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Dragon Ball Super - Tome 1

Akira Toriyama ( Auteur), Toyotaro ( Auteur)
Langue d'origine : Japonais
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 05/04/2017  -  bd
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Dragon Ball Super - Tome 1

Plus de 20 ans après la parution du dernier chapitre des aventures de Goku et ses amis, la suite officielle et inédite (oubliez Dragon Ball GT) est désormais disponible en librairie, après la diffusion de l’animé en 2016. Une suite supervisée par Akira Toriyama en personne qui a posé les axes narratifs majeurs, des millions de fans à travers le monde et, forcément, une attente énorme mêlée de crainte et d’excitation…
 
Une histoire connue

L’histoire de Dragon Ball Super prend place quelques mois après les événements de Dragon Ball. Goku, aidé de Satan et de toute la population terrienne, parvient à éliminer Majin Boo. La terre vit désormais en paix et Goku s’ennuie terriblement. Très vite, sur une autre planète, de nouveaux protagonistes : Beerus, dieu de la destruction, et Whis, son maître. Les « vilains » de ce nouvel arc narratif ? Et de nouveaux enjeux. Car Beerus, d’un pincement de doigt, détruit instantanément une planète entière. Et Beerus a fait un rêve. Il a rêvé du super sayan, le super sayan divin. Un ennemi qui serait enfin à sa hauteur. Un ennemi à combattre. Vous devinez la suite ?

C’est reparti pour un tour !

L’aspiration des bases posées dans ce nouveau chapitre est de relativiser le parcours mené jusque-là par Goku. Certes, il a vaincu Freezer, Cell, et Boo. Mais oubliez cela, ça n’est rien. Freezer n’était qu’un sous-fifre, et, de par les univers, d’autres ennemis sont infiniment plus puissants. Goku a encore tant à faire. Un peu à la manière d’un lycéen qui croit voir une finalité dans le bac. Ce n’est que le début, la clé pour rentrer au niveau supérieur… Et Goku revient à ce statut d’élève pour reposer les bases d’une nouvelle histoire… et forcement la quête d’une nouvelle transformation.

Une fuite en avant

Ce qui frappe à la lecture de ce premier volume, c’est la temporalité des événements. Ces derniers se succèdent à une vitesse folle. On ne s’ennuie pas. Mais des pistes sont développées sans pour autant laisser le sentiment au lecteur qu’elles seront viscéralement exploitées. Tout est trop facilement résolu, franchi. Tout paraît dilué. On ne prend pas le temps de poser le décor. Lorsque Végéta parvient à toucher Beerus, il parvient à cet exploit par une colère saine et une volonté de protection. Il surpasse Goku. Végéta est avant tout stimulé par un ego, une fierté, ainsi qu’une jalousie et un complexe d’infériorité vis-à-vis de son antagoniste ; c'est par le désintéressement qu'il atteint un niveau supérieur.
 
Malheureusement Goku reviendra très rapidement au premier plan, laissant à Végéta la place qu’il a toujours eue, celle du second. Il faut aussi mentionner les ellipses qui tombent comme un cheveu sur la soupe. L’une d’entre elles laisse par exemple complètement de côté la première transformation des deux héros en super sayan blue. Avec l’invitation subliminale à regarder le long métrage La résurrection de Freezer pour combler ce manque. On a donc le sentiment d’une histoire amputée, qui ne se suffit pas à elle-même. Les transformations sont dans Dragon Ball la cristallisation de nos attentes, elles doivent mériter un travail de mise en scène, elles sont le fruit d’un long processus. Ici elles ne sont qu’anecdotiques.

Un retour aux sources

L’humour reprend, dans Dragon Ball Super, la place qu’il avait lors des débuts de la saga. Goku est plus candide et culotté que jamais. Même les « vilains » ne se prennent pas au sérieux. Finalement, aucun personnage n’est sublimé dans la terreur qu’il peut inspirer, comme ce fut le cas pour Freezer, Cell ou Végéta. L’enjeu principal posé par ce premier volume illustre parfaitement cette volonté de légèreté : que la Terre soit transférée vers l’univers 6 afin que son dieu de la destruction puisse pleinement profiter de sa richesse gastronomique. Dragon Ball et la nourriture, toute une histoire !

Quelle identité propre ?

Il n’en reste pas moins que cette volonté d’un retour aux origines ne délaisse pas l’ultrafight et les enjeux énormes de la fin de Dragon Ball. En sort une impression : Dragon Ball Super a un cahier des charges à remplir. Il faut de l’humour, car c’est ce qui a fondé Dragon Ball, et caractérisé la touche Toriyama. Il faut aussi de nouvelles transformations, des rivalités fortes, des tournois, car « c’est ce que le public attend ». Toujours plus loin, toujours plus fort. A l’image du titre de ce nouvel arc narratif, c’est la promesse d’une suite supérieure, extraordinaire, c’est une promesse. Il y a quelque chose de bêtement performatif, qui n’évoque rien sinon une dimension supérieure. Il y a aussi quelque chose de naïf et de crédule. Ce qui fait l’identité et le charme de Dragon Ball, et de son héros. Cohérent donc. Super. Mais en quoi ? Dragon Ball Super donne finalement l’impression d’une fuite en avant ainsi que d’un recyclage global de ce qui a fait le succès de la saga.

Vers une œuvre monde ?

Lorsque l’animé Dragon Ball Super fut annoncé, Akira Toriyama indiqua qu’il souhaitait déployer l’univers de Dragon Ball, développer sa chronologie et sa spatialité. Ce premier volume étend en effet considérablement le domaine des possibles, et c’est finalement ça le plus intéressant. Les nouveaux protagonistes apportent un regard neuf sur des événements que nous pensions connaître. Et il est question ici de plusieurs univers parallèles, 12 au total, nos héros évoluant au sein du n°7. Si ce virage (facilité ?) scénaristique peut laisser perplexe, il n’en reste pas moins que sont posées des pistes très intrigantes. En ouvrant Dragon Ball sur la notion d’univers, c’est en faire une œuvre monde, et toutes les éventualités sont alors possibles !
 
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