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Bran - Une histoire de l'île d'Errance

Grimaldi (Scénariste), Maike Plenzke (Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 14/01/2015  -  bd
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Bran - Une histoire de l'île d'Errance

Flora Grimaldi est une scénariste et coloriste française. Après des études à Lyon, elle se dirige vers la BD, et publie deux séries : Tib & Tatoum et Big Bang Cats, traitant respectivement de dinosaures et de rock, deux thèmes qu’elle chérie. Elle nous revient ici au scénario. 
 
Au dessin de Bran, nous retrouvons Maike Plenzke, dessinatrice et illustratrice allemande. A peine diplômée en 2013, elle réalise des œuvres pour différents médias, aussi bien en Allemagne qu’aux USA, et obtient le prix ICOM. Bran est son premier album complet à proprement parler. 
 
Maudit ! 
 
Bran est un jeune prince particulièrement arrogant et égoïste. Lors d’une partie de chasse avec ses amis, il s’illustre par son tempérament de feu qui les pousse à pénétrer dans la forêt interdite. Si elle l’est, ce n’est pas pour rien : des Créatures, êtres magiques, y vivent ; et la paix entre les deux peuples, humains d’un côté, et Créatures de l’autre, est maintenue par l’absence de contact. Alors quand Bran met le pied dans cette forêt, les choses ne se passent pas comme il l'aurait souhaité…
 
Il est victime d’une malédiction : le jour il sera un corbeau doué de langage humain, et la nuit il sera un humain doué du langage des corbeaux. 
 
Mais étant le futur héritier du trône, il ne peut se contenter de cette situation grotesque ! Il cherchera alors un moyen de revenir en arrière, et devra convaincre une sorcière-renard de rompre le sortilège…
 
Fantasy, légendes et contes ? 
 
Grimaldi et Plenzke nous plongent dans une courte épopée dont le protagoniste principal n’est autre qu’un personnage antipathique et médisant. Si cela peut désarçonner au premier abord, la suite de l’histoire permet de s’attacher à ce héros particulier, grâce à un humour et à une tendresse perceptible qui réajustent intelligemment les sentiments que peut avoir le lecteur pour ce personnage. Il faut dire que la sorcière n’y est pas pour rien, et c’est d'ailleurs sur elle que repose l’ensemble de l’histoire : maître de la répartie, et des traits d’humour, elle donne du rythme au récit. 
 
Le scénario s’inscrit dans un conte fantasy doté de créatures magiques, d’humains et de lieux tantôt oniriques, tantôt cauchemardesques. On regrettera le développement de l’intrigue sur un seul album, entraînant des raccourcis parfois décevants, et un rythme trop saccadé. La fin est abrupte bien que suffisante et adéquate. Il est aussi dommage que les protagonistes initiaux qui accompagnent Bran disparaissent rapidement, pour ne plus réapparaitre ensuite, laissant le lecteur sur un certain sentiment d’inachevé quant à l’intégralité de l’intrigue. 
 
Mais l’ensemble est convainquant, et est illustré avec douceur et finesse par Plenzke. Son trait accompagne le voyage de Bran avec sensibilité. Et la mise en couleur rehausse le tout. Les scènes de jour sont très contrastées, lumineuses et vives. Celles de nuit sont malheureusement beaucoup trop sombres pour être appréciées à leur juste valeur : on discerne à peine certains contours si on ne se force pas à plonger dans chaque case, ce qui est dommage tant le travail de Plenzke semble intéressant à ce niveau. La mise en couleur est donc faible dans ces passages. 
 
En somme, c’est un album intéressant qui souffre de quelques défauts, comme la mise en couleur sur les scènes de nuit, et le développement de l’intrigue pas totalement adapté pour un one-shot. Rien ne laisse penser qu’il y aura une suite, mais sait-on jamais ? Les plus jeunes trouveront en tout cas de quoi rêver et frémir, lors de cette aventure mêlant magie et malédiction. 
 

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