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Central Park

Jean-Luc Cornette (Scénariste), Christian Durieux (Coloriste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2005  -  bd
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Central Park

Né en 1966, Jean-Luc Cornette débute, après des cours de BD à l’Institut Saint-Luc à Bruxelles dans Tintin reporter en 1989, puis dans Spirou. Il explore tous les possibles de la BD puisqu’il colorise, dessine et scénarise tour à tour. Il assure la mise en couleurs de divers albums : la série Starbuck de Philippe Foerster, Les Gorilles de l'Apocalypse d'Antonio Cossu. En 1995, il dessine Les Enfants terribles chez Castermann. En 2001, il publie aux Humanoïdes associés un album plutôt expérimental, hommage aux peintres qu’il admire : Visite guidée.

Comme dans Les Passe-Muraille que dessine Stéphane Oiry, il investit dans Central Park les frontières floues entre fantastique onirique et réalité quotidienne.

Jean-Luc Cornette et Christian Durieux se rencontrent sur les bancs de l’Institut Saint-Luc. Christian Durieux passera d’abord par l’illustration et la publicité avant d’amorcer la série Avel chez Glénat avec Jean Dufaux au scénario. Puis il dessine les cinq tomes de Foudre (éditions du Lombard) sur un scénario de Luc Dellisse. En 2003, il initie la collaboration avec Jean-Luc Cornette par le tome 1 de la série jeunesse Columbia.

Droit dans le mur

Un jeune couple belge, Yasmina Polaire et Johan Crevette, décide d’entamer leur séjour à New York par une promenade dans Central Park. Les chauffeurs de taxi qui portent des noms de présidents ne les alertent pas mais Johan trouve ses convictions malmenées par un singe qui nage. Insidieusement, petit à petit, tous ses repères vont s’effondrer : Norman l’ours polaire parle et séduit Yasmina, se mélange aux joggers du parc, s’approprie les chaussures de Johan à qui deux bombes américaines ont offert des rollers. Johan désemparé reparle avec Snake, un Noir borgne qui par lâcheté s’est laissé emmurer vivant dans le rôle du clochard du parc, n’osant pas même aborder la splendide Whitney, sa fille. Grâce à cette dernière, Johan croit un instant que tout va repartir comme sur des roulettes mais il lui faut peut-être encore chuter avant de remonter vers la surface…

Parties immergées de l’expérience

Pour cette histoire douce-amère de fin d’un couple, Christian Durieux a varié les ambiances. Après les trois pages d’ouverture dans des teintes orangées (préfiguration d’une situation crépusculaire), il revient à des couleurs réalistes même s’il joue beaucoup sur l’ombre et la lumière. Puis pour les deux confrontations entre l’ours polaire et Johan, il bascule dans des dominantes de bleu avec des alternances de gris strié (qu’envahit de plus en plus le noir) dans les quelques vignettes où la solitude de Johan s’installe. Ces striures de noir qui se superposent sur une couleur jusqu’à la diluer reviennent quand Snake raconte l’instant où sa vie a basculé.

A la recherche chromatique, Christian Durieux ajoute une grande palette de cadrages qui dynamise un trait faussement naïf.

Il schématise la recherche éperdue de Johan à travers tout le zoo en plaçant ses cris sur une carte représentant les lieux.

La planche finale, vue panoramique pleine page de New York, éloigne Johan de la vie sauvage et recluse dans le parc à laquelle Snake semblait l’avoir converti dans la précédente pleine planche où l’on apercevait leurs deux silhouettes autour d’un feu de camp.

Les dialogues oscillent entre absurde, ironie et tendresse.

A travers cette dérive initiatique dans Central Park, les auteurs répertorient toutes les ronces qui envahissent le jardin secret de ceux qui ont vu leurs proches s’éloigner : délire, résignation, puis nouveau départ pour les plus chanceux. Mais il manque à ces planches de botanique de l’âme un peu de relief ou de sève pour vraiment étourdir l’œil qui les examine.

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