Les parutions de mars 2016 : Folio

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 La Brigade de l'œil, Guillaume GUÉRAUD
 
Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l'ensemble du territoire. La propagande matraque : «Les photographies sont nocives. Le cinéma rend fou. La télévision est l'opium du peuple.» Les agents de la Brigade de l'Œil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. Parce qu'un bon citoyen est un citoyen aveugle. 

Roman coup de poing, hommage, entre autres, à Fahrenheit 451 de Ray Bradbury et au meilleur du cinéma américain, La Brigade de l'Œil est la première incursion de Guillaume Guéraud dans la science-fiction.
 
 
Les Chronolithes Robert Charles WILSON
 
La vie de Scott Warden bascule le jour où il est témoin de l'apparition du premier Chronolithe à Chumphon, en Thaïlande. Ce monument hors du commun célèbre la victoire du seigneur de la guerre Kuin. Mais cette victoire n'aura lieu que dans vingt ans et trois mois. Qui peut bien être ce Kuin dont on ignore tout? Et comment ce monument a-t-il pu venir quasi instantanément du futur? Autant de questions auxquelles vont tenter de répondre Scott et son ancien professeur de physique, Sulamith Chopra, pendant qu'autour d'eux le monde semble s'écrouler, dans l'attente de l'avènement de Kuin.
 
Un grand roman de science-fiction aux allures de thriller scientifique empreint, comme souvent chez Robert Charles Wilson, d'humanisme et de mélancolie.
 
 
Le Crépuscule des géants, Bernard SIMONAY 
 
Astyan sait maintenant qu’il est un Titan, un ancien prince atlante, et part donc à la recherche de l’Archipel du Soleil et de l’amour de sa vie : Anéa. Mais l’océan se révèle plus dangereux que prévu et Astyan va devoir faire voile vers Leoness pour y construire un bateau plus solide et plus rapide. Cela ne se fera pas sans mal, car il va devoir faire face à l’hostilité des prêtres de Yawehah, dieu jaloux qui ordonne des sacrifices humains et cautionne l’esclavage. Astyan parviendra-t-il à rallier l’Atlantide? D’autant qu’un curieux pressentiment le tenaille : et si son royaume n’existait plus? 

Les enfants de l’Atlantide, dont Le crépuscule des Géants est le troisième tome, nous plonge au cœur de la civilisation atlante. Cette série est, avec La trilogie de Phénix, l’un des plus beaux succès de Bernard Simonay.
 
 
Le Dernier château et autres crimes, Jack VANCE 
 
Sur Iszm, on cultive des fruits extraordinaires qui, une fois arrivés à maturité, font un habitat parfait. Pas étonnant que de nombreux aventuriers tentent l’impossible : dérober une graine ou un plant femelle d’une de ces maisons. Ce serait la fortune assurée. 
Lorsque Joe Smith arrive sur la planète Kyril, il ne se doute pas qu’il va se retrouver au centre d’événements criminels incompréhensibles. 
Les hauts gentilshommes de la Terre ne se sont pas inquiétés lorsque les Meks, une race d’extraterrestres qui leur servent d'esclaves, se sont tous enfuis. Pourtant, aujourd’hui, ces derniers sont sur le point d’éradiquer l’humanité, retranchée dans son dernier château. 

Le dernier château nous permet de nous replonger avec délice dans l’œuvre de Jack Vance, un des plus grands auteurs de science-fiction. Ce recueil présente quatre grands textes de l’auteur, pleins d’humanité, d’aventures et de dépaysement.
 
 
La Fin de l'éternité, Isaac ASIMOV 
 
Promu au rang de Technicien dans la hiérarchie de l'Éternité, Andrew Harlan est chargé de manipuler les réalités temporelles, pour le bien de l'Humanité. Au cours de sa mission, il rencontre la curieuse Noÿs Lambent, une «Temporelle», quoique éternelle coquette, suivant la mode du 482e siècle. 
 
Se mêlent alors, dans une quête éperdue, désir de temps et désir d'Éternité. Mais Harlan peut-il protéger Noÿs des changements de réalité sans défier les lois qu'impose l'Éternité aux Temporels ? Ne signe-t-il pas ainsi la fin des «Éternels» ? 
Avec ce roman, Isaac Asimov nous offre une grande histoire d'amour, aux prises avec l'Éternité, et le plus inattendu des préludes au cycle de Fondation.
 
 
Loar, Loïc HENRY 
 
Six jours. C’est le temps qu’il reste à Emrodes, le souverain de Loar, pour répondre à l’ultimatum du royaume de Melen, qui cherche à étendre sa domination sur l’ensemble des mondes connus. Pourtant, sur l’échiquier spatial, d’autres forces ourdissent leurs trames… Les prêtres de la planète Sainte manigancent pour gagner en influence ; les mondes périphériques, riches d’une science génique portée à son paroxysme, préparent un contact imminent ; auprès des puissants, mercenaires Latars et conseillers spols distillent leurs précieux services… 
 
Pendant ce temps, dans les profondeurs océanes de Loar, les daofined paraissent sereins, indifférents aux rivalités humaines. Au-delà de l’émotion attendue, leur cantilène annonce-t-elle de nouveaux désordres? 
 
Premier roman de Loïc Henry, Loar est un space opera démesuré et brillant. Il a été comparé par la critique aux plus belles réussites du genre, parmi lesquelles Les guerriers du silence de Pierre Bordage ou Dune de Frank Herbert.
 
 
La Lune seule le sait, Johan HELIOT 
 
Printemps 1889. Un vaisseau hybride de chair et de métal fait irruption dans le ciel de Paris, stupéfiant la foule venue célébrer la clôture de l'Exposition universelle. L'humanité entre en contact avec les extraterrestres Ishkiss et découvre une technologie qui surpasse ses rêves les plus fous.

Dix ans plus tard, l'Europe s'est transformée grâce à l'alliance rendue possible entre la vie et le métal. Pourtant, la révolte gronde, menée par les artistes et les écrivains exilés en Amérique. La science fabuleuse apportée par les créatures d'outre-espace est devenue un instrument d'oppression entre les mains de l'Empereur français. Les droits des peuples sont bafoués, les opposants déportés grâce à la nef ishkiss vers le nouveau bagne que Louis Napoléon vient d'inaugurer dans les entrailles de la Lune.
Quels sont les véritables desseins des alliés du maître de l'Empire ? La réponse offre la clé de l'éternité. Un seul homme sur Terre est peut-être capable de l'entrevoir : celui dont les rêves à présent dépassés ont à longueur de pages fasciné ses semblables...
 
 
 
La Machine à explorer le temps, Herbert George WELLS 
 
«Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s'étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d'immenses édifices s'élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée - ondoyant et s'évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d'un solstice à l'autre, en moins d'une minute, et que par conséquent j'allais à une vitesse de plus d'une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s'évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.»
 
 
Martiens, go home ! Fredric BROWN 
 
Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse - de toute évidence retenue ailleurs - quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte «Salut Toto !».
 
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?
 
 
Notre île sombre, Christopher PRIEST 
 
«Je suis sale. J'ai les cheveux desséchés, pleins de sel, des démangeaisons au cuir chevelu. J'ai les yeux bleus. Je suis grand. Je porte les vêtements que je portais il y a six mois et je pue. J'ai perdu mes lunettes et appris à vivre sans. Je ne fume pas, sauf si j'ai des cigarettes sous la main. Je me saoule une fois par mois, quelque chose comme ça. La dernière fois que j'ai vu ma femme, je l'ai envoyée au diable, mais j'ai fini par le regretter. J'adore ma fille, Sally. 
Je m'appelle Alan Whitman... Et je survis dans une Angleterre en ruine, envahie par des populations africaines obligées de fuir leur continent devenu inhabitable.» 

Notre île sombre est la version révisée du Rat blanc, une œuvre parue pour la première fois en 1972. Christopher Priest y dresse le portrait ironique d'une ancienne puissance coloniale colonisée à son tour. Plus de quarante ans après sa première édition, Notre île sombre n'a rien perdu de son pouvoir de fascination. Sa critique de l'arrogance des pays du Nord vis-à-vis de ceux du Sud est plus que jamais d'actualité.
 
 
Roi du matin, reine du jour, Ian McDONALD 
 
Emily Desmond, Jessica Caldwell, Enye MacColl, trois générations de femmes irlandaises, folles pour certains, sorcières pour d'autres. La première fréquente les fées du bois de Bridestone tandis que son père, astronome, essaie de communiquer avec des extraterrestres qu’il imagine embarqués sur une comète. La deuxième, jeune Dublinoise mythomane, se réfugie dans ses mensonges parce que la vérité est sans doute trop dure à supporter. Quant à Enye MacColl, katana à la main, elle mène un combat secret contre des monstres venus d’on ne sait où.

Avec ce roman de fantasy raffiné et érudit, Ian McDonald revisite la mythologie celte avec talent. Roi du Matin, Reine du Jour a d’ailleurs reçu de nombreuses récompenses : prix Philip K. Dick, prix Imaginales et Grand Prix de l’Imaginaire.
 
 
Seeker, Jack McDEVIT
 
L’antiquaire archéologue Alex Bénédict et son assistante Chase Kolpath se retrouvent en possession d’une coupe vieille de neuf mille ans. Celle-ci proviendrait d’un vaisseau spatial baptisé Seeker qui aurait appartenu aux Margoliens, un groupe de Terriens ayant fui la Terre pour fonder une des premières colonies hors du système solaire. Personne n’en a plus jamais entendu parler depuis, à part comme d’un mythe. Alex n’a donc de cesse de retrouver la trace du Seeker afin, qui sait ?, d’entrer en contact avec cette colonie perdue. 

Seeker mêle habilement les codes du space opera et du roman de déduction, et nous entraîne, tambour battant, aux confins de la Galaxie. Il a reçu le prix Nebula en 2006.
 
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