Actusf : Tout d'abord, parlons du contexte en librairie. Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Comment abordez-vous cette rentrée et les mois qui viennent ?
Magali Duez : Depuis quelques mois déjà, nous avons cessé les mises en place en librairie, car les nouveautés ne servaient qu’à éponger les retours (que nous n’acceptons plus désormais sauf opération spéciale), et vu nos volumes et notre modèle économique (si l’on peut dire) ce n’était pas intéressant. Nous sommes toujours distribués, il reste donc possible de nous commander en librairie, mais nous ne cherchons plus la visibilité en rayon. Nous avons la chance d’avoir des lecteurs fidèles et passionnés qui font marcher le bouche à oreille, et ont fait de Griffe d’Encre leur option cadeau numéro 1.

Magali Duez : MENO
Les Sept Foudres d'Allah a ceci de particulier que le récit se situe dans un contexte historique réel puisque l'action se déroule dans l'Istambul du XVIe siècle. Dépaysement assuré ! Ajoutons à cela du fantastique léger teinté de steampunk par moments, une enquête policière dont l'héroïne est une jeune femme – ce qui casse au passage quelques idées reçues sur la place des femmes dans la société turque de l'époque– et le fait que j'aime beaucoup travailler avec Nicolas Cluzeau...
En prime, c'est l'une des rares novellas de Griffe d'Encre qui passerait le test de Bechdel si elle était adaptée au cinéma. ^^
KARIM
La publication de La chimère aux ailes de feu a été pour nous une opportunité unique de remettre en perspective l’originalité des écrits de Li Cam dans le paysage SF-Fantastique-Fantasy actuel.
Cela fait plusieurs années que nous travaillions avec Li-Cam : des années au cours desquelles nous avons progressivement découvert l’univers qui est le sien et qui transparaît aussi au travers de ses publications chez Petites Bulles d’Univers.
Questionnements sur notre rapport à l’autre et sur l’altérité mais aussi sur la part de monstruosité présente en chacun de nous, volonté de s’aménager un endroit à soi dans le monde et parmi les autres, désir d’atteindre l’unité intérieure… Les thèmes qu’aborde Li-Cam dans ses compositions ne peuvent qu’interpeller le lecteur.
Et voilà qu’elle nous proposait, au travers de dix nouvelles, de mettre à jour la quête qui préside à sa démarche d’écriture.
La chimère aux ailes de feu, avec ses nouvelles qui s’assemblent pour former un tout cohérent, comme un roman – ou un puzzle – fonctionne un peu comme la cartographie des questionnements de l’auteur.
Autant que les qualités du livre à proprement parler, ce sont la personnalité de l’auteur et l’aspect originale de la démarche qui nous ont séduits.

Actusf : Dans quelques jours sort L’Après-dieux de Maëlig Duval. Quel est le sujet de sa novella ?
Magali Duez : Il s'agit d'une novella de fantasy post-apocalyptique se déroulant dans un monde déserté soudainement par ses dieux. Six ans ont passé, de nombreux humains sont morts et tout est à reconstruire. Mais avec la nouvelle mort – ie le néant, depuis la disparition des dieux – comme seul horizon, l'avenir est a priori plutôt sombre...
Actusf : Ce sera son premier livre, qui est-elle ?
Magali Duez : Une grenouille aux ongles grands et forts. Je sais, c'est pas évident à imaginer.
Actusf : Quels sont vos titres à venir ? J’ai lu sur votre blog que vous aviez encore deux novellas à paraître ?
Magali Duez : Une seule novella, en fait, après celle de Maëlig.
Les corrections de Virus sont presque terminées, elle sera illustrée par Zariel.
Celles de La Grande Séparation, de Gabriel Kopp (auteur chez GdE de Au nord-nord-ouest d'Éden et La Dernière Nécropole) sont en cours.

Magali Duez : Virus sortira probablement début 2013, mais en parler comme ça est presque aussi dur que faire le quatrième de couverture (qui attend toujours), disons que le titre parle de lui-même, et que, comme dans toute antho, il y en aura pour tous les goûts (du moins je l’espère) avec des auteurs ayant déjà travaillé avec Griffe d’Encre et de nouvelles plumes.
Actusf : Un petit mot sur le numérique. Vous avez mis en ligne quelques-uns de vos titres ainsi que des nouvelles. Quelle est votre politique de ce côté-là ? Et quel est votre premier bilan ?
Magali Duez : Pour nous le numérique est une façon de gagner en visibilité et une opportunité supplémentaire de faire connaître nos auteurs, mais aussi de donner une nouvelle vie à des ouvrages publiés il y a longtemps.
Le découpage des recueils et anthologies en nouvelles a pour but de permettre aux lecteurs de découvrir de nouvelles plumes pour une somme modique.
Pour ce qui est du bilan, cela ne fait que trois mois, dont les deux mois d’été, il est donc un peu trop tôt pour se prononcer.
Actusf : Quels sont les salons auxquels vous allez participer et les prochaines dédicaces de vos auteurs ?
Magali Duez : Il se peut qu’il y ait quelques surprises prochainement, mais de sûr nous avons :
- Un événement au Dernier Bar avant la fin du monde durant le dimanche 28 octobre.
- Participation de Loïc Henry au troisième Salon des Essarts (avec la librairie Labyrinthe), le 18 novembre ;
- Sèvres en décembre ;
- Bagneux en février.