- le  

Aube & Crépuscule

Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/2008  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Aube & Crépuscule

Avec ses quatre collections (anthologies, recueils, romans et novellas), l'éditeur Griffe d’Encre occupe régulièrement la table des nouveautés des librairies de l’imaginaire.

Aube et Crépuscule, troisième anthologie thématique de cette petite maison d’édition, se propose d’explorer les deux bouts de la vie : naissance et mort, enfance et vieillesse.

Des aubes et des crépuscules

Si on suppose que la distribution statistique des âges des personnages de nouvelles suit une loi normale, il y manque nécessairement nombre de très jeunes enfants et de vieillards. C’est autour de ces âges de la vie, chargés d’émotions, que travaillent les différents auteurs de l’anthologie, à la demande de Griffe d’Encre.

Se côtoient, dans cet ouvrage, des auteurs confirmés comme Graham Joyce, Jérôme Noirez ou Bruce Holland Rogers et des écrivains en devenir, comme Michael Fontayne, Philippe Guillaut ou Antoine Lencou.

Chaque nouvelle illustre ainsi une approche de la naissance ou de la mort, offrant au lecteur un patchwork coloré de tons et de styles, de genres et de décors.

Au passé, au futur et aux franges du fantastique

Certaines des nouvelles d’Aube et Crépuscule se situent dans notre futur. Se fiant aux prévisions de vieillissement de la population, le récit d’Antoine Lencou, montre le combat quotidien d’un ancien, surveillé et soigné par une armée d’automates. Philippe Guillaut, de son côté, imagine la difficulté de l’homme à donner sens à la marche de la vie dans une société capable de retarder, sans l’abolir, la mort du corps. Pour Helène Cruciani, c’est aux enfants et aux petits enfants que se pose le problème de la perpétuation de la vie et du souvenir des vieux.

On refusera de voir du futur dans L’Abattoir aux marmots de Jérôme Noirez, pour mieux y lire une démonstration de l’absurdité des guerres, quelles qu’elles soient.

D’autres textes vont puiser dans le fonds mythologique. C’est le cas de Parfums d’Etoiles de Jeanne-A. Debats, qui dépeint une Afrique de légende, vue par les yeux d’une femme blanche, qui découvre les dessous d’une étrange manifestation d’enfants. Vivre ! de Christian Simon, est le récit d’une enfance extraordinaire, en équilibre acrobatique entre un destin tragique et un conte merveilleux. Elisabeth Ebory imagine, quant à elle, la vieillesse d’Alice et de Peter Pan, revenus du pays des légendes et des merveilles.

On remarquera également les textes de Graham Joyce et B. H Rogers, qui naviguent avec aisance entre la réalité la plus prosaïque et les contrées incroyables du monde fantastique.

Des sons divers, plus qu’une polyphonie

Aube et Crépuscule regroupe des textes d’une bonne qualité globale.

Varié, coloré, l’ensemble formé par l’anthologie manque peut-être, pourtant, d’unité. Le passage d’un texte à l’autre, d’un univers à l’autre, se fait sans transition et l’on en vient à regretter l’absence de textes passerelles.

Prise séparément, chaque nouvelle a, cependant sa mélodie propre, agréable, la plupart du temps. Voilà pourquoi nous conseillerions une lecture lente et fractionnée de l’anthologie Aube et Crépuscule, une façon d’apprécier, chacun de ses fragments.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?