Les parutions de septembre 2016 : Mnémos

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Les Ventchanteuses de Megan LINDHOLM, Naos
 
Ki, dont le métier consiste à transporter des marchandises, retrouve son ami Vandien qui lui propose avec insistance un contrat dont elle ne veut pas. Vandien part alors de son coté, dans l'espoir de trouver un attelage pour remplir la mission farfelue et impossible qu'une femme lui a confiée. Ki, quant à elle, acceptera un autre contrat qu'elle signera de son nom, en tant qu'être libre. Mais cette besogne, qui aurait dû être facile, la conduira en d'étranges endroits. Ki et Vandien, chacun de son côté, mécontenteront les mystérieuses Ventchanteuses.
 
Le principe de narration alternée, chapitre par chapitre, adopté dans Les Ventchanteuses, nuit au récit des tribulations des deux héros. Dès que les aventures de l'un d'entre eux commencent à captiver le lecteur, une interruption vient casser l'intérêt qu'on lui porte et tout est à refaire. Il faut dire que cet intérêt est d'autant plus fragile que l'intrigue, sans doute originale au moment de la parution du livre aux Etats-Unis, en 1983, a beaucoup et mal vieilli. Mais le problème vient surtout du fait que ce roman de débutante est décevant pour qui a lu les autres œuvres de Lindholm/Hobb.
 
     Tâchons cependant d'être objectif. Qu'en serait-il pour un lecteur qui ne connaîtrait que Le Vol des Harpies, la première aventure de Ki et Vandien ? Il passerait un bon moment avec Les Ventchanteuses. Il pourrait toutefois s'étonner de l'introduction de notes d'humour qui étaient absentes du Vol des Harpies, roman tragique où le deuil se mêlait à l'espoir. Il est vrai que l'humour n'est pas ce que Megan Lindholm manie le mieux ; elle est beaucoup plus efficace dans le registre émotionnel comme l'attestent ses descriptions de la vie des habitants de Vieux-Havre. Janie, notamment, qui aidera Vandien, est un personnage plein de contradictions internes parfaitement rendues, loin du manichéisme encore trop fréquent dans certaines œuvres de fantasy. En comparaison, les aventures de Ki avec le magicien Dresh paraissent fades.
 
     Cependant, le principal reproche qu'on fera aux Ventchanteuses ne concerne pas l'histoire elle-même, mais plutôt la traduction hâtive et le manque de relecture éditoriale. Résultat : un livre au style maladroit, fourmillant d'erreurs de grammaire. Et c'est vraiment dommage, car le lecteur francophone échaudé par un « mauvais » livre de Megan Lindholm risquerait de se détourner des œuvres de jeunesse de Robin Hobb. Et à l'heure où plusieurs éditeurs font la course pour nous en proposer l'intégrale, il passerait à côté de lectures de grande qualité, comme par exemple Le Dernier Magicien, prix des Imaginales en 2004
 
 
Thinking Eternity, Hélios, de Raphaël Granier de Cassagnac
 
Adrian Eckard, biologiste de talent, réchappe à un attentat de dimension planétaire mais y perd la vue. Bouleversé par l’événement, il bénéficie de la première greffe cybernétique oculaire et quitte tout pour parcourir le monde et enseigner la science la plus fondamentale. Il fonde le thinking, un mouvement mondial qui rencontre un succès foudroyant et bientôt, le dépasse.
 
Dans un monde en proie aux questions brûlantes des dernières découvertes scientifiques, Thinking Eternity est à la fois une enquête haletante et une anticipation vision naire qui nous montre la marche de l’humanité vers sa singularité, ce moment-clé où les capacités technologiques dépasseront l’être humain.
 
Raphaël Granier de Cassagnac est chercheur en physique des particules. Il fait partie de ces voix nouvelles et talentueuses de la science-fiction francophone qui nous permettent de déchiffrer le futur proche.
 
PRIX DU LUNDI 2015 DE LA SCIENCE-FICTION
 
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