1. Les livres pour adolescents ne sont pas que pour les adolescents !
Et qui dira le contraire après l’insolent succès d’Harry Potter auprès de toutes les tranches d’âge ? Et qui veut se soucier des cases, des catégories ? S’installer confortablement dans un imaginaire pour en parcourir les histoires n’est pas réservé aux enfants et tous les romans adolescents ne sont pas sucrés et dégoulinants au point d’affoler votre balance. Un bon roman (ici une bonne saga puisque vous ne vous arrêterez pas au premier !) qui vous transporte dans un univers fantastique reste agréable et même, parfois, jubilatoire, quand bien même il est accessible aux adolescents (d’autant qu’il y a différents niveaux de compréhension possibles).
2. C’est très très très bien écrit
Mettez quelques personnages attachants, un ou deux moins gentils, quelques mystérieux, saupoudrez d’humour, de monde parallèle et d’une magie tout juste inventée. Mélangez à une aventure peuplée de créatures plus ou moins) sympathiques et vous obtenez un bon roman de fantasy. Oui. Mais cela ne suffit pas à créer une motivation suffisante pour le relire. Soit.
Il se trouve toutefois qu’en plus de créer de sympathiques histoires dans de jolis univers, Pierre Bottero les raconte bien. Des phrases simples, souvent courtes. Ciselées.
3. Il a créé un courant de pensée et lui a offert une guilde
Parce que la trilogie du Pacte des Marchombres (Rageot) ressemble à un cours de philo. En mieux, puisque les concepts ne sont pas imposés mais juste semés tout au long du roman et que l’on s’épargne les longues dissertations de fin de chapitre pour en vérifier la compréhension.
C’est une sorte d’immersion, le suivi de la vie d’un personnage qui, bien qu’il vive des choses extraordinaires n’est pas tenu de sauver le monde. Il n’y a pas forcément de quête supérieure (dans les Ames Croisées non plus) et l’on profite juste de la construction mentale de l’individu face à la société dans laquelle il évolue.
4. Il aborde plein de thèmes importants
Mine de rien avec l’ensemble de ses écrits, Pierre Bottero, s’il évoque des sujets tels que l’amour et l’amitié fait aussi de ses héros, des héroïnes, n’oublie pas d’aborder des thèmes comme l’écologie et se confronte à des sujets comme la liberté, le devoir, la mort, le rapport aux autres et leurs interactions dans les choix de vie.
Le plus intéressant étant qu’il le fait en déroulant son roman, sans s’y attarder plus que ne le nécessite l’intrigue et qu’il parvient malgré tout à engager chez le lecteur une réflexion (plus ou moins consciente à ce sujet).
5. Parce que c’est drôle
Le lecteur n’assiste pas au déroulement de grand principes le long d’une belle aventure, le roman (quel qu’il soit) n’est certes pas dépourvu d’humour et si l’on glisse jusqu’à A comme Association (une histoire en huit tomes, quatre mains et deux personnages principaux éditée par Rageot et Gallimard jeunesse) il nous sera également possible d’apprécier l’humour de Jasper (personnage d’Erik L’Homme) avec ses sarcasmes, ses jeux de mots et ses références à Tolkien.
Et pour aller plus loin :
Adaptation d'Ewilan en BD chez Glénat avec Laurence Baldetti
Adaptation d'Ellana en BD chez Glénat avec Montse Martin
Conférence aux Imaginales 2009
Interview de Kristel pour les nouvelles couvertures de la Quête d'Ewilan
