- le  

Bifrost N°25

Olivier Girard (Redacteur en chef), Johan Heliot ( Auteur), Ursula K. Le Guin ( Auteur), Jewel (Illustrateur de couverture), Frasier (Illustrateur de couverture), Michel Demuth ( Auteur), Bruce Holland Rogers ( Auteur), Guillaume Thiberge ( Auteur), Bifrost ( Auteur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/12/2001  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

Bifrost N°25

En ce moment, Bifrost collectionne les interviews de poids. Après avoir rapporté les propos de Stephan Wul dans son 24ème numéro, la revue récidive aujourd'hui avec une passionnante rencontre avec Michel Demuth. Pour ceux à qui ce nom ne dit rien, sachez que le bonhomme fait partie des personnages comme Sadoul ou Klein dont on peut dire qu'ils ont fait la science fiction française des années 60 à nos jours. En tant qu'auteur, il a reçu le Grand Prix de la SF en 1977 pour Les Galaxiales, un grand cycle ambitieux et excellent de nouvelles, inachevé à ce jour. En tant que traducteur, on lui doit notamment la version française de Dune de Franck Herbert, d'Elric de Michael Moorcock, et de 2001 l'odyssée de l'espace d'Arthur C.Clarke… De quoi faire briller son CV. La dernière casquette de Michel Demuth fut celle de directeur de collection. Il a dirigé entre autre Antimondes, Galaxie, Marginal, Galaxie Bis, le CLA, Le livre de Poche… Avec ces quelques lignes, vous aurez compris pourquoi Demuth est un personnage incontournable. Longue d'une quinzaine de pages, l'interview prend le temps de revenir sur sa carrière, ses idées, sa vision de la sf actuelle et ses projets. Tout simplement passionnant.

Le Guin ethnologue

Côté nouvelles, ce numéro de Bifrost est plutôt bien fourni. Outre un texte de Michel Demuth himself, on y trouve Ursula Le Guin, Bruce Holland Rogers, Johan Héliot et Guillaume Thiberge. Le Guin donne dans l'ethnologie avec la description d'une peuplade d'hommes volant sur une planète abandonnée. Les ailes ne sont pas données à tout le monde. Elles poussent pendant l'adolescence des rares élus. A ce moment là, ils deviennent plus ou moins des parias, formant leur caste à part. Dans certaines régions, on va même jusqu'à les lyncher. Toujours est-il que cette situation permet à Le Guin de placer quelques métaphores sur l'acceptation de soi et de la différence. Une très bonne nouvelle.

Les trois autres textes sont peut-être un peu moins passionnants mais ils sont aussi de qualité. Sur le mode tragico-humoristique, Guillaume Thiberge nous conte les aventures d'un jeune couple plein d'énergie face à la misère. De son côté Johan Héliot a choisit d'écrire une nouvelle dans l'univers de son roman La lune seule le sait. Les amateurs apprécieront. Quant à l'histoire de Bruce Holland Roger, il s'agit plutôt d'un conte de fantasy avec Djinns rigolards et destins tragiques.

Un trés bon numéro

En résumé, ce 25ème numéro de Bifrost est sans doute l'un des meilleurs de ces derniers mois. Les parties nouvelles et études sont équilibrées et chacune d'elle mérite des compliments. Voilà un numéro qui nous met de bonne humeur. On le dévore, tout simplement. Souhaitons que les prochains Bifrost soit du même tonneau. Et vu le programme (notamment un hors série spécial Moorcock), on n'a pas trop de crainte à avoir. Tant mieux.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?