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10 romans de post-apocalyptique à découvrir ou redécouvrir
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10 romans de post-apocalyptique à découvrir ou redécouvrir

    Virus, zombies et autres créatures affamées..
 
Feed de Mira Grant, aux éditions Folio SF (2014)
 
Lorsque le virus s’est propagé, en 2014, tout le monde a cru à une blague, alors que ça pouvait aussi bien être la fin du monde.
Aujourd’hui, en 2039, chacun a appris à éviter les zones infectées et les rassemblements publics. Mais lorsqu’il s’agit de suivre la campagne pour les présidentielles aux États-Unis, certains, comme les blogueurs Georgia et Shaun Mason, au nom de la vérité, sont prêts à affronter le danger : les meetings, les hordes de journalistes et d’agents chargés d’assurer la sécurité des candidats… Autant de risques de se retrouver en présence d’un infecté, face à face avec un zombie.


Feed n’est pas un simple énième roman de zombies, il tire son originalité de sa dimension politique et journalistique. En se plaçant après l’épidémie avec des personnages qui n’ont jamais connu que les zombies, le virus et la paranoïa omniprésente de se faire soit tuer soit piquer ses scoops, les morts-vivants ne sont qu’en toile de fond, permettant aux vivants de passer sur le devant de la scène. Les personnages sont attachants et sincères, la plume vous fera tantôt rire, tantôt pleurer. Mira Grant fait porter de nombreuses casquettes au premier tome de sa trilogie, et ça fonctionne. Feed est à la fois un roman d’horreur, une fable grinçante sur le journalisme et la politique, une ode à la culture geek et un thriller conspirationniste haletant...
 
 
 
Le Club des punks contre l'apocalypse zombie de Karim Berrouka, aux éditions ActuSF (2016)

Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie...
 
Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !

 
Le Club des punks contre l’apocalypse zombie relève brillamment le défi qu’il s’impose à lui-même : sortir des sentiers battus du post-apo, en mélangeant punks et zombies mangeurs de cervelle. On est loin des héros classiques survivants à l’apocalypse, et ça fait du bien. Politiquement incorrect, drôle et délirant, Karim Berrouka dépeint un univers cohérent et des personnages attachants, sur fond de bières et de musiques punk.
 
 
 
Le Passage de Justin Cronin, aux éditions Pocket (2013)
 
Il y a un siècle, le monde a sombré dans le chaos. Une épidémie, dont l’origine ne fut jamais identifiée, a transformé l’homme en mutant et réduit la civilisation à néant. Les derniers représentants de l’humanité vivent en colonie, luttant jour après jour pour survivre.
Surgie de nulle part, une jeune fille vient à leur rencontre. Elle semble avoir 14 ans.
Elle en a cent de plus. Elle est venue sauver le monde.
 
Dès les premières pages, Le Passage nous happe dans son rythme soutenu mais néanmoins fluide. C’est à la fois un thriller haletant et un roman fantastique exceptionnel avec ses "viruls", des créatures cauchemardesques ne sortant que la nuit et se nourrissant de la chair et du sang des hommes. La plume, d’une intelligence rare, amène de nombreux personnages et une narration complexe, qui oscille entre plusieurs époques (avant le début de la pandémie, pendant et après). Ce pavé (plus de 1000 pages) est un de ces « page turner » qui saura vous tenir éveillé plus d’une nuit. Le Passage est un premier tome d’une trilogie efficace et habile, qu’il faut avoir lu.
 
Une interview de l'auteur sur les deux premiers tomes :
 
 
 
    Une histoire mêlant douceur et austérité...

Un éclat de givre d'Estelle Faye, aux éditions Les Moutons électriques (2014)

Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.
Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts.
Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles. Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.

Après Porcelaine, premier roman qui a reçu le prix Elbakin.net 2013, Estelle Faye revient avec un roman à la fois tendre et âpre, lumineux et enlevé, drôle et sensuel. Sa plume riche et colorée et sa maitrise stylistique plaira à plus d’un : la ville décrite, avec ses personnages et leurs complexités, permet une immersion totale. Malgré une intrigue peut-être trop lisse et prévisible, le lecteur se ravira des détails accordés à la narration et notamment la musique (le jazz) qui embellit chaque page. Le tout ressort comme un roman crédible et fascinant, juste et inspirant.
 
 
    Voyage dans le temps et enlèvements...
 
Après la chute de Nancy Kress, aux éditions ActuSF (2014)
 
L’Apocalypse a eu lieu. Ils ne sont plus qu’une poignée et leur survie ne tient qu’à une machine. Remontant dans le temps, avant la Chute, ils volent nourriture, vêtements... enfants. Mais ces kidnappings ne passent pas inaperçus. Le FBI est sur les dents. Au même moment, une mutation bactérienne affole les scientifiques.
Le compte à rebours a commencé.

 
Avec ses trois lignes narratives imbriquées (avant la chute, pendant et après), Nancy Kress (auteure de L’une rêve, l’autre pas, Grand Prix de l’imaginaire) nous livre un récit entre thriller écologique et drame post-apocalyptique. On pourrait lui reprocher sa narration classique et ses personnages quelques fois caricaturaux, mais l’auteure arrive à faire passer un message vibrant (la préservation de la planète) dans une construction efficace, tout en laissant la place à l’imagination du lecteur. Ce n’est pas pour rien qu’il a été couronné par les prix Locus et Nebula...
 
 
    Vies souterraines...
 
Metro 2033 de Dmitri Gloukhovsky, aux éditions L'Atalante (2010)
 
2033. Une guerre a décimé la planète. La surface, inha­bitable, est désor­mais livrée à des monstruo­sités mutantes. Moscou est une ville aban­don­née. Les survi­vants se sont réfu­giés dans les pro­fon­deurs du métro­politain, où ils ont tant bien que mal orga­nisé des micro-­sociétés de la pénurie.Dans ce monde réduit à des stations en déli­quescence reliées par des tunnels où rôdent les dan­gers les plus insolites, le jeune Artyom entre­prend une mission qui pour­rait le conduire à sauver les derniers hommes d’une menace obscure… mais aussi à se découvrir lui-même à travers les rencontres improbables qui l’attendent.
 
Avec un rythme posé et réfléchi mais ponctué de rebondissements et de surprises, Metro 2033 nous immerge dès les premières pages et permet de rentrer très facilement dans l’histoire. Malgré les noms russes pas toujours faciles à appréhender, la traduction très propre est à saluer. Aventure, personnages attachants, descriptions très réussies, contexte savant... tous les ingrédients sont présents pour faire de Metro 2033 un récit efficace et intelligent. Dmitry Gloukhovsky nous offre ici un roman qui tient la route, dans un univers complexe, angoissant, troublant de réalité. Le livre a d’ailleurs été adapté en jeu vidéo, paru en France en mars 2010 sous le même nom.
 
 
 
Silo de Hugh Howey, aux éditions Actes Sud (2013)
 
Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, une communauté d’hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l’atmosphère y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par d’antiques caméras, montrant un paysage de ruines et de dévastation balayé de vents violents et de noirs nuages, ne semblent laisser aucune place à l’illusion. Pourtant, certains continuent d’espérer. Ces individus, dont l’optimisme pourrait s’avérer contagieux, représentent un danger potentiel. Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent : sortir.

Silo est le fruit d’une nouvelle auto-publiée par l’auteur en 2011. Devant l’engouement des lecteurs, il écrit une suite sous la forme de quatre épisodes, donnant naissance au roman. Mélangeant policier et récit d’anticipation, Silo est un roman à l’équilibre bien dosé. L’ambiance a des allures de thriller et l’environnement souterrain clos laisse une tension palpable à chaque page. La trame reste classique mais quelques éléments de surprise raviront le lecteur. C’est au final une lecture agréable, un autre de ces « page turner » efficace et bien huilé.
 
    Les classiques...

Malevil de Robert Merle aux éditions Folio (1983)
 
Une guerre atomique dévaste la planète, et dans la France détruite un groupe de survivants s'organise en communauté sédentaire derrière les remparts d'une forteresse. Le groupe arrivera-t-il à surmonter les dangers qui naissent chaque jour de sa situation, de l'indiscipline de ses membres, de leurs différences idéologiques, et surtout des bandes armées qui convoitent leurs réserves et leur "nid crénelé" ?
 
Robert Merle nous offre un récit fort et poignant. La qualité d’écriture de l’auteur donne à voir des personnages complexes et une précision dans les états d’âmes de ceux-ci. Le contraste entre le passé, le présent et le futur inexistant permet au lecteur de mieux appréhender la narration. Étonnamment, le roman apporte une bonne dose de fraicheur et d’optimisme, c’est à la fois une dystopie et une utopie : l’auteur propose avec Malevil une réflexion forte sur les fondements de la vie en société, et fait s’interroger le lecteur sur le monde qui l’entoure.
 
 
La Route de Cormac McCarthy, aux éditions Points (2009)
 
L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
 
La Route est un récit très sombre, qui peine à s’identifier au genre de la science-fiction de par l’importance donnée à l’auteur à la survie de ses personnages, moins au contexte apocalyptique. L’ambiance est lourde et suscite des émotions violentes, des images fortes et des vertiges. L’écriture éclectique renforce d’autant plus cette sensation d’étouffement. Mais le style particulier de l’auteur correspond bien au contenu du roman : c’est au lecteur de recoller les morceaux et de démêler le récit. La Route est donc un roman intense, mais pas moins excellent. Il a d’ailleurs remporté le Prix Pulitzer 2007 et est aujourd’hui considéré comme une œuvre majeure.
 
 
 
 
Le Jour des Triffides de John Wyndham, aux éditions Folio SF (2007)
 
Lorsque Bill Masen se réveille dans son lit d'hôpital, après une semaine passée les yeux bandés, il pense avoir manqué le spectacle du siècle : une pluie d'éclats de comète qui a illuminé le ciel d'éclairs verdâtres. Il ne le sait pas encore mais son destin et celui de la planète entière viennent de basculer. En effet, si les bandages de Bill l'ont sauvé d'une cécité définitive, la quasi-totalité de l'humanité est devenue aveugle.
De petits groupes tentent de s'organiser pour survivre mais c'est compter sans les triffides, ces mystérieuses plantes capables de se déplacer et qui semblent bien décidées à profiter de la faiblesse des humains survivants pour les anéantir…

Dans Le Jour des Triffides, l’auteur dépeint non seulement le cataclysme mais également toutes les options qui s’offrent alors à l’humanité. Il en ressort un roman riche et original, qui ne tombe pas dans la facilité du simple combat contre les végétaux. L’intrigue comme les personnages, d’une étonnante modernité, font de ce roman un récit universel et intemporel. Efficace et incisif, Le Jour des Triffides est un véritable chef d’œuvre, classique impérissable de la science-fiction. Tout comme La Route, Le Jour des Triffides a été adapté au cinéma, sous le titre La Révolte des triffides.
 
 
 
Bien sûr, la liste n’est pas exhaustive... On pourrait aussi citer Eternity Incorporated de Raphaël Granier de Cassagnac aux éditions Mnémos, Extinction Game de Gary Gibson aux éditions L’Atalante, ou encore le plus classique Fléau de Stephen King aux éditions Le Livre de poche. Mais, avec ces 10 titres, vous avez de quoi vous plongez dans la littérature post-apocalyptique pour un bon moment...
 
Bonne lecture !
 

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