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Fantômes d’Opéra

Sylvain Bourrières (Illustrateur de couverture), Alain Germain ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2004  -  jeunesse
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Fantômes d’Opéra

Alain Germain est un familier de l'opéra à plusieurs titres puisqu'il est à la fois metteur en scène, chorégraphe, décorateur, peintre et costumier. Il a d'ailleurs, comme il le met en scène dans ce livre, investi l'Opéra Garnier en 1995 alors que le bâtiment était en rénovation pour y révéler dans l'exposition "Opéra côté costume" les plus beaux atours des interprètes (danseurs ou chanteurs) qui ont marqué l'histoire du lieu. L'exposition sur laquelle se clôt l'histoire a également eu lieu : il s'agit d'Alain Germain : mémoires de scène une exposition qui s'est tenue à la bibliothèque du palais Garnier pour célébrer les 30 ans de sa compagnie. Ce dernier a exploré le thème dont il traite ici, dans le cadre d'une exposition au Grand théâtre de Reims: Fantômes d'Opéra, d'août à octobre 2004, qui s'est conclue par la projection du film muet de Rupert Julian.

Cela semble être une habitude de prolonger par un livre ses expositions puisque Les Origines de l'homme, publié chez Hachette était tiré du spectacle coproduit avec le musée Saint-Pierre; La Ville invisible, un conte scientifique (Hachette) lui avait été inspiré par une étude réalisée pour la Cité des sciences et de l'Industrie de la Villette; Le Tour du monde en 80 langues résultait aussi d'un spectacle imaginé pour l'anniversaire de l'INALCO. Alain Germain a par ailleurs signé trois romans policiers aux éditions du masque: Les Grenouilles de Saint-Pierre, L'Affaire Callas et Meurtre à la française.

Plus que des rats dans les sous-sols de l'Opéra

Alain croit que son imagination s'emballe, inspirée par Gaston Leroux : lorsqu'il travaille tard le soir à son exposition sur les costumes de l'Opéra, il se sent observé. Aussi décide-t-il d'en avoir le cœur net et accepte la proposition de son jeune neveu. Les voilà tous les deux lancés sur les traces d'Erik le fantôme inventé par le romancier. Leur enquête se doit d'avancer puisque les événements se précipitent : un ouvrier du chantier perd l'équilibre et prétend avoir été poussé alors qu'il était seul sur sa plate-forme, la stagiaire disparaît… Y a-t-il un machiniste machiavélique derrière tout ça ? Ce palais labyrinthique abrite-t-il des monstres ? Un drame pourrait se jouer dans ses recoins secrets qui n'aurait rien à envier à ceux qui sont représentés sur scène...

Contaminations heureuses et malheureuses

Après avoir conclu un pacte à la façon djeuns "Give me five", le narrateur se demande qui de lui ou de son neveu est le plus gamin. Cette relation complice sonne parfois faux quand Zinzin reprend les mots (l'expression préférée du garçon étant "super top") et les attitudes de Thomas ou quand il projette sur l'adolescent des idées d'adultes. Ainsi, l'épisode où Thomas rapporte son expérience de plongée dans l'inconscient. À moins d'avoir des parents psychanalystes, peu de jeunes de 13 ans ont cette démarche et le vocabulaire qui l'accompagne ! Mis à part ce flou, les personnages sont attachants et donnent envie de connaître le fin mot de leur histoire.

Le texte est émaillé de termes de jargon de machinistes ou de metteurs en scène expliqués en bas de page. Il propose aussi une rétrospective condensée des artistes les plus célèbres qui se sont produits sur la scène du palais Garnier et des musiciens dont on a interprété les partitions en ce lieu. Les détails se rapportant aux noms cités sont explicités dans des notes en fin de volume.

Si l'aspect fantastique du récit est moins effrayant que dans celui auquel il rend hommage, ce livre peut inciter les adolescents à découvrir le roman de Gaston Leroux, à s'intéresser à l'Opéra, à ses célébrités comme à ses métiers de l'ombre. Deux invitations on ne peut plus bénéfiques pour la culture et la curiosité des adolescents que les romans classiques et l'Opéra rebutent malheureusement trop.

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