 2006 9:11 pm

jlavadou a écrit : [mode troll on]
Et puis je suis sûr que si Marc Levy se mettait à faire du fantastique, il égalerait King sans problème ! :P
[mode troll off]
Provocation puérile. Mais tu me paieras ça (avec 35 sorties annoncées en septembre, je trouverai bien un moyen de me venger).
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Mélanie
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Message par Mélanie » jeu. août 17, 2006 9:24 pm

jlavadou a écrit :mais je n'ai encore jamais lu d'auteur anglo-saxon qui ait l'approche de Berthelot ou de Mélanie, notamment sur les personnages
Moi si, j'ai lu plein d'anglo-saxons ayant ce genre d'approche, mais peut-être plus en nouvelle qu'en roman. Rien que dans la série des anthos "Territoires de l'inquiétude", que je relisais récemment, y a de quoi faire.

PEREKAAN

Message par PEREKAAN » ven. août 18, 2006 9:32 am

Comme le disait Mélanie, tout dépend de ce que l'on cherche dans la litt fantastique.
Perso, j'aime que des images restent ancrées en moi, que le fantastique soit un déréglement de la réalité, que j'y retrouve des faits de notre vie quotidienne, de l'histoire... D'autres préfèrent le sentiment, le personnage

bref autant d'approches différentes, mais perso, je ne les retrouve pas trop avec les auteurs français, j'en ai quelques uns dans ma bibliothèque pourtant !

vala.

Jess

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Anne
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Message par Anne » ven. août 18, 2006 9:44 am

PEREKAAN a écrit :Dans ton message, Jérôme, tu dis personne ne fait deux fois...
et quand on voit ce qui arrive aux editeurs entreprenants, on se dit qu'il y a un malaise...
Certes les bourses sont vides en France, (oui, je le dis carrément et par chez moi avec les usines qui ferment ca vous saute à la figure.)
Le lectorat n'augmente pas parce qu'il y a concurrence de moyens de détente autres (ah le sms !!! la console !!)
Mais pour le lectorat stagnant, il y a aussi un certain comment dire... snobisme eu égard aux litteratures de l'imaginaire.
Mon dieu on n'en parle guère dans les salons et avouons le aussi, en litt d'imaginaire, nous autres auteuRs n'allons peut être pas assez loin.

bon, c'était la pensée du jour...
Jess qui retourne bosser à son travail qui paye la facture d'edf !
Désolée mais j'en ai assez de lire ça: c'est totalement faux!!! Les français n'ont jamais autant lu!!!!
Le problème se situe peut-être plus dans le genre publié, effectivement.

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Anne
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Message par Anne » ven. août 18, 2006 9:48 am

Mélanie a écrit :
jerome a écrit :Y'a-t-il un public pour le fantastique (français) ?
J'ai l'impression que oui, dans l'absolu, mais qu'il reste un gros malentendu concernant le genre : pas mal de gens sont persuadés que ça ne leur plairait pas (soit parce qu'ils l'assimilent au gore, soit parce qu'ils n'ont pas envie de lire de choses qui se passent "ici et maintenant") mais s'aperçoivent que c'est faux quand ils commencent à en lire, à condition qu'ils tombent sur des livres qui correspondent à lerus goûts. J'ai constaté ça assez souvent, le côté "D'habitude je n'aime pas le fantastique, mais...". Je l'ai entendu à propos de bouquins de Graham Joyce ou Anne Duguël par exemple, parfois aussi à propos des miens quand des lecteurs venaient m'en parler. Je ne comprends pas bien d'où vient le malentendu. Surtout que le fantastique marche au ciné, alors pourquoi pas en littérature ?
Peut-être parce que dans votre débat, vous confondez littérature et lecture. Les gens lisent, soit.
Ca ne fait pas d'eux des "lecteurs" au sens purement qualitatif et littéraire du terme. L'acte de lire peut se résumer à poser les yeux sur des lignes...La démarche est tout autre d'une personne à une autre.

En revanche, je n'ai pas compris en quoi le fantastique se passait "ici et maintenant"...

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Mélanie
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Message par Mélanie » ven. août 18, 2006 9:52 am

Anne a écrit :En revanche, je n'ai pas compris en quoi le fantastique se passait "ici et maintenant"...
C'était peut-être mal formulé, mais je pensais à des lecteurs plutôt amateurs de fantasy ou de SF et qui n'aiment pas lire des histoires situées dans un cadre plus proche de leur quotidien. J'ai souvent vu ça dans des salons, des gens qui retournent un livre pour lire le résumé et le reposent dès qu'ils s'aperçoivent que ça se passe de nos jours (j'ai vu le même type de réaction avec les nouvelles, entre parenthèses).

PEREKAAN

Message par PEREKAAN » ven. août 18, 2006 10:30 am

Mélanie a raison...
et on ne vous parle pas des auteurs qui disent "oh c'est dur de percer quand on est inconnus !
"
forcément si on n'achète pas vos livres pour tenter, c'est dur de ne plus être inconnus...

Jess blasé.

ps : POurtant Mélanie, certains lui proposent même de prêter leur collection de mad max...

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Mélanie
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Message par Mélanie » ven. août 18, 2006 10:46 am

PEREKAAN a écrit :ps : POurtant Mélanie, certains lui proposent même de prêter leur collection de mad max...
Arf, j'avais complètement oublié ce coup-là. :twisted:

Dites, on s'est un peu éloignés du sujet de départ, non ? :roll:

PEREKAAN

Message par PEREKAAN » ven. août 18, 2006 10:48 am

si, je suis désolé !
Mais avouons que ce que l'on voit en salon est un échantillon de ce qui se passe...

- nom - couverture influent les achats.
puis vient le genre, la représentation de celui ci.

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Anne
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Message par Anne » ven. août 18, 2006 1:02 pm

Mélanie a écrit :
Anne a écrit :En revanche, je n'ai pas compris en quoi le fantastique se passait "ici et maintenant"...
C'était peut-être mal formulé, mais je pensais à des lecteurs plutôt amateurs de fantasy ou de SF et qui n'aiment pas lire des histoires situées dans un cadre plus proche de leur quotidien. J'ai souvent vu ça dans des salons, des gens qui retournent un livre pour lire le résumé et le reposent dès qu'ils s'aperçoivent que ça se passe de nos jours (j'ai vu le même type de réaction avec les nouvelles, entre parenthèses).
Oui parce que le fantastique, ça se passe rarement "ici et maintenant", "ici et maintenant" évoquant tout de même une certaine réalité et des sujets actuels traités.
Je vois ce que tu veux dire: tu parles de ceux qui aiment la littérature fantastique du XIXeme et assimilé. Pas ce qui sort en poche. ;)

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Message par Anne » ven. août 18, 2006 1:04 pm

PEREKAAN a écrit :si, je suis désolé !
Mais avouons que ce que l'on voit en salon est un échantillon de ce qui se passe...

- nom - couverture influent les achats.
puis vient le genre, la représentation de celui ci.
Et c'est très mal.
"Les gens ne devraient pas acheter selon la couverture!"

"Les gens ne devraient pas, d'ailleurs!"

Ca me fait toujours bizarre de tomber sur des théories (donc pensées, calculées, formulées correctement et logiquement) qui reprennent mon dégoût profond et pulsionnel de l'humanité! :)

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Mélanie
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Message par Mélanie » ven. août 18, 2006 1:10 pm

Anne a écrit :Oui parce que le fantastique, ça se passe rarement "ici et maintenant", "ici et maintenant" évoquant tout de même une certaine réalité et des sujets actuels traités.
C'est-à-dire que le fantastique est quand même souvent ancré dans notre quotidien (enfin celui de l'auteur au moment où il écrit le bouquin, parce que forcément, si on le lit vingt ou cinquante ans plus tard, voire plus, c'est un peu dépassé). Ou en tout cas dans un monde qui ressemble à celui dans lequel on vit. Enfin bon, j'ai du mal à m'expliquer sans m'emmêler les pinceaux, mais tu vois à peu près ce que je veux dire ?

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Message par Anne » ven. août 18, 2006 1:13 pm

Mélanie a écrit :
jerome a écrit :Pourquoi avons-nous toujours l'impression que ça manque un peu d'ambition ? D'un petit truc qui les mettrais au niveau d'un Dan Simmons ou d'un Stephen King ? Est-ce une impression objective ou notre cerveau de lecteur fait-il un complexe d'infériorité dès qu'il lit un roman français ?
D'abord, définir le "nous", et ensuite, définir "ambition". 8)
Perso, ce n'est pas quelque chose que je ressens, mais je sais par expérience que je n'ai pas les mêmes goûts et attentes que Jess par rapport au genre, et je crois que je n'ai pas les mêmes que toi non plus. Parce que bon, pas besoin de faire du King ou du Simmons : à mes yeux, "En attendant l'orage" de Joyce est un bouquin ambitieux (je sais que tu ne vas pas être d'accord là-dessus :wink:), et ce sont des livres comme celui-là ou "Lignes de vie" que j'adorerais être capable de faire un jour. Le type d'ambition qu'ont King et Simmons, c'est intéressant, mais je n'ai pas envie de lire que ça, ce serait vite rasoir.
C'est marrant, ce que tu dis, parce qu'il y a grosso modo la même ambiance dans en attendant l'orage et Arlis (ça doit être les champs...), même si dans Arlis, évidemment, tout est très enfantin. Cette impression d'écrire "à l'américaine", avec fried chicken et vaudou glauque et quelque soit le contexte. Beaucoup d'images de film, pour, donc, une écriture très visuelle. (La référence exacte va me revenir, genre logiquement dans une semaine, en pleine nuit, accompagnée d'un "MERDE!!") Figures classiques étranges, mélange de sensualité et de perdition, etc etc...

J'ai beaucoup aimé Lignes de vie mais je ne me leurre pas: ce livre est du Irving like de la plus belle expression. Disons que je l'ai aimé aussi parce qu'il tranche avec ce que l'on lit habituellement et qu'à ce titre, il a gagné encore plus de points.

Donc, d'ambition, selon ma définition (aller au delà du genre, bousculer, provoquer, prendre des risques), il y a peu. Quoique le risque soit bien là...

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Anne
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Message par Anne » ven. août 18, 2006 1:15 pm

Mélanie a écrit :
Anne a écrit :Oui parce que le fantastique, ça se passe rarement "ici et maintenant", "ici et maintenant" évoquant tout de même une certaine réalité et des sujets actuels traités.
C'est-à-dire que le fantastique est quand même souvent ancré dans notre quotidien (enfin celui de l'auteur au moment où il écrit le bouquin, parce que forcément, si on le lit vingt ou cinquante ans plus tard, voire plus, c'est un peu dépassé). Ou en tout cas dans un monde qui ressemble à celui dans lequel on vit. Enfin bon, j'ai du mal à m'expliquer sans m'emmêler les pinceaux, mais tu vois à peu près ce que je veux dire ?
Non pas du tout, pour le coup! :)
Je me basais du côté des lecteurs, pas des auteurs.

Le fantastique est difficilement dépassé quand il fait appel à nos peurs profondes (tout le talent de King tient à ça).
Tu trouves que le fantastique anglais XIXeme est dépassé, toi? Le quotidien n'est qu'un décor, un point de départ, dans ce cas précis.

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